HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre I

σοὺς



Texte grec :

[1,12] Ἔνθα δὴ Θήρων κώπας ἐκέλευσεν ἐκφέρειν καὶ μονὴν ποιεῖν τῇ Καλλιρόῃ καὶ πάντα παρέχειν εἰς τρυφήν. ταῦτα δὲ οὐκ ἐκ φιλανθρωπίας ἔπραττεν ἀλλ´ ἐκ φιλοκερδίας, ὡς ἔμπορος μᾶλλον ἢ λῃστής. αὐτὸς δὲ διέδραμεν εἰς ἄστυ παραλαβὼν δύο τῶν ἐπιτηδείων. εἶτα φανερῶς μὲν οὐκ ἐβουλεύετο ζητεῖν τὸν ὠνητὴν οὐδὲ περιβόητον τὸ πρᾶγμα ποιεῖν, κρύφα δὲ καὶ διὰ χειρὸς ἔσπευδε τὴν πρᾶσιν. δυσδιάθετον δὲ ἀπέβαινεν· οὐ γὰρ ἦν τὸ κτῆμα πολλῶν οὐδὲ ἑνὸς τῶν ἐπιτυχόντων, ἀλλὰ πλουσίου τινὸς καὶ βασιλέως, τοῖς δὲ τοιούτοις ἐφοβεῖτο προσιέναι. γινομένης οὖν διατριβῆς μακροτέρας οὐκέτι φέρειν ὑπέμενε τὴν παρολκήν· νυκτὸς δὲ ἐπελθούσης καθεύδειν μὲν οὐκ ἐδύνατο, ἔφη δὲ πρὸς αὑτὸν "ἀνόητος, ὦ Θήρων, εἶ· ἀπολέλοιπας γὰρ ἤδη τοσαύταις ἡμέραις ἄργυρον καὶ χρυσὸν ἐν ἐρημίᾳ, ὡς μόνος λῃστής. οὐκ οἶδας ὅτι τὴν θάλασσαν καὶ ἄλλοι πλέουσι πειραταί; ἐγὼ δὲ καὶ τοὺς ἡμετέρους φοβοῦμαι μὴ καταλιπόντες ἡμᾶς ἀποπλεύσωσιν· οὐ δήπου γὰρ τοὺς δικαιοτάτους ἐστρατολόγησας, ἵνα σοι τὴν πίστιν φυλάττωσιν, ἀλλὰ τοὺς πονηροτάτους ἄνδρας ὧν ᾔδεις. νῦν μὲν οὖν" εἶπεν "ἐξ ἀνάγκης κάθευδε, ἡμέρας δὲ ἐπιστάσης διαδραμὼν ἐπὶ τὸν κέλητα ῥῖψον εἰς θάλασσαν τὴν ἄκαιρον καὶ περιττήν σοι γυναῖκα καὶ μηκέτι φορτίον ἐπάγου δυσδιάθετον." κοιμηθεὶς δὲ ἐνύπνιον εἶδε κεκλεισμένας τὰς θύρας. ἔδοξεν οὖν αὐτῷ τὴν ἡμέραν ἐκείνην ἐπισχεῖν. οἷα δὲ ἀλύων ἐπί τινος ἐργαστηρίου καθῆστο, ταραχώδης παντάπασι τὴν ψυχήν. ἐν δὲ τῷ μεταξὺ παρῄει πλῆθος ἀνθρώπων ἐλευθέρων τε καὶ δούλων, ἐν μέσοις δὲ αὐτοῖς ἀνὴρ ἡλικίᾳ καθεστώς, μελανειμονῶν καὶ σκυθρωπός. ἀναστὰς οὖν ὁ Θήρων (περίεργον γὰρ ἀνθρώπου φύσις) ἐπυνθάνετο ἑνὸς τῶν ἐπακολουθούντων "τίς οὗτος;" ὁ δὲ ἀπεκρίνατο "ξένος εἶναί μοι δοκεῖς ἢ μακρόθεν ἥκειν, ὃς ἀγνοεῖς Διονύσιον πλούτῳ καὶ γένει καὶ παιδείᾳ τῶν ἄλλων Ἰώνων ὑπερέχοντα, φίλον τοῦ μεγάλου βασιλέως." "διατί τοίνυν μελανειμονεῖ;" "τέθνηκε γὰρ αὐτοῦ ἡ γυνὴ ἧς ἤρα." ἔτι μᾶλλον εἴχετο τῆς ὁμιλίας ὁ Θήρων, εὑρηκὼς ἄνδρα πλούσιον καὶ φιλογύναιον. οὐκέτ´ οὖν ἀνῆκε τὸν ἄνδρα ἀλλ´ ἐπυνθάνετο "τίνα χώραν ἔχεις παρ´ αὐτῷ;" κἀκεῖνος ἀπεκρίνατο "διοικητής εἰμι τῶν ὅλων, τρέφω δὲ αὐτῷ καὶ τὴν θυγατέρα, παιδίον νήπιον, μητρὸς ἀθλίας πρὸ ὥρας ὀρφανόν." {Θήρων} "τί σὺ καλῇ;" "Λεωνᾶς." "εὐκαίρως" φησίν, "ὦ Λεωνᾶ, σοὶ συνέβαλον. ἔμπορός εἰμι καὶ πλέω νῦν ἐξ Ἰταλίας, ὅθεν οὐδὲν οἶδα τῶν ἐν Ἰωνίᾳ. γυνὴ δὲ Συβαρῖτις, εὐδαιμονεστάτη τῶν ἐκεῖ, καλλίστην ἅβραν ἔχουσα διὰ ζηλοτυπίαν ἐπώλησεν, ἐγὼ δὲ αὐτὴν ἐπριάμην. σοὶ οὖν γενέσθω τὸ κέρδος, εἴτε σεαυτῷ θέλεις τροφὸν κατασχεῖν τοῦ παιδίου (πεπαίδευται γὰρ ἱκανῶς) εἴτε καὶ ἄξιον ὑπολαμβάνοις χαρίσασθαι τῷ δεσπότῃ. λυσιτελεῖ δή σοι μᾶλλον ἀργυρώνητον ἔχειν αὐτόν, ἵνα μὴ τῇ τροφίμῃ σου μητρυιὰν ἐπαγάγηται." τούτων ὁ Λεωνᾶς ἤκουσεν ἀσμένως καὶ "θεός μοί τις" εἶπεν "εὐεργέτην σε κατέπεμψεν· ἃ γὰρ ὠνειροπόλουν ὕπαρ μοι δεικνύεις· ἐλθὲ τοίνυν εἰς τὴν οἰκίαν καὶ φίλος ἤδη γίνου καὶ ξένος· τὴν δὲ περὶ τῆς γυναικὸς αἵρεσιν ἡ ὄψις κρινεῖ, πότερον δεσποτικόν ἐστι τὸ κτῆμα ἢ καθ´ ἡμᾶς."

Traduction française :

[1,12] Là, Théron donna l'ordre de retirer les avirons de préparer un logement pour Callirhoé et de tout disposer luxueusement (ce qu'il en faisait n'était point par humanité mais par esprit de lucre, agissant en marchand plutôt qu'en pirate). Lui-même s'en alla au plus vite vers la ville, emmenant avec lui deux compagnons. Là, il ne voulait pas chercher ostensiblement un acquéreur ni crier l'affaire sur les toits; il cherchait à conclure l'affaire en secret et en sous-main; mais il rencontrait bien des difficultés, car cette acquisition n'était pas possible à beaucoup ni au premier venu : il fallait quelqu'un de riche, un roi et, ceux-là, il n'osait pas les aborder. Et, comme beaucoup de temps s'était écoulé, il ne pouvait plus attendre davantage; la nuit venue, il lui était impossible de dormir, et il se disait à part lui: « Tu es stupide, Théron; tu as abandonné, déjà, depuis tant de jours, de l'argent et de l'or dans un endroit désert, comme si tu étais le seul pirate. Ne sais-tu pas que la mer est parcourue par d'autres pirates aussi ? Et puis, j'ai peur que nos gens eux-mêmes ne nous abandonnent et ne mettent à la voile : car ce ne sont évidemment pas les hommes les plus honnêtes que tu as enrôlés pour qu'ils te soient fidèles, mais les pires canailles que tu connaissais. Pour l'instant, continuait-il, dors, puisqu'il le faut, et, le jour venu, cours au bateau, jette à la mer cette femme importune, dont tu ne peux rien faire, et ne te charge plus d'une marchandise d'un placement aussi difficile. » Mais, lorsqu'il fut endormi, il vit, en songe, la porte fermée à clef. Il décida donc d'attendre encore ce jour-là; et, fort perplexe, il demeurait assis, près d'une échoppe, l'âme profondément troublée. Sur ces entrefaites passa une foule de gens, tant libres qu'esclaves, et, au milieu d'eux, un homme d'âge mûr, vêtu de noir et l'air sombre. Théron se leva (car les hommes sont naturellement curieux) et demanda à quelqu'un du cortège : « Qui est-ce ? » Et l'autre répondit : « Apparemment tu n'es pas d'ici, ou tu reviens de loin, si tu ne connais pas Dionysios, que sa richesse, sa noblesse et sa culture mettent au-dessus des autres Ioniens, et qui est un ami du Grand Roi. - Pourquoi, alors, est-il en noir ? - Il vient de perdre la femme qu'il aimait. » Théron se sentit d'autant plus porté à continuer cet entretien, maintenant qu'il avait trouvé un homme riche et qui aimait les femmes. Il ne lâcha donc pas son interlocuteur mais lui demanda : « Quelle est ta situation, à toi, auprès de lui ? » Et l'autre répondit : « Je suis l'intendant de tous ses biens et de plus j'élève pour lui sa fille, une enfant toute petite, qui vient, avant l'heure, de perdre sa malheureuse mère. - Comment t'appelles-tu ? - Léonas. - Comme je t'ai rencontré bien à propos, Léonas, dit Théron; je suis marchand, et j'arrive juste d'Italie; c'est pour cela que je ne sais rien de ce qui se passe en Ionie. Une femme de Sybaris, la plus riche du pays, avait une servante favorite, de toute beauté, mais, par jalousie, elle l'a vendue, et moi je l'ai achetée. Profite de l'aubaine, soit que tu veuilles, pour toi-même, en faire la nourrice du bébé (car elle a reçu une excellente éducation), soit même qu'elle te paraisse digne d'être offerte en présent à ton maître. Ton intérêt à toi est plutôt qu'il ait une esclave comme compagne, pour qu'il ne donne pas une marâtre à l'enfant que tu élèves. » Léonas entendit ces propos avec joie, disant : « C'est un dieu qui t'a envoyé à moi pour mon bien; tu réalises ce que m'avait montré mon rêve. Viens donc chez moi et sois mon ami et mon hôte. Quant à la décision concernant la femme, nous jugerons en la voyant si c'est quelqu'un qui convient au patron ou bien à moi-même. »





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Dernière mise à jour : 23/03/2006