HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur la famine et la sécheresse

τὸ



Texte grec :

[6] Τοῦτο δούλων εὐαισθήτων φρόνημα. Τοιαύτη τῶν ἁμαρτίαις ἐνεχομένων ἡ μετάνοια. Ἡμεῖς δὲ τὴν μὲν ἁμαρτίαν ἐπιτελοῦμεν συντόνως, ὀλιγώρως δὲ καὶ ῥᾳθύμως ἀναλαμβάνομεν τὴν μετάνοιαν. Τίς εὐξάμενος ἀποῤῥεῖ δάκρυον, ἵν´ ὄμβρον λάβῃ καὶ σταγόνας εὐκαίρους; Τίς ἐξαλείφων ἁμαρτίας, κατὰ μίμησιν τοῦ μακαρίου Δαβὶδ, θρήνοις τὴν κοίτην ἔβρεξε; Τίς πόδας ἀπέπλυνε ξένων, καὶ τὴν κόνιν τῆς ὁδοιπορίας ἀπέκλυσεν, ἵν´ ἐν καιρῷ δυσωπήσῃ τὸν Θεὸν, αὐχμοῦ λύσιν ζητῶν; Τίς ἔθρεψε τὸ πατρὸς ἔρημον παιδίον, ἵνα νῦν ἡμῖν ὁ Θεὸς θρέψῃ τὰ σιτία, ὡς ὀρφανὸν τῇ τῶν ἀνέμων ἀκρασίᾳ κονδυλιζόμενον; Τίς ἐθεράπευσε χήραν κεκακωμένην ταῖς δυσκολίαις τοῦ βίου, ἵνα νῦν ἐπιμετρηθῇ τὴν ἀναγκαίαν τροφήν; Διάῤῥηξον γραμματεῖον ἄδικον, ἵν´ οὕτως ἡ ἁμαρτία λυθῇ. Ἐξάλειψον βαρυτάτων τόκων ὁμολογίαν, ἵνα τέκῃ τὰ συνήθη ἡ γῆ. Χαλκοῦ γὰρ καὶ χρυσοῦ καὶ τῶν ἀγόνων παρὰ φύσιν γεννώντων, ἡ κατὰ φύσιν τίκτουσα γίνεται στείρα, καὶ πρὸς τιμωρίαν τῶν ἐποικούντων κατεδικάσθη τὴν ἀκαρπίαν. Δειξάτωσαν τοίνυν οἱ τὴν πλεονεξίαν τιμῶντες, οἱ τὸν πλοῦτον μεθ´ ὑπερβολῆς συνάγοντες, τίς ἡ δύναμις τῶν θησαυρισθέντων, ἢ τί τὸ ὄφελος, ἂν ὀργισθεὶς ὁ Θεὸς ἐπὶ πλεῖον παρελκύσῃ τὴν τιμωρίαν. Ὠχρότεροι τάχα τοῦ χρυσοῦ γενήσονται οἱ τοῦτον σωρεύοντες, ἐὰν μὴ τὸν ἄρτον, μέχρι χθὲς καὶ πρώην καταφρονούμενον διὰ τὴν πρόχειρον ἐξουσίαν τῆς εὐθηνίας, σχῶσι. Δὸς δὴ μὴ εἶναι τὸν πιπράσκοντα, μηδὲ ὑπάρχειν σῖτον ἐν ἀποθήκαις· καὶ τίς ἡ χρῆσις τῶν βαρυτάτων βαλαντίων; εἰπέ μοι. Οὐ μετ´ ἐκείνων χωσθήσῃ; Οὐ γῆ ὁ χρυσός; Οὐ πηλὸς ἀχρεῖος πηλῷ τῷ σώματι παρακείσεται; Πάντα ἐκτήσω, καὶ ἓν ἀναγκαῖον οὐκ ἔχεις, δύναμιν τοῦ τρέφειν σεαυτόν. Τῷ παντί σου πλούτῳ ἓν νέφος ἀπέργασαι· ὀλίγων ψεκάδων ἐπινόησον πόρον· ἔπειξον εἰς καρποφορίαν τὴν γῆν· λῦσον τῷ ὑπερηφάνῳ καὶ σοβοῦντι πλούτῳ τὴν συμφοράν. Τάχα τινὰ τῶν εὐλαβῶν παρακαλέσεις, ἵν´ εὐχαῖς ὡς ὁ Θεσβίτης Ἠλίας ἄνεσίν σοι χαρίσηται τῶν δεινῶν, ἄνθρωπος ἀκτήμων, ὠχριῶν, ἀνυπόδετος, ἀοίκητος, ἀνέστιος, ἄπορος, ἑνὶ χιτῶνι σκεπόμενος, ὡς Ἠλίας (p. 316) τῇ μηλωτῇ, τὴν εὐχὴν ἔχων σύντροφον, τὴν ἐγκράτειαν ὁμοδίαιτον. Κἂν ἐπιτύχῃς τῆς παρὰ τοῦ τοιούτου βοηθείας δεόμενος, οὐ μακρὰ καταγελάσεις τῶν πολυμερίμνων κτημάτων; οὐ προσπτύσεις τῷ χρυσῷ; οὐ διαῤῥίψεις ὡς κόπρον τὸν ἄργυρον, ὃν πρότερον πάντα δυνάμενον καὶ φίλτατον ὀνομάζων, ἀδρανῆ βοηθὸν ἐπὶ τῆς χρείας ἐγνώρισας; Διὰ σὲ καὶ τὴν συμφορὰν ταύτην κατεδίκασεν, ἐπειδὴ ἔχων οὐκ ἐδίδως· ἐπειδὴ παρέτρεχες τοὺς πεινῶντας· ἐπειδὴ πρὸς τοὺς ὀδυρομένους οὐκ ἐπεστρέφου· ἐπειδὴ προσκυνούμενος οὐκ ἠλέεις. Ἔρχεται καὶ δι´ ὀλίγους ἐπὶ δῆμον κακὰ, καὶ μοχθηρίας τινὸς παραπήλαυσε δῆμος. Ἄχαρ ἱεροσύλησε, καὶ ὅλη ἡ παράταξις ἐμαστίζετο. Ὁ Ζαμβρὶ πάλιν εἰς τὰς Μαδιανίτιδας ἐξεπόρνευσε, καὶ ὁ Ἰσραὴλ ἔπιπτεν εἰς δίκην.

Traduction française :

[6] Voilà comme se conduisit un peuple sensé; voilà comme des pécheurs firent pénitence. Pour nous, nous sommes aussi faciles et aussi ardents à commettre le péché, que lâches et négligents à en faire pénitence. Qui de nous en priant verse des larmes, afin d'obtenir une pluie salutaire? qui est-ce qui, pour effacer ses péchés, arrose son lit de ses pleurs, à l'exemple du bienheureux David (Ps. 6. 7) ? Qui est-ce qui lave les pieds des étrangers et essuie la poussière qu'ils ont amassée dans le voyage, afin d’apaiser à propos un Dieu qui nous châtie par une sécheresse désolante ? qui est-ce qui nourrit le pauvre orphelin, afin que Dieu nourrisse le blé altéré et desséché par l’intempérie de l'air ? qui est-ce qui secourt les veuves dans leur détresse, afin de recevoir du Ciel les aliments dont il a besoin. Déchirez toute obligation injuste, afin d'effacer par-là vos péchés. Détruisez ces contrats qui enfantent de funestes usures, afin que la terre produise ses fruits accoutumés. C'est parce que l'or et l'airain, stériles par leur nature, deviennent féconds entre vos mains, que la terre, naturellement féconde, est condamnée à la stérilité pour punir ses coupables habitants. Que ces hommes qui honorent la cupidité et l'avarice, qui grossissent sans fin leurs richesses, nous montrent le pouvoir et l'utilité de leurs trésors, si le Seigneur irrité prolonge plus longtemps le fléau dont il nous châtie. Non, ils ne tarderont pas à devenir plus pâles que cet or qu'ils accumulent, s'ils viennent a manquer de ce pain qu'ils méprisent aujourd'hui, parce qu'ils l'ont en abondance. Qu'il n'y ait plus de blés dans les magasins, qu'il n'y ait plus personne pour en vendre, à quoi vous servira, dites-moi, d'avoir vos bourses pleines ? ne serez-vous pas enterré avec cet or qui n'est proprement que de la terre une boue inutile ne reposera-t-elle pas auprès de votre corps qui n'est que de la boue ? Vous avez tout d’ailleurs, et la seule chose nécessaire vous manque, la faculté de vous nourrir vous-même. Avec toutes vos richesses formez une seule nuée, faites descendre quelques gouttes de pluie, obligez la terre à vous donner ses productions, étalez votre faste insolent pour faire cesser la calamité publique. Peut-être implorerez-vous quelque homme de bien, afin que par ses prières il arpète le cours de nos malheurs ; un homme qui, comme le prophète Elie (3. Rois. 18), soit pauvre, rendu pâle par la faim, sans maison, sans lit, sans chaussure, sans ressource, vêtu d'un seul habit et d'un seul manteau, n'ayant pour compagnon et pour associé que la prière et le jeûne. Si en priant un tel homme vous en obtenez quelques secours, ne dédaignerez-vous pas ces possessions, sources d'inquiétudes ? ne mépriserez-vous pas l’or, ne jetterez-vous pas comme un vil fumier cet argent que vous regardiez comme le plus puissant mobile, comme le meilleur ami, et que vous reconnaîtrez être d'un bien faible secours dans de tels besoins. C'est à cause de vous que Dieu nous envoie une calamité funeste; c'est parce qu'étant riche vous ne donnez rien aux pauvres; c'est parce que vous négligez de nourrir ceux qui ont faim, de consoler ceux qui sont affligés; c'est parce que vous n'avez nulle compassion du malheureux prosterné à vos genoux. Les crimes de quelques particuliers entraînent souvent les maux de tout un peuple qui expie la faute d'un seul homme. Toute une armée fut punie pour le sacrifice d'Achan (Josué. 17). Zambri se prostitue à une Madianite, et tout Israël en porte la peine (Nomb. 25).





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Dernière mise à jour : 6/04/2009