[3] Ἀρχαῖον δῶρον ἡ νηστεία· οὐ παλαιούμενον καὶ γηράσκον,
ἀλλ´ ἀνανεούμενον ἀεὶ, καὶ εἰς ἀκμὴν ἐπανθοῦν.
Οἴει με τὴν ἀρχαιογονίαν αὐτῆς ἀπὸ τοῦ νόμου
τίθεσθαι; Καὶ νόμου πρεσβυτέρα νηστεία. Ἐὰν μικρὸν ἀναμείνῃς,
εὑρήσεις τοῦ λόγου τὴν ἀλήθειαν.
Μὴ οἴου τὴν ἡμέραν τοῦ ἱλασμοῦ, τὴν διατεταγμένην τῷ Ἰσραὴλ
τῷ ἑβδόμῳ μηνὶ, τῇ δεκάτῃ ἡμέρᾳ
τοῦ μηνὸς, ταύτην εἶναι τῆς νηστείας τὴν ἀρχήν.
Δεῦρο δὴ διὰ τῆς ἱστορίας βαδίζων, ἀνερεύνησον τὴν
ἀρχαιογονίαν αὐτῆς. Οὐ γὰρ νεώτερον τὸ ἐφεύρεμα·
πατέρων ἐστὶ τὸ κειμήλιον. Πᾶν τὸ ἀρχαιότητι διαφέρον,
αἰδέσιμον. Δυσωπήθητι τὴν πολιὰν τῆς νηστείας.
(p. 168) Συνηλικιῶτίς ἐστι τῆς ἀνθρωπότητος· νηστεία
ἐν τῷ παραδείσῳ ἐνομοθετήθη. Τὴν πρώτην
ἐντολὴν ἔλαβεν Ἀδάμ· Ἀπὸ τοῦ ξύλου τοῦ
γινώσκειν καλὸν καὶ πονηρὸν οὐ φάγεσθε. Τὸ δὲ,
οὐ φάγεσθε, νηστείας ἐστὶ καὶ ἐγκρατείας νομοθεσία.
Εἰ ἐνήστευσεν ἀπὸ τοῦ ξύλου ἡ Εὔα, οὐκ ἂν
ταύτης νῦν ἐδεόμεθα τῆς νηστείας. Οὐ γὰρ
χρείαν ἔχουσιν οἱ ἰσχύοντες ἰατροῦ, ἀλλ´ οἱ κακῶς ἔχοντες.
Ἐκακώθημεν διὰ τῆς ἁμαρτίας· ἰαθῶμεν διὰ τῆς μετανοίας·
μετάνοια δὲ χωρὶς νηστείας ἀργή. Ἐπικατάρατος ἡ γῆ, ἀκάνθας
καὶ τριβόλους ἀνατελεῖ σοι. Στυγνάζειν προσετάχθης,
μὴ γὰρ τρυφᾷν. Διὰ νηστείας ἀπολόγησαι τῷ Θεῷ.
| [3] Le jeûne est une faveur ancienne, qui ne vieillit pas avec le temps, mais qui se
renouvelle sans cesse, toujours dans sa première vigueur. Croyez-vous que je tire de
la loi l'antiquité du jeûne ? Il est plus ancien que la loi même; et vous en conviendrez,
si vous voulez écouter ce que je vais vous dire. Ne pensez pas que le jour de
propitiation, que les Israélites célébraient le dixième jour du septième mois, soit
l'origine du jeûne : parcourez l'histoire, et remontez plus haut pour trouver son
antiquité. Ce n'est pas une invention nouvelle ; c'est un trésor qui nous a été transmis
par nos premiers ancêtres. Tout ce qui est fort ancien est vénérable. Respectez
l'ancienneté du jeûne qui a commencé avec le premier homme, qui a été prescrit
dans le paradis terrestre. Adam reçut ce premier précepte : Vous ne mangerez pas le
fruit de l'arbre de la science du bien et du mal (Gen. 2. 17) . Cette défense est une
loi de jeûne et d'abstinence. Si Eve se fût abstenue de manger du fruit de l'arbre,
nous n'aurions pas maintenant besoin de jeûner. Ce ne sont pas ceux qui sont en
santé, mais ceux qui sont malades, qui ont besoin de médecin (Matth. 9. 12). Le
péché nous a fait des blessures, guérissons-les par la pénitence : or la pénitence sans
le jeûne est inutile. La terre maudite vous produira des ronces et des épines (Gen. 3.
17). Vous êtes ici-bas pour vivre dans la tristesse et non dans les délices. Satisfaites
à Dieu par le jeûne.
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