HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur le mépris du monde

μὴ



Texte grec :

[2] Δεῖ τοίνυν ἡμᾶς, εἴπερ ἐθέλοιμεν ἀσφαλῶς τὴν ὑποκειμένην ὁδὸν τοῦ βίου διαδραμεῖν, καὶ παραστῆσαι Χριστῷ τὴν ψυχήν τε ὁμοῦ καὶ τὸ σῶμα τῆς ἐκ τῶν τραυμάτων αἰσχύνης ἐλεύθερα, καὶ τοὺς ἐπὶ τῇ νίκῃ στεφάνους λαβεῖν, ἐγρηγορότας περιάγειν ἀεὶ πανταχόσε τοὺς τῆς ψυχῆς ὀφθαλμοὺς καὶ πάντα ὑποπιεύειν ὅσα τερπνὰ, καὶ παρατρέχειν εὐθὺς, καὶ μηδενὶ προσερείδειν τὴν ἔννοιαν, μηδὲ εἰ χρυσὸς φαίνοιτο χύδην προκείμενος, ἕτοιμος εἰς τὰς τῶν βουλομένων χεῖρας ἐλθεῖν (Πλοῦτος γὰρ, φησὶν, ἐὰν ῥέῃ, μὴ προστίθεσθε καρδίᾳ)· μηδὲ εἰ γῆ βλαστάνουσα πᾶσαν τρυφὴν, καὶ πολυτελεῖς δεικνύουσα σκηνὰς (Ἡμῶν γὰρ τὸ πολίτευμα ἐν οὐρανῷ, ἐξ οὗ καὶ Σωτῆρα ἀπεκδεχόμεθα Χριστόν)· μηδὲ εἰ χορεῖαι, καὶ κῶμοι, καὶ μέθαι, καὶ καταυλούμεναι τράπεζαι (Ματαιότης γὰρ, φησὶν, ματαιοτήτων, τὰ πάντα ματαιότης)· μηδὲ εἰ σωμάτων κάλλη προτείνοιτο, παρὰ πονηρῶν ψυχῶν ἐνοικούμενα (Ἀπὸ προσώπου γὰρ γυναικὸς ὡς ἀπὸ προσώπου ὄφεως φεῦγε, φησὶν ὁ Σοφός)· μηδὲ εἰ δυναστεῖαι καὶ τυραννίδες, καὶ δορυφόρων ἢ κολάκων ἐσμοί· μηδὲ εἰ θρόνος ὑψηλὸς καὶ λαμπρὸς, ὑποζεύξας ἔθνη καὶ πόλεις εἰς δουλείαν ἑκούσιον (Πᾶσα γὰρ σὰρξ ὡς χόρτος, καὶ πᾶσα δόξα ἀνθρώπου ὡς ἄνθος χόρτου· ἐξηράνθη ὁ χόρτος, καὶ τὸ ἄνθος ἐξέπεσε). Τούτοις γὰρ δὴ πᾶσι τοῖς οὕτω τερπνοῖς ὁ κοινὸς ὑποκάθηται δυσμενὴς, ἀναμένων εἴ ποτε, τοῖς ὁρωμένοις δελεασθέντες, τῆς μὲν εὐθείας ἐκτραπῶμεν ὁδοῦ, πρὸς δὲ τὸν ἐκείνου λόχον ἑαυτοὺς ἀποκλίνωμεν. Καὶ δέος πολὺ μή ποτε, προσδραμόντες ἀφυλάκτως αὐτοῖς, καὶ τὴν ἐκ τῆς ἀπολαύσεως τέρψιν οὐδὲν ἡγησάμενοι βλαβερὸν, ἐγκεκρυμμένον τῇ πρώτῃ γεύσει τὸ τοῦ δόλου καταπίωμεν ἄγκιστρον· εἶτα ὑπὸ τούτου τὰ μὲν ἑκόντες, τὰ δὲ ἄκοντες, προσδεθῶμεν αὐτοῖς, καὶ πρὸς τὸ φοβερὸν τοῦ λῃστοῦ καταγώγιον τὸν θάνατον λάθωμεν ἑλκυσθέντες ὑπὸ τῶν ἡδονῶν. (p. 544) Ὥστε ἀναγκαῖον καὶ λυσιτελὲς ἅπασιν, ἀδελφοὶ, καθάπερ ὁδοιπόρους ἢ δρομέας στειλαμένους ἡμᾶς, καὶ πανταχόθεν τὸ κοῦφον ταῖς ψυχαῖς πρὸς τὸν δρόμον τοῦτον ἐπινοήσαντας, ἀμεταστρέπτως ἐπὶ τὸ τῆς ὁδοῦ πέρας ἐπείγεσθαι.

Traduction française :

[2] Si donc nous voulions parcourir le chemin de cette vie en fureté, présenter à Jésus-Christ nos corps et nos âmes sans qu’ils soient défigurés d’aucune blessure honteuse : si nous voulons remporter les couronnes de la victoire, nous devons être attentifs, porter de tous côtés les yeux de notre esprit, nous défier de toutes les choses qui nous flattent, passer rapidement sans nous y arrêter, sans y attacher nos pensées et nos désirs, quand même l'or répandu partout serait prêt à venir dans nos mains : Si vous avez des richesses en abondance, dit David, n'y attachez pas votre coeur (Ps. 61. 11) ; quand même la terre nous produirait toutes sortes de délices et nous montrerait des tentes somptueuses : Notre vie, dit saint Paul, est dans le ciel, d'où nous attendons le Seigneur Jésus (Phil. 3. 20) ; quand même nous pourrions passer nos jours en festins, en jeux, en danses, en concerts de musique : Vanité des vanités, dit le sage, et tout n'est que vanité (Eccl. 1. 2) ; quand même il se présenterait à nous de beaux corps, dans lesquels habitent de méchantes âmes : Fuyez, dit Salomon, devant le visage de la femme comme devant un serpent (Eccl. 21. 2.) ; quand même on nous offrirait des principautés, des puissances, des troupes de satellites ou de flatteurs, un trône élevé, éclatant, auquel seraient enchaînées par un esclavage volontaire des nations et des villes : Toute chair, dit le Prophète, n'est que de l'herbe ; toute la gloire de l'homme est comme l'herbe des champs : l'herbe sèche et la fleur tombe (ls. 40. 6). C'est sous tous ces objets flatteurs que se cache l'ennemi commun, attendant que, séduits par les choses visibles, nous nous détournions de la voie droite, nous allions nous jeter dans les embûches qu'il nous dresse. Il est fort à craindre que nous ne tombions imprudemment dans ses piéges ; que, nous persuadant que les plaisirs qui se présentent à nous ne sont nullement dangereux, nous n'avalions l'hameçon caché sous un appât trompeur ; qu'ensuite, soit librement, soit comme nécessairement, nous soyons enchaînés aux objets sensibles, et qu'enfin la volupté nous entraîne dans la caverne redoutable du brigand, je veux dire à la mort. Ainsi, mes frères, il nous est utile et nécessaire à tous de ceindre nos reins comme des voyageurs ou des coureurs, et, cherchant de toutes parts à rendre nos âmes légères pour cette course, de nous hâter, sans nous détourner d'un instant, d’arriver au terme de notre voie.





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Dernière mise à jour : 6/04/2009