HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (IX)

ὀδόντας



Texte grec :

[9,5] Ἀλλ´ ἐπὶ τὴν θεωρίαν τῆς κτίσεως ἐπανίωμεν. Τὰ εὐαλωτότερα τῶν ζῴων, πολυγονώτερα. Διὰ τοῦτο πολυτόκοι λαγωοὶ, καὶ αἶγες ἄγριαι, καὶ πρόβατα ἄγρια διδυμοτόκα, ἵνα μὴ ἐπιλείπῃ τὸ γένος ὑπὸ τῶν ὠμοβόρων ἐκδαπανώμενον. Τὰ δὲ φθαρτικὰ τῶν ἄλλων, ὀλιγοτόκα. Ὅθεν λέοντος ἑνὸς μόλις ἡ λέαινα μήτηρ γίνεται. Ταῖς γὰρ ἀκμαῖς τῶν ὀνύχων διασπαράξας τὴν μήτραν, οὕτω πρόεισιν, ὥς φασι· καὶ ἔχιδναι τὰς μήτρας ἐκφαγοῦσαι προέρχονται, πρέποντας τῇ γεννησαμένῃ τοὺς μισθοὺς ἐκτιννύουσαι. Οὕτως οὐδὲν ἀπρονόητον ἐν τοῖς οὖσιν, οὐδὲ τῆς ἐπιβαλούσης αὐτοῖς ἐπιμελείας ἄμοιρα. Κἂν αὐτὰ τὰ μέλη τῶν ζῴων καταμάθῃς, εὑρήσεις ὅτι οὔτε περιττόν τι ὁ κτίσας προσέθηκεν, οὔτε ἀφεῖλε τῶν ἀναγκαίων. Τοῖς σαρκοφάγοις ζῴοις ὀξεῖς τοὺς ὀδόντας ἐνήρμοσε· τοιούτων γὰρ ἦν χρεία πρὸς τὸ τῆς τροφῆς εἶδος. Ἃ δὲ ἐξ ἡμισείας ὥπλισται τοῖς ὀδοῦσι, πολλαῖς καὶ ποικίλαις ἀποθήκαις τῶν τροφῶν παρεσκεύασε. Διὰ γὰρ τὸ παρὰ τὴν πρώτην μὴ ἀρκούντως καταλεπτύνεσθαι τὴν τροφὴν, ἔδωκεν αὐτοῖς τὸ καταποθὲν πάλιν ἀναπεμπάζεσθαι, ὥστε καταλεανθὲν τῷ μηρυκισμῷ προσοικειοῦσθαι τῷ τρεφομένῳ. Στόμαχοι καὶ ἐχῖνοι, καὶ κεκρύφαλοι, καὶ ἔνυστρα, οὐκ ἀργῶς ἔγκειται τῶν ζῴων τοῖς ἔχουσιν, ἀλλ´ ἀναγκαίων χρείαν ἕκαστον ἐκπληροῖ. Μακρὸς ὁ τράχηλος τῆς καμήλου, ἵνα τοῖς ποσὶν ἐξισάζηται καὶ ἐφικνῆται τῆς βοτάνης ἐξ ἧς ἀποζῇ. Βραχὺς καὶ τοῖς ὤμοις ἐνδεδυκὼς ὁ τράχηλος τῆς ἄρκτου· καὶ λέοντος δὲ, καὶ τίγριδος, καὶ τῶν λοιπῶν, ὅσα τούτου τοῦ γένους· ὅτι οὐκ ἐκ τῆς πόας αὐτοῖς ἡ τροφὴ, οὐδὲ ἀνάγκη πρὸς τὴν γῆν κατακύπτειν, σαρκοφάγοις οὖσι, καὶ ἐκ τῆς ἄγρας τῶν ζῴων διαρκουμένοις. Τί βούλεται ἡ προνομαία τῷ ἐλέφαντι; Ὅτι μέγα τὸ ζῷον, καὶ τῶν χερσαίων τὸ μέγιστον, εἰς τὴν τῶν ἐντυγχανόντων ἔκπληξιν παραχθὲν, πολύσαρκον ἐχρῆν εἶναι καὶ συμπεφορημένον τὸ σῶμα. Τούτῳ εἰ μέγας καὶ ἀναλογῶν τοῖς ποσὶν ὁ τράχηλος προσετέθη, δυσμεταχείριστος ἂν ἦν, τῷ ὑπερβάλλοντι βάρει καταρρέπων ἀεὶ πρὸς τὸ κάτω. Νῦν δὲ ἡ μὲν κεφαλὴ δι´ ὀλίγων τῶν τοῦ αὐχένος σφονδύλων πρὸς τὴν ῥάχιν συνάπτεται· ἔχει δὲ τὴν προνομαίαν, τὴν τοῦ τραχήλου χρείαν ἀποπληροῦσαν, δι´ ἧς καὶ τὴν τροφὴν προσάγεται, καὶ τὸ ποτὸν ἀνιμᾶται. Ἀλλὰ καὶ ἀδιάρθρωτοι αὐτῷ οἱ πόδες, οἱονεὶ κίονες ἡνωμένοι, τὸ βάρος ὑποστηρίζουσιν. Εἰ γὰρ χαῦνα αὐτῷ καὶ δίυγρα ὑπετέθη τὰ κῶλα, συνεχεῖς ἂν ἐγίνοντο τῶν ἄρθρων αἱ ἐκτροπαὶ, συνοκλάζοντος καὶ διανισταμένου κουφίζειν τὸ βάρος μὴ ἐξαρκούντων. Νῦν δὲ βραχὺς ἀστράγαλος ὑπόκειται τῷ ποδὶ τοῦ ἐλέφαντος, οὔτε μέντοι εἰς ἀγκύλην, οὔτε εἰς γόνυ διήρθρωται. Οὐ γὰρ ἂν ὑπήνεγκε τὸ τῶν ἄρθρων ὀλισθηρὸν τὴν πολυσαρκίαν τοῦ ζῴου πολλὴν αὐτῷ περικεχυμένην καὶ περιτρέμουσαν. Ὅθεν χρεία γέγονε τοῦ μυκτῆρος ἐκείνου μέχρι ποδῶν καθιεμένου. Οὐχ ὁρᾷς ἐν τοῖς πολέμοις, ὅτι οἱονεὶ πύργοι τινὲς ἔμψυχοι τῆς φάλαγγος προηγοῦνται; ἢ βουνοί τινες σάρκινοι, ἀνυπόστατον ἔχοντες τὴν ὁρμὴν, τῶν ἐναντίων τὸν συνασπισμὸν διακόπτουτιν; Οἷς εἰ μὴ ἦν ἀναλογοῦντα τὰ κάτω, πρὸς οὐδένα ἂν χρόνον τὸ ζῷον διήρκεσε. Νῦν δὲ ἤδη τινὲς ἱστοροῦσι καὶ τριακόσια ἔτη καὶ πλείω τούτων βιοῦν τὸν ἐλέφαντα· διὰ τοῦτο συμπεπηγὸς καὶ οὐ διηρθρωμένον τὰ κῶλα. Τὴν δὲ τροφὴν, ὥσπερ ἔφαμεν, ἡ προνομαία χαμόθεν ἐπὶ τὸ ὕψος διακομίζει, ὀφιώδης τις οὖσα καὶ ὑγροτέρα τὴν φύσιν. Οὕτως ἀληθὴς ὁ λόγος, ὅτι οὐδὲν περιττὸν οὐδὲ ἐλλεῖπον ἐν τοῖς κτισθεῖσι δυνατὸν εὑρεθῆναι. Τοῦτο μέντοι τοσοῦτον ὂν τῷ μεγέθει ὑποχείριον ἡμῖν κατέστησεν ὁ Θεὸς (ὥστε καὶ διδασκόμενον συνιέναι, καὶ τυπτόμενον καταδέχεσθαι), ἐναργῶς ἡμᾶς ἐκδιδάσκων, ὅτι πάντα ὑπέταξεν ἡμῖν, διὰ τὸ κατ´ εἰκόνα ἡμᾶς πεποιῆσθαι τοῦ κτίσαντος. Οὐ μόνον δὲ ἐν τοῖς μεγάλοις τῶν ζῴων τὴν ἀνεξιχνίαστον σοφίαν ἔξεστι κατιδεῖν, ἀλλὰ καὶ ἐν τοῖς μικροτάτοις οὐδὲν ἔλαττον συναγεῖραι τὸ θαῦμα. Ὥσπερ γὰρ οὐ μᾶλλον θαυμάζω τὰς μεγάλας τῶν ὀρῶν κορυφὰς, αἳ τῷ πλησίον εἶναι τῶν νεφῶν τῇ συνεχεῖ περιπνοίᾳ διασώζουσι τὸ χειμέριον, ἢ τὴν ἐν ταῖς φάραγξι κοιλότητα, οὐ μόνον τὸ δυσήνεμον τῶν ὑψηλῶν διαφεύγουσαν, ἀλλὰ καὶ ἀλεεινὸν ἀεὶ τὸν ἀέρα συνέχουσαν· οὕτως καὶ ἐν ταῖς τῶν ζῴων κατασκευαῖς οὐ μᾶλλον ἄγαμαι τὸν ἐλέφαντα τοῦ μεγέθους, ἢ τὸν μῦν, ὅτι φοβερός ἐστι τῷ ἐλέφαντι· ἢ τὸ λεπτότατον τοῦ σκορπίου κέντρον, πῶς ἐκοίλανεν ὥσπερ αὐλὸν ὁ τεχνίτης, ὥστε δι´ αὐτοῦ τὸν ἰὸν τοῖς τρωθεῖσιν ἐνίεσθαι. Καὶ μηδεὶς ἐγκαλείτω τούτου ἕνεκεν τῷ ποιητῇ, ὅτι ἰοβόλα ζῷα καὶ φθαρτικὰ καὶ πολέμια τῇ ζωῇ ἡμῶν ἐπεισήγαγεν· ἢ οὕτω δ´ ἄν τις καὶ παιδαγωγῷ ἐγκαλοίη εἰς τάξιν ἄγοντι τὴν εὐκολίαν τῆς νεότητος, καὶ πληγαῖς καὶ μάστιξι τὸ ἀκόλαστον σωφρονίζοντι.

Traduction française :

[9,5] Mais revenons à la contemplation des choses créées. Les animaux les plus faciles à prendre sont les plus féconds. C'est pour cela que les lièvres et les chèvres sauvages enfantent plusieurs petits, que les moutons sauvages en ont toujours deux, de peur que, consumée par les carnivores, l'espèce ne vienne à manquer. Les animaux qui détruisent les autres sont peu féconds. De là, la lionne ne devient mère qu'avec peine d'un seul lionceau. Elle ne le met au monde, dit-on, qu'en déchirant ses flancs avec ses ongles. Les vipères naissent en rongeant le ventre de leur mère qu’elles payent ainsi de leur avoir donné la naissance. Tout a donc été prévu dans les êtres, rien n'a été négligé de ce qui leur convient. Si vous examinez les membres des animaux, vous trouverez que le Créateur ne leur a rien accordé de superflu, ne leur a rien refusé de nécessaire. Il a armé les carnivores de dents tranchantes dont ils ont besoin pour leur genre de nourriture. Ceux qu'il n'a munis que d'un rang de dents, il leur a ménagé pour la nourriture plusieurs réservoirs. Comme leurs aliments ne sont pas assez broyés d'abord, il leur a donné la faculté de remâcher ce qu’ils ont avalé, afin que l'ayant bien digéré en le ruminant, ils pussent l'identifier avec leur substance. La multiplicité des estomacs, les panses, les grands intestins, ne sont pas inutiles pour les animaux qui les ont, et chaque organe remplit sa fonction convenable. Le chameau a un long cou, afin qu’il réponde à ses pieds, et qu'il puisse atteindre l’herbe dont il vit. Le cou du lion, de l'ours, du tigre, et des autres bêtes de même espèce, est court et tient de près aux épaules, parce qu’ils ne vivent pas de l'herbe, et qu'ils n'ont pas besoin de se baisser à terre, étant carnivores, et subsistant de la proie d'autres animaux. Que veut dire la trompe dans l'éléphant? Cet animal étant le plus gros des animaux terrestres, et fait pour étonner ceux qui le rencontrent, devait avoir une masse de corps énorme. S’il avait reçu un cou fort long et analogue à ses pieds, ce cou aurait été incommodé par son extrême pesanteur, et se serait toujours porté en bas. Mais sa tête tient à l'épine du dos par de courtes vertèbres; et, à la place d'un cou allongé, il a une trompe par le moyen de laquelle il attire à lui sa nourriture et pompe sa boisson. Fermes comme des colonnes et sans aucune articulation, ses pieds sont propres à porter tout le fardeau. S'il eût eu des jambes déliées et flexibles, elles n'auraient pu soutenir le poids, et les articulations se seraient souvent dérangées de leur place lorsque l'animal se serait baissé ou levé. Mais le pied de l'éléphant a très-peu de talon; il n'a ni jointure ni genou, parce que des articulations mobiles n'auraient pu supporter un corps immense et tremblant sous lequel elles auraient fléchi. Il fallait donc cette espèce de nez qui descend jusqu'à terre. Ne voyez-vous point dans les combats que les éléphants précèdent les troupes comme des tours animées ; et que, semblables à des collines de chair, poussés avec une impétuosité insurmontable, ils rompent les bataillons ennemis. Si les parties inférieures ne répondaient pas à la masse, l'animal ne pourrait subsister un moment. Plusieurs rapportent qu'il vit plus de trois cents ans ; ce qui n'arriverait certainement pas, si ses jambes n'étaient point fermes et sans articulation. Il saisit en bas, comme nous l'avons dit, et porte en haut sa nourriture avec une trompe qui a la forme et la flexibilité d'un serpent. Au reste, cet animal si gros et si vaste, rien nous l'a soumis au point qu'il reçoit nos leçons et souffre nos coups: preuve évidente que le Créateur nous a tout assujetti parce qu'il nous a faits à son image. Il est donc vrai que, dans les êtres créés, il est impossible de rien trouver de défectueux ni d'inutile. Ce n'est pas seulement dans les grands animaux qu'on peut remarquer la sagesse incompréhensible de Dieu; mais les plus petits même n'offrent pas de moindres merveilles. En effet, de même que les sommets de ces hautes montagnes, qui, voisines des nues et continuellement frappées par les aquilons, conservent un hiver éternel, ne sont pas pour moi plus admirables que l'enfoncement des vallées, qui sous à l'abri de la violence des vents et présentent, toujours une douce température : ainsi je n'admire pas plus la grandeur de l'éléphant que la petitesse du rat qui lui est redoutable, ou que l'aiguillon délié du scorpion, que l'Ouvrier suprême a creusé comme une flûte, pour qu'il puisse par-là lancer son venin sur les êtres qu'il a blessés. Et que personne ne reproche au Créateur d'avoir produit des animaux venimeux, destructeurs par leur nature, et nuisibles à notre vie. C'est comme si l'on reprochait à un instituteur d'enfants de régler la légèreté de la jeunesse, et de réprimer sa pétulance par des corrections utiles.





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Dernière mise à jour : 4/06/2009