HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur la famine et la sécheresse

φέρεις



Texte grec :

[12] Καταλείψωμεν τοὺς ἔξωθεν, καὶ ἐπέλθωμεν τὸ τῶν τρισχιλίων ὑπόδειγμα· τὸ πρῶτον τῶν Χριστιανῶν ζηλώσωμεν σύνταγμα· ὅπως ἦν αὐτοῖς ἅπαντα κοινὰ, ὁ βίος, ἡ ψυχὴ, ἡ συμφωνία, ἡ τράπεζα κοινὴ, ἀδιαίρετος ἀδελφότης, ἀγάπη ἀνυπόκριτος, τὰ πολλὰ σώματα ἓν ἐργαζομένη· τὰς διαφόρους ψυχὰς εἰς μίαν ὁμόνοιαν ἁρμόζουσα. Πολλὰ τῆς φιλαδελφίας ἔχεις ἐκ Παλαιᾶς Διαθήκης καὶ ἐκ τῆς Νέας τὰ ὑποδείγματα. Πρεσβύτην ἐὰν ἴδῃς λιμώττοντα, μετάστειλαι καὶ θρέψον, ὡς Ἰωσὴφ τὸν Ἰακώβ. Ἐχθρὸν ἐὰν εὕρῃς στενούμενον, μὴ ἐπιβάλῃς τῇ ὀργῇ τῇ κατεχούσῃ τὴν ἄμυναν· ἀλλὰ θρέψον ὡς ἐκεῖνος τοὺς ἀδελφοὺς τοὺς πωλήσαντας. Ἐὰν ἐντύχῃς νεωτέρῳ καταπονουμένῳ, οὕτω δάκρυσον, ὡς ἐκεῖνος τὸν Βενιαμὶν τὸν τοῦ γήρως υἱόν. Πειράζει καὶ σὲ τυχὸν ἡ πλεονεξία, ὡς τὸν Ἰωσὴφ ἡ δέσποινα· ἕλκει σε τῶν ἱματίων, ἵνα τῆς ἐντολῆς καταφρονήσῃς, καὶ φιλήσῃς μᾶλλον ἐκείνην τὴν φιλόχρυσον καὶ φιλόκοσμον παρὰ τὸ τοῦ Δεσπότου πρόσταγμα. Ὅταν δὴ ἔλθῃ λογισμὸς τῇ ἐντολῇ ἐκείνῃ πολεμῶν, καὶ τὸν σώφρονα νοῦν εἰς τὴν φιλαργυρίαν ἐπισπώμενος, τῆς φιλαδελφίας καταναγκάζων ἀμελεῖν, καὶ κατέχων πρὸς αὐτὴν, πρόσριψον καὶ σὺ τὰ ἱμάτια, ὀργισθεὶς ἀναχώρησον· φύλαξον τῷ Κυρίῳ τὴν πίστιν, ὡς ἐκεῖνος τῷ Πεντεφρῇ· ἐν ἑνὶ ἐνιαυτῷ τὴν ἔνδειαν οἰκονόμησον, ὡς ἐκεῖνος ἐν τοῖς ἑπτά. Μὴ τὰ πάντα τῇ ἡδονῇ, δός τι καὶ τῇ ψυχῇ. Καὶ δύο σοι νόμισον εἶναι θυγατέρας· τὴν εὐπάθειαν τὴν ἐνθάδε, καὶ τὴν ζωὴν τὴν ἐν τοῖς οὐρανοῖς. Εἰ μὴ θελήσῃς τὰ πάντα δοῦναι τῇ κρείττονι, μέρισον γοῦν ἐξ ἴσης τῇ τε ἀκολάστῳ παιδὶ καὶ τῇ σώφρονι. Μὴ τὴν ἐνταῦθα διαγωγὴν ὑπέρπλουτον δείξῃς, γυμνὴν δὲ τὴν ἄλλην καὶ ῥακίοις ἠμφιεσμένην, ἡνίκα ἂν δέῃ σε τῷ Χριστῷ παραστῆναι, καὶ εἰς ὄψιν ἐλθεῖν τοῦ κριτοῦ, νύμφης ἔχουσαν σχῆμα, καὶ κλῆσιν τὴν κατ´ ἀρετὴν ζωήν. Μὴ τοίνυν ἄμορφον καὶ ἄκοσμον παραστήσῃς (p. 328) τῷ νυμφίῳ τὴν νύμφην, ἵνα μὴ θεασάμενος ἀποκλίνῃ τὸ πρόσωπον, καὶ ἰδὼν μισήσῃ, καὶ τὴν συνάφειαν ἀπαρνήσηται. Ἀλλὰ στείλας αὐτὴν τῷ προσήκοντι κόσμῳ, τήρησον εὔμορφον τῇ προθεσμίᾳ τῶν γάμων· ἵνα καὶ αὐτὴ μετὰ τῶν φρονίμων παρθένων ἀνάψῃ τὴν λαμπάδα, ἔχουσα τὸ πῦρ τῆς γνώσεως ἄσβεστον, καὶ μὴ λείπουσα τῶν κατορθωμάτων τὸ ἔλαιον· ἵν´ ἔργοις ἡ θεοφορουμένη προφητεία βεβαιωθῇ, ἐφαρμόσῃ δὲ καὶ τῇ σῇ ψυχῇ τὸ λεχθέν· Παρέστη ἡ βασίλισσα ἐκ δεξιῶν σου, ἐν ἱματισμῷ διαχρύσῳ περιβεβλημένη, πεποικιλμένη. Ἄκουσον, θύγατερ, καὶ ἴδε, καὶ κλῖνον τὸ οὖς σου, καὶ ἐπιθυμήσει ὁ βασιλεὺς τοῦ κάλλους σου. Ταῦτα γὰρ γενικῶς προανεφώνησεν ὁ Ψαλμῳδὸς, τοῦ γενικοῦ σώματος προκηρύσσων τὴν ὥραν· ἐφαρμόσει δὲ κυρίως καὶ τῇ ἑκάστου ψυχῇ, εἴπερ ἐκ τῶν καθ´ ἕκαστον ἔχει ἡ Ἐκκλησία τὸσύστημα. Προνόησόν μοι λογικῶς τὸ παρὸν καὶ τὸ μέλλον, ὃ μὴ διὰ κέρδος αἰσχρὸν προδῷς. Καταλείψει σε σῶμα, τὸ σὸν γνώρισμα τῷ βίῳ. Εἰς δὴ τὴν ἐπιφάνειαν τοῦ προσδοκωμένου κριτοῦ, καὶ ἀναμφιβόλως ἥξοντος, ἀποκλείσεις μὲν σεαυτῷ τὴν τῶν τιμῶν δόσιν καὶ τὴν ἐπουράνιον δόξαν, ἀνοίξεις δὲ πῦρ ἄσβεστον, καὶ γέενναν, καὶ κολαστήρια, καὶ πικροὺς ἐν ὀδύναις αἰῶνας, ἀντὶ μακρᾶς καὶ μακαρίας ζωῆς. Μή με νομίσῃς, ὥσπερ μητέρα τινὰ ἢ τροφὸν, ψευδῆ σοι μορμολύκεια ἐπισείειν, ὥσπερ ἐκεῖναι ποιεῖν περὶ τοὺς νηπίους τῶν παίδων εἰώθασιν· ὅταν θρηνῶσιν ἄτακτα καὶ ἀπέραντα, δι´ ἐπιπλάστων διηγημάτων κατασιγάζουσιν. Ταῦτα δὲ οὐ μῦθος, ἀλλὰ λόγος ἀψευδεῖ προκεκηρυγμένος φωνῇ. Καὶ ἴσθι γε ἀκριβῶς κατὰ τὴν εὐαγγελικὴν πρόῤῥησιν, ἰῶτα ἓν ἢ μία κεραία οὐ μὴ παρέλθῃ. Ἀλλὰ καὶ σῶμα τὸ ἐν θήκαις ἀφανισθὲν ἀναστήσεται, καὶ ψυχὴ ἡ αὐτὴ ἡ τῷ θανάτῳ ἀποκλεισθεῖσα, πάλιν ἐνοικήσει τῷ σώματι. Καὶ τῶν βεβιωμένων ἔλεγχος ἀκριβὴς παραστήσεται, οὐκ ἄλλων μαρτυρούντων, ἀλλ´ αὐτῆς μαρτυρούσης τῆς συνειδήσεως. Ἑκάστῳ δὲ τὰ πρὸς ἀξίαν παρὰ τοῦ δικαίου κριτοῦ ἀντιμετρηθήσεται. Αὐτῷ πρέπει δόξα, κράτος καὶ προσκύνησις, εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.

Traduction française :

[12] Laissons les exemples des infidèles, et parlons de ces trois mille hommes qui furent d'abord convertis à Jésus-Christ (Act. 2. 41, ). Imitons l'union admirable de ces premiers chrétiens, chez qui tout était commun, qui n'avaient qu'une même vie, une même âme, une table commune, qui étaient unis par les liens d'une fraternité indivisible, d'une charité sincère, laquelle ne faisait qu'un corps de plusieurs, et identifiait plusieurs âmes par l'union des volontés. L'Ancien et le Nouveau Testament nous offrent beaucoup d'exemples de charité fraternelle qui doivent nous instruire. Si vous rencontrez un vieillard pressé par la faim, faites-le venir et nourrissez-le, comme Joseph a nourri Jacob. Si vous voyez votre ennemi dans la détresse, étouffez tout ressentiment, ne cherchez pas à vous satisfaire par la vengeance, et nourrissez votre ennemi comme le même Joseph a nourri ses frères qui l'avaient vendu. Si vous trouvez un jeune homme dans l'affliction, pleurez sur son sort comme Joseph a pleuré sur celui de Benjamin, le fils de la vieillesse de Jacob. Si la cupidité vous tente, comme la femme égyptienne tenta Joseph ; si, vous tirant par votre manteau, elle vous presse de désobéir à Dieu, et d'avoir plus d'affection pour elle, qui n'aime que l'argent et le monde, que pour les ordres du souverain Maître ; si, dis-je, il vous vient des pensées contraires aux divins préceptes, qui entraînent à l'amour de l'argent votre esprit sage et modeste, qui vous portent à vous attacher à elle et à négliger l'amour de vos frères, jetez votre manteau et retirez-vous indigné ; gardez la fidélité que vous devez à Dieu comme Joseph la garda à Putiphar. Pourvoyez à la disette d'une seule année, comme ce patriarche a pourvu à une disette de sept ans. Ne donnez pas tout au plaisir ; accordez une partie de vos soins à votre âme. Imaginez-vous que vous avez deux filles, la prospérité temporelle et la vie céleste, la vie conforme à la vertu. Si vous ne voulez pas tout donner à la meilleure, partagez du moins également entre celle qui est intempérante et celle qui est sage. Ne décorez pas l'une de tout le faste de l'opulence, tandis que l'autre, lorsqu'il vous faudra paraître devant Jésus-Christ et vous montrer aux yeux de ce souverain juge, sera nue et couverte à peine de vêtements misérables, elle qui a tout l'extérieur et le nom d'épouse. Ne présentez donc pas au divin Epoux une épouse sans beauté et sans parure, de peur qu'en la voyant il ne détourne son visage, il n'ait pour elle que du dégoût et ne lui refuse ses embrassements. Ornez-la d'une parure convenable, et conservez-la dans toute sa beauté jusqu'au jour des noces, afin qu'avec les vierges sages elle allume une lampe, dont le feu éternel sera formé par les plus saintes maximes et entretenu par l'huile des bonnes oeuvres. Ainsi seront confirmées les paroles divines du Roi-Prophète, qui conviendront parfaitement à votre âme : La reine s'est tenue ci votre droite avec un habit enrichi d'or, environnée de ses divers ornements. Écoutez, ma fille, ouvrez les yeux, prêtez une oreille attentive ; et le Roi sera épris de rotre beauté (Ps. 44. 10). Le Prophète s'est servi de ces paroles pour exprimer la beauté du corps mais elles peuvent convenir à la beauté de l'âme de chaque fidèle, puisque l'assemblée de l'Eglise est formée de tous les membres qui la composent. Occupez-vous avec sagesse du présent et de l'avenir, et ne trahissez pas, pour un vil intérêt, vos espérances futures. Le corps par lequel vous comptez votre vie présente, vous abandonnera ; et pour le jour où il vous faudra comparaître devant le grand Juge qui viendra certainement, vous vous serez enlevé à vous-mêmes les récompenses infinies et la gloire céleste ; vous vous serez allumé un feu inextinguible ; vous vous serez préparé l'enfer avec tous ses supplices, des éternités de peines et de douleurs, au lieu d'une vie éternelle et bienheureuse. Ne croyez pas que je cherche à vous effrayer par de vains épouvantails, comme ces mères et ces nourrices qui, lorsqu'elles voient leurs petits enfants crier et pleurer outre mesure, cherchent à les apaiser par des récits fabuleux. Pour moi, ce ne sont pas des fables que je vous raconte ; mais des vérités que je vous annonce, vérités sorties d'une bouche infaillible. Sachez, selon la prédiction de l'Evangile, que toutes les paroles du Fils de Dieu seront exécutées sans qu'il manque un seul iota ou un seul point (Matth. 5. 18) Le corps renfermé dans le tombeau ressuscitera, et l’âme qui aura été séparée du corps par le trépas, viendra l'habiter de nouveau. Toutes nos actions seront manifestées au grand jour ; et il ne faudra contre nous-mêmes de témoin que notre propre conscience. Le juste Juge traitera chacun comme il le mérite : à lui appartiennent la gloire, l’empire et l’adoration dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.





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Dernière mise à jour : 6/04/2009