HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (VI)

Chapitre 10

  Chapitre 10

[6,10] Κἀκεῖνο δέ σοι ἐναργὲς ἔστω τοῦ μεγέθους σημεῖον. Ἀπείρων ὄντων τῷ πλήθει τῶν κατ´ οὐρανὸν ἀστέρων, τὸ παρ´ αὐτῶν συνερανιζόμενον φῶς οὐκ ἐξαρκεῖ τῆς νυκτὸς τὴν κατήφειαν διαλῦσαι. Μόνος δὲ οὗτος ὑπερφανεὶς τοῦ ὁρίζοντος, μᾶλλον δὲ ἔτι καὶ προσδοκώμενος, πρὶν καὶ ὑπερσχεῖν ὅλως τῆς γῆς, ἠφάνισε μὲν τὸ σκότος, ὑπερηύγασε δὲ τοὺς ἀστέρας, καὶ πεπηγότα τέως καὶ συμπεπιλημένον τὸν περὶ γῆν ἀέρα κατέτηξε καὶ διέχεεν. Ὅθεν καὶ ἄνεμοι ἑωθινοὶ καὶ δρόσοι ἐν αἰθρίᾳ τὴν γῆν περιρρέουσι. Τοσαύτην δὲ οὖσαν τὴν γῆν πῶς ἂν ἠδυνήθη ἐν μιᾷ καιροῦ ῥοπῇ τὴν πᾶσαν καταφωτίζειν, εἰ μὴ ἀπὸ μεγάλου τοῦ κύκλου τὴν αὐγὴν ἐπηφίει; Ἐνταῦθά μοι τὴν σοφίαν τοῦ τεχνίτου κατάμαθε, πῶς τῷ διαστήματι τούτῳ σύμμετρον ἔδωκεν αὐτῷ τὴν θερμότητα. Τοσοῦτον γάρ ἐστιν αὐτοῦ τὸ πυρῶδες, ὡς μήτε δι´ ὑπερβολὴν καταφλέξαι τὴν γῆν, μήτε διὰ τὴν ἔλλειψιν κατεψυγμένην αὐτὴν καὶ ἄγονον ἀπολιπεῖν. Ἀδελφὰ δὲ τοῖς εἰρημένοις καὶ τὰ περὶ τῆς σελήνης νοείσθω. Μέγα γὰρ καὶ τὸ ταύτης σῶμα, καὶ φανότατόν γε μετὰ τὸν ἥλιον. Οὐκ ἀεὶ μέντοι ὁρατὸν αὐτῆς διαμένει τὸ μέγεθος· ἀλλὰ νῦν μὲν ἀπηρτισμένη τῷ κύκλῳ, νῦν δὲ ἐλλείπουσα καὶ μειουμένη φαίνεται, καθ´ ἕτερον ἑαυτῆς μέρος προδεικνῦσα τὸ λεῖπον. Ἄλλῳ μὲν γὰρ μέρει σκιάζεται αὐξομένη, ἄλλο δὲ μέρος αὐτῆς ἐν τῷ καιρῷ τῆς λήξεως ἀποκρύπτεται. Λόγος δέ τις ἄρρητος τοῦ σοφοῦ δημιουργοῦ τῆς ποικίλης ταύτης ἐναλλαγῆς τῶν σχημάτων. γὰρ ὥστε ἡμῖν ὑπόδειγμα ἐναργὲς παρέχειν τῆς ἡμετέρας φύσεως· ὅτι οὐδὲν μόνιμον τῶν ἀνθρωπίνων, ἀλλὰ τὰ μὲν ἐκ τοῦ μὴ ὄντος πρόεισιν εἰς τὸ τέλειον, τὰ δὲ πρὸς τὴν οἰκείαν ἀκμὴν φθάσαντα καὶ τὸ ἀκρότατον μέτρον ἑαυτῶν αὐξηθέντα, πάλιν ταῖς κατὰ μικρὸν ὑφαιρέσεσι φθίνει τε καὶ διόλλυται, καὶ μειούμενα καθαιρεῖται. Ὥστε ἐκ τοῦ κατὰ τὴν σελήνην θεάματος παιδεύεσθαι ἡμᾶς τὰ ἡμέτερα, καὶ τῆς ταχείας τῶν ἀνθρωπίνων περιτροπῆς λαμβάνοντας ἔννοιαν, μὴ μέγα φρονεῖν ταῖς εὐημερίαις τοῦ βίου, μὴ ἐπαγάλλεσθαι δυναστείαις, μὴ ἐπαίρεσθαι πλούτου ἀδηλότητι, περιφρονεῖν τῆς σαρκὸς περὶ ἣν ἀλλοίωσις, ἐπιμελεῖσθαι δὲ τῆς ψυχῆς ἧς τὸ ἀγαθόν ἐστιν ἀκίνητον. Εἰ δὲ λυπεῖ σε σελήνη ταῖς κατὰ μικρὸν ὑφαιρέσεσι τὸ φέγγος ἐξαναλίσκουσα· λυπείτω σε πλέον ψυχὴ ἀρετὴν κτησαμένη, καὶ διὰ ἀπροσεξίας τὸ καλὸν ἀφανίζουσα, καὶ μηδέποτε ἐπὶ τῆς αὐτῆς διαθέσεως μένουσα, ἀλλὰ πυκνὰ τρεπομένη καὶ μεταβαλλομένη διὰ τὸ τῆς γνώμης ἀνίδρυτον. Τῷ ὄντι γὰρ, κατὰ τὸ εἰρημένον, ἄφρων ὡς σελήνη ἀλλοιοῦται. Οἶμαι δὲ καὶ τῇ τῶν ζῴων κατασκευῇ, καὶ τοῖς λοιποῖς τοῖς ἀπὸ γῆς φυομένοις, μὴ μικρὰν ὑπάρχειν ἐκ τῆς κατὰ τὴν σελήνην μεταβολῆς τὴν συντέλειαν. Ἄλλως γὰρ διατίθεται μειουμένης αὐτῆς, καὶ ἄλλως αὐξομένης τὰ σώματα· νῦν μὲν ληγούσης ἀραιὰ γιγνόμενα καὶ κενὰ, νῦν δὲ αὐξομένης καὶ πρὸς τὸ πλῆρες ἐπειγομένης καὶ αὐτὰ πάλιν ἀναπληρούμενα· διότι ὑγρότητά τινα θερμότητι κεκραμένην ἐπὶ τὸ βάθος φθάνουσαν λεληθότως ἐνίησι. Δηλοῦσι δὲ οἱ καθεύδοντες ὑπὸ σελήνην, ὑγρότητος περισσῆς τὰς τῆς κεφαλῆς εὐρυχωρίας πληρούμενοι· καὶ τὰ νεοσφαγῆ τῶν κρεῶν ταχὺ τρεπόμενα τῇ προσβολῇ τῆς σελήνης· καὶ ζῴων ἐγκέφαλοι· καὶ τῶν θαλαττίων τὰ ὑγρότατα· καὶ αἱ τῶν δένδρων ἐντεριῶναι. πάντα οὐκ ἂν ἐξήρκεσε τῇ ἑαυτῆς ἀλλοιώσει συμμεθιστᾶν, εἰ μὴ ὑπερφυές τι ἦν καὶ ὑπερέχον δυνάμει κατὰ τὴν τῆς Γραφῆς μαρτυρίαν. [6,10] Ce qui doit être encore pour vous une preuve manifeste de la grandeur du soleil, c'est que, malgré cette multitude d'astres qui décorent le firmament, toute leur lumière ensemble ne peut suffire à dissiper la tristesse de la nuit; au lieu que le soleil seul, lorsqu'il paraît sur l'horizon, ou plutôt lorsqu'il est simplement attendu, et avant de se montrer réellement à la terre, fait disparaître l'obscurité, éclipse tous les astres, raréfie et résout en eau l'air épaissi et condensé qui nous enveloppe. De là les vents du matin et ces rosées abondantes qui tombent sur la terre dans un beau jour. Et comment pourvoit-il en un instant pour éclairer tout notre globe, qui est d'une si grande étendue, si le disque d'où part sa splendeur n'était immense? Ici admirez la sagesse de l'Ouvrier suprême ; comment dans une si grande distance, il lui a donné de la chaleur dans une si juste proportion, que les feux qu'il lance ne sont ni assez forts pour brûler la terre, ni assez faibles pour la laisser froide et stérile. On peut dire à peu près la même chose de la lune. C'est aussi un grand corps lumineux, et le plus éclatant après le soleil. Toute sa grandeur néanmoins n'est pas toujours visible; mais tantôt son disque est entier; tantôt, dans son décours, elle n'en montre qu'une partie. Une partie, lorsqu'elle croît, est obscurcie par les ténèbres ; et la partie éclairée, lorsqu'elle décroît, disparaît à la fin et se cache entièrement. Dans toutes ces variations de figures, le sage Ouvrier a eu sans doute des vues secrètes. En effet, ou il a voulu nous donner un exemple frappant de la fragilité de notre nature, nous apprendre qu'aucune des choses humaines n'est stable, mais que, parmi elles, les unes sortent du néant pour parvenir à leur perfection; que les autres, lorsqu'elles se sont accrues et qu'elles sont arrivées à leur plus haut point, s'altèrent par des diminutions insensibles et finissent par se détruire. Ainsi la vue de la lune nous instruit de ce que nous sommes; et nous faisant concevoir une juste idée du changement rapide des choses humaines, elle nous enseigne à ne pas nous enorgueillir des prospérités de ce siècle; à ne pas nous applaudir de la puissance, à ne pas être fiers de posséder des richesses qui sont passagères, à mépriser notre corps qui est sujet à la corruption, et à avoir soin de notre âme qui est immortelle. Si vous êtes fâché de voir la lune décroître peu à peu et perdre enfin sa lumière, soyez plus fâché encore de voir votre âme, lorsqu'elle est décoré de la vertu, perdre sa beauté par votre négligence, ne pas rester dans la même situation, mais varier et changer fréquemment par l'inconstance de votre esprit. L’insensé, dit avec vérité l’Ecriture, est changeant comme la lune (Eccl. 27. 12). Je crois aussi que les variations de la lune sont fort utiles pour la constitution des animaux et pour les productions de la terre: car les corps sont disposés différemment lorsqu'elle croit ou lorsqu'elle décroît. Lorsqu'elle décroît, ils se raréfient et deviennent vides; lorsqu'elle croit, et qu'elle s'avance vers la plénitude de son disque, ils se remplissent de nouveau, parce que sans doute elle leur communique insensiblement un certain humide mêlé de chaud qui pénètre jusqu'à l'intérieur. Nous en avons une preuve dans ceux qui dorment au clair de la lune, dont la capacité de la tête se remplit d'une humidité abondante; dans les chairs d'animaux récemment tués, qui changent dès que la lune paraît; dans les cerveaux des animaux terrestres, dans les plus humides des animaux maritimes, enfin dans la moelle des arbres. La lune ne pouvait produire tous ces changements par ses variations, si elle n'avait une vertu puissante et extraordinaire.


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Dernière mise à jour : 4/06/2009