HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (VI)

σχῆμα



Texte grec :

[6,11] Καὶ τὰ περὶ τὸν ἀέρα δὲ πάθη ταῖς μεταβολαῖς ταύτης συνδιατίθεται, ὡς μαρτυροῦσιν ἡμῖν αἵ τε κατὰ τὴν νουμηνίαν πολλάκις ἀπὸ γαλήνης καὶ νηνεμίας αἰφνίδιοι ταραχαὶ, νεφῶν κλονουμένων καὶ συμπιπτόντων ἀλλήλοις, καὶ αἱ περὶ τοὺς εὐρίπους παλίρροιαι, καὶ ἡ περὶ τὸν λεγόμενον ὠκεανὸν ἄμπωτις, ἣν ταῖς περιόδοις τῆς σελήνης τεταγμένως ἑπομένην ἐξεῦρον οἱ προσοικοῦντες. Οἱ μὲν γὰρ εὔριποι μεταρρέουσιν ἐφ´ ἑκάτερα κατὰ τὰ λοιπὰ σχήματα τῆς σελήνης· ἐν δὲ τῷ καιρῷ τῆς γενέσεως οὐδὲ τὸ βραχύτατον ἀτρεμοῦσιν, ἀλλ´ ἐν σάλῳ καὶ ταλαντώσει διηνεκεῖ καθεστήκασιν, ἕως ἂν ἐκφανεῖσα πάλιν, ἀκολουθίαν τινὰ τῇ παλιρροίᾳ παράσχηται. Ἡ δὲ ἑσπερία θάλασσα τὰς ἀμπώτεις ὑφίσταται, νῦν μὲν ὑπονοστοῦσα, πάλιν δὲ ἐπικλύζουσα, ὥσπερ ἀναπνοαῖς τῆς σελήνης ὑφελκομένη πρὸς τὸ ὀπίσω, καὶ πάλιν ταῖς ἀπ´ αὐτῆς ἐμπνοίαις, εἰς τὸ οἰκεῖον μέτρον προωθουμένη. Ταῦτά μοι εἴρηται πρὸς ἀπόδειξιν τοῦ κατὰ τοὺς φωστῆρας μεγέθους, καὶ σύστασιν τοῦ μηδὲ μέχρι συλλαβῆς ἀργόν τι εἶναι τῶν θεοπνεύστων ῥημάτων· καίτοι γε οὐδενὸς ἥψατο σχεδὸν τῶν καιρίων ὁ λόγος· πολλὰ γὰρ περὶ μεγεθῶν καὶ ἀποστημάτων ἡλίου καὶ σελήνης ἐστὶν ἐξευρεῖν τοῖς λογισμοῖς, τὸν μὴ παρέργως τὰς ἐνεργείας αὐτῶν καὶ τὰς δυνάμεις ἐπεσκεμμένον. Εὐγνωμόνως οὖν δεῖ κατηγορεῖν ἡμᾶς τῆς ἑαυτῶν ἀσθενείας, ἵνα μὴ τῷ ἡμετέρῳ λόγῳ μετρῆται τῶν δημιουργημάτων τὰ μέγιστα, ἀλλὰ ἐξ ὀλίγων τῶν εἰρημένων παρ´ ἑαυτοῖς ἀναλογίζεσθαι, πόσα τινά ἐστι καὶ πηλίκα τὰ παρεθέντα. Μὴ τοίνυν μηδὲ σελήνην ὀφθαλμῷ μετρήσῃς, ἀλλὰ λογισμῷ, ὃς πολλῷ τῶν ὀφθαλμῶν ἀκριβέστερός ἐστι πρὸς ἀληθείας εὕρεσιν. Μῦθοί τινες καταγέλαστοι ὑπὸ γραϊδίων κωθωνιζομένων παραληρούμενοι πανταχοῦ διεδόθησαν, ὅτι μαγγανείαις τισὶ τῆς οἰκείας ἕδρας ἀποκινηθεῖσα σελήνη πρὸς γῆν καταφέρεται. Πῶς μὲν οὖν κινήσει γοήτων ἐπαοιδὴ, ἣν αὐτὸς ἐθεμελίωσεν ὁ Ὕψιστος; Ποῖος δ´ ἂν καὶ τόπος κατασπασθεῖσαν αὐτὴν ὑπεδέξατο; Βούλει ἀπὸ μικρῶν τεκμηρίων λαβεῖν τοῦ μεγέθους αὐτῆς τὴν ἀπόδειξιν; Αἱ κατὰ τὴν οἰκουμένην πόλεις πλεῖστον ἀλλήλων ἀπῳκισμέναι ταῖς κατὰ τὴν ἀνατολὴν τετραμμέναις ῥυμοτομίαις, ἐξίσου πᾶσαι τὸ σεληναῖον φῶς ὑποδέχονται. Αἷς εἰ μὴ πάσαις ἀντιπρόσωπος ἦν, τοὺς μὲν ἐπ´ εὐθείας τῶν στενωπῶν πάντως ἂν κατεφώτισε, τοὺς δὲ τὸ πλάτος αὐτῆς ὑπερπίπτοντας ἐγκεκλιμέναις ἂν ταῖς αὐγαῖς ἐπὶ τὰ πλάγια παραφερομέναις προσέβαλλεν. Ὅπερ καὶ ἐπὶ τῶν λύχνων ἐστὶν ἰδεῖν κατὰ τοὺς οἴκους γινόμενον. Ἐπειδὰν πλείους περιστῶσιν αὐτὸν, ἡ μὲν τοῦ κατ´ εὐθεῖαν ἑστῶτος σκιὰ πρὸς τὸ ὄρθιον ἀποτείνεται, αἱ δὲ λοιπαὶ καθ´ ἑκάτερον μέρος ἐκκλίνουσιν. Ὥστε εἰ μὴ ἄπλετόν τι ἦν καὶ ὑπερέχον μεγέθει τὸ σεληνιακὸν σῶμα, οὐκ ἂν ὁμοίως ἀντιπαρετείνετο πᾶσιν. Ὁμοίως γὰρ αὐτῆς ἀπὸ τῶν ἰσημερινῶν τόπων ἀνατελλούσης οἵ τε προσοικοῦντες τῇ κατεψυγμένῃ καὶ ὑπὸ τὰς περιστροφὰς τῆς ἄρκτου κείμενοι μεταλαμβάνουσι, καὶ οἱ κατὰ τὰ κοῖλα τῆς μεσημβρίας τῆς διακεκαυμένης γείτονες· οἷς πᾶσι κατὰ τὸ πλάτος ἀντιπαρήκουσα, σαφεστάτην μαρτυρίαν τοῦ μεγέθους παρέχεται. Τίς οὖν ἀντερεῖ μὴ οὐχὶ παμμέγεθες αὐτῆς εἶναι τὸ σῶμα, τὸ τηλικούτοις ὁμοῦ καὶ τοσούτοις διαστήμασιν ἐξισούμενον; Καὶ τὰ μὲν περὶ μεγεθῶν ἡλίου καὶ σελήνης ἐπὶ τοσοῦτον. Ἡμῖν δὲ ὁ χαρισάμενος διάνοιαν ἐκ τῶν μικροτάτων τῆς κτίσεως τὴν μεγάλην τοῦ τεχνίτου σοφίαν καταμανθάνειν, παράσχοι καὶ ἐκ τῶν μεγάλων μείζονας λαμβάνειν τὰς ἐννοίας τοῦ κτίσαντος. Καίτοιγε συγκρίσει τοῦ ποιητοῦ, ἥλιος καὶ σελήνη ἐμπίδος καὶ μύρμηκος ἐπέχουσι λόγον. Οὐ γάρ ἐστιν ἀξίαν τοῦ μεγέθους τοῦ Θεοῦ τῶν ὅλων ἐκ τούτων λαβεῖν τὴν θεωρίαν, ἀλλὰ μικραῖς τισι καὶ ἀμυδραῖς ἐμφάσεσι δι´ αὐτῶν προβιβασθῆναι, ὥσπερ καὶ δι´ ἑκάστου τῶν μικροτάτων ἐν ζῴοις ἢ ἐν βοτάναις. Ἀρκέσθωμεν τοῖς εἰρημένοις· ἐγὼ μὲν εὐχαριστήσας τῷ τὴν μικράν μοι ταύτην διακονίαν τοῦ λόγου χαρισαμένῳ, ὑμεῖς δὲ τῷ διατρέφοντι ὑμᾶς ταῖς πνευματικαῖς τροφαῖς, ὃς καὶ νῦν ὑμᾶς οἷον κριθίνῳ τινὶ ἄρτῳ τῇ εὐτελείᾳ τῆς ἡμετέρας φωνῆς διέθρεψε· καὶ διατρέφοι γε εἰς ἀεὶ, κατὰ τὴν ἀναλογίαν τῆς πίστεως χαριζόμενος ὑμῖν τὴν φανέρωσιν τοῦ Πνεύματος, ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ τῷ Κυρίῳ ἡμῶν, ᾧ ἡ δόξα καὶ τὸ κράτος εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.

Traduction française :

[6,11] Les diverses phases du même astre influent aussi sur les divers mouvements de l'air, comme l'attestent les tempêtes subites qui surviennent souvent lorsqu'elle est nouvelle, après le temps le plus calme et le plus serein, lesnuées étant agitées et se rencontrant l'une l'autre; comme l'attestent encore les flux irréguliers des bras de mer, le flux et le reflux de l’océan, qui d’après les observations des peuples maritimes, suit exactement les variations de la lune. Dans les phases qui précèdent et qui suivent le renouvellement de la lune, les bras de mer coulent à droite et à gauche; c'est lorsqu'elle est nouvelle, qu’ils ne sont point un moment tranquilles, mais qu’ils éprouvent une agitation et un continuel balancement, jusqu'à ce que, paraissant de nouveau, elle donne au reflux quelque régularité. La mer Occidentale, sujette aux flux et reflux, tantôt revient sur ses pas, tantôt se déborde, comme si les inspirations de la lune la ramenaient en arrière, et que ses expirations la poussassent en avant jusqu’à une certaine mesure. Dans tout ce qui précède, j'ai voulu montrer la grandeur des corps lumineux, et prouver qu’il n'y a pas un mot d’inutile dans les divines Écritures. Cependant, nous n’avons pas touché les articles les plus essentiels; et en examinant avec attention la vertu et la puissance du soleil et de la lune, on pourrait faire beaucoup de découvertes sur leur grandeur et leur distance. Il faut donc reconnaître sincèrement notre faiblesse, afin qu'on ne mesure pas sur nos discours la grandeur des choses créées, mais que le peu que nous avons dit fasse penser à ce que doit être ce que nous avons omis. Ne jugez donc point par les yeux de la grandeur de la lune, mais par le raisonnement qui est beaucoup plus sûr que les yeux pour découvrir la vérité. On a répandu de toutes parts à son sujet des fables ridicules, qui sont les contes de vieilles femmes ivres; on dit que, par certains enchantements, on la fait sortir de sa place et descendre sur la terre. Quel enchanteur pourrait donc déplacer un astre fondé par le Très-Haut lui-même? ou quel lieu l’aurait reçu quand il aurait été déplacé ? Voulez-vous que je vous démontre par des preuves fort simples la grandeur de la lune? Les villes de la terre les plus éloignées les unes des autres, dans tous les endroits tournés vers son lever, reçoivent également sa lumière. Or, si elle ne se présentait pas à toutes en face, il y aurait des endroits qu'elle éclairerait tout entiers et directement; il y en aurait d autres qu'elle ne frapperait que d'un côté et faiblement par des rayons inclinés. C'est ce qu'on remarque par rapport aux lampes allumées dans les maisons. Lorsque plusieurs personnes environnent une lampe, l’ombre de celui qui reçoit la lumière directe, est jetée en arrière directement, tandis que les ombres des autres s’étendent à droite et à gauche. Si donc le disque de la lune n'était pas d'une grandeur immense et au-dessus de ce que nous imaginons, il ne se communiquerait pas également à tous. Lorsque la lune se lève dans les contrées équinoxiales, les habitants des pôles, ceux des zones glaciale et torride, participent également à sa lumière ; et comme elle se présente en face à tous dans la largeur du globe, c'est la preuve la plus claire de sa vaste circonférence. Qui pourra en disconvenir, quand elle s'offre avec la même mesure à de si grandes distances ? Nous n'en dirons pas davantage sur la grandeur du soleil et de la lune. Que celui qui nous a donné l'intelligence pour comprendre par les plus petits objets de la création la grande sagesse de l’Ouvrier suprême, nous accorde de concevoir par les grands objets de plus grandes idées du Créateur. Toutefois devant le souverain Etre le soleil et la lune sont comme le moucheron et la fourmi. Ces beaux astres eux-mêmes ne peuvent nous en donner une idée suffisante, et nous n’en pouvons prendre d’après eux que des notions légères et imparfaites, comme d'après les plus petits des animaux et les plus viles des plantes. Contentons-nous de ce qui a été dit, et rendons grâces, moi, à celui qui m’a gratifié de ce ministère de la parole; vous, à celui qui vous alimente de nourritures spirituelles, et qui, par ma faible voix, vient de vous nourrir encore d'un pain grossier. Puisse-t-il vous nourrir toujours et vous donner, en proportion de votre foi, la manifestation de l'esprit, en Jésus-Christ noire Seigneur, à qui soient la gloire et l'empire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.





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Dernière mise à jour : 4/06/2009