HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (II)

ἀπόβλητοι



Texte grec :

[2,2] Ἀλλ´ οἱ παραχαράκται τῆς ἀληθείας, οἱ οὐχὶ τῇ Γραφῇ τὸν ἑαυτῶν νοῦν ἀκολουθεῖν ἐκδιδάσκοντες, ἀλλὰ πρὸς τὸ οἰκεῖον βούλημα τὴν διάνοιαν τῶν Γραφῶν διαστρέφοντες, τὴν ὕλην φασὶ διὰ τῶν λέξεων τούτων παραδηλοῦσθαι. Αὕτη γὰρ, φησὶ, καὶ ἀόρατος τῇ φύσει καὶ ἀκατασκεύαστος, ἄποιος οὖσα τῷ ἑαυτῆς λόγῳ, καὶ παντὸς εἴδους καὶ σχήματος κεχωρισμένη, ἣν παραλαβὼν ὁ τεχνίτης τῇ ἑαυτοῦ σοφίᾳ ἐμόρφωσε, καὶ εἰς τάξιν ἤγαγε, καὶ οὕτω δι´ αὐτῆς οὐσίωσε τὰ ὁρώμενα. Εἰ μὲν οὖν ἀγέννητος αὕτη, πρῶτον μὲν ὁμότιμος τῷ Θεῷ, τῶν αὐτῶν πρεσβείων ἀξιουμένη. Οὗ τί ἂν γένοιτο ἀσεβέστερον, τὴν ἄποιον, τὴν ἀνείδεον, τὴν ἐσχάτην ἀμορφίαν, τὸ ἀδιατύπωτον αἶσχος (τοῖς γὰρ αὐτῶν ἐκείνων προσρήμασι κέχρημαι) τῆς αὐτῆς προεδρίας ἀξιοῦσθαι τῷ σοφῷ καὶ δυνατῷ καὶ παγκάλῳ δημιουργῷ καὶ κτίστῃ τῶν ὅλων; Ἔπειτα εἰ μὲν τοσαύτη ἐστὶν, ὥστε ὅλην ὑποδέχεσθαι τοῦ Θεοῦ τὴν ἐπιστήμην· καὶ οὕτω, τρόπον τινὰ, τῇ ἀνεξιχνιάστῳ τοῦ Θεοῦ δυνάμει ἀντιπαρεξάγουσιν αὐτῆς τὴν ὑπόστασιν, εἴπερ ἐξαρκεῖ ὅλην τοῦ Θεοῦ τὴν σύνεσιν δι´ ἑαυτῆς ἐκμετρεῖν· εἰ δὲ ἐλάττων ἡ ὕλη τῆς τοῦ Θεοῦ ἐνεργείας, καὶ οὕτως εἰς ἀτοπωτέραν βλασφημίαν αὐτοῖς ὁ λόγος περιτραπήσεται, δι´ ἔνδειαν ὕλης ἄπρακτον καὶ ἀνενέργητον τῶν οἰκείων ἔργων τὸν Θεὸν κατεχόντων. Ἀλλ´ ἐξηπάτησε γὰρ αὐτοὺς τῆς ἀνθρωπίνης φύσεως ἡ πενία. Καὶ ἐπειδὴ παρ´ ἡμῖν ἑκάστη τέχνη περί τινα ὕλην ἀφωρισμένως ἠσχόληται, οἷον χαλευτικὴ μὲν περὶ τὸν σίδηρον, τεκτονικὴ δὲ περὶ τὰ ξύλα· καὶ ἐν τούτοις ἄλλο μέν τί ἐστι τὸ ὑποκείμενον, ἄλλο δὲ τὸ εἶδος, ἄλλο δὲ τὸ ἐκ τοῦ εἴδους ἀποτελούμενον· καὶ ἔστιν ἡ μὲν ὕλη ἔξωθεν παραλαμβανομένη, τὸ δὲ εἶδος παρὰ τῆς τέχνης ἐφαρμοζόμενον, ἀποτέλεσμα δὲ τὸ ἐξ ἀμφοῖν συντιθέμενον ἔκ τε τοῦ εἴδους καὶ τῆς ὕλης· οὕτως οἴονται καὶ ἐπὶ τῆς θείας δημιουργίας, τὸ μὲν σχῆμα τοῦ κόσμου παρὰ τῆς σοφίας ἐπῆχθαι τοῦ ποιητοῦ τῶν ὅλων, τὴν δὲ ὕλην ἔξωθεν ὑποβεβλῆσθαι τῷ κτίσαντι, καὶ γεγενῆσθαι τὸν κόσμον σύνθετον, τὸ μὲν ὑποκείμενον καὶ τὴν οὐσίαν ἑτέρωθεν ἔχοντα, τὸ δὲ σχῆμα καὶ τὴν μορφὴν παρὰ Θεοῦ προσλαβόντα. Ἐκ δὲ τούτου αὐτοῖς ὑπάρχει ἀρνεῖσθαι μὲν τὸν μέγαν Θεὸν τῆς συστάσεως τῶν ὄντων προεστηκέναι, οἷον δὲ ἐράνου τινὸς πληρωτὴν, ὀλίγην τινὰ μοῖραν εἰς τὴν τῶν ὄντων γένεσιν παρ´ ἑαυτοῦ συμβεβλῆσθαι· οὐ δυνηθέντες διὰ λογισμῶν ταπεινότητα πρὸς τὸ ὕψος ἀπιδεῖν τῆς ἀληθείας· ὅτι ἐνταῦθα μὲν αἱ τέχναι τῶν ὑλῶν ὕστεραι, διὰ τὸ ἀναγκαῖον τῆς χρείας παρεισαχθεῖσαι τῷ βίῳ. Τὸ μὲν γὰρ ἔριον προϋπῆρχεν, ἡ δὲ ὑφαντικὴ ἐπεγένετο, τὸ τῆς φύσεως ἐνδέον παρ´ ἑαυτῆς ἐκπληροῦσα. Καὶ τὸ μὲν ξύλον ἦν, τεκτονικὴ δὲ παραλαβοῦσα, πρὸς τὴν ἐπιζητουμένην ἑκάστοτε χρείαν διαμορφοῦσα τὴν ὕλην, τὴν εὐχρηστίαν ἡμῖν τῶν ξύλων ὑπέδειξε, κώπην μὲν ναύταις, γεωργοῖς δὲ πτύον, ὁπλίταις δὲ δόρυ παρεχομένη. Ὁ δὲ Θεὸς, πρίν τι τῶν νῦν ὁρωμένων γενέσθαι, εἰς νοῦν βαλόμενος καὶ ὁρμήσας ἀγαγεῖν εἰς γένεσιν τὰ μὴ ὄντα, ὁμοῦ τε ἐνόησεν ὁποῖόν τινα χρὴ τὸν κόσμον εἶναι, καὶ τῷ εἴδει αὐτοῦ τὴν ἁρμόζουσαν ὕλην συναπεγέννησε. Καὶ οὐρανῷ μὲν ἀφώρισε τὴν οὐρανῷ πρέπουσαν φύσιν· τῷ δὲ τῆς γῆς σχήματι τὴν οἰκείαν αὐτῇ καὶ ὀφειλομένην οὐσίαν ὑπέβαλε. Πῦρ δὲ καὶ ὕδωρ καὶ ἀέρα διεσχημάτισέν τε ὡς ἐβούλετο, καὶ εἰς οὐσίαν ἤγαγεν ὡς ὁ ἑκάστου λόγος τῶν γινομένων ἀπῄτει. Ὅλον δὲ τὸν κόσμον ἀνομοιομερῆ τυγχάνοντα ἀρρήκτῳ τινὶ φιλίας θεσμῷ εἰς μίαν κοινωνίαν καὶ ἁρμονίαν συνέδησεν· ὥστε καὶ τὰ πλεῖστον ἀλλήλων τῇ θέσει διεστηκότα ἡνῶσθαι δοκεῖν διὰ τῆς συμπαθείας. Παυσάσθωσαν οὖν μυθικῶν πλασμάτων, ἐν τῇ ἀσθενείᾳ τῶν οἰκείων λογισμῶν τὴν ἀκατάληπτον διανοίαις καὶ ἄφατον παντελῶς ἀνθρωπίνῃ φωνῇ δύναμιν ἐκμετροῦντες.

Traduction française :

[2,2] Mais les falsificateurs de la vérité, qui, au lieu d'accoutumer leur esprit à suivre le sens des Ecritures, veulent forcer les Ecritures et les amener à leur propre sentiment, disent que par ces expressions il faut entendre la matière. La matière, suivant eux, est par elle-même invisible et informe, dépourvue de qualités et de figures ; mais le souverain Ouvrier l'a employée, il l'a conformée et mise en ordre par sa grande sagesse, et en a fait tout ce que nous voyons. Je vais réfuter ces apôtres de l’erreur. Si la matière est incréée, d'abord elle mérite le même honneur que Dieu, puisque son ancienneté est la même. Or qu’y aurait-il de plus impie que de faire jouir un être sans qualité, sans forme, sans figure, le dernier terme de la laideur et de la difformité (car je me sers de leurs propres expressions), de faire jouir un pareil être des mêmes prérogatives que l'Etre le plus sage, le plus puissant, le plus beau, que l'Artisan suprême, le Créateur de l'univers ? Ensuite, si telle est la matière qu'elle épuise la science de Dieu, qu'elle soit capable de mesurer toute l'étendue de son intelligence, ils opposent en quelque sorte une substance informe à une puissance incompréhensible. Si la matière est incapable de répondre à toute la vertu de Dieu, ils tomberont alors dans un blasphème encore plus absurde, s'ils supposent que le défaut de la matière empêche Dieu d'achever et de perfectionner ses propres ouvrages. La faiblesse de la nature humaine les a trompés: et comme chez nous chaque ouvrier s'occupe particulièrement d'une certaine matière, par exemple, le serrurier du fer, le charpentier du bois ; comme dans leurs ouvrages on distingue le sujet, la forme, et la perfection qui résulte de la forme; comme la matière est prise de dehors, que la forme est due à l'art, et que la perfection est le résultat de la forme et de la matière, ils croient qu’il en est de même des ouvrages de Dieu; que la figure du monde est l'effet de la sagesse du Créateur de l'univers ; que la matière lui est venue et lui a été fournie du dehors; que le monde a été formé de telle sorte que son sujet et sa substance ont été pris hors de Dieu; que sa figure et sa forme viennent de la suprême intelligence. De-là ils nient que le grand Dieu ait présidé à la création de l'univers; ils prétendent qu’il n'a contribué que très peu pour sa part à la génération des êtres. La bassesse de leurs idées les empêche de s'élever jusqu'à la hauteur de la vérité, et de voir que parmi les hommes les arts sont venus après la matière, introduits dans le monde par le besoin et la nécessité. La laine existait avant l'art du tisserand, qui est venu fournir ce qui manquait à la nature. Le bois existait avant l'art du charpentier, qui s'en est servi, et qui, lui donnant diverses formes selon les besoins, nous a montré l'usage qu'on pouvait en tirer. Il en a fait une rame pour le matelot, un ventilabre pour le laboureur, une pique pour le guerrier. Il n'en est pas de même de Dieu. Avant que rien de ce que nous voyons existât, ayant décidé en lui-même et résolu de donner l'être à ce qui n'existait pas, il imagina le plan du monde en même temps qu'il créa une matière analogue à sa forme. Il assigna au ciel une nature qui convenait au ciel ; et d'après la figure qu'il voulait donner à la terre, il produisit une substance qui lui était propre. Il forma le feu, l'eau et l'air comme il voulut, et leur attribua la substance que demandait la destination de chacun de ces éléments. Les parties différentes dont il composait le monde, il les unit entre elles par un lien indissoluble, il en fit un tout régulier et harmonique ; de sorte que les êtres qui sont les plus opposés, paraissent liés entre eux par une sympathie naturelle. Qu'ils renoncent donc à leurs fictions fabuleuses, ces hommes qui mesurent par la faiblesse de leurs propres raisonnements une puissance à laquelle ni les idées d’un mortel ni ses paroles ne sauraient atteindre.





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Dernière mise à jour : 23/04/2009