HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (IX)

ἐπισφίγγει



Texte grec :

[9,4] Εἰσὶ δὲ καὶ παρ´ ἡμῖν αἱ ἀρεταὶ κατὰ φύσιν, πρὸς ἃς ἡ οἰκείωσις τῆς ψυχῆς οὐκ ἐκ διδασκαλίας ἀνθρώπων, ἀλλ´ ἐξ αὐτῆς τῆς φύσεως ἐνυπάρχει. Ὡς γὰρ οὐδεὶς ἡμᾶς λόγος διδάσκει τὴν νόσον μισεῖν, ἀλλ´ αὐτόματον ἔχομεν τὴν πρὸς τὰ λυποῦντα διαβολήν· οὕτω καὶ τῇ ψυχῇ ἔστι τις ἀδίδακτος ἔκκλισις τοῦ κακοῦ. Κακὸν δὲ πᾶν ἀρρωστία ψυχῆς, ἡ δὲ ἀρετὴ λόγον ὑγιείας ἐπέχει. Καλῶς γὰρ ὡρίσαντό τινες ὑγίειαν εἶναι τὴν εὐστάθειαν τῶν κατὰ φύσιν ἐνεργειῶν. Ὃ καὶ ἐπὶ τῆς κατὰ ψυχὴν εὐεξίας εἰπὼν, οὐχ ἁμαρτήσει τοῦ πρέποντος. Ὅθεν ὀρεκτικὴ τοῦ οἰκείου καὶ κατὰ φύσιν αὐτῇ ἀδιδάκτως ἐστὶν ἡ ψυχή. Διὸ ἐπαινετὴ πᾶσιν ἡ σωφροσύνη· καὶ ἀποδεκτὴ ἡ δικαιοσύνη· καὶ θαυμαστὴ ἡ ἀνδρεία· καὶ ἡ φρόνησις περισπούδαστος. Ἃ οἰκειότερά ἐστι τῇ ψυχῇ μᾶλλον, ἢ τῷ σώματι ἡ ὑγεία. Τὰ τέκνα, ἀγαπᾶτε τοὺς πατέρας. Οἱ γονεῖς, μὴ παροργίζετε τὰ τέκνα. Μὴ καὶ ἡ φύσις ταῦτα οὐ λέγει; Οὐδὲν καινὸν παραινεῖ Παῦλος, ἀλλὰ τὰ δεσμὰ τῆς φύσεως ἐπισφίγγει. Εἰ ἡ λέαινα στέργει τὰ ἐξ αὐτῆς, καὶ λύκος ὑπὲρ σκυλάκων μάχεται, τί εἴπῃ ἄνθρωπος καὶ τῆς ἐντολῆς παρακούων καὶ τὴν φύσιν παραχαράσσων, ὅταν ἢ παῖς ἀτιμάζῃ γῆρας πατρὸς, ἢ πατὴρ διὰ δευτέρων γάμων τῶν προτέρων παίδων ἐπιλανθάνηται; Ἀμήχανός ἐστιν ἡ στοργὴ τοῖς ἀλόγοις τέκνων καὶ γονέων πρὸς ἄλληλα, διότι ὁ δημιουργήσας αὐτὰ Θεὸς τὴν τοῦ λόγου ἔλλειψιν διὰ τῆς τῶν αἰσθητηρίων περιουσίας παρεμυθήσατο. Πόθεν γὰρ ἐν μυρίοις προβάτοις ἀρνειὸς τῶν σηκῶν ἐξαλλόμενος οἶδε μὲν τὴν χροίαν αὐτὴν καὶ τὴν φωνὴν τῆς μητρὸς, καὶ πρὸς αὐτὴν ἐπείγεται, ἐπιζητεῖ δὲ τὰς οἰκείας πηγὰς τοῦ γάλακτος; Κἂν πενιχραῖς ταῖς μητρῴαις περιτύχῃ θηλαῖς, ἐκείναις ἀρκεῖται, πολλὰ παραδραμὼν οὔθατα βαρυνόμενα. Καὶ ἡ μήτηρ ἐν μυρίοις ἄρνασιν ἐπιγινώσκει τὸ ἴδιον; Φωνὴ μία, χρόα ἡ αὐτὴ, ὀσμὴ παρὰ πάντων ὁμοία, ὅσον τῇ ἡμετέρᾳ ὀσφρήσει παρίσταται, ἀλλ´ ὅμως ἐστί τις αὐτοῖς αἴσθησις τῆς ἡμετέρας καταλήψεως ὀξυτέρα, καθ´ ἣν ἑκάστῳ πάρεστιν ἡ τοῦ οἰκείου διάγνωσις. Οὔπω οἱ ὀδόντες τῷ σκύλακι, καὶ ὅμως διὰ τοῦ στόματος ἀμύνεται τὸν λυπήσαντα. Οὔπω τὰ κέρατα τῷ μόσχῳ, καὶ οἶδε ποῦ τὰ ὅπλα αὐτῷ ἐμφυήσεται. Ταῦτα ἀπόδειξιν ἔχει τοῦ ἀδιδάκτους εἶναι τὰς φύσεις ἁπάντων, καὶ μηδὲν εἶναι ἄτακτον μηδὲ ἀόριστον ἐν τοῖς οὖσιν, ἀλλὰ πάντα ἴχνη φέρειν τῆς τοῦ ποιήσαντος σοφίας, ἐν ἑαυτοῖς δεικνύντα ὅτι ἐμπαράσκευα πρὸς τὴν φυλακὴν τῆς οἰκείας αὐτῶν σωτηρίας παρήχθη. Λόγου μὲν ἄμοιρος ὁ κύων, ἰσοδυναμοῦσαν δὲ ὅμως τῷ λόγῳ αἴσθησιν ἔχει. Ἃ γὰρ οἱ κατὰ πολλὴν σχολὴν τοῦ βίου καθεζόμενοι μόλις ἐξεῦρον οἱ τοῦ κόσμου σοφοὶ, τὰς τῶν συλλογισμῶν λέγω πλοκὰς, ταῦτα δείκνυται παρὰ τῆς φύσεως ὁ κύων πεπαιδευμένος. Τὸ γὰρ ἴχνος τοῦ θηρίου διερευνώμενος, ἐπειδὰν εὕρῃ αὐτὸ πολυτρόπως σχιζόμενον, τὰς ἑκασταχοῦ φερούσας ἐκτροπὰς ἐπελθὼν, μονονουχὶ τὴν συλλογιστικὴν φωνὴν ἀφίησι δι´ ὧν πράσσει· ἢ τήνδε, φησὶν, ἐτράπη τὸ θηρίον, ἢ τήνδε, ἢ ἐπὶ τόδε τὸ μέρος· ἀλλὰ μὴν οὔτε τήνδε, οὔτε τήνδε, λειπόμενόν ἐστι τῇδε ὡρμῆσθαι αὐτό· καὶ οὕτως τῇ ἀναιρέσει τῶν ψευδῶν εὑρίσκει τὸ ἀληθές. Τί περισσότερον ποιοῦσιν οἱ ἐπὶ τῶν διαγραμμάτων σεμνῶς καθεζόμενοι, καὶ τὴν κόνιν καταχαράσσοντες, τριῶν προτάσεων ἀναιροῦντες τὰς δύο, καὶ ἐν τῇ λειπομένῃ τὸ ἀληθὲς ἐξευρίσκοντες; Τὸ δὲ μνημονικὸν τῆς χάριτος τοῦ ζῴου, τίνα τῶν ἀχαρίστων πρὸς εὐεργέτας οὐ καταισχύνει; Ὅπου γε καὶ φονευθεῖσι δεσπόταις κατ´ ἐρημίαν, πολλοὶ τῶν κυνῶν ἐπαποθανόντες μνημονεύονται. Ἤδη δέ τινες ἐπὶ θερμῷ τῷ πάθει καὶ ὁδηγοὶ τοῖς ἐκζητοῦσι τοὺς φονέας ἐγένοντο, καὶ ὑπὸ τὴν δίκην ἀχθῆναι τοὺς κακούργους ἐποίησαν. Τί εἴπωσιν οἱ τὸν ποιήσαντα αὐτοὺς καὶ τρέφοντα Κύριον οὐ μόνον οὐκ ἀγαπῶντες, ἀλλὰ καὶ φίλοις κεχρημένοι τοῖς λαλοῦσι κατὰ τοῦ Θεοῦ ἀδικίαν, καὶ τῆς αὐτῆς αὐτοῖς τραπέζης μετέχοντες, καὶ παρ´ αὐτὴν τὴν τροφὴν τῶν κατὰ τοῦ τρέφοντος βλασφημιῶν ἀνεχόμενοι;

Traduction française :

[9,4] Il existe en nous des qualités innées, avec lesquelles notre âme a des rapports qui viennent, non de l’instruction, mais de la nature. Car de même qu'aucun discours ne nous apprend à haïr la maladie, mais que nous fuyons de nous-mêmes ce qui nous incommode; ainsi, sans étude, l’âme est portée à fuir le vice. Or le vice est la maladie de l’âme, comme la vertu en est la santé. Quelques-uns ont très bien défini la santé, le meilleur état des fonctions naturelles. Cette définition peut être justement appliquée à la santé de l’âme, qui sans le secours de l'instruction, désire ce qui lui est propre et convenable. C'est pour cela que tout le monde loue la tempérance, approuve la justice, admire le courage, recherche la prudence; vertus qui sont plus propres à l’âme que la santé ne l'est au corps. Enfants, aimez vos pères: Pères, n'irritez point vos enfants. (Eph. 6. 1. 4). La nature ne le dit-elle pas ? Paul ne prescrit rien de nouveau, il ne fait que resserrer le lien de la nature. Si la lionne chérit ses petits, si le loup combat pour les siens, que dira l’homme qui désobéit au précepte, et qui altère en lui la nature, lorsqu'un enfant déshonore la vieillesse de son père, ou qu'un père, volant à un second mariage, oublie ses premiers enfants? On voit dans les bêtes l'amour le plus fort entre les pères et les enfants, parce que Dieu qui les a créées à compensé en elles le défaut de raison par la vivacité du sentiment. Pourquoi, entre mille brebis, l'agneau, au sortir de l'étable, reconnaît-il la couleur et la voix de sa mère ? pourquoi court-il après elle et recherche-t-il les sources de lait qui lui appartiennent ? Quand les mamelles de sa mère auraient très peu de lait, il s'en contente, et passe devant d’autres qui en sont pleines. Pourquoi la mère, au milieu de mille agneaux, reconnaît-elle le sien ? La couleur et la voix dans tous paraissent les mêmes, l'odeur est semblable, à en juger par notre odorat: mais il est dans ces animaux un sentiment plus subtil et plus vif que notre conception, d'après lequel chaque animal reconnaît ce qui est à lui. Le petit du loup n'a pas encore de dents ; et c'est néanmoins par la bouche qu'il se venge quand on lui fait du mal. Le veau n'a pas encore de cornes; et il sait où lui naîtront des armes. Cela prouve que dans tous les êtres vivants il est une nature qui n'a pas besoin d'étude ; que tout en eux a été réglé et déterminé ; qu'ils présentent tous des traces de la sagesse du Créateur, en montrant qu'ils ont été créés avec tout ce qu'il faut pour veiller à leur conservation. Le chien n'a pas la raison en partage, mais il a un sentiment qui tient lieu de la raison. Ce que les sages du siècle ont trouvé avec peine et après de longues études, je veux dire les détours du raisonnement, le chien l'a appris de la nature. Lorsqu'il cherche les traces de la bête et qu'il trouve plusieurs voies, il les examine, et par sa conduite il semble faire tout haut ce raisonnement syllogistique : Voici trois endroits par où a pu tourner la bête; elle n'a tourné ni par celui-ci, ni par celui-là : il reste donc qu'elle se soit élancée de ce côté. C'est ainsi qu'en écartant le faux il trouve le vrai. Que font de plus ces géomètres qui sont gravement assis pour démontrer un théorême, qui tracent des lignes sur la poussière, qui, de trois propositions en écartant deux, trouvent la vérité dans celle qui reste ? Quels hommes ingrats envers leurs bienfaiteurs ne doit pas faire rougir la reconnaissance de ce même animal ? On prétend que plusieurs chiens ont été trouvés morts avec leurs maîtres qui avaient été assassinés dans un lieu désert. Quelques-uns, lorsque le meurtre était récent, ont servi de guide à ceux qui cherchaient les meurtriers, et ont fait traîner au supplice les coupables. Que diront ces hommes qui non seulement ne chérissent pas le Dieu qui les a créés et qui les nourrit, mais qui encore ont pour amis ceux qui outragent par leurs discours ce souverain Maître, qui partagent avec eux leur table, et qui, en prenant de la nourriture, écoutent tranquillement les blasphèmes vomis contre celui auquel ils la doivent ?





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Dernière mise à jour : 4/06/2009