HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (I)

ζῴοις



Texte grec :

[1,8] Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν ὁ Θεὸς τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν. Ἐκ δύο τῶν ἄκρων τοῦ παντὸς τὴν ὕπαρξιν παρῃνίξατο, τῷ μὲν οὐρανῷ τὰ πρεσβεῖα τῆς γενέσεως ἀποδοὺς, τὴν δὲ γῆν δευτερεύειν φάμενος τῇ ὑπάρξει. Πάντως δὲ καὶ εἴ τι τούτων μέσον, συναπεγενήθη τοῖς πέρασιν. Ὥστε κἂν μηδὲν εἴπῃ περὶ τῶν στοιχείων, πυρὸς, καὶ ὕδατος, καὶ ἀέρος, ἀλλὰ σὺ τῇ παρὰ σαυτοῦ συνέσει νόει, πρῶτον μὲν ὅτι πάντα ἐν πᾶσι μέμικται, καὶ ἐν γῇ εὑρήσεις καὶ ὕδωρ, καὶ ἀέρα, καὶ πῦρ, εἴγε ἐκ λίθων μὲν πῦρ ἐξάλλεται, ἐκ σιδήρου δὲ, ὃς καὶ αὐτὸς ἀπὸ γῆς ἔχει τὴν γένεσιν, πῦρ ἄφθονον ἐν ταῖς παρατρίψεσι πέφυκεν ἀπολάμπειν. Ὃ καὶ θαυμάσαι ἄξιον, πῶς ἐν μὲν τοῖς σώμασιν ὑπάρχον τὸ πῦρ, ἀβλαβῶς ἐμφωλεύει· προκληθὲν δὲ ἐπὶ τὸ ἔξω, δαπανητικόν ἐστι τῶν φυλασσόντων τέως. Τὴν δὲ τοῦ ὕδατος φύσιν ἐνυπάρχουσαν τῇ γῇ οἱ φρεωρύχοι δεικνύουσι· καὶ τὴν τοῦ ἀέρος οἱ ἀπὸ νενοτισμένης αὐτῆς ἀτμοὶ ὑπὸ ἡλίου θαλφθείσης ἀναπεμπόμενοι. Ἔπειτα μέντοι καὶ εἰ φύσει τὸν ἄνω τόπον ὁ οὐρανὸς ἐπέχει, ἡ δὲ γῆ τὸ κατώτατόν ἐστι· διότι ἐπὶ μὲν τὸν οὐρανὸν τὰ κοῦφα φέρεται, ἐπὶ δὲ τὴν γῆν τὰ βαρέα πέφυκε καταρρέπειν, ἐναντιώτατα δὲ ἀλλήλοις, τὸ ἄνω καὶ τὸ κάτω· ὁ τῶν πλεῖστον διεστώτων κατὰ τὴν φύσιν ἐπιμνησθεὶς, καὶ τὰ τὴν μέσην τούτοις ἐκπληροῦντα χώραν συνεκδοχικῶς παρεσήμανεν. Ὥστε μὴ ζήτει τὴν τῶν καθ´ ἕκαστον ἐπεξήγησιν, ἀλλὰ τὰ σιωπηθέντα νόει διὰ τῶν δηλωθέντων. Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν ὁ Θεὸς τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν. Ἡ περὶ τῆς οὐσίας ἔρευνα ἑκάστου τῶν ὄντων, ἢ τῶν κατὰ θεωρίαν ὑποπιπτόντων ἡμῖν, ἢ τῶν προκειμένων ἡμῶν τῇ αἰσθήσει, μακρὸν καὶ ἀπηρτημένον λόγον ἐπεισάγει τῇ ἐξηγήσει, ὡς πλείονας ἐν τῇ περὶ τοῦ προβλήματος τούτου σκέψει καταναλίσκεσθαι λόγους τῶν λοιπῶν, ὅσα ἐνδέχεται ῥηθῆναι περὶ ἑκάστου τῶν ζητουμένων· πρὸς τὸ, μηδὲ προύργου τι εἶναι εἰς τὴν τῆς Ἐκκλησίας οἰκοδομὴν τὸ περὶ ταῦτα κατασχολεῖσθαι. Ἀλλὰ περὶ μὲν τῆς οὐσίας τοῦ οὐρανοῦ ἀρκούμεθα τοῖς παρὰ τοῦ Ἡσαΐου εἰρημένοις· ὃς ἐν ἰδιωτικοῖς ῥήμασιν ἱκανὴν ἡμῖν τῆς φύσεως αὐτοῦ τὴν διάνοιαν ἐνεποίησεν, εἰπών· Ὁ στερεώσας τὸν οὐρανὸν ὡσεὶ καπνόν· τουτέστι, λεπτὴν φύσιν καὶ οὐ στερεὰν οὐδὲ παχεῖαν εἰς τὴν τοῦ οὐρανοῦ σύστασιν οὐσιώσας. Καὶ περὶ τοῦ σχήματος δὲ ἱκανὰ ἡμῖν τὰ παρ´ αὐτοῦ, εἰπόντος ἐν δοξολογίᾳ Θεοῦ· Ὁ στήσας τὸν οὐρανὸν ὡσεὶ καμάραν.

Traduction française :

[1,8] Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. En prenant les deux extrêmes il embrasse la substance du monde entier. Il accorde au ciel le privilège de l'aînesse, et ne donne à la terre que le second rang dans la création. Tous les êtres intermédiaires ont dû naître avec les deux bornes du monde. Si donc il ne dit rien des éléments, de l'eau, de l'air et du feu, vos propres réflexions doivent vous apprendre d'abord que tous les éléments sont mêlés avec tous les corps, que vous les trouverez tous dans la terre seule, puisque le feu jaillit des cailloux, puisque dans les chocs et les frottements on voit une grande abondance de feu sortir en brillant du fer même qu'on a tiré des entrailles de la terre. Et ce qui doit paraître admirable, c'est que le feu renfermé dans les corps y séjourne sans leur nuire ; et que lorsqu'on le tire au dehors, il consume les corps mêmes qui le recélaient. Ceux qui creusent des puits nous prouvent que l'élément de l'eau est aussi dans la terre; la même chose nous est prouvée de l'air par les vapeurs qu'exhale la terre humide lorsque les rayons du soleil réchauffent. D'ailleurs, comme le ciel occupe naturellement un lieu élevé, la terre le lieu le plus bas ; comme les corps légers s'élèvent vers le ciel, et que les pesants se portent vers la terre ; comme le haut et le bas sont opposés l'un à l'autre, Moïse en faisant mention des deux êtres les plus éloignés, parle conséquemment de tous les êtres intermédiaires qui occupent le milieu. Ainsi ne demandez pas un détail de tous les objets, mais que ce qu'on vous dit vous fasse comprendre ce qu'on ne vous dit pas. Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. Une recherche exacte de l'essence de chacun des êtres, soit de ceux qui ne nous sont connus que par l'intelligence, soit de ceux qui tombent sous nos sens, étendrait outre mesure notre instruction, et nous ferait employer plus de discours pour expliquer cette question difficile, que pour tous les objets ensemble que nous nous proposons de traiter. D'ailleurs, ces discussions superflues servent peu à l'édification des fidèles. Qu'il nous suffise pour l'essence du ciel, de ce que nous lisons dans Isaïe. Ce prophète nous donne une idée suffisante de sa nature dans ces paroles qui sont à la portée de tout le monde: Celui, dit-il, qui a étendu le ciel comme une fumée (Is. 51. 6); c'est-à-dire, qui a formé le ciel d'une substance légère, et non épaisse et solide. Quant à sa forme, ce qu'il dit en glorifiant Dieu doit nous suffire: Celui qui a établi le ciel comme une voûte (Is. 40. 22).





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Dernière mise à jour : 23/04/2009