Texte grec :
[2] Οὐκοῦν οὔτε ἰατρὸν τῆς νόσου παραλαμβάνει,
οὔτε τι φάρμακον ἐξευρεῖν δύναται τοῦ πάθους ἀλεξητήριον,
καίτοι πλήρεις αἱ Γραφαὶ τῶν ἰαμάτων
τούτων· ἀλλὰ μίαν ἀναμένει τοῦ κακοῦ ῥᾳστώνην,
εἴ πού τινα ἴδοι καταπεσόντα τῶν φθονουμένων.
Οὗτος ὅρος τοῦ μίσους, ἄθλιον ἰδεῖν ἐκ μακαρίου τὸν
βασκαινόμενον, ἐλεεινὸν γενέσθαι τὸν ζηλωτόν. Τότε
σπένδεται, καὶ φίλος ἐστὶν, ὅταν δακρύοντα ἴδῃ,
ὅταν πενθοῦντα θεάσηται. Καὶ εὐθυμοῦντι μὲν οὐ
συνευφραίνεται· ὀδυρομένῳ δὲ συνδακρύει. Καὶ τὴν
μεταβολὴν τοῦ βίου, ἐξ οἵων εἰς οἷα μεταπέπτωκε,
κατοικτίζεται, οὐχ ὑπὸ φιλανθρωπίας, καὶ τοῦ συμπαθὴς εἶναι,
ἐξαίρων τῷ λόγῳ τὰ πρότερα, ἀλλ´ ἵνα βαρυτέραν αὐτῷ κατασκευάσῃ τὴν συμφοράν. Τὸ παιδίον μετὰ τὸν θάνατον ἐπαινεῖ, καὶ μυρίοις ἐγκωμίοις ἀποσεμνύνει, ὡς μὲν καλὸν ἰδεῖν, ὡς δὲ εὐμαθὲς, ὡς δὲ πρὸς πάντα
εὐάρμοστον· οὐκ ἂν αὐτῷ περιόντι γλῶσσαν εὔφημον χαρισάμενος.
Ἐὰν μέντοι πολλοὺς ἴδῃ συντρέχοντας τῷ ἐπαίνῳ, μεταβαλὼν
πάλιν, βασκαίνει τῷ τεθνεῶτι. Τὸν πλοῦτον θαυμάζει
μετὰ τὴν ἔκπτωσιν. Τὴν ὥραν τοῦ σώματος, ἢ τὴν
(p. 376) ῥώμην καὶ τὴν εὐεξίαν μετὰ τὰς νόσους ἐπαινεῖ καὶ
ἐξαίρει. Καὶ ὅλως, ἐχθρὸς μέν ἐστι τῶν παρόντων,
φίλος δὲ τῶν ἀπολλυμένων.
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Traduction française :
[2] Il n'y a ni médecin, ni remède qui puissent guérir cette maladie, quoique les
écritures soient pleines de recettes pour toutes sortes de maux. Rien ne peut soulager
l'envieux, s'il ne voit tomber dans le dernier malheur celui auquel il porte envie. Il ne
cesse de haïr un homme heureux, que quand il devient malheureux et qu'il n'est plus
qu'un objet de pitié. Il ne se rapproche de lui et ne se déclare son ami que quand il le
voit répandre des larmes et déplorer ses disgrâces. Il n'a point partagé sa joie, et il
partage ses pleurs. Il plaint le renversement de sa fortune et vante sa prospérité
passée, non par un sentiment d'humanité et de compassion, mais pour aigrir sa
douleur par le souvenir de ce qu’il a perdu. Il relève le mérite d'un enfant qui vient de
mourir, il en fait de grands éloges. Qu'il était beau! dit-il ; qu'il avait d’esprit! qu’il
était propre à tout ! S’il vivait encore, il ne daignerait pas même le gratifier d'un
souhait favorable. Cependant s'il remarque que plusieurs parlent avantageusement du
mort, il change de manière et reprend ses sentiments d'envie. Il admire les richesses
d'autrui, quand elles ont été enlevées par un accident: c'est quand elles ont été
ruinées par la maladie qu’il loue la beauté, la force, la santé. En un mot, il est aussi
ennemi du bonheur qui existe, qu'ami de celui qui n'est plus.
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