HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (II)

μηνύεσθαι



Texte grec :

[2,4] Ἀλλὰ καὶ σκότος, φησὶν, ἐπάνω τῆς ἀβύσσου· Πάλιν ἄλλαι μύθων ἀφορμαὶ, καὶ πλασμάτων δυσσεβεστέρων ἀρχαὶ πρὸς τὰς ἰδίας ὑπονοίας παρατρεπόντων τὰ ῥήματα. Τὸ γὰρ σκότος οὐχ ὡς πέφυκεν ἐξηγοῦνται ἀέρα τινὰ ἀφώτιστον, ἢ τόπον ἐξ ἀντιφράξεως σώματος σκιαζόμενον, ἢ ὅλως καθ´ ὁποιανοῦν αἰτίαν τόπον φωτὸς ἐστερημένον, ἀλλὰ δύναμιν κακὴν, μᾶλλον δὲ αὐτὸ τὸ κακὸν, παρ´ ἑαυτοῦ τὴν ἀρχὴν ἔχον, ἀντικείμενον καὶ ἐναντίον τῇ ἀγαθότητι τοῦ Θεοῦ ἐξηγοῦνται τὸ σκότος. Εἰ γὰρ ὁ Θεὸς φῶς ἐστι, δηλονότι ἡ ἀντιστρατευομένη αὐτῷ δύναμις σκότος ἂν εἴη, φησὶ, κατὰ τὸ τῆς διανοίας ἀκόλουθον. Σκότος, οὐ παρ´ ἑτέρου τὸ εἶναι ἔχον, ἀλλὰ κακὸν αὐτογέννητον. Σκότος, πολέμιον ψυχῶν, θανάτου ποιητικὸν, ἀρετῆς ἐναντίωσις· ὅπερ καὶ ὑφεστάναι, καὶ μὴ παρὰ Θεοῦ γεγενῆσθαι, ὑπ´ αὐτῶν μηνύεσθαι τῶν τοῦ προφήτου λόγων ἐξαπατῶνται. Ἐκ δὴ τούτου τί οὐχὶ συνεπλάσθη τῶν πονηρῶν καὶ ἀθέων δογμάτων; Ποῖοι λύκοι βαρεῖς διασπῶντες τὸ ποίμνιον τοῦ Θεοῦ, οὐχὶ ἀπὸ τῆς μικρᾶς ταύτης φωνῆς τὴν ἀρχὴν λαβόντες ἐπεπόλασαν ταῖς ψυχαῖς; Οὐχὶ Μαρκιῶνες; οὐχὶ Οὐαλεντῖνοι ἐντεῦθεν; οὐχ ἡ βδελυκτὴ τῶν Μανιχαίων αἵρεσις, ἣν σηπεδόνα τις τῶν Ἐκκλησιῶν προσειπὼν οὐχ ἁμαρτήσεται τοῦ προσήκοντος; Τί μακρὰν ἀποτρέχεις τῆς ἀληθείας, ἄνθρωπε, ἀφορμὰς σεαυτῷ τῆς ἀπωλείας ἐπινοῶν; Ἁπλοῦς ὁ λόγος, καὶ πᾶσιν εὔληπτος. Ἀόρατος ἦν ἡ γῆ, φησί. Τίς ἡ αἰτία; Ἐπειδὴ ἄβυσσον εἶχεν ἐπιπολάζουσαν ἑαυτῇ. Ἀβύσσου δὲ ἔννοια τίς; Ὕδωρ πολὺ δυσέφικτον ἔχον ἑαυτοῦ τὸ πέρας ἐπὶ τὸ κάτω. Ἀλλ´ ἔγνωμεν πολλὰ τῶν σωμάτων καὶ δι´ ὕδατος λεπτοτέρου καὶ διαυγοῦς πολλάκις διαφαινόμενα. Πῶς οὖν οὐδὲν μέρος τῆς γῆς διὰ τῶν ὑδάτων ἐδείκνυτο; Ὅτι ἀλαμπὴς ἔτι καὶ ἐσκοτισμένος ἦν ὁ ὑπὲρ αὐτοῦ κεχυμένος ἀήρ. Ἀκτὶς μὲν γὰρ ἡλίου δι´ ὑδάτων διικνουμένη, δείκνυσι πολλάκις τὰς ἐν τῷ βάθει ψηφῖδας· ἐν νυκτὶ δέ τις βαθείᾳ οὐδενὶ ἂν τρόπῳ τὰ ὑπὸ τὸ ὕδωρ κατίδοι. Ὥστε τοῦ ἀόρατον εἶναι τὴν γῆν κατασκευαστικόν ἐστι τὸ ἐπαγόμενον, ὅτι καὶ ἄβυσσος ἦν ἡ ἐπέχουσα, καὶ αὕτη ἐσκοτισμένη. Οὔτε οὖν ἄβυσσος, δυνάμεων πλῆθος ἀντικειμένων, ὥς τινες ἐφαντάσθησαν· οὔτε σκότος, ἀρχική τις καὶ πονηρὰ δύναμις ἀντεξαγομένη τῷ ἀγαθῷ. Δύο γὰρ ἐξισάζοντα ἀλλήλοις κατ´ ἐναντίωσιν, φθαρτικὰ ἔσται πάντως τῆς ἀλλήλων συστάσεως· καὶ πράγματα ἕξει διηνεκῶς καὶ παρέξει ἀπαύστως πρὸς ἄλληλα συνεχόμενα τῷ πολέμῳ. Κἂν ὑπερβάλλῃ δυνάμει τῶν ἀντικειμένων τὸ ἕτερον, δαπανητικὸν ἐξάπαντος τοῦ κρατηθέντος γίνεται. Ὥστε εἰ μὲν ἰσόρροπον λέγουσι τοῦ κακοῦ τὴν πρὸς τὸ ἀγαθὸν ἐναντίωσιν, ἄπαυστον εἰσάγουσι πόλεμον καὶ διηνεκῆ τὴν φθορὰν, κρατούντων ἐν μέρει καὶ κρατουμένων. Εἰ δὲ ὑπερέχει δυνάμει τὸ ἀγαθὸν, τίς ἡ αἰτία τοῦ τὴν φύσιν τοῦ κακοῦ μὴ παντελῶς ἀνῃρῆσθαι; Εἰ δὲ, ὃ μὴ θέμις εἰπεῖν, θαυμάζω πῶς οὐχὶ φεύγουσιν αὐτοὶ ἑαυτοὺς πρὸς οὕτως ἀθεμίτους βλασφημίας ὑποφερόμενοι. Οὐ μὴν οὐδὲ παρὰ Θεοῦ τὸ κακὸν τὴν γένεσιν ἔχειν εὐσεβές ἐστι λέγειν, διὰ τὸ μηδὲν τῶν ἐναντίων παρὰ τοῦ ἐναντίου γίνεσθαι. Οὔτε γὰρ ἡ ζωὴ θάνατον γεννᾷ, οὔτε τὸ σκότος φωτός ἐστιν ἀρχὴ, οὔτε ἡ νόσος ὑγείας δημιουργὸς, ἀλλ´ ἐν μὲν ταῖς μεταβολαῖς τῶν διαθέσεων ἐκ τῶν ἐναντίων πρὸς τὰ ἐναντία αἱ μεταστάσεις· ἐν δὲ ταῖς γενέσεσιν, οὐκ ἐκ τῶν ἐναντίων, ἀλλ´ ἐκ τῶν ὁμογενῶν ἕκαστον τῶν γινομένων προέρχεται. Εἰ τοίνυν, φησὶ, μήτε ἀγέννητον, μήτε παρὰ Θεοῦ γεγονὸς, πόθεν ἔχει τὴν φύσιν; Τὸ γὰρ εἶναι τὰ κακὰ οὐδεὶς ἀντερεῖ τῶν μετεχόντων τοῦ βίου. Τί οὖν φαμέν; Ὅτι τὸ κακόν ἐστιν οὐχὶ οὐσία ζῶσα καὶ ἔμψυχος, ἀλλὰ διάθεσις ἐν ψυχῇ ἐναντίως ἔχουσα πρὸς ἀρετὴν, διὰ τὴν ἀπὸ τοῦ καλοῦ ἀπόπτωσιν τοῖς ῥᾳθύμοις ἐγγινομένη.

Traduction française :

[2,4] Les ténèbres, dit l'Ecriture, couvraient la face de l'abyme. Certains hommes tournant ces paroles à leur propre sens, ont encore pris de-là occasion de débiter des fables et des fictions encore plus impies que celles que nous venons de réfuter. Ils n’expliquent pas naturellement les ténèbres, un certain air non éclairé, ou un lieu ombragé par l'interjection d'un corps, ou en général un lieu privé de lumière par quelque cause que ce soit ; mais ils entendent par ténèbres une puissance mauvaise, ou plutôt le mal lui-même, qui tient l'être de soi, qui est opposé et contraire à la bonté de Dieu. Si Dieu est la lumière, les ténèbres. disent-ils conséquemment à leurs principes, doivent être la puissance qui le combat : les ténèbres n'ont pas reçu l'être d'un autre, mais elles sont le mal que s'est donné l'être à lui-même: les ténèbres sont les ennemies des âmes, les auteurs de la mort et le fléau de la vertu. Ils prétendent faussement que les paroles mêmes du Prophète annoncent que les ténèbres existaient sans avoir été créées par Dieu. De-là, quels dogmes pervers et impies n'ont pas été forgés ? quels loups cruels ne déchirent pas le troupeau de Dieu, s'autorisant d'une simple parole pour s'emparer des âmes ? n'est-ce pas de-là que viennent les Marcions, les Valentins, et l'hérésie abominable des Manichéens, qu'on peut appeler avec raison la honte et l'opprobre de l'Eglise ? ô homme, pourquoi vous éloignez-vous si fort de la vérité ? pourquoi cherchez-vous des sujets pour vous perdre ? Les paroles de l'Ecriture sont simples et faciles à comprendre: La terre était invisible, dit-elle. Quelle en était la raison ? c'est que l'abyme couvrait sa surface. Et que doit-on entendre par abyme ? Une grande quantité d'eau dont le fond n'est pas facile à trouver. Mais nous savons, dira-t-on peut-être, que plusieurs corps paraissent souvent à travers une eau légère et transparente. Comment donc aucune partie de la terre ne se montrait-elle à travers les eaux ? c'est qu'elle était enveloppée d'un air obscur et ténébreux. Les rayons du soleil qui pénètrent à travers les eaux, montrent souvent les cailloux qui sont au fond ; mais dans une nuit profonde il est impossible de voir sous l'eau. Ainsi ce qui rendait la terre invisible, c'est que l'abyme dont elle était chargée était obscurci par les ténèbres. L'abyme n’était donc pas une multitude de puissances contraires, comme quelques-uns l’ont imaginé. Les ténèbres n'étaient pas non plus une puissance principale et mauvaise, opposée à l'être bon. Deux êtres également puissants, opposés l’un à l'autre, se détruiront entièrement l’un l'autre. Ils se causeront réciproquement des peines, et se feront une guerre sans fin. Celui des deux qui aura l'avantage, détruira absolument celui qu'il aura vaincu. Si donc on dit que le mal s'oppose au bien avec une égale puissance, on introduit une guerre continuelle, des défaites perpétuelles, parce que tous deux sont tour-a-tour vaincus et vainqueurs. Si le bien a l'avantage, qu'est-ce qui empêche que le mal ne soit absolument détruit Mais si.... Il n'est pas permis de finir. Je suis étonné que des hommes qui se portent des blasphèmes aussi horribles ne se détestent pas eux-mêmes. On ne peut dire sans choquer la piété, que le mal tire son origine de Dieu, parce que les contraires ne naissent pas des contraires. La vie n'engendre pas la mort, les ténèbres ne sont pas le principe de la lumière, la maladie n'est pas la cause de la santé: mais dans les changements d'états, on passe d'un contraire à un contraire; dans les générations, un être ne naît pas d'un être contraire, mais d'un être de même espèce. Mais si l'on ne peut dire que le mal tire son origine de lui-même, ni de Dieu, d'où prend-il donc naissance ? car aucuns de ceux qui; participent à la vie ne peuvent nier que les maux existent. Que dirons-nous : Le mal n'est pas telle créature vivante et animée, mais une disposition de faille opposée à la vertu, dans laquelle se trouvent les bielles qui ont abandonné la route du bien.





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Dernière mise à jour : 23/04/2009