HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur l'envie

ἐκεῖνο



Texte grec :

[9] Φύγωμεν κακὸν ἀφόρητον. Ὄφεώς ἐστι δίδαγμα, δαιμόνων εὕρημα, ἐχθροῦ ἐπισπορὰ, ἀῤῥαβὼν κολάσεως, ἐμπόδιον εὐσεβείας, ὁδὸς ἐπὶ γέενναν, στέρησις βασιλείας. Δῆλοι δέ πως καὶ αὐτῷ τῷ προσώπῳ τυγχάνουσιν οἱ φθονοῦντες. Ὄμμα τούτοις ξηρὸν καὶ ἀλαμπὲς, παρειὰ κατηφὴς, ὁφρὺς συμπεπτωκυῖα, (p. 381) ἡ ψυχὴ τῷ πάθει συγκεχυμένη, τὸ τῆς ἀληθείας κριτήριον ἐπὶ τῶν πραγμάτων οὐκ ἔχουσα. Οὐ πρᾶξις κατ´ ἀρετὴν ἐπαινετὴ παρ´ ἐκείνοις, οὐ λόγου δύναμις σεμνότητι κεκοσμημένη καὶ χάρισιν, οὐκ ἄλλο τι τῶν ζηλωτῶν καὶ περιβλέπτων οὐδέν. Ὥσπερ δὲ οἱ γῦπες πρὸς τὰ δυσώδη φέρονται, πολλοὺς μὲν λειμῶνας, πολλοὺς δὲ ἡδεῖς καὶ εὐώδεις τόπους ὑπεριπτάμενοι· καὶ αἱ μυῖαι τὸ μὲν ὑγιαῖνον παρατρέχουσι, πρὸς δὲ τὸ ἕλκος ἐπείγονται· οὕτως οἱ βάσκανοι τὰς μὲν τοῦ βίου λαμπρότητας καὶ τὰ μεγέθη τῶν κατορθουμένων οὐδὲ προσβλέπουσι, τοῖς δὲ σαθροῖς ἐπιτίθενται· κἄν τι προσπταῖσαι συμβῇ, οἷα πολλὰ τὰ ἀνθρώπινα, τοῦτο δημοσιεύουσι, καὶ ἀπὸ τούτων τοὺς ἄνδρας γνωρίζειν βούλονται· ὥσπερ οἱ πονηροὶ τῶν ζωγράφων ἀπὸ τῆς ἐνδιαστρόφου ῥινὸς, ἢ ἀπό τινος οὐλῆς ἢ κολοβώματος, ἐκ φύσεως ἢ ἐκ πάθους ἐπισυμβάντος, τὰς μορφὰς τῶν γραφομένων ἀποσημαίνοντες. Δεινοὶ δὲ ταῖς εἰς τὸ χεῖρον παρατροπαῖς τὸ ἐπαινετὸν διαπτύσαι, καὶ ἐκ τῆς γείτονος κακίας τὴν ἀρετὴν διαβαλεῖν. Θρασὺν μὲν γὰρ λέγουσι τὸν ἀνδρεῖον, ἀνάλγητον δὲ τὸν σώφρονα· τὸν δίκαιον ἀπηνῆ· κακοῦργον τὸν φρόνιμον. Καὶ τὸν μεγαλοπρεπῆ μὲν ὡς βάναυσον διαβάλλουσι, τὸν ἐλευθέριον δὲ ὡς ἄσωτον· πάλιν τὸν οἰκονομικὸν φειδωλόν. Καὶ ὅλως, πάντα τὰ τῆς ἀρετῆς εἴδη οὐκ ἀπορεῖ παρ´ αὐτοῖς ὀνόματος ἐκ τῆς ἀντικειμένης κακίας μετενεχθέντος.

Traduction française :

[9] Fuyons le plus odieux des vices, un vice de l'invention du démon, une semence de l'ennemi, le précepte du serpent antique, le gage d'un supplice éternel, la privation du royaume céleste, un obstacle à la piété, une route à l'enfer. Le visage seul de l'envieux décèle le mal intérieur qui le consume. Ses yeux sont desséchés et obscurcis, ses joues pendantes, son sourcil refrogné; son âme agitée et troublée est incapable de discerner la vérité. Il ne sait, ni louer une action vertueuse, ni applaudir une éloquence forte et brillante, ni admirer ce qui est le plus digne de notre admiration. Semblables aux vautours qui, dédaignant les prairies et ces lieux agréables d'où se répand une odeur suave, se portent avec impétuosité vers l'infection et la pourriture; semblables encore à ces mouches qui laissent les parties saines pour se jeter sur un ulcère, les envieux ne regardent pas même ce qu'il y a de beau et d'éclatant dans la vie des hommes; ils s'attachent à ce qu'il y a de faible et de défectueux. Si l'on commet quelques fautes, qui sont inévitables vu la fragilité humaine, ils ont grand soin de les divulguer, et c'est par-là qu'ils veulent que les autres soient connus; comme ces peintres malins et grotesques, qui faisant le portrait d'un homme, le font remarquer par un nez de travers, par une loupe, une bosse, par quelque défectuosité et mutilation qui viennent de la nature ou d'un accident. Ils sont admirables pour mépriser ce qu'il a de plus digne de louanges en le prenant du mauvais côté, et pour décrier une vertu par le vice qui l'avoisine. Le courage à leurs yeux est témérité, la sagesse stupidité, la justice dureté, la prudence artifice; l'homme magnifique est fastueux, le libéral est prodigue, l'économe est avare: en un mot, ils ne manquent jamais de donner à chaque vertu le nom du vice qui lui est opposé.





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Dernière mise à jour : 6/04/2009