HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur le jeûne

σάρκα



Texte grec :

[12] Μὴ μέντοι ἐν τῇ ἀποχῇ μόνη τῶν βρωμάτων τὸ ἐκ τῆς νηστείας ἀγαθὸν ὁρίζου. Νηστεία γὰρ ἀληθὴς ἡ τῶν κακῶν ἀλλοτρίωσις. Λύε πάντα σύνδεσμον ἀδικίας· ἄφες τῷ πλησίον τὴν λύπην· ἄφες αὐτῷ τὰ ὀφλήματα. Μὴ εἰς κρίσεις καὶ μάχας νηστεύετε. Κρεῶν οὐκ ἐσθίεις, ἀλλ´ ἐσθίεις τὸν ἀδελφόν. Οἴνου ἀπέχῃ, ἀλλ´ ὕβρεων οὐ κρατεῖς. Τὴν ἑσπέραν ἀναμένεις εἰς μετάληψιν, ἀλλὰ δαπανᾷς τὴν ἡμέραν εἰς δικαστήρια. Οὐαὶ οἱ μεθύοντες, οὐκ ἀπὸ οἴνου. Θυμὸς μέθη ἐστὶ τῆς ψυχῆς, ἔκφρονα αὐτὴν ποιῶν ὡς ὁ οἶνος. Λύπη μέθη ἐστὶ καὶ αὐτὴ, καταβαπτίζουσα τὴν διάνοιαν. Φόβος ἑτέρα μέθη, ὅταν ἐφ´ ἃ μὴ δεῖ γένηται· Ἀπὸ φόβου γὰρ, φησὶν, ἐχθροῦ ἐξελοῦ τὴν ψυχήν μου. Καὶ ὅλως ἕκαστον τῶν παθημάτων, ἐκστατικὸν διανοίας ὑπάρχον, μέθη ἂν δικαίως προσαγορεύοιτο. Ἐννόησόν μοι τὸν ὀργιζόμενον ὅπως μεθύει τῷ πάθει. Οὐκ ἔστιν αὐτὸς ἑαυτοῦ κύριος, ἀγνοεῖ ἑαυτὸν, ἀγνοεῖ τοὺς παρόντας· ὥσπερ ἐν νυκτομαχίᾳ πάντων ἅπτεται, πᾶσι προσπταίει· ἀταμίευτα φθέγγεται, δυσκάθεκτός ἐστι, λοιδορεῖται, τύπτει, ἀπειλεῖ, διόμνυται, βοᾷ, διαῤῥήγνυται.

Traduction française :

[12] Prenez garde néanmoins de borner l'avantage du jeûne à l'abstinence des viandes. Le jeûne véritable est de s'abstenir des vices. Rompez tout lien d'iniquité (Is. 58. 4 et. 6) : pardonnez à votre prochain la peine qu’il a pu vous faire, remettez-lui ses dettes; ne jeûnez plus pour faire des procès et des querelles. Vous ne mangez point de chair, mais vous dévorez votre frère. Vous vous abstenez de boire du vin, mais vous ne modérez aucune des passions qui vous emportent. Vous attendez le soir pour manger, mais vous consumez tout le jour dans les tribunaux. Malheur à ceux que, non le vin, mais leurs passions enivrent (Is. 51. 21). La colère est une ivresse de l’âme; elle la trouble et la transporte comme le vin. La tristesse est aussi une ivresse, puisqu'elle enveloppe et ensevelit la raison. La crainte est une autre ivresse, quand elle nous fait trembler mal-à-propos. Délivrez mon âme, dit David au Seigneur, de la crainte de mon ennemi,(Ps. 63. 2). En général, toute passion violente qui trouble et dérange la raison, peut être appelée ivresse. Regardez un homme emporté par la colère: cette passion le rend ivre; il n'est plus maître de lui-même, il ne se connaît plus, il ne connaît aucun de ceux qui sont présents; il se jette sur tous ceux qu'il rencontre, comme dans un combat nocturne ; il parie au hasard, il ne peut se contenir, il invective, il frappe, il menace, il crie, il s'emporte en jurements, il se livre à toute sa rage.





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Dernière mise à jour : 15/04/2009