HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre I

συγκαλυψαμένη



Texte grec :

[1,9] Κἀκείνη μὲν ἐν ποικίλοις ἦν ὀδυρμοῖς· ὁ δὲ Θήρων φυλάξας αὐτὸ τὸ μεσονύκτιον ἀψοφητὶ προσῄει τῷ τάφῳ, κούφως ταῖς κώπαις ἁπτόμενος τῆς θαλάσσης. ἐκβαίνων δὲ πρῶτος ἐπέταξε τὴν ὑπηρεσίαν τὸν τρόπον τοῦτον. τέσσαρας μὲν ἀπέστειλεν ἐπὶ κατασκοπήν, εἴ τινες προσίοιεν εἰς τὸν τόπον, εἰ μὲν δύναιντο, φονεύειν· εἰ δὲ μή, συνθήματι μηνύειν τὴν ἄφιξιν αὐτῶν· πέμπτος δὲ αὐτὸς προσῄει τῷ τάφῳ. τοὺς δὲ λοιποὺς (ἦσαν γὰρ οἱ σύμπαντες ἑκκαίδεκα) μένειν ἐπὶ τοῦ κέλητος ἐκέλευσε καὶ τὰς κώπας ἔχειν ἐπτερωμένας, ἵνα, ἐάν τι αἰφνίδιον συμβαίνῃ, ταχέως τοὺς ἀπὸ γῆς ἁρπάσαντες ἀποπλεύσωσιν. ἐπεὶ δὲ μοχλοὶ προσηνέχθησαν καὶ σφοδροτέρα πληγὴ πρὸς τὴν ἀνάρρηξιν τοῦ τάφου, τὴν Καλλιρόην κατελάμβανεν ὁμοῦ πάντα, φόβος, χαρά, λύπη, θαυμασμός, ἐλπίς, ἀπιστία. "πόθεν ὁ ψόφος; ἆρά τις δαίμων κατὰ νόμον κοινὸν τῶν ἀποθνησκόντων ἐπ´ ἐμὲ παραγίνεται τὴν ἀθλίαν; ἢ ψόφος οὐκ ἔστιν, ἀλλὰ φωνὴ καλούντων με τῶν ὑποχθονίων πρὸς αὑτούς; τυμβωρύχους μᾶλλον εἰκὸς εἶναι· καὶ γὰρ τοῦτό μου ταῖς συμφοραῖς προσετέθη· πλοῦτος ἄχρηστος νεκρῷ." ταῦτα ἔτι λογιζομένης αὐτῆς προύβαλε τὴν κεφαλὴν ὁ λῃστὴς καὶ κατὰ μικρὸν εἰσεδύετο. Καλλιρόη δὲ αὐτῷ προσέπεσε, βουλομένη δεηθῆναι· κἀκεῖνος φοβηθεὶς ἐξεπήδησε. τρέμων δὲ πρὸς τοὺς ἑταίρους ἐφθέγξατο "φεύγωμεν ἐντεῦθεν· δαίμων γάρ τις φυλάττει τὰ ἔνδον καὶ εἰσελθεῖν ἡμῖν οὐκ ἐπιτρέπει." κατεγέλασε Θήρων, δειλὸν εἰπὼν καὶ νεκρότερον τῆς τεθνεώσης. εἶτα ἐκέλευσεν ἄλλον εἰσελθεῖν. ἐπεὶ δὲ οὐδεὶς ὑπέμενεν, αὐτὸς εἰσῆλθε προβαλλόμενος τὸ ξίφος. λάμψαντος δὲ τοῦ σιδήρου, δείσασα ἡ Καλλιρόη μὴ φονευθῇ, πρὸς τὴν γωνίαν ἐξέτεινεν ἑαυτὴν κἀκεῖθεν ἱκέτευε, λεπτὴν ἀφεῖσα φωνήν, "ἐλέησον, ὅστις ποτ´ εἶ, τὴν οὐκ ἐλεηθεῖσαν ὑπὸ ἀνδρὸς οὐδὲ γονέων· μὴ ἀποκτείνῃς ἣν σέσωκας." μᾶλλον ἐθάρσησεν ὁ Θήρων καὶ οἷς δεινὸς ἀνὴρ ἐνόησε τὴν ἀλήθειαν· ἔστη δὲ σύννους καὶ τὸ μὲν πρῶτον ἐβουλεύσατο κτεῖναι τὴν γυναῖκα, νομίζων ἐμπόδιον ἔσεσθαι τῆς ὅλης πράξεως· ταχεῖα δὲ διὰ τὸ κέρδος ἐγένετο μετάνοια καὶ πρὸς αὑτὸν εἶπεν "ἔστω καὶ αὐτὴ τῶν ἐνταφίων μέρος· πολὺς μὲν ἄργυρος ἐνταῦθα, πολὺς δὲ χρυσός, τούτων δὲ πάντων τὸ τῆς γυναικὸς τιμιώτερον κάλλος." λαβόμενος οὖν τῆς χειρὸς ἐξήγαγεν αὐτήν, εἶτα καλέσας τὸν συνεργὸν "ἰδοὺ" φησὶν "ὁ δαίμων ὃν ἐφοβοῦ· καλός γε λῃστὴς φοβηθεὶς καὶ γυναῖκα. σὺ μὲν οὖν φύλαττε ταύτην· θέλω γὰρ αὐτὴν ἀποδοῦναι τοῖς γονεῦσιν· ἡμεῖς δὲ ἐκφέρωμεν τὰ ἔνδον ἀποκείμενα, μηκέτι μηδὲ τῆς νεκρᾶς αὐτὰ τηρούσης."

Traduction française :

[1,9] Callirhoé, donc, s'abandonnait à tous ces chagrins tandis que Théron, qui avait attendu minuit, voguait sans bruit vers le tombeau, touchant légèrement les vagues avec les avirons. Débarquant le premier, il distribua les rôles à son équipage de la façon suivante il disposa quatre hommes pour faire le guet, avec mission, si quelqu'un approchait, de le tuer, si cela était possible, sinon, de signaler son approche par un signal convenu; lui-même, avec quatre autres, se dirigea vers le tombeau. Quant au reste (ils étaient, en tout, seize), il leur donna ordre de demeurer dans la barque et de tenir les avirons levés afin, s'il arrivait quelque accident soudain, de pouvoir recueillir rapidement ceux qui avaient débarqué et de gagner le large. Lorsque l'on appliqua les leviers et que l'on se mit à frapper à coups redoublés pour forcer le tombeau, Callirhoé éprouva tout à la fois, terreur, joie, douleur, étonnement, espoir et incrédulité. « Quel est ce bruit ? Est-ce quelque démon qui, comme le veut le sort commun des morts, vient me chercher, pauvrette ? Ou bien n'est-ce pas un bruit matériel, mais la voix de ceux d'en-bas qui m'appellent vers eux ? Il est plus vraisemblable que ce sont des voleurs de tombeau; car voici encore un malheur ajouté à tous les miens : des trésors inutiles à un cadavre ! » Pendant qu'elle réfléchissait de la sorte, un brigand passa la tête et pénétra un peu dans le tombeau. Callirhoé se jeta à ses pieds, dans l'intention de le supplier, mais l'homme, épouvanté, s'enfuit et, tout tremblant, dit à ses compagnons : « Fuyons d'ici! Il y a un démon qui garde ce qui est là-dedans et il ne nous laissera pas entrer! » Théron se mit à rire, le traita de lâche et lui dit qu'il était plus mort que la morte, puis il ordonna à un autre d'entrer. Mais, comme personne n'en eut le courage, il entra lui-même, l'épée à la main. Voyant briller le fer, Callirhoé eut peur d'être massacrée; elle se cacha dans un coin et, de là, se mit à supplier le brigand d'une voix faible : «Aie pitié, qui que tu sois, d'une femme dont n'ont eu pitié ni son mari ni ses parents; ne tue pas celle que tu as sauvée! » Théron reprit de l'assurance et, en homme astucieux, comprit la vérité; il s'arrêta, tout pensif et, d'abord, songea à tuer la jeune femme, en se disant qu'elle serait un obstacle pour mener à bien leur coup; mais bientôt, songeant à ce qu'il y avait à gagner, il changea d'avis et se dit en lui-même : « Qu'elle soit, elle aussi, comprise dans les trésors du tombeau; il y a ici beaucoup d'argent, beaucoup d'or, mais plus précieuse que tout cela, il y a la beauté de cette femme. » Il la prit par la main et la fit sortir, puis, appelant son compagnon : « Tiens, dit-il, voilà le démon dont tu as peur; joli brigand, celui qui a peur d'une femme! Maintenant, garde-la; car je veux la rendre à ses parents; quant à nous, emportons tout ce qui se trouve là-dedans, maintenant qu'il n'y a même plus de morte pour le garder. »





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Dernière mise à jour : 23/03/2006