HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre I

θύγατερ



Texte grec :

[1,13] Ἐπεὶ δὲ ἧκον εἰς τὴν οἰκίαν, ὁ μὲν Θήρων ἐθαύμαζε τὸ μέγεθος καὶ τὴν πολυτέλειαν (ἦν γὰρ εἰς ὑποδοχὴν τοῦ Περσῶν βασιλέως παρεσκευασμένη), Λεωνᾶς δὲ ἐκέλευσε περιμένειν αὐτὸν περὶ τὴν θεραπείαν τοῦ δεσπότου πρῶτον γενόμενον. ἔπειτα ἐκεῖνον λαβὼν ἀνήγαγεν εἰς τὴν οἴκησιν τὴν ἑαυτοῦ σφόδρα ἐλευθέριον οὖσαν, ἐκέλευσε δὲ παραθεῖναι τράπεζαν. καὶ ὁ Θήρων, οἷα πανοῦργος ἄνθρωπος καὶ πρὸς πάντα καιρὸν ἁρμόσασθαι δεινός, ἥπτετο τροφῆς καὶ ἐφιλοφρονεῖτο ταῖς προπόσεσι τὸν Λεωνᾶν, τὰ μὲν ἁπλότητος ἐνδείξει, τὸ δὲ πλέον κοινωνίας πίστει. μεταξὺ δὲ ὁμιλία περὶ τῆς γυναικὸς ἐγίνετο πολλή, καὶ ὁ Θήρων ἐπῄνει τὸν τρόπον μᾶλλον τῆς γυναικὸς ἢ τὸ κάλλος, εἰδὼς ὅτι τὸ μὲν ἄδηλον συνηγορίας ἔχει χρείαν, ἡ δὲ ὄψις αὑτὴν συνίστησιν. "ἀπίωμεν οὖν" ἔφη Λεωνᾶς, "καὶ δεῖξον αὐτήν." ὁ δὲ "οὐκ ἐνταῦθά ἐστιν" ἀπεκρίνατο, "διὰ γὰρ τοὺς τελώνας περιέστημεν τὴν πόλιν, ἀπὸ ὀγδοήκοντα δὲ σταδίων τὸ πλοῖον ὁρμεῖ," καὶ τὸν τόπον ἔφραζεν. "ἐν τοῖς ἡμετέροις" φησὶ "χωρίοις ὡρμίσασθε· καὶ τοῦτο βέλτιον, ἤδη τῆς Τύχης ὑμᾶς ἀγούσης ἐπὶ Διονύσιον. ἀπίωμεν οὖν εἰς τὸν ἀγρόν, ἵνα καὶ ἐκ τῆς θαλάσσης αὑτοὺς ἀναλάβητε· ἡ γὰρ πλησίον ἔπαυλις κατεσκεύασται πολυτελῶς." ἥσθη μᾶλλον ὁ Θήρων, εὐκολωτέραν ἔσεσθαι τὴν πρᾶσιν οὐκ ἐν ἀγορᾷ νομίζων ἀλλ´ ἐν ἐρημίᾳ, καὶ "ἕωθεν" φησὶν "ἀπίωμεν, σὺ μὲν εἰς τὴν ἔπαυλιν, ἐγὼ δὲ εἰς τὴν ναῦν, κἀκεῖθεν ἄξω τὴν γυναῖκα πρὸς σέ." συνέθεντο ταῦτα καὶ δεξιὰς ἀλλήλοις ἐμβαλόντες ἀπηλλάγησαν. ἀμφοτέροις δὲ ἡ νὺξ ἐδόκει μακρά, τοῦ μὲν δὴ σπεύδοντος ἀγοράσαι, τοῦ δὲ πωλῆσαι. Τῇ δὲ ὑστεραίᾳ ὁ μὲν Λεωνᾶς παρέπλευσεν εἰς τὴν ἔπαυλιν, ἅμα καὶ ἀργύριον κομίζων ἵνα προκαταλάβῃ τὸν ἔμπορον· ὁ δὲ Θήρων ἐπὶ τὴν ἀκτὴν καὶ σφόδρα ποθοῦσιν ἐπέστη τοῖς συνεργοῖς, διηγησάμενος δὲ τὴν πρᾶξιν αὐτοῖς Καλλιρόην κολακεύειν ἤρξατο. "κἀγὼ" φησί, "θύγατερ, εὐθὺς μὲν ἤθελόν σε πρὸς τοὺς σοὺς ἀπαγαγεῖν· ἐναντίου δὲ ἀνέμου γενομένου διεκωλύθην ὑπὸ τῆς θαλάσσης· ἐπίστασαι δὲ πόσην σου πεποίημαι πρόνοιαν· καὶ τὸ μέγιστον, καθαρὰν ἐτηρήσαμεν· ἀνύβριστον ἀπολήψεταί σε Χαιρέας, ὡς ἐκ θαλάμου τοῦ τάφου σωθεῖσαν δι´ ἡμᾶς. νῦν μὲν οὖν ἀναγκαῖόν ἐστιν ἡμῖν μέχρι Λυκίας διαδραμεῖν, οὐκ ἀναγκαῖον δὲ καὶ σὲ μάτην ταλαιπωρεῖν καὶ ταῦτα χαλεπῶς ναυτιῶσαν· ἐνταῦθα δὲ δὴ παραθήσομαί σε φίλοις πιστοῖς, ἐπανιὼν δὲ παραλήψομαι καὶ μετὰ πολλῆς ἐπιμελείας ἄξω λοιπὸν εἰς Συρακούσας. λαβὲ τῶν σῶν ἅτιν´ ἂν θέλῃς· σοὶ γὰρ καὶ τὰ λοιπὰ τηροῦμεν." Ἐπὶ τούτῳ πρὸς αὑτὴν ἐγέλασε Καλλιρόη, καίτοι σφόδρα λυπουμένη (παντελῶς αὐτὸν ἀνόητον ὑπελάμβανεν)· ἤδη γὰρ πωλουμένη ἠπίστατο, τῆς δὲ πάλαι εὐγενείας τὴν πρᾶσιν εὐτυχεστέραν ὑπελάμβανεν, ἀπαλλαγῆναι θέλουσα λῃστῶν. καὶ "χάριν σοι" φησὶν "ἔχω, πάτερ, ὑπὲρ τῆς εἰς ἐμὲ φιλανθρωπίας· ἀποδοῖεν δὲ" ἔφη "πᾶσιν ὑμῖν οἱ θεοὶ τὰς ἀξίας ἀμοιβάς. χρήσασθαι δὲ τοῖς ἐνταφίοις δυσοιώνιστον ὑπολαμβάνω. πάντα μοι φυλάξατε καλῶς· ἐμοὶ δὲ ἀρκεῖ δακτυλίδιον μικρόν, ὃ εἶχον καὶ νεκρά." εἶτα συγκαλυψαμένη τὴν κεφαλὴν "ἄγε με" φησίν, "ὦ Θήρων, ὅποι ποτὲ θέλεις· πᾶς γὰρ τόπος θαλάσσης καὶ τάφου κρείσσων."

Traduction française :

[1,13] Lorsqu'ils furent arrivés à la maison, Théron s'étonna de la grandeur et de la richesse de celle-ci (car elle était aménagée pour accueillir le roi de Perse), et Léonas lui dit de l'attendre tandis qu'il s'occupait, d'abord, du service de son maître. Puis il revint le prendre et le conduisit dans son propre appartement, qui était fort digne d'un homme libre, et donna l'ordre de préparer la table. Théron, en homme astucieux qu'il était et habile à s'adapter à toutes les circonstances, se mit à manger et à gagner l'amitié de Léonas en buvant avec lui à la fois pour faire montre d'un bon naturel et surtout pour s'assurer avec lui des liens de camaraderie. Pendant ce temps, l'on parla fort souvent de la femme, et Théron faisait l'éloge de son caractère plutôt que celui de sa beauté, sachant que ce que l'on ne voit pas a besoin d'être vanté, et que la vue est à elle-même sa propre recommandation. « Allons-y, maintenant, dit Léonas et montre-la moi. » Et l'autre : « Elle n'est pas répondit-il, à cause des douaniers, nous nous sommes arrêtés en dehors de la ville; le bateau est au mouillage à environ 8o stades », et il lui indiqua l'endroit. « Vous vous êtes arrêtés sur nos terres, dit Léonas, et c'est d'autant mieux, puisque la Fortune vous a conduits auprès de Dionysios. Allons donc à la maison de campagne, pour que vous puissiez vous reposer après la traversée; la ferme voisine est magnifiquement fournie. » Théron n'en fut que plus joyeux, persuadé que la vente serait plus facile dans un endroit désert que sur le marché. « Partons demain matin, dit-il, toi à la ferme, moi au navire et, de là, je t'amènerai la femme. » Cela décidé, ils échangèrent une poignée de main et se quittèrent. Tous deux trouvèrent la nuit longue, parce qu'ils avaient hâte l'un de vendre, l'autre d'acheter. Le lendemain, Léonas se rendit, par mer, à la ferme, emportant avec lui de l'argent pour s'assurer une option auprès du marchand. Théron alla sur le rivage trouver ses compagnons qui étaient impatients de le revoir, et, après leur avoir exposé l'affaire, il se mit à cajoler Callirhoé : « Moi aussi, ma fille, lui dit-il, j'aurais voulu te conduire immédiatement auprès des tiens; mais un vent contraire s'est élevé et j'en ai été empêché par la mer; tu sais quel soin j'ai pris de toi et, ce qui est le principal, nous t'avons conservée pure; Chéréas te retrouvera intacte, sauvée grâce à nous de la tombe dans l'état où tu étais sortie de son lit. Maintenant, il nous faut faire un voyage jusqu'en Lycie, mais il n'est pas indispensable que tu supportes, toi, inutilement, toutes ces fatigues, surtout alors que tu as le mal de mer; je vais donc te confier ici même à des amis fidèles; à mon retour, je te reprendrai et, avec tous les égards, je te reconduirai ensuite à Syracuse. Prends, de ce qui t'appartient, ce que tu voudras, nous aurons soin du reste pour toi. » A ces paroles, Callirhoé, bien qu'elle fût fort affligée, se prit à rire en elle-même, à la pensée qu'il la considérait comme tout à fait stupide; car elle savait déjà qu'on l'avait vendue, mais elle considérait qu'il valait mieux pour elle être vendue ..., dans son désir d'être délivrée des pirates. Aussi dit-elle : " Je te remerce mon père, de ta bonté pour moi; puissent les dieux vous récompenser tous selon vos mérites ! Me servir des offrandes funèbres me semble de mauvais augure. Gardez-les moi bien toutes ; il me suffit de conserver une petite bague que j'avais même morte. » Puis, se voilant la tête : "Emmène-moi, Théron, dit-elle où tu le veux; n'importe quel endroit vaut mieux que la mer et le tombeau. »





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Dernière mise à jour : 23/03/2006