HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre I

σοὶ



Texte grec :

[1,4] Ὁ δὲ Ἀκραγαντῖνος διαπεπτωκυίας αὐτῷ τῆς πρώτης τέχνης ἥπτετο λοιπὸν ἐνεργεστέρας καὶ κατεσκεύασέ τι τοιοῦτον. ἦν αὐτῷ παράσιτος στωμύλος καὶ πάσης χάριτος ὁμιλητικῆς ἔμπλεως. τοῦτον ἐκέλευσεν ὑποκριτὴν ἔρωτος γενέσθαι. τὴν ἅβραν γὰρ τῆς Καλλιρόης καὶ τιμιωτάτην τῶν θεραπαινίδων πρὸ πάντων φίλην ἐποίει. μόλις οὖν ἐκεῖνος πλὴν ὑπηγάγετο τὴν μείρακα μεγάλαις δωρεαῖς τῷ τε λέγειν ἀπάγξεσθαι μὴ τυχὼν τῆς ἐπιθυμίας. γυνὴ δὲ εὐάλωτόν ἐστιν, ὅταν ἐρᾶσθαι δοκῇ. ταῦτ´ οὖν προκατασκευασάμενος ὁ δημιουργὸς τοῦ δράματος ὑποκριτὴν ἕτερον ἐξηῦρεν, οὐκέτι ὁμοίως εὔχαριν, ἀλλὰ πανοῦργον καὶ ἀξιόπιστον λαλῆσαι. τοῦτον προδιδάξας ἃ χρὴ πράττειν καὶ λέγειν, ὑπέπεμψεν ἀγνῶτα τῷ Χαιρέᾳ. προσελθὼν δὲ ἐκεῖνος αὐτῷ περὶ τὰς παλαίστρας ἀλύοντι "κἀμοὶ" φησὶν "υἱὸς ἦν, ὦ Χαιρέα, σὸς ἡλικιώτης, πάνυ σε θαυμάζων καὶ φιλῶν, ὅτε ἔζη. τελευτήσαντος δὲ αὐτοῦ σὲ υἱὸν ἐμαυτοῦ νομίζω, καὶ γὰρ εἶ κοινὸν ἀγαθὸν πάσης Σικελίας εὐτυχῶν. δὸς οὖν μοι σχολάζοντα σεαυτὸν καὶ ἀκούσῃ μεγάλα πράγματα ὅλῳ τῷ βίῳ σου διαφέροντα." Τοιούτοις ῥήμασιν ὁ μιαρὸς ἐκεῖνος ἄνθρωπος τοῦ μειρακίου τὴν ψυχὴν ἀνακουφίσας καὶ μεστὸν ποιήσας ἐλπίδος καὶ φόβου καὶ πολυπραγμοσύνης, δεομένου λέγειν ὤκνει καὶ προεφασίζετο μὴ εἶναι τὸν καιρὸν ἐπιτήδειον τὸν παρόντα, δεῖν δὲ ἀναβολῆς καὶ σχολῆς μακροτέρας. ἐνέκειτο μᾶλλον ὁ Χαιρέας, ἤδη τι προσδοκῶν βαρύτερον· ὁ δὲ ἐμβαλὼν αὐτῷ τὴν δεξιὰν ἀπῆγεν εἴς τι χωρίον ἠρεμαῖον, εἶτα συναγαγὼν τὰς ὀφρῦς καὶ ὅμοιος γενόμενος λυπουμένῳ, μικρὸν δέ τι καὶ δακρύσας, "ἀηδῶς μὲν" εἶπεν, "ὦ Χαιρέα, σκυθρωπόν σοι πρᾶγμα μηνύω καὶ πάλαι βουλόμενος εἰπεῖν ὤκνουν· ἐπεὶ δὲ ἤδη φανερῶς ὑβρίζῃ καὶ θρυλλεῖται πανταχοῦ τὸ δεινόν, οὐχ ὑπομένω σιωπᾶν· φύσει τε γὰρ μισοπόνηρός εἰμι καὶ σοὶ μάλιστα εὔνους. γίνωσκε τοίνυν μοιχευομένην σου τὴν γυναῖκα, καὶ ἵνα τούτῳ πιστεύσῃς, ἕτοιμος ἐπ´ αὐτοφώρῳ τὸν μοιχὸν δεικνύειν." Ὣς φάτο· τὸν δ´ ἄχεος νεφέλη ἐκάλυψε μέλαινα, ἀμφοτέρῃσι δὲ χερσὶν ἑλὼν κόνιν αἰθαλόεσσαν χεύατο κὰκ κεφαλῆς, χαρίεν δ´ ᾔσχυνε πρόσωπον. Ἐπὶ πολὺ μὲν οὖν ἀχανὴς ἔκειτο, μήτε τὸ στόμα μήτε τοὺς ὀφθαλμοὺς ἐπᾶραι δυνάμενος· ἐπεὶ δὲ φωνὴν οὐχ ὁμοίαν μὲν ὀλίγην δὲ συνελέξατο, "δυστυχῆ μὲν" εἶπεν "αἰτῶ παρὰ σοῦ χάριν αὐτόπτης γενέσθαι τῶν ἐμῶν κακῶν· ὅμως δὲ δεῖξον, ὅπως εὐλογώτερον ἐμαυτὸν ἀνέλω· Καλλιρόης γὰρ καὶ ἀδικούσης φείσομαι." "προσποίησαι" φησὶν "ὡς εἰς ἀγρὸν ἀπιέναι, βαθείας δὲ ἑσπέρας παραφύλαττε τὴν οἰκίαν· ὄψει γὰρ εἰσιόντα τὸν μοιχόν." Συνέθεντο ταῦτα, καὶ ὁ μὲν Χαιρέας πέμψας (οὐ γὰρ αὐτὸς ὑπέμεινεν οὐδὲ εἰσελθεῖν) "ἄπειμι" φησὶν "εἰς ἀγρόν·" ὁ δὲ κακοήθης ἐκεῖνος καὶ διάβολος συνέταττε τὴν σκηνήν. ἑσπέρας οὖν ἐπιστάσης ὁ μὲν ἐπὶ τὴν κατασκοπὴν ἦλθεν, ὁ δὲ τὴν ἅβραν τῆς Καλλιρόης διαφθείρας ἐνέβαλεν εἰς τὸν στενωπόν, ὑποκρινόμενος μὲν τὸν λαθραίοις ἔργοις ἐπιχειρεῖν προαιρούμενον, πάντα δὲ μηχανώμενος ἵνα μὴ λάθοι. κόμην εἶχε λιπαρὰν καὶ βοστρύχους μύρων ἀποπνέοντας, ὀφθαλμοὺς ὑπογεγραμμένους, ἱμάτιον μαλακόν, ὑπόδημα λεπτόν· δακτύλιοι βαρεῖς ὑπέστιλβον. εἶτα πολὺ περιβλεψάμενος τῇ θύρᾳ προσῆλθε, κρούσας δὲ ἐλαφρῶς τὸ εἰωθὸς ἔδωκε σημεῖον. ἡ δὲ θεράπαινα καὶ αὐτὴ περίφοβος ἠρέμα παρανοίξασα καὶ λαβομένη τῆς χειρὸς εἰσήγαγε. ταῦτα θεασάμενος Χαιρέας οὐκέτι κατέσχεν ἀλλὰ εἰσέδραμεν ἐπ´ αὐτοφώρῳ τὸν μοιχὸν ἀναιρήσων. ὁ μὲν οὖν παρὰ τὴν αὔλειον θύραν ὑποστὰς εὐθὺς ἐξῆλθεν, ἡ δὲ Καλλιρόη ἐκάθητο ἐπὶ τῆς κλίνης ζητοῦσα Χαιρέαν καὶ μηδὲ λύχνον ἅψασα διὰ τὴν λύπην· ψόφου δὲ ποδῶν γενομένου πρώτη τοῦ ἀνδρὸς ᾔσθετο τὴν ἀναπνοὴν καὶ χαίρουσα αὐτῷ προσέδραμεν. ὁ δὲ φωνὴν μὲν οὐκ ἔσχεν ὥστε λοιδορήσασθαι, κρατούμενος δὲ ὑπὸ τῆς ὀργῆς ἐλάκτισε προσιοῦσαν. εὐστόχως οὖν ὁ ποὺς κατὰ τοῦ διαφράγματος ἐνεχθεὶς ἐπέσχε τῆς παιδὸς τὴν ἀναπνοήν, ἐρριμμένην δὲ αὐτὴν αἱ θεραπαινίδες βαστάσασαι κατέκλιναν ἐπὶ τὴν κοίτην.

Traduction française :

[1,4] L'Agrigentin, devant l'échec de sa première ruse machina une autre intrigue plus efficace, et que voici. Il avait un parasite à la langue bien pendue, et dont la conversation était pleine de charme. Il lui ordonna de jouer la comédie de l'amour. Il choisit pour objet la favorite de Callirhoé, la plus aimée de ses servantes, et lui dit de la prendre pour amie. L'autre eut du mal à y parvenir, mais il réussit à séduire la petite par de grands cadeaux et en disant qu'il se pendrait s'il n'obtenait pas satisfaction de son désir. La femme est facile à tromper, lorsqu'elle se croit aimée. Le meneur de jeu, après avoir préparé ainsi les choses, trouva un second acteur, bien moins séduisant que le premier, mais rusé et habile à se faire croire. Il lui apprit ce qu'il avait à faire et à dire et l'envoya trouver Chéréas, qui ne le connaissait pas. L'homme aborda Chéréas, alors que celui-ci se promenait, oisif, autour de la palestre, et lui dit : « Moi aussi, Chéréas, j'avais un fils; il était de ton âge, et il t'admirait et t'aimait beaucoup, lorsqu'il était vivant. Et, maintenant qu'il est mort, c'est toi que je considère comme mon fils car « ton bonheur est le bien commun » de la Sicile entière. Accorde-moi donc un instant de ton loisir et je t'apprendrai des choses graves, qui importent à ta vie tout entière. » Par ces propos, cet abominable individu mit en émoi l'âme du jeune homme et le remplit à la fois d'espoir, de crainte et de curiosité; après quoi, malgré les prières, il tardait à parler, donnait comme prétexte que le moment présent ne convenait pas, qu'il fallait remettre la chose et qu'il était besoin de plus de loisir. Chéréas ne l'en pressait que davantage, pressentant déjà quelque malheur; l'autre, le prenant par la main, le conduisit à l'écart et là, fronçant les sourcils, prenant l'air triste, versant même quelques larmes : « C'est bien à contre-coeur, Chéréas, lui dit-il, que je te révèle une triste chose; il y a longtemps que je voulais t'en parler, mais j'hésitais; mais puisque maintenant tu es publiquement bafoué et que l'on raconte partout ton déshonneur, je ne continue pas à me taire, car, par nature, le déteste le mal et j'ai pour toi la plus grande affection. Sache donc que ta femme t'est infidèle et, pour que tu en sois certain; je suis prêt à te montrer le coupable en flagrant délit." Il dit, et du chagrin la sombre nuée le recouvrit; des deux mains il saisit la poussière du foyer et la répandit sur sa tête, souillant son visage charmant. » Longtemps, Chéréas demeura sans un mot, ne pouvant ni ouvrir la bouche ni lever les yeux et, lorsqu'il retrouva la voix - non sa voix ordinaire, mais une voix affaiblie - : « Pauvre grâce que je te demande, dit-il, que de devenir témoin de mes propres malheurs; pourtant, montre-les-moi, pour que j'aie d'autant plus de raisons de m'ôter la vie; car ma Callirhoé, je l'épargnerai, même dans sa faute. - Fais semblant, dit l'autre, de partir pour la campagne et, lorsque ce sera nuit pleine, surveille la maison; tu verras entrer l'amant. » On convint d'agir ainsi et Chéréas envoya dire (car il ne put prendre sur lui-même de pénétrer dans la maison) : « Je m'en vais à la campagne »; et l'autre, le méchant, le calomniateur, disposa la mise en scène. Lorsque la nuit fut venue, Chéréas se mit en faction, tandis que l'autre, le séducteur de la favorite de Callirhoé, se cacha dans la ruelle contiguë, jouant le rôle de quelqu'un qui veut accomplir quelque action clandestine mais, en réalité, faisant tout pour ne pas passer inaperçu : sa chevelure était brillante, ses boucles sentaient le parfum, ses yeux étaient soulignés d'un trait de fard, il portait un manteau élégant et des sandales légères; de lourdes bagues brillaient à son doigt. Après quoi, avec force regards autour de lui, il s'approcha de la porte et, frappant légèrement, donna le signal accoutumé. Alors la servante, qui mourait de peur elle aussi, ouvrit doucement la porte, lui prit la main et le fit entrer. A cette vue, Chéréas ne se contint plus ; il se précipita pour surprendre l'amant en flagrant délit. Mais l'autre, qui s'était dissimulé le long de la porte de la cour, s'enfuit aussitôt. Callirhoé, cependant, était assise sur son lit, regrettant l'absence de Chéréas et n'ayant même pas allumé la lampe, tant elle avait de chagrin. Au bruit des pas, elle reconnut son mari et, toute joyeuse, s'élança vers lui. Mais Chéréas ne trouva pas de voix pour lui faire des reproches; dominé par sa colère, il lui donna un coup de pied lorsqu'elle s'approcha de lui. Le pied porta droit sur la région du diaphragme et coupa le souffle de la pauvre enfant; les servantes la soulevèrent de terre, où elle était tombée, et l'étendirent sur son lit.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006