HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur le jeûne

ἡμερῶν



Texte grec :

[4] Ἀλλὰ καὶ ἡ ἐν παραδείσῳ διαγωγὴ νηστείας ἐστὶν εἰκὼν, οὐ μόνον καθότι τοῖς ἀγγέλοις ὁμοδίαιτος ὢν ὁ ἄνθρωπος, διὰ τῆς ὀλιγαρκίας τὴν πρὸς αὐτοὺς ὁμοίωσιν κατώρθου, ἀλλ´ ὅτι καὶ ὅσα ὕστερον ἡ ἐπίνοια τῶν ἀνθρώπων ἐξεῦρεν, οὔπω τοῖς ἐν τῷ παραδείσῳ διαιτωμένοις ἐπενενόητο· οὔπω οἰνοποσίαι, οὔπω ζωοθυσίαι, οὐχ ὅσα τὸν νοῦν ἐπιθολοῖ τὸν ἀνθρώπινον. Ἐπειδὴ οὐκ ἐνηστεύσαμεν, ἐξεπέσομεν τοῦ παραδείσου· νηστεύσωμεν τοίνυν, ἵνα πρὸς αὐτὸν ἐπανέλθωμεν. Οὐχ ὁρᾷς τὸν Λάζαρον, πῶς διὰ νηστείας εἰσῆλθεν εἰς τὸν παράδεισον; Μὴ μιμήσῃ τῆς Εὔας τὴν παρακοὴν, μὴ πάλιν σύμβουλον παραδέξῃ τὸν ὄφιν, φειδοῖ τῆς σαρκὸς τὴν βρῶσιν ὑποτιθέμενον. Μὴ προφασίζου ἀῤῥωστίαν σώματος καὶ ἀδυναμίαν. Οὐ γὰρ ἐμοὶ τὰς προφάσεις, ἀλλὰ τῷ εἰδότι λέγεις. Νηστεύειν οὐ δύνασαι (εἰπέ μοι); κορέννυσθαι δὲ διὰ βίου, καὶ συντρίβειν τὸ σῶμα τῷ βάρει τῶν ἐσθιομένων δύνασαι; Καὶ μὴν τοῖς ἀσθενοῦσιν οὐχὶ βρωμάτων ποικιλίαν, ἀλλ´ ἀσιτίαν καὶ ἔνδειαν οἶδα τοὺς ἰατροὺς ἐπιτάσσοντας. Πῶς οὖν ὁ ταῦτα δυνάμενος, ἐκεῖνα προφασίζῃ μὴ δύνασθαι; Τί εὐκοπώτερον τῇ γαστρί; λιτότητι διαίτης παρενεγκεῖν τὴν νύκτα, ἢ δαψιλείᾳ βρωμάτων βεβαρημένην κεῖσθαι; μᾶλλον δὲ μηδὲ κεῖσθαι, ἀλλὰ πυκνὰ μεταστρέφεσθαι διαῤῥηγνυμένην καὶ στένουσαν; εἰ μὴ καὶ τοὺς κυβερνήτας φήσεις βαρυνομένην τοῖς ἀγωγίμοις ὁλκάδα εὐκολώτερον σώζειν τῆς εὐσταλεστέρας καὶ κούφης. Τὴν μὲν γὰρ πεπιεσμένην τῷ πλήθει βραχεῖα κύματος ἐπανάστασις κατεβάπτισεν· ἡ δὲ συμμέτρως τῶν ἀγωγίμων ἔχουσα ῥᾳδίως ὑπεραίρει τοῦ κλύδωνος, οὐδενὸς ἐμποδίζοντος αὐτὴν ὑψηλοτέραν γενέσθαι. Καὶ τοίνυν τὰ τῶν ἀνθρώπων σώματα, συνεχεῖ μὲν τῷ κόρῳ καταβαρυνόμενα, εὐκόλως ὑποβρύχια ταῖς ἀῤῥωστίαις γίνεται· εὐσταλεῖ δὲ καὶ κούφῃ τῇ τροφῇ κεχρημένα, καὶ τὸ προσδοκώμενον ἐκ νόσου κακὸν (p. 169) ὥσπερ χειμῶνος ἐπανάστασιν ὑπεξέφυγε, καὶ τὸ ἤδη παρὸν ὀχληρὸν ὥσπερ τινὰ σπιλάδος ἐπιδρομὴν διεκρούσατο. Ἦπου καὶ τὸ ἡσυχάζειν κατὰ σὲ τοῦ τρέχειν ἐπιπονώτερον, καὶ τοῦ παλαίειν τὸ ἠρεμεῖν· εἴπερ οὖν καὶ τὸ τρυφᾷν τοῦ λιτῶς διαιτᾶσθαι τοῖς ἀσθενοῦσι φῂς εἶναι καταλληλότερον. Ἦ γὰρ οἰκονομοῦσα τὸ ζῶον δύναμις αὐτάρκειαν μὲν καὶ λιτότητα ῥᾳδίως κατειργάσατο, καὶ ᾠκείωσε τῷ τρεφομένῳ· πολυτέλειαν δὲ καὶ ποικιλίαν βρωμάτων παραλαβοῦσα, εἶτα ἀντισχεῖν πρὸς τὸ πέρας οὐκ ἐξαρκέσασα, τὰ ποικίλα γένη τῶν νοσημάτων ἐποίησεν.

Traduction française :

[4] Le jeûne est une fidèle image de la vie du paradis terrestre, non seulement parce que le premier homme vivait comme les anges, et qu'il parvenait à leur ressembler en se contentant de peu; mais encore parce que tous ces besoins, fruits de l’industrie humaine, étaient ignorés dans le paradis terrestre. On n'y buvait pas de vin, on n’y tuait pas d'animaux, on n'y connaissait pas tout ce qui tourmente l'esprit des malheureux mortels. C'est parce que nous n'avons pas jeûné, que nous avons été chassés du paradis : jeûnons donc pour y rentrer. Ne voyez-vous pas que c'est le jeûne qui a ouvert à Lazare l’entrée du ciel ? N’imitez pas la désobéissance d'Eve : ne suivez pas les conseils du serpent perfide, qui lui suggéra de manger du fruit de l'arbre pour flatter ses sens. Ne vous excusez ni sur votre faiblesse, ni sur votre santé : ce n'est pas à moi que vous alléguez des excuses, mais à celui qui connaît tout. Vous ne sauriez jeûner, dites-vous ; mais vous savez bien, manger sans aucune retenue, et user votre corps en le chargeant de nourritures. Toutefois les médecins ordonnent à leurs malades, non des mets variés, mais une diète rigoureuse. Quoi ! vous pouvez vous incommoder en mangeant, et vous ne pouvez vous abstenir de manger ! passe-t-on mieux la nuit après s'être livré aux excès d'un grand festin qu'après s'être contenté d'un repas frugal ? Chargé de vin et de viande, vous vous tourmentez dans votre lit, vous vous tournez de tous côtés sans savoir quelle position choisir. Dira-t-on qu'un pilote conduit plus aisément un vaisseau chargé outre mesure, qu'un vaisseau leste et dégagé. Le moindre soulèvement de flots submerge le navire que son propre poids accable déjà : celui qui n'a qu'une charge médiocre surnage aisément, parce que rien ne l'empêche de s'élever au-dessus des vagues. Ainsi les corps appesantis par les viandes deviennent la proie des maladies : au lieu que ceux qui ne prennent qu'une nourriture sobre et légère, échappent aux menaces d'une maladie, comme à un soulèvement de flots, et dissipent bientôt les maux actuels qui viennent les assaillir comme un violent orage. Vous croirez donc qu'il y a plus de peine à être assis qu'à courir, à se tenir en repos qu'à lutter, puisque vous dites que les délices conviennent mieux aux personnes infirmes qu'une diète raisonnable ? La chaleur naturelle digère bien une quantité modique de nourriture et en forme une bonne substance; mais si on lui donne plus d'aliments qu'elle n'en saurait porter, elle ne peut les digérer entièrement ; et de-là viennent toutes les maladies.





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Dernière mise à jour : 15/04/2009