HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur le jeûne

διὰ



Texte grec :

[8] Ἔστι τις φύσις σώματος, ἣν καλοῦσιν ἀμίαντον, ἀνάλωτος πυρὶ, ἥτις, ἐν μὲν τῇ φλογὶ κειμένη, ἀπηνθρακῶσθαι δοκεῖ, ἐξαιρεθεῖσα δὲ τοῦ πυρὸς, ὡς ὕδατι λαμπρυνθεῖσα, καθαρωτέρα γίνεται. Τοιαῦτα ἦν τὰ τῶν τριῶν παίδων ἐκείνων σώματα ἐπὶ τῆς Βαβυλωνίας ἐκ τῆς νηστείας ἔχοντα τὸ ἀμίαντον. Ἐν γὰρ τῇ μεγάλῃ φλογὶ τῆς καμίνου, οἱονεὶ χρυσοῖ τὴν φύσιν ὄντες, οὕτω κρείττους τῆς ἀπὸ τοῦ πυρὸς διεδείκνυντο βλάβης. Ἦπου καὶ χρυσοῦ δυνατώτεροι διεδείκνυντο· οὐ γὰρ ἐχώνευεν αὐτοὺς τὸ πῦρ, ἀλλ´ ἐφύλασσεν ἀκεραίους. Καίτοι οὐδὲν ἂν ἐκείνην τότε τὴν φλόγα ὑπέστη, ἣν νάφθα καὶ πίσσα καὶ κληματίδες ἔτρεφον, ὡς ἐπὶ τεσσαρακονταεννέα πήχεις αὐτὴν διαχεῖσθαι, καὶ τὰ κύκλῳ αὐτῆς ἐπινεμομένην πολλοὺς τῶν Χαλδαίων ἐξαναλῶσαι. Ἐκείνην τοίνυν τὴν πυρκαϊὰν μετὰ νηστείας εἰσελθόντες κατεπάτουν οἱ παῖδες, λεπτὸν ἀέρα καὶ ἔνδροσον ἐν οὕτω λάβρῳ πυρὶ ἀναπνέοντες. Οὐδὲ γὰρ τῶν τριχῶν τὸ πῦρ κατετόλμησε, διὰ τὸ ὑπὸ νηστείας αὐτὰς ἐκτραφῆναι. Δανιὴλ δὲ ὁ ἀνὴρ τῶν ἐπιθυμιῶν, ὁ τρεῖς ἑβδομάδας ἄρτον μὴ φαγὼν, καὶ ὕδωρ μὴ πιὼν, καὶ τοὺς λέοντας νηστεύειν ἐδίδαξε, κατελθὼν εἰς τὸν λάκκον. Ὥσπερ γὰρ ἐκ λίθου ἢ χαλκοῦ, ἢ ἄλλης στεῤῥοτέρας τινὸς ὕλης συμπεπηγότι. ἐμβαλεῖν οὐκ εἶχον τοὺς ὀδόντας οἱ λέοντες. Οὕτως οἱονεὶ βαφὴ σιδήρου τὸ σῶμα τοῦ ἀνδρὸς ἡ νηστεία στομώσασα, ἀδάμαστον ἐποίει τοῖς λέουσιν· οὐ γὰρ ἤνοιγον κατὰ τοῦ ἁγίου τὸ στόμα. Νηστεία ἔσβεσε δύναμιν πυρὸς, ἔφραξε στόματα λεόντων.

Traduction française :

[8] Il est une sorte de pierre appelée amiante, qui ne peut être consumée par le feu ; qui, jetée dans les flammes, paraît être réduite en charbon, mais qui en étant tirée n'en est que plus pure comme si elle eût été lavée dans l'eau. Tels étaient les corps des trois enfants de Babylone ; le jeûne leur donnait la vertu de l'amiante. Au milieu d'une ardente fournaise, supérieurs au feu s'ils eussent été d'or, ils n'en reçurent aucun dommage : ils parurent même plus puissants que l'or, puisque le feu, loin de fondre leurs chairs, les conservait intacts. Cependant rien alors ne résistait à une flamme, dont la violence redoublée par des amas de sarments, de souffre et de bitume, s'étendait à quarante-neuf coudées, dévora tous les objets environnants, et consuma nombre de Chaldéens. Entrés avec le jeûne dans un incendie aussi terrible, les trois jeunes hommes le foulèrent aux pieds : ils respiraient un air doux et suave au milieu d'un feu violent, qui respecta même leur chevelure, parce que c'était le jeûne qui l'avait nourrie et entretenue. Daniel, cet homme de désir, après avoir passé trois semaines sans manger de pain et sans boire de vin, apprit aux lions à jeûner dans la fosse : leurs dents ne purent entamer son corps, comme s'il eût été de pierre, ou de fer, ou de quelque autre matière plus dure. Le jeûne avait donné au corps du Saint une trempe de nature à émousser les dents de ces animaux féroces, qui n'entreprirent pas même de le dévorer. Ainsi le jeûne éteint les flammes et adoucit les lions.





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Dernière mise à jour : 15/04/2009