HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur l'envie

ἐτρέφοντο



Texte grec :

[5] Δυσμεταχειριστότατον ἔχθρας εἶδος ὁ φθόνος. Τοὺς μὲν γὰρ ἄλλως δυσμενεῖς ἡμερωτέρους ποιοῦσιν αἱ εὐποιίαι· (p. 377) τὸν βάσκανον δὲ καὶ κακοήθη τὸ καλῶς παθεῖν πλέον προσερεθίζει· καὶ ὅσῳπερ ἂν μειζόνων τύχῃ, μειζόνως ἀγανακτεῖ καὶ ἀνιᾶται, καὶ δυσχεραίνει. Πλεῖον γὰρ ἄχθεται τῇ δυνάμει τοῦ εὐεργέτου, ἢ χάριν ἔχει τοῖς εἰς αὐτὸν γινομένοις. Ποῖον οὐ νικῶσι θηρίον τῇ χαλεπότητι τῶν τρόπων; Τί τῶν ἀνημέρων οὐχ ὑπερβάλλουσιν ἀγριότητι; Οἱ κύνες τρεφόμενοι ἡμεροῦνται· οἱ λέοντες χειροήθεις γίνονται θεραπευόμενοι· οἱ δὲ βάσκανοι ταῖς θεραπείαις πλέον ἐξαγριαίνονται. Τί τὸν γενναῖον Ἰωσὴφ δοῦλον ἐποίησεν; Οὐχ ὁ φθόνος τῶν ἀδελφῶν; Ἔνθα καὶ θαυμάσαι ἄξιον τὴν ἀλογίαν τῆς νόσου. Φοβηθέντες γὰρ τῶν ὀνειράτων τὴν ἔκβασιν, δοῦλον ἐποίουν τὸν ἀδελφὸν, ὡς οὐκ ἄν ποτε δούλου προσκυνηθέντος. Καίτοι εἰ μὲν ἀληθῆ τὰ ἐνύπνια, τίς μηχανὴ μὴ οὐχὶ πάντως ἐκβῆναι τὰ προῤῥηθέντα; εἰ δὲ ψευδεῖς αἱ τῶν ὀνειράτων ὄψεις, ἀντὶ τίνος βασκαίνετε τῷ σφαλλομένῳ; Νυνὶ δὲ ὑπὸ τῆς τοῦ Θεοῦ οἰκονομίας περιτρέπεται αὐτοῖς τὸ σοφόν. Δι´ ὧν γὰρ ἐνόμιζον ἐμποδίζειν τῇ προῤῥήσει, διὰ τούτων ἐφάνησαν ὁδοποιοῦντες τὴν ἔκβασιν. Εἰ γὰρ μὴ ἐπράθη, οὐκ ἂν ἦλθεν εἰς Αἴγυπτον, οὐκ ἂν διὰ σωφροσύνην ταῖς ἐπιβουλαῖς τῆς ἀκολάστου γυναικὸς περιέπεσεν, οὐκ ἂν ἐβλήθη εἰς δεσμωτήριον, οὐκ ἂν ἐγένετο συνήθης τοῖς ὑπηρέταις τοῦ Φαραὼ, οὐδ´ ἂν συνέβαλε τὰ ὀνείρατα, ὅθεν τὴν ἀρχὴν ἐδέξατο τῆς Αἰγύπτου, καὶ διὰ τὴν σιτοδείαν ὑπὸ τῶν ἀδελφῶν αὐτοῦ πρὸς αὐτὸν ἐλθόντων προσεκυνήθη.

Traduction française :

[5] L'envie, sans doute, est l'espèce d'inimitié la plus implacable. Les bienfaits adoucissent les autres ennemis; ils ne font qu'irriter les envieux, qui sont plus indignés, plus affligés, plus désoles, à proportion qu'ils reçoivent de plus grands services. ils savent moins de gré des bienfaits, qu ils ne sont fâchés de la puissance du bienfaiteur. Sur quelle bête farouche, sur quel animal sauvage, ne l'emportent-ils pas en cruauté et en férocité On apprivoise les chiens en les nourrissant, on rend les lions traitables en les flattant ; les bons offices et les égards aigrissent de plus en plus les envieux. Qu'est-ce qui a réduit Joseph en servitude ? n'est-ce pas l’envie de ses frères ? Et ici admirons la robe de cette passion. Pour détourner l'effet de certains songes, ils firent leur frère esclave, espérant que par là il ne serait jamais adoré par eux. Toutefois, si les songes annoncent la vérité, quel moyen d'en arrêter l'effet ? si ce ne sont que de fausses visions, pourquoi porter envie à un homme qui est dans l’erreur? Mais la Providence divine disposait les choses de la sorte pour confondre leur malice. Les voies mêmes qu'ils employaient pour empêcher l'exécution des desseins de Dieu, c’est ce qui les fit parvenir à leur fin. Si Joseph n'eût pas été vendu, il ne serait pas venu en Egypte; il n'aurait pas été, pour sa sagesse, victime de la perfidie d'une femme impudique; il n’aurait pas été mis en prison; il n’aurait pas lié commerce avec des officiers de Pharaon; il n'aurait pas expliqué des songes, ce qui fut l'origine de la grande puissance qu'il acquit en Egypte ; enfin il n’aurait pas été adoré par ses frères, que la famine amena devant lui.





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Dernière mise à jour : 6/04/2009