HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur la famine et la sécheresse

ἀμέλειαν



Texte grec :

[2] Τί οὖν ἐστιν ὅπερ ἐνδείκνυται μὲν ὁ λόγος, ἔτι δὲ μετεώρους κατέχει τὰς ψυχὰς τῇ ἐλπίδι τῆς ἀκοῆς, βραδύνων δημοσιεύειν τὸ προσδοκώμενον; Οὐρανὸν ὁρῶμεν, ἀδελφοὶ, στεγανὸν, γυμνὸν, καὶ ἀνέφελον, στυγνὴν ἐμποιοῦντα τὴν αἰθρίαν ταύτην, καὶ καταλυποῦντα τῇ καθαρότητι, ἣν λίαν ἐπεθυμοῦμεν τὸ πρῶτον, ἡνίκα ἂν, ἐπὶ πολὺ σκεπασθεὶς τοῖς νέφεσι, ζοφώδεις ἡμᾶς καὶ ἀνηλίους εἰργάσατο. Γῆ δὲ καταξηρανθεῖσα εἰς ἄκρον ἀηδὴς μέν ἐστιν ὀφθῆναι, στείρα δὲ πρὸς γεωργίαν καὶ ἄγονος, εἰς σχίσματα διαῤῥαγεῖσα, καὶ εἰς τὸ βάθος δεχομένη καταλάμπουσαν τὴν ἀκτῖνα. Πηγαὶ δὲ ἡμᾶς ἐπέλιπον πλούσιαί τε καὶ ἀένναοι, καὶ ποταμῶν μεγάλων ἐδαπανήθη τὰ ῥεύματα, παῖδες δὲ αὐτὰ σμικρότατοι καταπεζεύουσι, καὶ γυναῖκες περαιοῦνται μετὰ φορτίων· τοὺς δὲ πολλοὺς ἡμῶν καὶ τὸ ποτὸν ἐπέλειψε, καὶ ἐν ἀπορίᾳ τοῦ ζῇν καθεστήκαμεν. Ἰσραηλῖται νέοι, Μωϋσῆν ζητοῦντες νέον, καὶ ῥάβδον θαυμασίων ποιητικὴν, ἵνα πάλιν πέτραι πληγεῖσαι (p. 308) τὴν χρείαν τοῦ διψῶντος λαοῦ θεραπεύσωσι, νεφέλαι δὲ παράδοξοι τροφὴν ἀσυνήθη τὸ μάννα τοῖς ἀνθρώποις καταψεκάσωσιν. Εὐλαβηθῶμεν μὴ γενώμεθα τοῖς ὀψιγόνοις καινὸν ἐπὶ λιμοῦ καὶ τιμωρίας διήγημα. Εἶδον τὰς ἀρούρας, καὶ πολλὰ κατεδάκρυσα τῆς ἀκαρπίας αὐτῶν· καὶ ἐξέχεα θρῆνον, ἐπειδὴ μὴ ὑετὸς ἐφ´ ἡμᾶς ἐξεχύθη. Τὰ μὲν τῶν σπερμάτων πρὸ τῆς ἐκβολῆς ἐξηράνθη, ταῖς βώλοις τοιαῦτα μείναντα οἷα τὸ ἄροτρον ἔκρυψε· τὰ δὲ μικρὸν προκύψαντα καὶ βλαστήσαντα ἐλεεινῶς ἀπεμαράνθη τῷ καύματι· ὡς νῦν εὐκαίρως τινὰ τὴν εὐαγγελικὴν ἀναστρέψαι φωνὴν, λέγοντα· Οἱ μὲν ἐργάται πολλοὶ, τὸ δὲ θέρος οὐδ´ ὀλίγον. Οἱ γεωργοὶ δὲ, ταῖς ἀρούραις ἐπικαθήμενοι, καὶ τὰς χεῖρας κατὰ τῶν γονάτων συμπλέκοντες (τοῦτο δὴ τῶν πενθούντων τὸ σχῆμα), τοὺς ματαίους ἑαυτῶν πόνους δακρύουσι, πρὸς παῖδας νηπίους ἀφορῶντες, καὶ ὀδυρόμενοι· πρὸς γυναῖκας ἀτενίζοντες, καὶ θρηνοῦντες, ἐπαφώμενοι καὶ ψηλαφῶντες τοὺς ξηροὺς χόρτους τῶν γεννημάτων, ἀνοιμώζοντες δὲ μεγάλα, καθάπερ οἱ πατέρες οἱ τοὺς ἐν ἄνθει τῆς ἡλικίας υἱοὺς ἀπολέσαντες. Λεγέσθω τοίνυν καὶ πρὸς ἡμᾶς παρὰ τοῦ αὐτοῦ προφήτου, οὗ μικρὸν πρόσθεν ἐν προοιμίοις ἐμνημονεύσαμεν· Καὶ ἐγὼ, φησὶν, ἀνέσχον ἐξ ὑμῶν τὸν ὑετὸν πρὸ τριῶν μηνῶν τοῦ τρυγητοῦ· καὶ βρέξω ἐπὶ πόλιν μίαν, ἐπὶ δὲ πόλιν μίαν οὐ βρέξω· καὶ μερὶς μία βραχήσεται, καὶ μερὶς, ἐφ´ ἣν οὐ βρέξω, ξηρανθήσεται. Καὶ συναθροίσονται δύο ἢ τρεῖς πόλεις εἰς μίαν, πιεῖν ὕδωρ, καὶ οὐ μὴ ἐμπλησθῶσι· διότι οὐκ ἐπεστράφητε πρὸς μὲ, λέγει Κύριος. Μάθωμεν οὖν, ὅτι δι´ ἀποστροφὴν καὶ ἀμέλειαν ταύτας ἡμῖν ὁ Θεὸς τὰς πληγὰς ἐνίησιν, οὐκ ἐκτρῖψαι ζητῶν, ἀλλ´ ἐπανορθῶσαι σπουδάζων, κατὰ τοὺς χρηστοὺς τῶν πατέρων καὶ ἀμελεῖς τῶν τέκνων, οἳ θυμοῦνται κατὰ τῶν νέων, καὶ διανίστανται, οὐ κακόν τι δοῦναι σπουδάζοντες. ἀλλ´ ἐκ τῆς νηπιώδους ὀλιγωρίας καὶ τῶν τῆς νεότητος ἁμαρτιῶν εἰς ἐπιμέλειαν ἄγοντες. Ὁρᾶτε τοίνυν, ὡς τὸ πλῆθος τῶν ἡμετέρων ἁμαρτημάτων καὶ τὰς ὥρας τῶν ἰδίων ἐξήγαγε φύσεων, καὶ τῶν καιρῶν τὰς ἰδέας εἰς ἀλλοκότους κράσεις διήμειψεν. Ὁ χειμὼν οὐκ ἔσχε τὸ σύνηθες ὑγρὸν μετὰ τοῦ ξηροῦ, ἀλλὰ πᾶσαν ἰκμάδα τῷ κρυστάλλῳ κατέδησέ τε καὶ ἀπεξήρανεν, ἄμοιρος δὲ διετέλεσε καὶ νιφάδων καὶ ὑετῶν. Τὸ ἔαρ πάλιν τὸ μὲν ἕτερον μέρος τῶν ἰδιωμάτων ἔδειξε, τὴν θερμότητα λέγω· τοῦ δὲ ὑγροῦ τὴν μετουσίαν οὐκ ἔσχε. Καῦμα δὲ καὶ κρυμὸς, καινῶς ὑπερβάντα τοὺς ὅρους τῆς κτίσεως, καὶ κακῶς εἰς τὴν καθ´ ἡμῶν συμφωνήσαντα βλάβην, τοῦ βίου (p. 309) καὶ τῆς ζωῆς τοὺς ἀνθρώπους ἐλαύνουσι.

Traduction française :

[2] Quel est donc le sujet que je me propose de traiter dans ce discours, sur lequel je vous tiens en suspens, vous faisant attendre, et ne vous déclarant pas aussitôt l'objet dont je veux vous entretenir ? Maintenant, mes frères, le ciel est sans eaux et sans nuages, il est pur et serein; mais cette pureté même et cette sérénité nous attristent, quoique nous les ayons si ardemment désirées, lorsque les nuées qui enveloppaient le firmament, obscurcissaient l'air et nous dérobaient les rayons du soleil : la terre est horrible et affreuse de sécheresse, sans fruits et sans moissons ; fendue et entrecoupée, elle reçoit jusque dans ses entrailles les rayons ardents qui la brûlent. Les fontaines les plus vives et les plus abondantes sont taries ; les plus grands fleuves sont épuisés ; les petits enfants passent les rivières à pied sec ; les femmes les traversent avec leurs fardeaux ; la plupart de nous manquent de boissons et des choses les plus nécessaires à la vie. De nouveaux israélites désirent un nouveau Moïse et une baguette féconde en prodiges : ils voudraient que les rochers frappés de nouveau apaisassent la soif d'un peuple altéré, et que des nues merveilleuses se distillant en manne, envoyassent encore aux mortels une nourriture extraordinaire. Nous avons lieu de craindre que nos malheurs et la famine que nous souffrons ne servent d'exemple à la postérité. J'ai considéré nos campagnes, et j’ai poussé des gémissements; j'ai versé des torrents de larmes, en voyant leur stérilité, en voyant que le ciel continue à nous refuser de la pluie. Les graines se dessèchent avant de sortir de terre, et restent telles quelles ont été couvertes par la charrue ; ou si, perçant la superficie, elles fleurissent un moment, brûlées par le soleil, elles ne tardent pas à se dessécher d’une manière pitoyable. Nous pouvons donc nous écrier aujourd’hui, en renversant les paroles de l’Evangile : il y a beaucoup d'ouvriers et point de moisson (Luc. 10. 2). Les laboureurs assis dans les campagnes, les mains croisées sur leurs genoux pour exprimer leur affliction, déplorent l’inutilité de leurs travaux et de leurs peines ; ils regardent en gémissant leurs petits enfants; ils fixent en pleurant leurs épouses ; ils touchent les tiges des blés sèches et brûlées, et se lamentent comme des pères qui auraient perdu leurs fils dans la première jeunesse. Le prophète dont nous venons de parler au commencement de ce discours, peut nous adresser à nous-mêmes ces paroles : J'empêcherai que la pluie ne se répande sur vous trois mois avant la vendange; je ferai pleuvoir sur une ville, et empêcherai qu'il ne pleuve sur une autre : une partie sera inondée ; l'autre partie sur laquelle je ne ferai point pleuvoir sera desséchée. Deux ou trois villes s'assembleront pour chercher de l'eau, et elles n'en trouveront point, parce que vous ne vous êtes pas convertis à moi, dit le Seigneur (Amos. 4. 7). Apprenons de ces paroles que Dieu nous envoie ces plaies, parce que nous nous éloignons de lui, et que nous négligeons de le servir. Il ne cherche pas à nous détruire; il ne songe qu'à nous corriger. Il nous traite comme un père raisonnable traite ses enfants qui manquent à leur devoir. La colère de ce père et ses rigueurs n’ont point pour but de faire du mal à ceux qu'il chérit, malgré leurs fautes, mais de les ramener de leurs égarements et de les rappeler à une meilleure conduite. Ce sont nos crimes multipliés qui ont changé la nature des saisons et qui ont altéré leur utile température. L'hiver n'a pas été, selon sa coutume, sec à la fois et humide ; mais enchaînant toutes les eaux par la glace, il a tout desséché, et s'est écoulé tout entier sans neiges et sans pluies. Le printemps ne nous a montré que la moitié de la température qui lui est propre, de la chaleur sans humidité. Le chaud et le froid ont passé les bornes que la nature semblait leur avoir prescrites, et conspirant pour notre perte, ils nous ravissent les aliments qui soutiennent notre vie.





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Dernière mise à jour : 6/04/2009