Texte grec :
[4,5] Καὶ εἶπεν ὁ Θεὸς, συναχθήτω τὰ ὕδατα εἰς συναγωγὴν
μίαν, καὶ ὀφθήτω ἡ ξηρά. Οὐκ εἶπε, καὶ ὀφθήτω ἡ γῆ, ἵνα
μὴ πάλιν αὐτὴν ἀκατάσκευον ἐπιδείξῃ, πηλώδη οὖσαν, καὶ
ἀναμεμιγμένην τῷ ὕδατι, οὔπω τὴν οἰκείαν ἀπολαβοῦσαν
μορφὴν οὐδὲ δύναμιν. Ὁμοῦ δὲ, ἵνα μὴ τῷ ἡλίῳ τὴν τοῦ
ἀναξηραίνειν τὴν γῆν αἰτίαν προσθῶμεν, πρεσβυτέραν τῆς
τοῦ ἡλίου γενέσεως τὴν ξηρότητα τῆς γῆς ὁ δημιουργὸς
παρεσκεύασεν. Ἐπίστησον δὲ τῇ ἐννοίᾳ τῶν γεγραμμένων,
ὅτι οὐ μόνον τὸ πλεονάζον ὕδωρ ἀπερρύη τῆς γῆς, ἀλλὰ καὶ
ὅσον ἀνεμέμικτο αὐτῇ διὰ βάθους, καὶ τοῦτο ὑπεξῆλθε τῷ
ἀπαραιτήτῳ προστάγματι τοῦ Δεσπότου πεισθέν. Καὶ
ἐγένετο οὕτως. Ἀρκοῦσα αὕτη ἡ ἐπαγωγὴ πρὸς τὸ δεῖξαι
εἰς ἔργον ἐλθοῦσαν τοῦ δημιουργοῦ τὴν φωνήν. Πρόσκειται
δὲ ἐν πολλοῖς τῶν ἀντιγράφων, Καὶ συνήχθη τὸ ὕδωρ τὸ
ὑποκάτω τοῦ οὐρανοῦ εἰς τὰς συναγωγὰς αὐτῶν, καὶ ὤφθη
ἡ ξηρά· ἅπερ οὔτε τινὲς τῶν λοιπῶν ἐκδεδώκασιν ἑρμηνέων,
οὔτε ἡ χρῆσις τῶν Ἑβραίων ἔχουσα φαίνεται. Καὶ
γὰρ τῷ ὄντι παρέλκει μετὰ τὴν μαρτυρίαν τοῦ, ὅτι Ἐγένετο
οὕτως, ἡ τῶν αὐτῶν πάλιν ἐπεκδιήγησις. Τὰ τοίνυν ἀκριβῆ
τῶν ἀντιγράφων ὠβέλισται· ὁ δὲ ὀβελὸς, ἀθετήσεως σύμβολον.
Καὶ ἐκάλεσεν ὁ Θεὸς τὴν ξηρὰν, γῆν, καὶ τὰ συστήματα
τῶν ὑδάτων ἐκάλεσε θαλάσσας. Διὰ τί καὶ ἐν τοῖς κατόπιν
εἴρηται, Συναχθήτω τὰ ὕδατα εἰς συναγωγὴν μίαν, καὶ
ὀφθήτω ἡ ξηρὰ, ἀλλ´ οὐχὶ γέγραπται, καὶ ὀφθήτω ἡ γῆ;
καὶ ἐνταῦθα πάλιν, Ὤφθη ξηρὰ, καὶ ἐκάλεσεν ὁ Θεὸς τὴν
ξηρὰν, γῆν; Ὅτι ἡ μὲν ξηρὰ τὸ ἰδίωμά ἐστι, τὸ οἱονεὶ
χαρακτηριστικὸν τῆς φύσεως τοῦ ὑποκειμένου, ἡ δὲ γῆ
προσηγορία τίς ἐστι ψιλὴ τοῦ πράγματος. Ὡς γὰρ τὸ λογικὸν
ἴδιόν ἐστι τοῦ ἀνθρώπου, ἡ δὲ ἄνθρωπος φωνὴ σημαντική
ἐστι τοῦ ζῴου ᾧ ὑπάρχει τὸ ἴδιον· οὕτω καὶ τὸ ξηρὸν
ἴδιόν ἐστι τῆς γῆς καὶ ἐξαίρετον. ᾯ τοίνυν ἰδίως ὑπάρχει
τὸ ξηρὸν, τοῦτο ἐπικέκληται γῆ· ὥσπερ ᾧ ἰδίως πρόσεστι
τὸ χρεμετιστικὸν, τοῦτο ἐπικέκληται ἵππος. Οὐ μόνον δὲ
ἐπὶ τῆς γῆς ἔστι τοῦτο, ἀλλὰ καὶ τῶν ἄλλων στοιχείων
ἕκαστον ἰδιάζουσαν καὶ ἀποκεκληρωμένην ἔχει ποιότητα,
δι´ ἧς τῶν τε λοιπῶν ἀποκρίνεται, καὶ αὐτὸ ἕκαστον ὁποῖόν
ἐστιν ἐπιγινώσκεται. Τὸ μὲν ὕδωρ ἰδίαν ποιότητα τὴν
ψυχρότητα ἔχει· ὁ δὲ ἀὴρ τὴν ὑγρότητα· τὸ δὲ πῦρ τὴν
θερμότητα. Ἀλλὰ ταῦτα μὲν, ὡς πρῶτα στοιχεῖα τῶν
συνθέτων κατὰ τὸν εἰρημένον τρόπον τῷ λογισμῷ θεωρεῖται,
τὰ δὲ ἤδη ἐν σώματι κατατεταγμένα καὶ ὑποπίπτοντα τῇ
αἰσθήσει, συνεζευγμένας ἔχει τὰς ποιότητας. Καὶ οὐδὲν
ἀπολελυμένως ἐστὶ μοναχὸν οὐδὲ ἁπλοῦν καὶ εἰλικρινὲς τῶν
ὁρωμένων καὶ αἰσθητῶν· ἀλλ´ ἡ μὲν γῆ ξηρὰ καὶ ψυχρὰ,
τὸ δὲ ὕδωρ ὑγρὸν καὶ ψυχρὸν, ὁ δὲ ἀὴρ θερμὸς καὶ ὑγρὸς,
τὸ δὲ πῦρ θερμὸν καὶ ξηρόν, Οὕτω γὰρ, διὰ τῆς συζύγου
ποιότητος, ἡ δύναμις προέρχεται τοῦ ἀναμιχθῆναι
ἑκάστῳ πρὸς ἕκαστον· τῷ τε γὰρ γείτονι στοιχείῳ διὰ τῆς
κοινῆς ποιότητος ἕκαστον ἀνακίρναται, καὶ διὰ τῆς πρὸς τὸ
σύνεγγυς κοινωνίας τῷ ἀντικειμένῳ συνάπτεται. Οἷον, ἡ
γῆ, ξηρὰ οὖσα καὶ ψυχρὰ, ἑνοῦται μὲν τῷ ὕδατι κατὰ τὴν
συγγένειαν τῆς ψυχρότητος, ἑνοῦται δὲ διὰ τοῦ ὕδατος τῷ
ἀέρι· ἐπειδὴ μέσον ἀμφοτέρων τεταγμένον τὸ ὕδωρ, οἱονεὶ
χειρῶν δύο ἐπιβολῇ ἑκατέρᾳ ποιότητι τῶν παρακειμένων
ἐφάπτεται, τῇ μὲν ψυχρότητι τῆς γῆς, τῇ ὑγρότητι δὲ τοῦ
ἀέρος. Πάλιν ὁ ἀὴρ τῇ ἑαυτοῦ μεσιτείᾳ διαλλακτὴς γίνεται
τῆς μαχομένης φύσεως ὕδατος καὶ πυρὸς, τῷ ὕδατι μὲν διὰ
τῆς ὑγρότητος, τῷ πυρὶ δὲ διὰ τοῦ θερμοῦ συμπλεκόμενος.
Τὸ δὲ πῦρ θερμὸν καὶ ξηρὸν ὑπάρχον τὴν φύσιν, τῷ μὲν
θερμῷ πρὸς τὸν ἀέρα συνδεῖται, τῷ ξηρῷ δὲ πάλιν πρὸς
τὴν κοινωνίαν τῆς γῆς ἐπανέρχεται. Καὶ οὕτω γίνεται
κύκλος καὶ χορὸς ἐναρμόνιος, συμφωνούντων πάντων καὶ
συστοιχούντων ἀλλήλοις. Ὅθεν κυρίως αὐτοῖς καὶ ἡ προσηγορία
τῶν στοιχείων ἐφήρμοσται. Ταῦτά μοι εἴρηται
παριστῶντι τὴν αἰτίαν δι´ ἣν ὁ Θεὸς τὴν ξηρὰν ἐκάλεσε γῆν,
ἀλλ´ οὐχὶ τὴν γῆν προσεῖπε ξηράν. Διότι τὸ ξηρὸν οὐχὶ
τῶν ὕστερον προσγινομένων ἐστὶ τῇ γῇ, ἀλλὰ τῶν ἐξ
ἀρχῆς συμπληρούντων αὐτῆς τὴν οὐσίαν. Τὰ δὲ αὐτὴν τοῦ
εἶναι αἰτίαν παρέχοντα, πρότερα τῇ φύσει τῶν μετὰ ταῦτα
προσγινομένων καὶ προτιμότερα. Ὥστε εἰκότως ἐκ τῶν
προϋπαρχόντων καὶ πρεσβυτέρων ἐπενοήθη τῇ γῇ τὰ
γνωρίσματα.
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Traduction française :
[4,5] Et Dieu dit : Que les eaux se rassemblent dans un même lieu, et que
l'élément aride paraisse. Il n'a point dit: Et que la terre paraisse, afin de
ne pas la montrer cette terre sans ornements, toute couverte du limon et
de la fange que les eaux y avaient laissés, n'étant pas encore revêtue de
sa forme et de sa puissance. En même temps, de peur que nous
n'attribuions au soleil l’aridité de la terre, l'Ouvrier suprême a fait cette
aridité plus ancienne que la création du soleil. Examinez avec attention le
sens des paroles de l'Ecriture, vous verrez que non seulement le superflu
de l'eau s'est écoulé de dessus la terre, mais que tout ce qui était mêlé
avec elle dans ses profondeurs s'est retiré, docile aux ordres puissants du
souverain Maître.
Et cela se fit ainsi. Ces paroles suffisaient pour montrer que la
parole du Créateur a eu son plein effet. Plusieurs copies de l’Ecriture
ajoutent : L'eau qui était sous le ciel fut rassemblée dans les lieux, qui lui
étaient propres, et l'élément aride parut.
Quelques-uns des autres interprètes n'ont pas admis cette addition,
parole peu conforme au langage des hébreux. Après ce témoignage, et
cela se fit ainsi, il était inutile de répéter la même chose dans d'autres
termes. Aussi les exemplaires les plus exacts sont notés d'une broche à
cet endroit; et la broche annonce ce qui peut être retranché.
Dieu appela terre l'élément aride ; il donna le nom de mers aux
amas des eaux. Pourquoi est-il dit plus haut: Que les eaux se rassemblent
dans un même lieu, et que l’élément aride paraisse, et non que la terre
paraisse; et est-il dit encore ici : Et l’élément aride parut, Dieu appela
terre l'élément aride? C’est que l'aridité est la qualité propre qui exprime
et caractérise la nature du sujet, et que terre est simplement le nom de la
chose. Car de même que la rationabilité est la qualité propre de l'homme,
et qu'homme est le nom de animal auquel est attachée cette qualité; ainsi
l'aridité est la qualité propre et spécifique de la terre; et on appelle terre
l'être auquel convient proprement l'aridité; comme on appelle cheval l’être
dont l'attribut essentiel est le hennissement.
Ce n'est pas seulement la terre, les autres éléments aussi ont chacun
une qualité propre et particulière, qui les distingue, qui les fait connaître
ce qu'ils sont. L'eau a pour qualité propre la froideur, le feu la chaleur, l’air
l'humidité. Les qualités sont les premiers éléments des corps. Quoique
l'esprit, comme je l'ai dit déjà, les considère par abstraction, elles sont
toujours réunies dans les êtres qui frappent nos sens. Aucun des objets
sensibles et visibles n'est pur, simple et sans mélange ; mais la terre est
aride et froide, l’eau est froide et humide, l'air est humide et chaud, le feu
est chaud et aride. Ainsi chaque élément peut se mêler avec les autres par
une de ses qualités comme par un lien. Il communique avec l’élément
voisin par une qualité commune, et en communiquant avec lui, il se
rapproche de son contraire. Par exemple, la terre, qui est aride et froide,
se joint à l'eau par le rapport de la froideur, et par l'eau elle se joint à
l'air. L'eau, placée entre l'un et l'autre, les atteint et les touche par ses
deux qualités comme par deux mains, la terre par la froideur, l'air par
l’humidité. L’air, à son tour, par sa médiation, devient le réconciliateur de
deux natures ennemies, de l'eau et du feu, en se joignant à l'eau par
l’humilité et au feu par la chaleur. Le feu, qui par sa nature est aride et
chaud, se lie par la chaleur avec l'air, et forme société avec la terre par
l'aridité. De là il résulte un cercle et un choeur harmonique de tous les
éléments qui se rapprochent et s'accordent les uns avec les autres. C'est
avec raison qu'on les a appelés éléments: ce nom leur est propre et leur
convient.
Je suis entré dans cette discussion en examinant la cause pour
laquelle Dieu a appelé l'élément aride terre. Mais il n'a pas appelé la terre
élément aride. Pourquoi? C'est que l'aridité formait d'abord l'essence de la
terre, qui ensuite a acquis d'autres qualités secondaires. Or, la qualité
primitive qui constitue un objet, doit être la principale, et marcher avant
les qualités secondaires ajoutées ensuite. C'est donc avec raison qu’on
emploie pour désigner la terre, la qualité primitive qui est la plus
ancienne,
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