Texte grec :
[8,6] Τὴν τρυγόνα φασὶ διαζευχθεῖσάν ποτε τοῦ ὁμόζυγος,
μηκέτι τὴν πρὸς ἕτερον καταδέχεσθαι κοινωνίαν, ἀλλὰ
μένειν ἀσυνδύαστον, μνήμῃ τοῦ ποτὲ συζευχθέντος τὴν
πρὸς ἕτερον κοινωνίαν ἀπαρνουμένην. Ἀκουέτωσαν αἱ
γυναῖκες, ὅπως τὸ σεμνὸν τῆς χηρείας, καὶ παρὰ τοῖς
ἀλόγοις, τοῦ ἐν ταῖς πολυγαμίαις ἀπρεποῦς προτιμότερον.
Ἀδικώτατος περὶ τὴν τῶν ἐκγόνων ἐκτροφὴν ὁ ἀετός.
Δύο γὰρ ἐξαγαγὼν νεοσσοὺς, τὸν ἕτερον αὐτῶν εἰς γῆν
καταρρήγνυσι, ταῖς πληγαῖς τῶν πτερῶν ἀπωθούμενος·
τὸν δὲ ἕτερον μόνον ἀναλαβὼν, οἰκειοῦται, διὰ τὸ τῆς
τροφῆς ἐπίπονον ἀποποιούμενος ὃν ἐγέννησεν. Ἀλλ´ οὐκ
ἐᾷ τοῦτον, ὥς φασι, διαφθαρῆναι ἡ φήνη· ἀλλ´ ὑπολαβοῦσα
αὐτὸν τοῖς οἰκείοις ἑαυτῆς νεοσσοῖς συνεκτρέφει. Τοιοῦτοι,
τῶν γονέων, οἱ ἐπὶ προφάσει πενίας ἐκτιθέμενοι τὰ νήπια·
ἢ καὶ ἐν τῇ διανομῇ τοῦ κλήρου ἀνισότατοι πρὸς τὰ ἔκγονα.
Δίκαιον γὰρ, ὥσπερ ἐξ ἴσου μεταδεδώκασιν ἑκάστῳ τοῦ
εἶναι, οὕτω καὶ τὰς πρὸς τὸ ζῆν ἀφορμὰς ἴσως αὐτοῖς καὶ
ὁμοτίμως παρέχειν. Μὴ μιμήσῃ τῶν γαμψωνύχων ὀρνίθων
τὸ ἀπηνές· οἳ ἐπειδὰν ἴδωσι τοὺς ἑαυτῶν νεοττοὺς κατατολμῶντας
λοιπὸν τῆς πτήσεως, ἐκβάλλουσι τῆς καλιᾶς, τύπτοντες
τοῖς πτεροῖς καὶ ὠθοῦντες, καὶ οὐδεμίαν ἐπιμέλειαν
ποιοῦνται πρὸς τὸ λοιπόν. Ἐπαινετὸν τῆς κορώνης τὸ
φιλότεκνον· ἣ καὶ πετομένων ἤδη παρέπεται, σιτίζουσα
αὐτοὺς καὶ ἐκτρέφουσα μέχρι πλείστου. Πολλὰ τῶν ὀρνίθων
γένη οὐδὲν πρὸς τὴν κύησιν δεῖται τῆς τῶν ἀρρένων
ἐπιπλοκῆς· ἀλλ´ ἐν μὲν τοῖς ἄλλοις ἄγονά ἐστι τὰ ὑπηνέμια,
τοὺς δὲ γύπας φασὶν ἀσυνδυάστως τίκτειν ὡς τὰ πολλὰ, καὶ
ταῦτα μακροβιωτάτους ὄντας· οἷς γε μέχρις ἑκατὸν ἐτῶν,
ὡς τὰ πολλὰ, παρατείνεται ἡ ζωή. Τοῦτό μοι ἔχε
παρασεσημειωμένον ἐκ τῆς περὶ τοὺς ὄρνιθας ἱστορίας,
ἵν´ ἐπειδάν ποτε ἴδῃς γελῶντάς τινας τὸ μυστήριον ἡμῶν,
ὡς ἀδυνάτου ὄντος καὶ ἔξω τῆς φύσεως, παρθένον τεκεῖν,
τῆς παρθενίας αὐτῆς φυλαττομένης ἀχράντου, ἐνθυμηθῇς
ὅτι ὁ εὐδοκήσας ἐν τῇ μωρίᾳ τοῦ κηρύγματος σῶσαι τοὺς
πιστεύοντας, μυρίας ἐκ τῆς φύσεως ἀφορμὰς πρὸς τὴν
πίστιν τῶν παραδόξων προλαβὼν κατεβάλετο.
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Traduction française :
[8,6] On dit que la tourterelle une fois séparée de celui auquel elle s'est
attachée d'abord, ne s'unit plus à un autre, mais qu'elle reste veuve et
refuse de contracter un second hymen pour rester fidèle à son premier
époux. Femmes, apprenez comment, même chez les brutes, l'honneur de
la viduité est préféré à l'indécence de plusieurs mariages. L'aigle est le
plus dur des êtres pour sa postérité. Lorsqu'il a fait éclore deux petits, il
précipite à terre l'un des deux, en le jetant dehors d’un coup de ses ailes :
il ne reconnaît que celui qui reste. Il renonce à son propre fruit par la
difficulté de l'élever. Mais l’orfraie, dit-on, ne le laisse point périr, il le
reçoit lorsqu'il tombe, et l'élève avec ses petits. Ils ressemblent à l'aigle
ces pères qui, sous prétexte de pauvreté, exposent leurs enfants, ou qui
sont trop injustes dans le partage de leurs biens. C'est une justice, sans
doute, qu'ayant également donné le jour à chacun, ils leur fournissent
également à tous les moyens de vivre. N'imitez pas la cruauté des oiseaux
de proie, qui, dès qu'ils voient leurs petits s'essayer à voler, les chassent
du nid, en les frappant et les poussant avec leurs ailes, et ne prennent
plus d'eux aucun soin. Il faut louer 1'amour de la corneille pour ses petits
; elle les suit lorsqu'ils volent déjà, les entretient et les nourrit le plus
longtemps qu'elle peut. Plusieurs espèces d'oiseaux l'ont pas besoin, pour
concevoir, de l'union avec les mâles ; mais tandis que les oeufs des autres sont stériles si cette union n'a précédé, on prétend que les vautours engendrent
ordinairement sans elle; et cela, quoiqu'ils vivent fort longtemps, et
que souvent leur vie s'étende au-delà de cent années. Je vous exhorte à
bien remarquer ce fait dans l'histoire des oiseaux, afin que, lorsque vous
verrez des hommes qui se rient d'un de nos mystères, comme s'il était
impossible et nullement naturel qu'une vierge enfante sa virginité restant
toujours intacte, vous pensiez que celui qui a voulu sauver les fidèles par
la folie de la prédication, nous a ménagé dans la nature mille moyens de
croire des mystères surprenants.
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