HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur la colère

κατασκευάσεις



Texte grec :

[3] Μὴ δὴ κακῷ τὸ κακὸν ἰᾶσθε, μηδὲ ἐπιχειρεῖτε ἀλλήλους ὑπερβαίνειν ταῖς συμφοραῖς. Ἐν γὰρ ἁμίλλαις πονηραῖς ἀθλιώτερος ὁ νικήσας, διότι ἀπέρχεται τὸ πλεῖον ἔχων τῆς ἁμαρτίας. Μὴ τοίνυν γένῃ κακοῦ πληρωτὴς ἐράνου, μηδὲ πονηροῦ δανείου πονηρότερος ἐκτιστής. Ὕβρισεν ὀργισθείς; στῆσον τῇ σιωπῇ τὸ κακόν. Σὺ δὲ ὥσπερ ῥεῦμα τὴν ἐκείνου ὀργὴν εἰς τὴν ἰδίαν καρδίαν ὑποδεξάμενος, τοὺς ἀνέμους μιμῇ, διὰ τῆς ἀντιπνοίας ἀντιδιδόντας τὸ ἐνεχθέν. Μὴ διδασκάλῳ χρήσῃ τῷ ἐχθρῷ, μηδὲ ὃ μισεῖς, τοῦτο ζηλώσῃς. Μηδὲ γένῃ ὥσπερ κάτοπτρον τοῦ ὀργίλου, τὴν ἐκείνου μορφὴν ἐν σεαυτῷ δεικνύς. Ἐρυθρὸς ἐκεῖνος· σὺ δὲ οὐκ ἐφοινίχθης; Ὀφθαλμοὶ ὕφαιμοι· οἱ δὲ σοὶ, εἰπέ μοι, γαλήνην βλέπουσι; Φωνὴ τραχεῖα· ἡ δὲ σὴ ἠπία; Οὐδὲ ἡ ἐν ταῖς ἐρημίαις ἠχὼ οὕτως ἀνεκλάσθη ἀκεραία πρὸς τὸν φθεγξάμενον, ὡς ἐπὶ τὸν λοίδορον αἱ ὕβρεις ἐπαναστρέφουσι. Μᾶλλον δὲ ὁ μὲν ἦχος ὁ αὐτὸς ἀπεδόθη· ἡ δὲ λοιδορία μετὰ προσθήκης ἐπάνεισιν. Οἷα γὰρ ἀλλήλους ἐφυβρίζοντες ἀντιφθέγγονται; Ὁ μὲν εἶπεν ἀφανῆ, καὶ ἐξ ἀφανῶν ὁ δὲ ἀπεκάλεσεν οἰκοτρίβων οἰκότριβα· οὗτος πένητα, ἐκεῖνος ἀλήτην· οὗτος ἀμαθῆ, ἐκεῖνος παραπλῆγα· ἕως ἂν αὐτοῖς αἱ ὕβρεις, ὥσπερ τοξεύματα, ἐπιλείπωσιν. Εἶτα, ἐπειδὰν πᾶσαν λοιδορίαν διὰ τῆς γλώττης ἐκσφενδονήσωσιν, οὕτω λοιπὸν πρὸς τὴν διὰ τῶν ἔργων χωροῦσιν ἄμυναν. Θυμὸς μὲν γὰρ ἐγείρει μάχην, (p. 360) μάχη δὲ γεννᾷ λοιδορίας, αἱ δὲ λοιδορίαι πληγὰς, αἱ δὲ πληγαὶ τραύματα, ἐκ δὲ τραυμάτων πολλάκις θάνατοι.

Traduction française :

[3] Mes frères, ne guérissez pas un mal par un mal ; ne disputez pas ensemble à qui se portera les plus grands préjudices. Dans des combats aussi blâmables, celui qui triomphe est le plus malheureux, parce qu'il se retire chargé de plus de péchés. Ne vous faites pas gloire de ce qui vous déshonore, et n'acquittez pas criminellement une dette criminelle. Un homme en courroux vous a outragé ; arrêtez le mal par votre silence. Mais que faites-vous ? vous recevez sa colère dans votre coeur, et vous imitez les vents qui renvoient avec violence ce qu'ils ont reçu dans leurs flancs. Devenu le miroir d'un furieux, vous représentez en vous-même tous les traits de sa personne. Son visage se peint en rouge ; le vôtre est il d'une couleur moins vive ? ses yeux pleins de sang étincellent; les vôtres, dites-moi, sont-ils plus calmes et plus tranquilles ? sa voix est rude ; la vôtre est-elle douce ? L écho dans les déserts ne renvoie pas aussi fidèlement les sons qu'il reçoit, que les injures reviennent à celui qui a injurié : ou plutôt l'écho ne renvoie que les mêmes sons, au lieu que l'invective revient avec des accroissements. De quelles injures ne s'accablent pas mutuellement deux hommes animés l'un contre l’autre ? l’un dit à son adversaire qu'il n'est qu'un personnage ignoble, né de gens ignobles ; l’autre, qu'il n'est qu'un vil esclave, sorti de vils esclaves : l'un le traite de pauvre, l'autre de mendiant : l'un lui reproche d'être ignorant, l'autre d'être stupide, jusqu'à ce que les invectives leur manquent comme des flèches dans un carquois. Quand ils se sont épuisés en paroles, ils en viennent aux mains. Car la colère excite une querelle, la querelle engendre les injures, les injures les coups, les coups les blessures, lesquelles occasionnent souvent la mort.





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Dernière mise à jour : 3/04/2009