HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (I)

ζωῆς



Texte grec :

[1,10] Ἐὰν δὲ ἕτερον σῶμα τῆς γῆς ἐμβριθέστερον ὑποθῇ κωλύειν τὴν γῆν πρὸς τὸ κάτω χωρεῖν, ἐνθυμηθήσῃ κἀκεῖνο ὁμοίου τινὸς δεῖσθαι τοῦ στέγοντος καὶ μὴ ἐῶντος αὐτὸ καταπίπτειν. Κἄν τι δυνηθῶμεν ἐκείνῳ συμπλάσαντες ὑποθεῖναι, τὸ ἐκείνου πάλιν ἀντέρεισμα ὁ νοῦς ἡμῶν ἐπιζητήσει, καὶ οὕτως εἰς ἄπειρον ἐκπεσούμεθα, τοῖς ἀεὶ εὑρισκομένοις βάθροις ἕτερα πάλιν ἐπινοοῦντες. Καὶ ὅσῳ ἐπὶ πλεῖον τῷ λόγῳ προΐεμεν, τοσούτῳ μείζονα τὴν συνερειστικὴν ἀναγκαζόμεθα δύναμιν ὑπεισάγειν, ἣ πρὸς ὅλον ὁμοῦ δυνήσεται τὸ ὑπερκείμενον ἀντιβαίνειν. Διὰ τοῦτο ὅρους ἐπίθες τῇ διανοίᾳ, μήποτέ σου τῆς πολυπραγμοσύνης ὁ τοῦ Ἰὼβ λόγος καθάψηται περισκοποῦντος τὰ ἀκατάληπτα, καὶ ἐρωτηθῇς παρ´ αὐτοῦ καὶ σὺ, Ἐπὶ τίνος οἱ κρίκοι αὐτῆς πεπήγασιν. Ἀλλὰ κἄν ποτε ἐν ψαλμοῖς ἀκούσῃς· Ἐγὼ ἐστερέωσα τοὺς στύλους αὐτῆς· τὴν συνεκτικὴν αὐτῆς δύναμιν στύλους εἰρῆσθαι νόμισον. Τὸ γὰρ, Ἐπὶ θαλασσῶν ἐθεμελίωσεν αὐτὴν, τί δηλοῖ, ἢ τὸ πάντοθεν περικεχύσθαι τῇ γῇ τὴν τοῦ ὕδατος φύσιν; Πῶς οὖν ῥυτὸν ὑπάρχον τὸ ὕδωρ καὶ ἐπὶ τὸ πρανὲς πεφυκὸς καταπίπτειν, μένει ἀπαιωρούμενον καὶ οὐδαμοῦ ἀπορρέον; Σὺ δὲ οὐ λογίζῃ ὅτι τὴν αὐτὴν ἢ καὶ ἔτι πλείονα ἀπορίαν τῷ λόγῳ παρέχει ἡ γῆ καθ´ ἑαυτὴν κρεμαμένη, βαρυτέρα τὴν φύσιν οὖσα. Ἀλλὰ ἀνάγκη, κἂν γῆν καθ´ ἑαυτὴν εἶναι δῶμεν, κἂν ἐπὶ τοῦ ὕδατος αὐτὴν ἀποσαλεύειν εἴπωμεν, μηδαμοῦ ἀναχωρεῖν τῆς εὐσεβοῦς διανοίας, ἀλλὰ πάντα ὁμοῦ συγκρατεῖσθαι ὁμολογεῖν τῇ δυνάμει τοῦ κτίσαντος. Ταῦτα οὖν χρὴ ἑαυτοῖς τε λέγειν, καὶ τοῖς διερωτῶσιν ἡμᾶς, ἐπὶ τίνος τὸ ἄπλετον τοῦτο καὶ ἀφόρητον τῆς γῆς ἐρήρεισται βάρος, ὅτι Ἐν τῇ χειρὶ τοῦ Θεοῦ τὰ πέρατα τῆς γῆς. Τοῦτο ἀσφαλέστατον ἡμῖν πρὸς νόησιν, καὶ ὠφέλιμον τοῖς ἀκούουσιν.

Traduction française :

[1,10] Si vous supposez un autre corps plus lourd et plus solide que la terre, qui la contienne et qui l'empêche de descendre, songez qu'il faut à ce corps un autre soutien qui l’empêche de s'affaisser lui-même. Si nous pouvons imaginer ce soutien, notre esprit en cherchera encore un autre pour ce dernier. Par là nous tomberons dans l'infini, en imaginant sans cesse de nouvelles bases et de nouveaux fondements pour soutenir ceux que nous aurons trouvés : et plus notre esprit imaginera, plus nous serons obligés d'introduire une puissance considérable pour résister à toutes les masses réunies. Ainsi mettez des bornes à votre imagination, de peur que si vous prétendez découvrir des vérités incompréhensibles, Job ne réprime votre curiosité, et ne vous fasse cette demande: Sur quoi ses bases sont-elles affermies (Job. 38. 6)? Si vous lisez dans les psaumes: J’ai affermi ses colonnes (Ps. 64. 4) croyez que le prophète entend par colonnes la puissance qui tient la terre en place. Quant à ces mots: Il l'a fondée sur les mers (Ps. 23. 2), que signifient-ils autre chose sinon que les eaux enveloppent de tous côtés la terre? Comment donc l'eau qui est fluide par sa nature et qui se précipite, demeure-t-elle suspendue sans couler d'aucune part? vous ne pensez pas que la terre, qui est suspendue sur elle-même quoique plus pesante, offre la même difficulté et une plus grande encore. Mais soit que nous contenions que la terre est appuyée sur elle-même, soit que nous disions qu'elle flotte sur les eaux, ne nous écartons par des sentiments religieux, mais avouons que tout est contenu par la puissance du Créateur. Nous devons nous dire à nous-mêmes et à ceux qui nous demandent sur quoi est appuyé ce lourd et immense fardeau de la terre : Les limites de la terre sont dans la main de Dieu (Ps. 94. 4) C'est le parti le plus sûr pour régler notre esprit, et le plus utile à ceux qui nous écoutent.





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Dernière mise à jour : 23/04/2009