HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur la colère

οὖν



Texte grec :

[8] Πῶς ἂν οὖν μὴ κινοῖτο πρὸς ἃ μὴ δεῖ τὸ πάθος; Πῶς; Εἰ προπαιδευθείης τὴν ταπεινοφροσύνην, ἣν ὁ Κύριος καὶ λόγῳ διετάξατο, καὶ ἔργῳ ὑπέδειξε· νῦν μὲν λέγων· Ὁ θέλων ἐν ὑμῖν εἶναι πρῶτος ἔστω πάντων ἔσχατος· νῦν δὲ πράως καὶ ἀκινήτως τοῦ τύπτοντος ἀνεχόμενος. Ὁ γὰρ οὐρανοῦ καὶ γῆς ποιητὴς καὶ δεσπότης, ὁ παρὰ πάσης τῆς νοητῆς καὶ αἰσθητῆς κτίσεως προσκυνούμενος, ὁ Φέρων τὰ σύμπαντα τῷ ῥήματι τῆς δυνάμεως αὐτοῦ, οὐχὶ ζῶντα ἔπεμψεν αὐτὸν εἰς τὸν ᾅδην, τῆς γῆς ὑποῤῥαγείσης τῷ δυσσεβεῖ, ἀλλὰ νουθετεῖ καὶ διδάσκει· Εἰ κακῶς ἐλάλησα, μαρτύρησον περὶ τοῦ κακοῦ· εἰ δὲ καλῶς, τί με δέρεις; Ἐὰν γὰρ ἐθισθῇς πάντων ἔσχατος εἶναι κατὰ τὴν ἐντολὴν τοῦ Κυρίου, πότε ἀγανακτήσεις ὡς παρὰ τὴν ἀξίαν καθυβρισμένος; Ὅταν σε παιδίον νήπιον λοιδορήσῃ, γέλωτος ἀφορμὴν ποιῇ τὰ λοιδορήματα· καὶ ὅταν ὑπὸ φρενίτιδος ἐξεστηκὼς τὴν διάνοιαν φθέγγηται ῥήματα ἀτιμίας, ἐλεεινὸν ἡγῇ μᾶλλον ἢ μίσους ἄξιον. Οὐ τοίνυν τὰ ῥήματα πέφυκε τὰς λύπας κινεῖν, ἀλλ´ ἡ κατὰ τοῦ λοιδορήσαντος ἡμᾶς ὑπεροψία, καὶ ἡ ἑκάστου περὶ ἑαυτὸν φαντασία. Ὥστε ἂν ἀφέλῃς τῆς ἑαυτοῦ διανοίας τούτων ἑκάτερον, ψόφος ἐστὶν ἄλλως διακενῆς ἠχῶν τὰ φερόμενα. Παῦσαι οὖν ἀπὸ ὀργῆς, καὶ ἐγκατάλιπε θυμὸν, ἵνα φύγῃς τῆς ὀργῆς τὴν πεῖραν, τῆς Ἀποκαλυπτομένης ἀπ´ οὐρανοῦ ἐπὶ πᾶσαν ἀσέβειαν καὶ ἀδικίαν ἀνθρώπων. Ἐὰν γὰρ λογισμῷ σώφρονι ἐκτεμεῖν δυνηθῇς τὴν πικρὰν ῥίζαν τοῦ θυμοῦ, πολλὰ τῶν παθῶν τῇ ἀρχῇ ταύτῃ συναναιρήσεις. Καὶ γὰρ τὸ δολερὸν καὶ ὕποπτον, καὶ ἄπιστον καὶ κακόηθες, καὶ ἐπίβουλον καὶ θρασὺ, καὶ πᾶν τὸ τῶν τοιούτων (p. 372) πονηρῶν σμῆνος, ταύτης τῆς κακίας ἐστὶν ἀποβλαστήματα. Μὴ δὴ οὖν ἐπεισάγωμεν ἑαυτοῖς κακὸν τοσοῦτον· ἀῤῥωστίαν ψυχῆς, σκότωσιν λογισμῶν, ἀπὸ Θεοῦ ἀλλοτρίωσιν, οἰκειότητος ἄγνοιαν, ἀρχὴν πολέμου, συμφορῶν πλήρωμα, δαίμονα πονηρὸν αὐταῖς ἡμῶν ταῖς ψυχαῖς ἐντικτόμενον, καὶ ὥσπερ τινὰ ἔνοικον ἀναιδῆ προκατέχοντα ἡμῶν τὰ ἔνδον, καὶ τῷ ἁγίῳ Πνεύματι τὴν πάροδον ἀποκλείοντα. Ὅπου γὰρ ἔχθραι, ἔρεις, θυμοὶ, ἐριθεῖαι, φιλονεικίαι, θορύβους ἀσιγήτους ταῖς ψυχαῖς ἐμποιοῦντα· ἐκεῖ τὸ πνεῦμα τῆς πραΰτητος οὐκ ἀναπαύεται. Πεισθέντες δὲ τῇ παραινέσει τοῦ μακαρίου Παύλου, πᾶσαν ὀργὴν καὶ θυμὸν καὶ κραυγὴν ἄρωμεν ἀφ´ ἡμῶν σὺν πάσῃ κακίᾳ, καὶ γενώμεθα εἰς ἀλλήλους χρηστοὶ καὶ εὔσπλαγχνοι, ἀναμένοντες τὴν μακαρίαν ἐλπίδα τὴν τοῖς πραέσιν ἐπηγγελμένην (Μακάριοι γὰρ οἱ πραεῖς, ὅτι αὐτοὶ κληρονομήσουσι τὴν γῆν), ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ τῷ Κυρίῳ ἡμῶν, ᾧ ἡ δόξα καὶ τὸ κράτος εἰς τοὺς αἰῶνας. Ἀμήν.

Traduction française :

[8] Comment donc empêcher que la colère ne se porte à des excès blâmables ? c'est en se prémunissant de l'humilité, que le Seigneur nous a enseignée par ses préceptes et par son exemple. D’une part il nous dit : Celui qui veut être le premier parmi vous, doit être le dernier de tous (Marc. 9. 34) ; de l'autre, il a supporté avec un esprit doux et tranquille celui qui le frappait (Jean. 18. 23). Le Créateur et le maître du Ciel et de la terre, celui qui est adoré par toutes les créatures spirituelles et visibles, qui soutient tout par la puissance de sa parole, n'a point ouvert les abîmes de la terre pour engloutir dans l'enfer, tout vivant, l’impie qui l’avait frappé; mais il lui donne un avis et une leçon : Si j’ai mal parlé, faites voir le mal que j’ai dit ; si j’ai bien parlé, pourquoi me frappez-vous ? Si, d'après le commandement du Seigneur, vous vous accoutumez à être le dernier de tous, serez-vous jamais indigné comme ayant été outragé sans respect pour votre mérite ? Si un petit enfant vous dit des injures, vous ne faites qu'en rire; si un frénétique vous fait des reproches diffamants, vous le regardez comme plus digne de compassion que de haine : ce ne sont donc pas les paroles qui nous blessent; ce qui nous révolte, c'est le mépris que nous paraît faire de nous celui qui nous invective, et la bonne opinion que nous avons de nous-mêmes. Si donc nous bannissons de notre âme ce double sentiment, toute injure ne sera pour nous qu'un vain son qui se perd dans l'air. Ainsi calmez les mouvements de votre colère et de votre indignation (Ps. 36. 8), si vous voulez vous mettre à l'abri de la colère de Dieu, qui éclate du haut du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes (Rom. 1. 18). Si par votre sagesse vous venez à bout d'arracher la colère, cette racine amère, vous détruirez à la fois beaucoup d'affections perverses dont elle est le principe. Car les tromperies, les ronrons, les perfidies, les méchancetés, les embûches, l'audace, et mille autres vices pareils, sont les rejetons de cette racine funeste. Prenons donc garde d'introduire en nous un si grand mal, qui altère la bonne constitution de notre âme, obscurcit les lumières de notre raison, nous éloigne de Dieu, étouffe les sentiments de la nature, allume la guerre, met le comble à tous les maux, ouvre l'entrée au-dedans de nous à un démon dangereux, à un étranger impudent, et la ferme à l’Esprit-Saint. Car l’esprit de douceur n'habite point partout ou règnent les inimitiés, les contentions, les querelles, les emportements, les divisions, qui causent des troubles éternels. D'après l'avis de saint Paul, bannissons d'entre nous toute colère, tout emportement, toute clameur, enfin toute malice (Eph. 4. 31). Soyons bons et charitables les uns à l'égard des autres. Bienheureux ceux qui sont doux, dit l'Évangile, parce qu'ils possèderont la terre (Matth. 5. 4). Attendons la félicité promise aux âmes douces, en Jésus-Christ notre Seigneur, à qui soient la gloire et l'empire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.





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Dernière mise à jour : 3/04/2009