[1] (p. 164) Σαλπίσατε, φησὶν, ἐν νεομηνίᾳ, σάλπιγγι
ἐν εὐσήμῳ ἡμέρᾳ ἑορτῆς ὑμῶν. Τοῦτο πρόσταγμα
ἐστι προφητικόν. Ἡμῖν δὲ πάσης σάλπιγγος μεγαλοφωνότερον, καὶ παντὸς
ὀργάνου μουσικοῦ εὐσημότερον, τὴν προάγουσαν τῶν ἡμερῶν ἑορτὴν
ὑποσημαίνει τὰ ἀναγνώσματα. Ἐγνωρίσαμεν γὰρ τῶν
νηστειῶν τὴν χάριν ἐκ τοῦ Ἡσαΐου, τὸν μὲν Ἰουδαϊκὸν τῆς νηστείας τρόπον
παρωσαμένου, τὴν δὲ ἀληθινὴν νηστείαν ἡμῖν παραδείξαντος.
Μὴ εἰς κρίσεις καὶ μάχας νηστεύετε, ἀλλὰ λύε πάντα σύνδεσμον ἀδικίας.
Καὶ ὁ Κύριος· Μὴ γίνεσθε σκυθρωποὶ, ἀλλὰ νίψαι σου τὸ πρόσωπον
καὶ ἄλειψαί σου τὴν κεφαλήν. Διατεθῶμεν τοίνυν, ὡς ἐδιδάχθημεν, μὴ κατασκυθρωπάζοντες ἐπὶ ταῖς προσιούσαις
ἡμέραις, ἀλλὰ φαιδρῶς πρὸς αὐτὰς, ὡς πρέπει
ἁγίοις, διατιθέμενοι. Οὐδεὶς ἀθυμῶν στεφανοῦται·
οὐδεὶς στυγνάζων τρόπαιον ἵστησι. Μὴ σκυθρωπάσῃς θεραπευόμενος.
Ἄτοπον μὴ χαίρειν ἐπὶ ὑγείᾳ
ψυχῆς, ἀλλὰ λυπεῖσθαι ἐπὶ βρωμάτων ὑπαλλαγῇ,
καὶ πλείονα χάριν φαίνεσθαι διδόντας ἡδονῇ γαστρὸς
ἢ ἐπιμελείᾳ ψυχῆς. Κόρος μὲν γὰρ εἰς γαστέρα τὴν
χάριν ἵστησι· νηστεία δὲ πρὸς ψυχὴν ἀναβιβάζει τὸ
(p. 165) κέρδος. Εὐθύμησον, ὅτι σοι δέδοται παρὰ τοῦ ἰατροῦ
φάρμακον ἁμαρτίας ἀναιρετικόν. Ὥσπερ γὰρ οἱ ἐν
τοῖς ἐγκάτοις τῶν παίδων ζωογονούμενοι σκώληκες
φαρμάκοις τισὶ δριμυτάτοις ἐξαφανίζονται, οὕτως
ἁμαρτίαν, ὑποικουροῦσαν τῷ βάθει, ἐναποκτείνει τῇ
ψυχῇ ἐπεισελθοῦσα νηστεία, ἥγε ὡς ἀληθῶς τῆς
προσηγορίας ταύτης ἀξία.
| [1] SONNEZ de la trompette en ce premier jour du mois, au jour célèbre de votre
grande solennité (Ps. 80. 4). Tel est le commandement du Roi-Prophète. Les lectures
qu'on vient de faire nous annoncent, d'une manière plus sensible et plus éclatante que
la trompette et que tous les instruments de musique, une fête qui amène les jours du
jeûne, dont Isaïe nous apprend les avantages, en réprouvant la manière dont les Juifs
jeûnaient et en nous montrant quel est le vrai jeune. Vous jeûnez, leur dit-il, pour
dire des procès et des querelles.... Mais rompez tout lien d'iniquité (ls. 58. 4 et 6). Et
que dit le Seigneur ? Lorsque vous jeûnez, ne soyez point tristes, mais lavez votre
visage et parfumez votre tête (Matth. 6. 16). Pratiquons ces maximes : ne soyons
point tristes dans les jours où nous allons entrer; disposons-nous-y avec joie comme il
convient à des saints. Nul homme à qui on met la couronne sur la tète n'est abattu;
nul n'érige un trophée avec la tristesse sur le front. Ne vous affligez point parce qu'on
travaille à vous guérir. Il est ridicule de ne pas se réjouir de la santé de l’âme, de se
chagriner du retranchement de quelques nourritures, et de montrer plus
d'empressement pour les plaisirs du corps que pour la sanctification de l'âme. Le
plaisir de manger satisfait le corps ; le jeûne tourne à l'avantage de l’âme. Réjouissez-vous de ce que le médecin vous a donné un remède propre à détruire le péché. Les
vers qui fourmillent dans les entrailles d'un enfant en sont chassés par des médecines
amères: ainsi le jeûne pénétrant jusqu'au fond de l’âme, en bannit et y fait mourir
le péché.
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