Texte grec :
[4] Διὰ τοῦτο καὶ ὁ Θεὸς οὐκ ἀνοίγει τὴν χεῖρα, ἐπειδὴ τὴν φιλαδελφίαν
ἡμεῖς ἀπεκλείσαμεν. Διὰ τοῦτο ξηραὶ αἱ ἄρουραι, ἐπειδὴ ἡ ἀγάπη ἐψύγη.
Φωνὴ λιτανευόντων εἰκῆ βοᾷ, καὶ πρὸς τὸν
ἀέρα διασκεδάννυται. Οὐδὲ γὰρ ἡμεῖς τῶν ἀξιούντων
ἠκούσαμεν. Οἵα δὲ ἡμῶν ἡ προσευχὴ καὶ ἡ δέησις;
Οἱ ἄνδρες, πλὴν ὀλίγων, ταῖς ἐμπορίαις σχολάζετε·
αἱ γυναῖκες, ὑπηρετεῖτε τούτοις εἰς τὴν ἐργασίαν
τοῦ μαμμωνᾶ. Ὀλίγοι λοιπὸν μετ´ ἐμοῦ καὶ τῆς
προσευχῆς, καὶ οὗτοι ἰλιγγιῶντες, χασμώμενοι, μεταστρεφόμενοι
συνεχῶς, καὶ ἐπιτηροῦντες πότε τοὺς
στίχους ὁ ψαλμῳδὸς συμπληρώσει, πότε, ὡς δεσμωτηρίου, τῆς ἐκκλησίας,
καὶ τῆς ἀνάγκης τῆς προσευχῆς ἀφαιρεθήσονται. Οἱ δὲ δὴ παῖδες
οἱ σμικρότατοι οὗτοι, οἱ τὰς δέλτους ἐν τοῖς διδασκαλείοις
ἀποθέμενοι, καὶ συμβοῶντες ἡμῖν, ὡς ἄνεσιν μᾶλλον
καὶ τέρψιν τὸ πρᾶγμα μετέρχονται, ἑορτὴν ποιούμενοι
τὴν ἡμετέραν λύπην, ἐπειδὴ τῆς ἐπαχθείας τοῦ
παιδευτοῦ, καὶ τῆς φροντίδος τῶν μαθημάτων πρὸς
ὀλίγον ἐλευθεροῦνται. Τὸ δὲ τῶν τελείων ἀνδρῶν
πλῆθος, καὶ ὁ ταῖς ἁμαρτίαις ἐνεχόμενος δῆμος
ἄνετος, καὶ ἐλευθεριάζων, καὶ γεγανωμένος τὴν
πόλιν διατρέχει· ὁ τῶν κακῶν τὴν αἰτίαν ἐν ταῖς
ψυχαῖς περιφέρων· ὁ τὴν συμφορὰν κινήσας καὶ
ἐργασάμενος. Ἀναίσθητα δὲ καὶ ἄμεμπτα βρέφη
πρὸς τὴν ἐξομολόγησιν ἐπείγεται καὶ ἀθροίζεται,
οὔτε τὴν ἀφορμὴν τῶν λυπούντων, οὔτε τοῦ συνήθως
(p. 312) προσεύξασθαι γνῶσιν ἢ δύναμιν ἔχοντα. Σύ
μοι πάρελθε εἰς μέσον, ὁ ταῖς ἁμαρτίαις πεφυρμένος·
σὺ πρόσπεσον καὶ κλαῦσον καὶ στέναξον· ἄφες
τὸ βρέφος ἐνεργεῖν τὰ ἴδια τῆς ἡλικίας ἀκόλουθα. Ἵνα
τί κρύπτῃ κατηγορούμενος, καὶ τὸ ἀνεύθυνον
εἰς ἀπολογίαν προϊστᾷς; Μὴ γὰρ παίζεται ὁ κριτὴς,
ἵνα ὑποβολιμαῖον ἀντεισαγάγῃς πρόσωπον; Ἔδει δὲ
παρεῖναι κἀκεῖνο μετὰ σοῦ πάντως, οὐ μόνον.
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Traduction française :
[4] Dieu ne nous ouvre plus sa main, parce que nous fermons les nôtres dans les
besoins de nos frères. Nos champs sont desséchés, parce que notre charité est
refroidie. Les prières que nous adressons à Dieu sont inutiles ; nos cris s’évanouissent
et se perdent dans l'air, parce que sans doute nous ne daignons pas même écouter le
pauvre. D'ailleurs, comment prions-nous ? Les hommes, si l'on en excepte quelques-uns, passent tout leur temps livrés au négoce; les femmes secondent leurs époux, et
ne sont occupées qu'à amasser de l'argent. Je me trouve presque seul à l'exercice de
la prière ; le peu de fidèles qui m'y accompagnent donnent toutes les marques
extérieures d’ennui; ils attendent avec impatience le dernier verset des psaumes, et
sortent de l'église avec la même joie que s'ils sortaient d'une prison. Peu touchées de
la calamité publique; nos jeunes étudiants laissent leurs livres et leurs écoles pour
venir chanter avec nous: ils se réjouissent de ce qui cause notre tristesse ; c'est pour
eux un temps de fête, parce qu’ils se voient délivrés d'un maître incommode et
d'études ennuyeuses. Une multitude d'hommes faits, un peuple de coupables courent
par la ville, sans inquiétude et avec une sorte de satisfaction ; eux dont les péchés
sont la cause des maux qui nous accablent, eux dont les désordres et les vices ont
attiré le fléau qui nous désole. Des enfants innocents et qui n'ont point encore l'usage
de la raison, viennent en foule dans ce temple ; mais, outre que ce ne sont pas eux
qui ont causé nos malheurs, ils ne sont pas encore en état de prier le Dieu qui nous
châtie. O vous qui êtes chargé de crimes, venez à l'église, prosternez-vous, pleurez,
gémissez, laissez les enfants faire ce qui convient à leur âge. Pourquoi vous cacher,
puisque vous êtes le criminel ? pourquoi présenter celui qui n'est pas coupable ?
croyez-vous tromper notre juge en mettant à votre place une personne supposée: Il
est bon que les enfants viennent au temple, mais avec vous et non pas seuls.
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