Texte grec :
[2,6] Καὶ Πνεῦμα Θεοῦ, φησὶν, ἐπεφέρετο ἐπάνω τοῦ
ὕδατος. Εἴτε τοῦτο λέγει τὸ πνεῦμα, τοῦ ἀέρος τὴν χύσιν,
δέξαι τὰ μέρη τοῦ κόσμου καταριθμοῦντά σοι τὸν συγγραφέα,
ὅτι ἐποίησεν ὁ Θεὸς οὐρανὸν, γῆν, ὕδωρ, ἀέρα, καὶ
τοῦτον χεόμενον ἤδη καὶ ῥέοντα. Εἴτε, ὃ καὶ μᾶλλον
ἀληθέστερόν ἐστι καὶ τοῖς πρὸ ἡμῶν ἐγκριθὲν, Πνεῦμα
Θεοῦ, τὸ ἅγιον εἴρηται· διὰ τὸ τετηρῆσθαι τοῦτο ἰδιαζόντως
καὶ ἐξαιρέτως τῆς τοιαύτης μνήμης ὑπὸ τῆς Γραφῆς ἀξιοῦσθαι,
καὶ μηδὲν ἄλλο Πνεῦμα Θεοῦ, ἢ τὸ ἅγιον τὸ τῆς θείας
καὶ μακαρίας Τριάδος συμπληρωτικὸν ὀνομάζεσθαι. Καὶ
ταύτην προσδεξάμενος τὴν διάνοιαν, μείζονα τὴν ἀπ´
αὐτῆς ὠφέλειαν εὑρήσεις. Πῶς οὖν ἐπεφέρετο τοῦτο
ἐπάνω τοῦ ὕδατος; Ἐρῶ σοι οὐκ ἐμαυτοῦ λόγον, ἀλλὰ
Σύρου ἀνδρὸς σοφίας κοσμικῆς τοσοῦτον ἀφεστηκότος, ὅσον
ἐγγὺς ἦν τῆς τῶν ἀληθινῶν ἐπιστήμης. Ἔλεγε τοίνυν τὴν
τῶν Σύρων φωνὴν ἐμφατικωτέραν τε εἶναι, καὶ διὰ τὴν
πρὸς τὴν Ἑβραΐδα γειτνίασιν, μᾶλλόν πως τῇ ἐννοίᾳ τῶν
Γραφῶν προσεγγίζειν. Εἶναι οὖν τὴν διάνοιαν τοῦ ῥητοῦ
τοιαύτην. Τὸ, Ἐπεφέρετο, φησὶν, ἐξηγοῦνται, ἀντὶ τοῦ,
συνέθαλπε, καὶ ἐζωογόνει τὴν τῶν ὑδάτων φύσιν, κατὰ τὴν
εἰκόνα τῆς ἐπωαζούσης ὄρνιθος, καὶ ζωτικήν τινα δύναμιν
ἐνιείσης τοῖς ὑποθαλπομένοις. Τοιοῦτόν τινά φασιν ὑπὸ
τῆς φωνῆς ταύτης παραδηλοῦσθαι τὸν νοῦν, ὡς ἐπιφερομένου
τοῦ Πνεύματος· τουτέστι, πρὸς ζωογονίαν τὴν τοῦ ὕδατος
φύσιν παρασκευάζοντος· ὥστε ἱκανῶς ἐκ τούτου τὸ παρά
τινων ἐπιζητούμενον δείκνυσθαι, ὅτι οὐδὲ τῆς δημιουργικῆς
ἐνεργείας τὸ Πνεῦμα τὸ ἅγιον ἀπολείπεται.
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Traduction française :
[2,6] L'esprit de Dieu était porté sur les eaux. Si par esprit l'Ecriture
entend l'air répandu sur la terre, croyez que l'écrivain sacré vous expose
les parties principales du monde; qu’il vous avertit que Dieu a créé le ciel,
la terre, l'eau, et l’air qui était déjà répandu et avait déjà son cours. Mais
si par esprit de Dieu on doit entendre l'Esprit-Saint, ce qui est plus
vraisemblable et plus conforme aux sentiment des anciens, parce que c’est
ordinairement le sens particulier dans lequel l'Ecriture prend cette parole,
et que par Esprit de Dieu elle n'entend autre chose que l'Esprit-Saint qui
est le complément de la divine et bienheureuse Trinité; si vous admettez
ce sens, vous y trouverez un plus grand fruit. Comment donc l’Esprit-Saint
était-il porté sur les eaux? je vais vous donner, non mon
explication, mais celle d'un Syrien, qui était aussi vide de la sagesse du
monde, que rempli de la science des choses véritables. Il disait donc que
la langue syrienne avait plus de force, et que par
son rapport avec la langue hébraïque, elle approchait plus du sens des
Ecritures; or, que d'après la version syrienne, le passage que nous
rendons par : était porté sur les eaux, avait ce sens énergique, échauffait
et fécondait la nature des eaux, et après la comparaison d'une volatille qui
couve ses oeufs, et qui, en les échauffait, leur donne une puissance vitale;
que la parole de l'Écriture devait être entendue d'après cette idée: l'esprit
était porté sur les eaux, c'est-à-dire, préparait la nature des eaux à
produire des animaux vivants. Et c'est ce qui prouve ce que plusieurs
mettent en question, savoir que l’Esprit-Saint possédait aussi la puissance
créatrice.
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