[7,5] Εἶδον ταῦτα ἐγὼ, καὶ τὴν ἐν πᾶσι τοῦ Θεοῦ σοφίαν
ἐθαύμασα. Εἰ τὰ ἄλογα ἐπινοητικὰ καὶ φυλακτικὰ τῆς ἰδίας
αὐτῶν σωτηρίας, καὶ οἶδε τὸ αἱρετὸν αὐτῷ καὶ τὸ φευκτὸν ὁ
ἰχθὺς, τί ἐροῦμεν ἡμεῖς οἱ λόγῳ τετιμημένοι, καὶ νόμῳ
πεπαιδευμένοι, ἐπαγγελίαις προτραπέντες, Πνεύματι σοφισθέντες,
εἶτα τῶν ἰχθύων ἀλογώτερον τὰ καθ´ ἑαυτοὺς
διατιθέμενοι; Εἴπερ οἱ μὲν ἴσασι τοῦ μέλλοντός τινα
ποιεῖσθαι πρόνοιαν, ἡμεῖς δὲ ἐκ τῆς πρὸς τὸ μέλλον ἀνελπιστίας
δι´ ἡδονῆς βοσκηματώδους τὴν ζωὴν ἀναλίσκομεν.
Ἰχθὺς τοσαῦτα διαμείβει πελάγη ὑπὲρ τοῦ εὕρασθαί τινα
ὠφέλειαν· τί ἐρεῖς σὺ ὁ τῇ ἀργίᾳ συζῶν; Ἀργία δὲ,
κακουργίας ἀρχή. Μηδεὶς ἄγνοιαν προφασιζέσθω. Φυσικὸς
λόγος οἰκείωσιν ἡμῖν τοῦ καλοῦ, καὶ ἀλλοτρίωσιν ἀπὸ τῶν
βλαβερῶν ὑποδεικνὺς ἐγκατέσπαρται. Οὐκ ἀφίσταμαι τῶν
θαλασσίων ὑποδειγμάτων, ἐπειδὴ ταῦτα ἡμῖν πρόκειται
εἰς ἐξέτασιν. Ἤκουσα ἐγὼ τῶν παραλίων τινὸς, ὅτι ὁ
θαλάσσιος ἐχῖνος, τὸ μικρὸν παντελῶς καὶ εὐκαταφρόνητον
ζῷον, διδάσκαλος πολλάκις γαλήνης καὶ κλύδωνος τοῖς
πλέουσι γίνεται. Ὃς ὅταν προΐδῃ ταραχὴν ἐξ ἀνέμων, ψηφῖδά
τινα ὑπελθὼν γενναίαν, ἐπ´ αὐτῆς, ὥσπερ ἐπ´ ἀγκύρας,
βεβαίως σαλεύει, κατεχόμενος τῷ βάρει πρὸς τὸ μὴ ῥᾳδίως
τοῖς κύμασιν ὑποσύρεσθαι. Τοῦτο ὅταν ἴδωσιν οἱ ναυτικοὶ
τὸ σημεῖον, ἴσασι τὴν προσδοκωμένην βιαίαν κίνησιν τῶν
ἀνέμων. Οὐδεὶς ἀστρολόγος, οὐδεὶς Χαλδαῖος, ταῖς ἐπιτολαῖς
τῶν ἄστρων τὰς τῶν ἀέρων ταραχὰς τεκμαιρόμενος,
ταῦτα τὸν ἐχῖνον ἐδίδαξεν, ἀλλ´ ὁ θαλάσσης καὶ ἀνέμων
Κύριος καὶ τῷ μικρῷ ζῴῳ τῆς μεγάλης ἑαυτοῦ σοφίας
ἐναργὲς ἴχνος ἐνέθηκεν. Οὐδὲν ἀπρονόητον, οὐδὲν ἠμελημένον
παρὰ Θεοῦ. Πάντα σκοπεύει ὁ ἀκοίμητος ὀφθαλμός.
Πᾶσι πάρεστιν, ἐκπορίζων ἑκάστῳ τὴν σωτηρίαν. Εἰ
ἐχῖνον ἔξω τῆς ἑαυτοῦ ἐπισκοπῆς ὁ Θεὸς οὐκ ἀφῆκε, τὰ
σὰ οὐκ ἐπισκοπεῖ; Οἱ ἄνδρες, ἀγαπᾶτε τὰς γυναῖκας, κἂν
ὑπερόριοι ἀλλήλοις πρὸς κοινωνίαν γάμου συνέλθητε. Ὁ
τῆς φύσεως δεσμὸς, ὁ διὰ τῆς εὐλογίας ζυγὸς, ἕνωσις ἔστω
τῶν διεστώτων. Ἔχιδνα, τὸ χαλεπώτατον τῶν ἑρπετῶν,
πρὸς γάμον ἀπαντᾷ τῆς θαλασσίας μυραίνης, καὶ συριγμῷ
τὴν παρουσίαν σημήνασα ἐκκαλεῖται αὐτὴν ἐκ τῶν βυθῶν
πρὸς γαμικὴν συμπλοκήν. Ἡ δὲ ὑπακούει, καὶ ἑνοῦται τῷ
ἰοβόλῳ. Τί βούλεταί μοι ὁ λόγος; Ὅτι κἂν τραχὺς ᾖ κἂν
ἄγριος τὸ ἦθος ὁ σύνοικος, ἀνάγκη φέρειν τὴν ὁμόζυγα,
καὶ ἐκ μηδεμιᾶς προφάσεως καταδέχεσθαι τὴν ἕνωσιν
διασπᾶν. Πλήκτης; Ἀλλ´ ἀνήρ. Πάροινος; Ἀλλ´ ἡνωμένος
κατὰ τὴν φύσιν. Τραχὺς καὶ δυσάρεστος; Ἀλλὰ μέλος
ἤδη σὸν, καὶ μελῶν τὸ τιμιώτατον.
| [7,5] J'ai fait ces remarques,
et j'ai admiré en tout la sagesse de Dieu. Si les brutes ont de
la prévoyance et si elles pourvoient à leur salut; si le poisson sait ce qu'il
doit faire et ce qu'il doit éviter, que diront les hommes qui sont honorés
de la raison, instruits par la loi, excités par les promesses, éclairés par
l'Esprit divin, et qui se conduisent moins raisonnablement que des
poissons ? Des poissons savent prévoir l'avenir: et nous, négligeant de
porter nos espérances dans l'avenir, nous consumons notre vie dans des
voluptés brutales. Le poisson change de mers pour trouver son avantage :
que pourrez-vous dire, vous qui languissez dans l'oisiveté, la source de
tous les vices? Nous ne pouvons prétexter l'ignorance ; nous avons en
nous-mêmes une raison naturelle, qui nous apprend à rechercher ce qui
est bon, et à fuir ce qui est nuisible.
Je m'arrête à des exemples pris dans la mer, puisque la mer est
l'objet qui nous occupe. J'ai entendu dire à un habitant des côtes, que le
hérisson de mer, animal fort petit et méprisable
est souvent, pour les navigateurs, un maître qui les avertit du calme et de
la tempête. Lorsqu'il sent que les flots vont être soulevés par les vents, il
prend un gros caillou sur lequel il s'appuie et se balance fermement
comme sur une ancre, et dont le poids l'empêche d'être entraîné
aisément par les flots. Lorsque les marins aperçoivent ce signe, ils savent
qu'on est menacé d'une violente agitation des vents. Aucun astrologue,
aucun devin, conjecturant d'après les levers des astres les mouvements
de l'air, n'a donné de leçons à l'animal dont nous parlons; mais le
souverain Maître de la mer et des vents a imprimé dans un petit être des
traces sensibles de sa grande sagesse. Dieu a pourvu à tout, il n'a rien
négligé. Cet oeil qui ne repose jamais, examine tout: il fournit à tous les
êtres ce qui est nécessaire à leur conservation. Sa providence s'est
étendue jusque sur le hérisson de mer, et elle ne s'occuperait pas de
ce qui vous regarde! Epoux, aimez vos femmes (Eph. 5. 25), quand même, avant
d'être unis par le mariage, vous seriez les plus étrangers l'un à l'autre. Ce
lien avoué par la nature, ce joug imposé par la religion, doit rapprocher
les êtres les plus éloignés. La vipère, le plus affreux des reptiles, désire de
contracter une espèce de mariage avec la lamproie maritime, et
annonçant sa présence par un sifflement, elle l'invite à sortir du fond des
flots pour former avec elle cette union. La lamproie se rend à ses désirs,
et s'unit avec l'animal venimeux. Quel est mon but en vous rapportant
cette histoire ? c'est de vous apprendre que la
femme doit supporter son mari, quelque dur et quelque féroce qu’il soit;
qu'elle ne doit travailler pour aucune cause à rompre son mariage. Il est
violent ! mais c’est votre époux. Il s'enivre ! mais il vous est uni par un
lien naturel. Il est brutal et intraitable! mais c'est une portion de vous-même,
et la portion la plus précieuse.
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