HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Panégyrique du martyr Gordius

Πάντα



Texte grec :

[11] Εὐθὺς μὲν οὖν ἐπέστρεφε τὸ θέατρον τῷ παραδόξῳ τῆς θέας, ἀνὴρ ἀπηγριωμένος τὴν ὄψιν, διὰ τὴν χρονίαν ἐν τοῖς ὄρεσι δίαιταν αὐχμηρὰν ἔχων τὴν κεφαλὴν, βαθὺς τὴν ὑπήνην, τὴν ἐσθῆτα ῥυπῶν, κατεσκληκὼς ἅπαν τὸ σῶμα, βακτηρίαν φέρων, καὶ πήραν ἐνημμένος· οἷς πᾶσιν ἐπέπρεπέ τις χάρις, ἐκ τοῦ ἀφανοῦς αὐτὸν περιλάμπουσα. Ὡς δ´ οὖν ἐγνώσθη ὅστις ἐστὶν, εὐθὺς βοὴ συμμιγὴς παρὰ πάντων ἤρθη· τῶν μὲν οἰκείων τῆς πίστεως ὑπὸ περιχαρείας κροτούντων, τῶν δὲ πολεμούντων τῇ ἀληθείᾳ εἰς τὸν κατ´ αὐτοῦ φόνον τὸν δικαστὴν παρορμώντων, καὶ προκαταδικαζόντων εἰς θάνατον. Πάντα δ´ οὖν βοῆς καὶ θορύβου πεπλήρωτο· παρώφθησαν μὲν ἵπποι, παρώφθησαν δὲ ἡνίοχοι· ἡ δὲ τῶν ἁρμάτων ἐπίδειξις ψόφος μάταιος ἦν. Οὐδενὸς γὰρ ἐσχόλαζεν ὀφθαλμὸς ἄλλο τι βλέπειν ἢ Γόρδιον, οὔτε τις ἀκοὴ ἄλλο τι ἠνείχετο ἀκούειν ἢ (p. 500) τὰ ἐκείνου ῥήματα. Καὶ θροῦς τις ἄσημος, οἷον αὔρα, διὰ παντὸς τοῦ θεάτρου διεξιὼν, τὸν ἱππόδρομον ὑπερήχει. Ἐπεὶ δὲ διὰ τῶν κηρύκων σιωπὴ τῷ δήμῳ ὑπεσημάνθη, ἐκοιμήθησαν μὲν αὐλοὶ, κατεσιγάσθησαν δὲ ὄργανα πολυαρμόνια· ἠκούετο Γόρδιος, ἐθεωρεῖτο Γόρδιος. Καὶ εὐθὺς ἀνάρπαστος ἦν πρὸς τὸν ἄρχοντα αὐτοῦ που καθήμενον, καὶ τὸν ἀγῶνα διατιθέντα. Τέως μὲν οὖν πραείᾳ καὶ ἡμέρῳ φωνῇ τίς καὶ πόθεν εἴη διεπυνθάνετο. Ὡς δὲ εἶπε τὴν πατρίδα, τὸ γένος, τὸ εἶδος τοῦ ἀξιώματος ἐν ᾧ ἦν, τὴν αἰτίαν τῆς φυγῆς, τὴν ἐπάνοδον, ὅτι Πάρειμι, ἔργῳ καὶ τὴν τῶν ὑμετέρων προσταγμάτων καταφρόνησιν, καὶ τὴν εἰς Θεὸν, ἐφ´ ὃν ἤλπισα, πίστιν ἐπιδειξόμενος· καὶ γὰρ ἤκουσά σε, φησὶ, πολλῶν διαφέρειν τῇ ἀγριότητι· ὡς οὖν ἐπιτήδειόν μοι τὸν καιρὸν τοῦτον εἰς τὸ πληρωθῆναί μου τὴν ἐπιθυμίαν ἐξελεξάμην. Τούτοις τοῖς λόγοις τὸν θυμὸν τοῦ ἄρχοντος ὡς πῦρ ἀναφλέξας, ὅλην ἤγειρεν ἐφ´ ἑαυτὸν τοῦ ἀνδρὸς τὴν μανίαν. Καὶ, Κάλει, φησὶ, δημίους. Ποῦ δὲ αἱ μολυβίδες; ποῦ δὲ αἱ μάστιγες; Ἐπὶ τροχοῦ κατατεινέσθω, ἐπὶ τοῦ ξύλου στρεβλούσθω, φερέσθω τὰ κολαστήρια· τὰ θηρία, τὸ πῦρ, τὸ ξίφος, ὁ σταυρὸς, ὁ βόθρος εὐτρεπιζέσθω. Ἀλλὰ γὰρ οἷα κερδαίνει, φησὶν, ἅπαξ μόνον ἀποθνήσκων ὁ ἀλιτήριος; Οἷα μὲν οὖν ζημιοῦμαι, ὑποφθάσας εἶπεν ὁ Γόρδιος, μὴ δυνάμενος ὑπὲρ Χριστοῦ πολλάκις ἀποθανεῖν! Ὁ δὲ, πρὸς τῇ ἐκ φύσεως ἀγριότητι, ἔτι χαλεπώτερος ἦν πρὸς τὸ ἀξίωμα τοῦ ἀνδρὸς ἀποβλέπων, οἰκείαν ἀτιμίαν ἡγούμενος τὸ νεανικὸν τῆς διανοίας ἀνάστημα. Καὶ ὅσῳ μᾶλλον ἑώρα τὴν καρδίαν ἀπτόητον, τοσούτῳ μειζόνως ἐξηγριοῦτο, καὶ φιλονεικότερος ἦν νικῆσαι τὴν ἔνστασιν τοῦ ἀνδρὸς τῇ ἐπινοίᾳ τῶν ἀλγεινῶν. Καὶ ὁ μὲν ταῦτα.

Traduction française :

[11] Un spectacle aussi extraordinaire attirait les yeux de toute l'assemblée. Le long séjour que Gordius avait fait sur les montagnes, lui avait donné un air sauvage : les cheveux hérissés, une barbe longue, un habit déchiré, la maigreur de tout son corps, un bâton qu'il portait, une besace qui couvrait toutes ses épaules, imprimaient sur toute sa personne je ne sais quoi d'horrible, en même temps que la grâce divine qui brillait au-dedans de lui se répandait au-dehors et le rendait vénérable. Dès qu'on sut qui il était, il s'éleva des cris confus de la part des sectateurs de la foi et des ennemis de la vérité : les uns applaudissaient de joie en voyant un de leurs compagnons, les autres animaient le juge contre lui, et le condamnaient d'avance à la mort. Tout était plein de cris et de tumulte. On ne songeait plus ni aux chevaux, ni à leurs conducteurs ; l'appareil des chars n'était plus qu'un vain fracas. Tous les regards étaient arrêtés sur Gordius ; on ne voulait voir que lui, on ne voulait entendre que lui. Un murmure, tel que le vent en excite, se répandait dans tout l'amphithéâtre et étouffait le bruit de la course des chevaux. Lorsque les hérauts eurent imposé silence, les instruments cessèrent de retentir; on n'écoutait que Gordius, on ne regardait que Gordius : on le traîna sur-le-champ devant le tribunal du juge qui présidait au spectacle. D'abord celui-ci interrogea Gordius avec assez de douceur; il lui demanda qui il était, et d'où il était : Gordius déclara quelle était sa patrie, sa famille, l'emploi qu'il avait eu dans l'armée, la cause de sa fuite, le motif de son retour: Je viens, dit-il, pour montrer combien peu je redoute vos édits, et pour signaler ma foi dans le Dieu en qui j'ai mis mon espérance. J'ai entendu dire que vous étiez le plus cruel des hommes ; j'ai donc cru que c'était l'occasion la plus favorable de remplir mes désirs. Ces paroles enflammèrent la colère du juge, et lui firent décharger sur Gordius tout le poids de sa fureur. Qu'on appelle, dit-il, des bourreaux. Où sont les lames de plomb ? où sont les fouets ? qu'on l'étende sur la roue, qu'on le tourments sur le chevalet ; qu'on prépare un cachot, les bêtes féroces, les flammes, un glaive, une croix. Que ce scélérat, ajouta-t-il, est heureux de ne pouvoir mourir qu'une fois! Au contraire, répliqua Gordius, que je suis malheureux de ne pouvoir mourir plusieurs fois pour Jésus-Christ! Le juge, déjà féroce de son naturel, le devint davantage en voyant la confiance de cet homme. Il regarda comme un mépris la liberté de ses discours, la fierté de sentiments ; et plus il le voyait intrépide, plus il s'aigrissait, plus il était jaloux de triompher de sa constance en imaginant des tourments nouveaux.





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Dernière mise à jour : 7/04/2009