Texte grec :
[1,1] Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν ὁ Θεὸς τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν. Πρέπουσα
ἀρχὴ τῷ περὶ τῆς τοῦ κόσμου συστάσεως μέλλοντι διηγεῖσθαι, ἀρχὴν τῆς
τῶν ὁρωμένων διακοσμήσεως προθεῖναι τοῦ λόγου. Οὐρανοῦ γὰρ καὶ γῆς
ποίησις παραδίδοσθαι μέλλει, οὐκ αὐτομάτως συνενεχθεῖσα, ὥς τινες
ἐφαντάσθησαν, παρὰ δὲ τοῦ Θεοῦ τὴν αἰτίαν λαβοῦσα.Ποία ἀκοὴ τοῦ
μεγέθους τῶν λεγομένων ἀξία; πῶς παρεσκευασμένην ψυχὴν πρὸς τὴν
τῶν τηλικούτων ἀκρόασιν προσῆκεν ἀπαντᾶν; Καθαρεύουσαν τῶν παθῶν
τῆς σαρκὸς, ἀνεπισκότητον μερίμναις βιωτικαῖς, φιλόπονον, ἐξεταστικὴν,
πάντοθεν περισκοποῦσαν εἴ ποθεν λάβοι ἀξίαν ἔννοιαν τοῦ Θεοῦ.
Ἀλλὰ πρὶν ἐξετάσαι τὴν ἐν τοῖς ῥήμασιν ἀκρίβειαν, καὶ διερευνήσασθαι
ἡλίκα τῶν μικρῶν φωνῶν τούτων ἐστὶ τὰ σημαινόμενα, ἐνθυμηθῶμεν τίς ὁ
διαλεγόμενος ἡμῖν. Διότι κἂν τῆς βαθείας καρδίας τοῦ συγγραφέως μὴ
ἐφικώμεθα διὰ τὸ τῆς διανοίας ἡμῶν ἀσθενὲς, ἀλλὰ τῇ γε ἀξιοπιστίᾳ
προσέχοντες τοῦ λέγοντος, αὐτομάτως εἰς συγκατάθεσιν τῶν εἰρημένων
ἐναχθησόμεθα Μωϋσῆς τοίνυν ἐστὶν ὁ τὴν συγγραφὴν ταύτην
καταβαλλόμενος· Μωϋσῆς ἐκεῖνος ὁ μαρτυρηθεὶς ἀστεῖος εἶναι παρὰ τῷ
Θεῷ, ἔτι ὑπομάζιος ὤν· ὃν εἰσεποιήσατο μὲν ἡ θυγάτηρ τοῦ Φαραὼ,
ἐξέθρεψε δὲ βασιλικῶς, τοὺς σοφοὺς τῶν Αἰγυπτίων διδασκάλους αὐτῷ
τῆς παιδεύσεως ἐπιστήσασα. Ὃς τὸν ὄγκον τῆς τυραννίδος μισήσας, καὶ
πρὸς τὸ ταπεινὸν τῶν ὁμοφύλων ἀναδραμὼν, εἵλετο συγκακουχεῖσθαι τῷ
λαῷ τοῦ Θεοῦ, ἢ πρόσκαιρον ἔχειν ἁμαρτίας ἀπόλαυσιν. Ὁ τὴν πρὸς τὸ
δίκαιον φιλίαν ἐξ αὐτῆς τῆς φύσεως κεκτημένος, ὅπου γε καὶ πρὶν
ἐπιτραπῆναι αὐτῷ τοῦ λαοῦ τὴν ἀρχὴν, φαίνεται διὰ τὸ τῆς φύσεως
μισοπόνηρον μέχρι θανάτου τοὺς κακοὺς ἀμυνόμενος. Ὁ φυγαδευθεὶς
παρὰ τῶν εὐεργετηθέντων, καὶ ἀσμένως μὲν τοὺς Αἰγυπτιακοὺς θορύβους
ἀπολιπὼν, τὴν δὲ Αἰθιοπίαν καταλαβὼν, κἀκεῖ πᾶσαν σχολὴν ἀπὸ τῶν
ἄλλων ἄγων, καὶ ἐν τεσσαράκοντα ὅλοις ἔτεσιν τῇ θεωρίᾳ τῶν ὄντων
ἀποσχολάσας. Ὃς ὀγδοηκοστὸν ἤδη γεγονὼς ἔτος, εἶδε Θεὸν ὡς
ἀνθρώπῳ ἰδεῖν δυνατὸν, μᾶλλον δὲ ὡς οὐδενὶ τῶν ἄλλων ὑπῆρξε κατὰ τὴν
μαρτυρίαν αὐτὴν τοῦ Θεοῦ, ὅτι Ἐὰν γένηται προφήτης ὑμῶν τῷ Κυρίῳ, ἐν
ὁράματι αὐτῷ γνωσθήσομαι, καὶ ἐν ὕπνῳ λαλήσω αὐτῷ. Οὐχ οὕτως ὡς ὁ
θεράπων μου Μωϋσῆς, ἐν ὅλῳ τῷ οἴκῳ μου πιστός ἐστι· στόμα κατὰ
στόμα λαλήσω αὐτῷ, ἐν εἴδει, καὶ οὐ δι´ αἰνιγμάτων.
|
|
Traduction française :
[1,1] AU COMMENCEMENT DIEU CRÉA LE CIEL ET LA TERRE. (Genèse. 1. 1)
Rien de plus convenable, lorsqu'on se propose de
raconter la manière dont a été formé ce monde visible, que de commencer avant tout par
annoncer le principe des êtres dont la beauté frappe nos regards. Je parlerai de la création du ciel
et de la terre, qui ne doivent pas leur existence au hasard, comme plusieurs l'ont pensé, mais à la
sagesse d’un Dieu tout-puissant. Comment doit-on écouter d'aussi importants objets? comment
doit-on se préparer à entendre d'aussi grands récits? il faut se présenter avec une âme épurée des
passions charnelles et dégagée des soins de la vie. Il faut un esprit éveillé, attentif, qui se soit
étudié à se remplir de pensées dignes de Dieu. Mais avant que d'examiner combien les paroles de
l'Ecriture sont exactes, et de chercher quels sens sont renfermés dans le peu de mots par où nous
avons débuté, considérons quel est celui qui nous parle. Encore que nous ne puissions pas, vu la
faiblesse de notre intelligence, pénétrer la profondeur de l'écrivain ; cependant, lorsque nous
ferons attention combien il mérite notre croyance, nous nous porterons plus volontiers à
embrasser ses sentiments. C'est Moïse qui a composé l'histoire de l'origine du monde : Moïse que
nous savons avoir été agréable à Dieu, lorsqu’il n’était encore qu'à la mamelle (Act. 7. 20 et suiv.) :
Moïse que la fille de Pharaon adopta, qu'elle éleva comme son fils dans le palais du prince son
père, qu’elle fit instruire avec soin par les sages de l'Egypte : Moïse qui, détestant le faste de la
royauté, et lui préférant l'humiliation de ses compatriotes, aima mieux être affligé avec le peuple
de Dieu, que de jouir sans lui de plaisirs passagers et criminels : qui, naturellement ami de la
justice, signala, même avant d'être chef du peuple, toute la haine que son caractère lui inspirait
contre les méchants, et les poursuivit dans leurs jours : qui, mis en fuite par ceux mêmes qu'il
voulait servir, renonça volontiers aux fêtes de l'Egypte, pour se retirer dans l'Ethiopie, où,
affranchi de toute autre occupation, il se livra uniquement à la contemplation des choses pendant
quarante années : qui, âgé de quatre vingts ans, a vu Dieu, comme il est possible à un mortel de le
voir, ou plutôt comme aucun autre ne l'a jamais vu, suivant le témoignage de Dieu même. S'il se
trouve un prophète parmi vous, dit Dieu dans l'Ecriture, je me ferai connaître à lui en vision, je lui parlerai en
songe. Mais il n’en est pas ainsi de Moïse qui gouverne toute ma maison, qui est mon serviteur très fidèle. Je lui
parlerai bouche à bouche ; il me verra face à face, et non sous des figures empruntées (Nomb. 12. 6 et suiv.).
|
|