HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur l'envie

Τὸ



Texte grec :

[1] (p. 372) Ἀγαθὸς ὁ Θεὸς, καὶ ἀγαθῶν τοῖς ἀξίοις παρεκτικός· πονηρὸς ὁ διάβολος, καὶ κακίας παντοίας δημιουργός. Καὶ ὥσπερ ἕπεται τῷ ἀγαθῷ ἡ ἀφθονία, οὕτως ἀκολουθεῖ τῷ διαβόλῳ ἡ βασκανία. Φυλαξώμεθα οὖν, ἀδελφοὶ, τὸ πάθος τοῦ φθόνου, μὴ κοινωνοὶ τῶν ἔργων τοῦ ἀντικειμένου γενώμεθα, καὶ εὑρεθῶμεν τῷ αὐτῷ συγκαταδικαζόμενοι κρίματι. Εἰ γὰρ ὁ τυφωθεὶς εἰς κρῖμα ἐμπίπτει τοῦ διαβόλου, πῶς ὁ φθονερὸς τὴν ἡτοιμασμένην τῷ διαβόλῳ τιμωρίαν ἐκφεύξεται; Φθόνου γὰρ πάθος οὐδὲν ὀλεθριώτερον ψυχαῖς ἀνθρώπων ἐμφύεται· ὃς, ἐλάχιστα λυπῶν τοὺς ἔξωθεν, πρῶτον κακὸν καὶ (p. 373) οἰκεῖόν ἐστι τῷ κεκτημένῳ. Ὥσπερ γὰρ ἰὸς σίδηρον, οὕτως ὁ φθόνος τὴν ἔχουσαν αὐτὸν ψυχὴν ἐξαναλίσκει. Μᾶλλον δὲ ὥσπερ τὰς ἐχίδνας φασὶ τὴν κυήσασαν αὐτὰς γαστέρα διεσθιούσας ἀπογεννᾶσθαι, οὕτω καὶ ὁ φθόνος τὴν ὠδίνουσαν αὐτὸν ψυχὴν πέφυκε δαπανᾷν. Λύπη γάρ ἐστι τῆς τοῦ πλησίον εὐπραγίας ὁ φθόνος. Διόπερ οὐδέποτε ἀνίαι, οὐδέποτε δυσθυμίαι τὸν βάσκανον ἐπιλείπουσιν. Εὐφόρησεν ἡ χώρα τοῦ πλησίον; εὐθηνεῖται πᾶσι τοῖς κατὰ τὸν βίον ὁ οἶκος; θυμηδίαι τὸν ἄνδρα οὐκ ἐπιλείπουσι; ταῦτα πάντα τροφὴ τῆς νόσου, καὶ προσθήκη τῆς ἀλγηδόνος ἐστὶ τῷ βασκάνῳ. Ὥστε οὐδὲν διαφέρει ἀνθρώπου γυμνοῦ παρὰ πάντων τιτρωσκομένου. Ἀνδρεῖος τίς ἐστιν; εὐεκτεῖ; ταῦτα πλήττει τὸν βάσκανον. Ἕτερος χαριέστερος τὴν μορφήν; ἄλλη πληγὴ τῷ βασκάνῳ. Ὁ δεῖνα τοῖς τῆς ψυχῆς προτερήμασι τῶν πολλῶν ὑπερέχει; ἐπὶ φρονήσει καὶ δυνάμει λόγων ἀποβλέπεται καὶ ζηλοῦται; ἄλλος πλουτεῖ καὶ φιλοτιμεῖται λαμπρῶς ἐν ἐπιδόσεσι καὶ κοινωνίᾳ τῇ πρὸς τοὺς ἐνδεεῖς, καὶ πολὺς αὐτῷ παρὰ τῶν εὐεργετουμένων ὁ ἔπαινος; ταῦτα πάντα πληγαὶ καὶ τραύματα, μέσην αὐτοῦ τύπτοντα τὴν καρδίαν. Καὶ τὸ χαλεπὸν τῆς νόσου, ὅτι οὐδὲ ἐξειπεῖν αὐτὴν δύναται· ἀλλὰ κύπτει μὲν, καὶ κατηφής ἐστι, καὶ συγκέχυται, καὶ ποτνιᾶται, καὶ ἀπόλωλεν ὑπὸ τοῦ κακοῦ. Ἐρωτώμενος δὲ τὸ πάθος, ἐρυθριᾷ δημοσιεῦσαι τὴν συμφορὰν, ὅτι Βάσκανός εἰμι καὶ πικρὸς, καὶ ἐπιτρίβει με τὰ τοῦ φίλου καλὰ, καὶ τοῦ ἀδελφοῦ τὴν εὐθυμίαν ὀδύρομαι, καὶ οὐ φέρω τὴν θέαν τῶν ἀλλοτρίων καλῶν, ἀλλὰ συμφορὰν ποιοῦμαι τὴν τῶν πλησίον εὐημερίαν. Ταῦτα γὰρ ἂν εἴποι, εἰ τὰ ἀληθῆ λέγειν βούλοιτο. Ὧν οὐδὲν ἐξειπεῖν αἱρούμενος, ἐν τῷ βάθει κατέχει τὴν νόσον ὑποσμύχουσαν αὐτοῦ τὰ σπλάγχνα καὶ κατεσθίουσαν.

Traduction française :

[1] DIEU est la bonté par essence, il se plaît à combler de biens tous ceux qui en sont dignes; le démon est plein de malice et l'inventeur de toutes sortes de méchancetés. L'Etre bon est incapable de ressentir l'envie; l'envie accompagne toujours le démon. Garantissons-nous, mes frères, de cette passion funeste; ne participons pas aux crimes de notre plus terrible adversaire, de peur que nous ne soyons enveloppés dans la sentence qui le condamne. Eh! si les superbes sont condamnés comme lui, les envieux pourront-ils éviter les supplices qui leur sont préparés ? Il n'est point de passion plus pernicieuse que l'envie. Elle nuit moins à ceux qu'elle attaque, qu’à celui qui l’éprouve et qui trouve en elle un bourreau domestique. L’envie mine et consume ceux dont elle s'empare, comme la rouille ronge le fer. On dit que les vipères ne sortent du ventre de leur mère qu'en le déchirant; c'est ainsi que l'envie dévore l’âme qui lui donne entrée. L'envie est une douleur que l’on conçoit de la prospérité d'autrui : voilà pourquoi l’envieux n'est jamais exempt de peine et de tristesse. Le champ d'un voisin est-il fertile, sa maison regorge-t-elle de biens, mène-t-il une vie douce et commode! tous ces avantages désolent l'envieux et entretiennent sa maladie. Il ressemble à un corps nu sur lequel on lance des traits de toutes parts. Un homme a-t-il du courage ou de l'embonpoint, cela blesse l'envieux. Un autre est-il recommandable par sa bonne mine ? c'est pour lui un nouveau coup. Un autre se distingue-t-il par les qualités de l’âme, est-il considéré et admiré pour ses lumières et pour son éloquence ? un autre a-t-il de grandes richesses, aime-t-il à se signaler par ses libéralités, se signale-t-il à faire part de ses biens aux pauvres, est-il comblé de louanges par ceux qu’il comble de bienfaits? ce sont là autant de traits qui pénètrent et qui percerait; coeur de l'envieux. Ce qu'il y a de fâcheux dans sa maladie, c'est qu’il ne peut la déclarer : il marche les yeux baissés en terre, triste et confus, en proie au mal intérieur qui le dévore. Si on lui demande ce qui le chagrine, il rougit de l'avouer; il n'oserait dire : Je suis rempli d'envie et de fiel; le bonheur de mon ami m'afflige; je m'attriste de la joie de mon frère ; je ne puis souffrir le spectacle de la prospérité d’autrui ; la bonne fortune de mon prochain fait mon infortune. Voilà ce qu'il dirait, s'il voulait convenir de la vérité; mais n'osant découvrir une plaie aussi honteuse, il renferme au dedans de lui-même le mal qui déchire et ronge ses entrailles.





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Dernière mise à jour : 6/04/2009