HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur le jeûne

ἀσθενοῦσιν



Texte grec :

[13] Φύγε ταύτην τὴν μέθην, μηδὲ τὴν διὰ τοῦ οἴνου προσδέξῃ. Μὴ προλάβῃς πολυποσίᾳ τὴν ὑδροποσίαν. Μὴ μυσταγωγείτω σε ἐπὶ νηστείαν ἡ μέθη. Οὐκ ἔστι διὰ μέθης εἴσοδος εἰς νηστείαν· οὐδὲ γὰρ διὰ πλεονεξίας εἰς δικαιοσύνην, οὐδὲ δι´ ἀκολασίας εἰς σωφροσύνην, οὐδὲ, συλλήβδην εἰπεῖν, διὰ τῆς κακίας εἰς ἀρετήν. Ἄλλη θύρα ἐπὶ νηστείαν. Μέθη εἰς ἀκολασίαν εἰσάγει, ἐπὶ νηστείαν αὐτάρκεια. Ὁ ἀθλῶν προγυμνάζεται· ὁ νηστεύων προεγκρατεύεται. Μὴ ὡς ἀμυνόμενος τὰς ἡμέρας, μὴ ὡς κατασοφιζόμενος τὸν νομοθέτην, τῶν πέντε ἡμερῶν τὴν κραιπάλην προαποτίθεσο. Καὶ γὰρ ἀνόνητα πονεῖς, (p. 184) τὸ μὲν σῶμα συντρίβων, μὴ παραμυθούμενος δὲ τὴν ἔνδειαν. Ἄπιστόν ἐστι τὸ ταμεῖον, εἰς τετρημένον πίθον ἀντλεῖς. Ὁ μὲν γὰρ οἶνος διαῤῥέει, τὴν ἰδίαν ὁδὸν ἀποτρέχων· ἡ δὲ ἁμαρτία ἐναπομένει. Οἰκέτης δραπετεύει δεσπότην τύπτοντα· σὺ δὲ παραμένεις τῷ οἴνῳ καθ´ ἑκάστην ἡμέραν τὴν κεφαλήν σου τύπτοντι; Μέτρον ἄριστον τῆς τοῦ οἴνου χρήσεως ἡ χρεία τοῦ σώματος. Ἐὰν δὲ ἔξω τῶν ὅρων γένῃ, αὔριον ἥξεις καρηβαρῶν, χασμώμενος, ἰλιγγιῶν, σεσηπότος οἴνου ἀπόζων· πάντα σοι περιφέρεσθαι, πάντα δονεῖσθαι δόξει. Μέθη γὰρ ὕπνον μὲν ἐπάγει, ἀδελφὸν θανάτου, ἐγρήγορσιν δὲ ὀνείροις προσεοικυῖαν. Ἆρα οἶδας τίς ἐστιν ὃν ὑποδέχεσθαι μέλλεις; Ὁ ἐπαγγειλάμενος ἡμῖν, ὅτι Ἐγὼ καὶ ὁ Πατὴρ ἐλευσόμεθα, καὶ μονὴν παρ´ αὐτῷ ποιήσομεν. Τί οὖν προλαμβάνεις τῇ μέθῃ, καὶ ἀποκλείεις τῷ Δεσπότῃ τὴν εἴσοδον; τί προτρέπῃ τὸν ἐχθρὸν προκατασχεῖν σου τὰ ὀχυρώματα; Μέθη Κύριον οὐχ ὑποδέχεται· μέθη Πνεῦμα ἅγιον ἀποδιώκει. Καπνὸς μὲν γὰρ ἀποδιώκει μελίσσας, χαρίσματα δὲ πνευματικὰ ἀποδιώκει κραιπάλη. Νηστεία πόλεως εὐσχημοσύνη, ἀγορᾶς εὐστάθεια, οἴκων εἰρήνη, σωτηρία τῶν ὑπαρχόντων. Βούλει αὐτῆς ἰδεῖν τὴν σεμνότητα; Σύγκρινόν μοι τὴν σήμερον ἑσπέραν τῇ αὔριον, καὶ ὄψει τὴν πόλιν ἐκ ταραχῆς καὶ ζάλης εἰς γαλήνην βαθεῖαν μεταβαλοῦσαν. Εὔχομαι δὲ καὶ τὴν σήμερον τῇ αὔριον ἐοικέναι κατὰ τὴν σεμνότητα· καὶ τὴν αὔριον μηδὲν φαιδρότητι τῆς σήμερον ἀπολείπεσθαι.

Traduction française :

[13] Evitez une pareille ivresse. Fuyez aussi celle que cause le vin. Ne vous préparez pas à boire de l'eau en buvant du vin avec excès. Que l'ivresse ne vous introduise pas dans les mystères du jeûne. Ce n'est pas l'ivresse qui conduit au jeûne, comme ce n'est pas la cupidité qui conduit au désintéressement, ni l'intempérance à la sagesse, ni en général le vice à la vertu. Il est un autre chemin qui conduit au jeûne; la frugalité mène au jeûne comme l'ivresse mène aux dissolutions. Les athlètes se préparent au combat par des exercices; on se dispose au jeûne en s'exerçant à l'abstinence. Ne cherchez pas à éluder la loi, et à vous dédommager d'avance, par la débauche, d'un jeûne de cinq jours. C'est en vain que vous mortifiez votre corps, si vous ne rendez pas cette mortification utile en renonçant au vice. Vous confiez des provisions à un cellier perfide : vous versez du vin dans un tonneau percé. Le vin s'écoule par le passage qu'il trouve ouvert, et le péché demeure. Un esclave fuit le maître qui le frappe; et vous ne vous éloignez pas du vice qui attaque tous les jours votre tête. La meilleure mesure dans l'usage du vin, c'est de n'en prendre que pour le besoin du corps. Si vous passez aujourd’hui les bornes, vous aurez demain la tête pesante, vous serez ennuyé, étourdi, vous exhalerez une odeur désagréable, vous croirez que tous les objets qui vous environnent tournent autour de vous. L’ivresse cause un sommeil qui approche de la mort, et un réveil qui ressemble à un assoupissement. Ne songez-vous plus à celui que vous devez recevoir. C'est celui qui nous fait cette promesse consolante : Mon Père et moi nous viendrons, et nous ferons en lui notre demeure (Jean. 14. 23). Pourquoi donc recevez-vous d'abord l’ivresse, et fermez-vous par-là l'entrée au Seigneur? pourquoi invitez-vous l’ennemi à s'emparer des avenues de votre âme? L'ivresse ne reçoit pas le Seigneur, l'ivresse bannit l'Esprit-Saint. L'intempérance chasse la grâce, comme la fumée chasse les abeilles. Le jeûne est l'ornement de la ville, le soutien du forum, la paix des maisons, la sûreté des fortunes. Voulez-vous comprendre quelle est sa dignité ? comparez le jour où nous sommes avec le jour suivant: vous verrez le bruit et le tumulte se changer en un calme profond. Je voudrais que nous fussions aussi sages aujourd'hui que nous le serons demain, et que demain il régnât la même joie qu'aujourd'hui.





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Dernière mise à jour : 15/04/2009