HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur la famine et la sécheresse

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Πάντες τοίνυν καὶ ἰδίᾳ καὶ κοινῇ τοὺς βίους ἑαυτῶν ἐξετάσωμεν, ὡς παιδαγωγῷ πρόσχωμεν τῷ αὐχμῷ, ἕκαστον τῆς ἰδίας ἁμαρτίας ὑπομιμνήσκοντι. Εἴπωμεν καὶ ἡμεῖς τοῦ γενναίου Ἰὼβ τὴν φωνὴν εὐαισθήτως· Χεὶρ Κυρίου ἐστὶν, ἁψαμένη μου. Καὶ μάλιστα μὲν πρωτοτύπως τοῖς ἁμαρτήμασι τὴν συμφορὰν ἑαυτῶν λογισώμεθα. Εἰ δὲ δεῖ καὶ ἄλλο προσθεῖναι, ἔστιν ὅτε καὶ κατὰ πεῖραν ταῖς ψυχαῖς αἱ τοιαῦται τοῦ βίου δυσκληρίαι τοῖς ἀνθρώποις προσάγονται, ἵν´ ἐπὶ τῆς δυσκολίας ἀπελεγχθῶσιν οἱ δόκιμοι, εἴτε πένητες εἴτε πλούσιοι· ἑκάτεροι γὰρ ἀκριβῶς διὰ τῆς ὑπομονῆς δοκιμάζονται. Κἀν τούτῳ μάλιστα τῷ καιρῷ διαδείκνυνται μὲν, εἰ κοινωνικὸς καὶ φιλάδελφος, δὲ, εἰ εὐχάριστος καὶ μὴ τοὐναντίον βλάσφημος, ταῖς τοῦ βίου περιφοραῖς ὀξέως συμμεταβάλλων τὸ φρόνημα. Οἶδα ἐγὼ πολλοὺς (οὐκ ἀκοῇ μαθὼν, ἀλλὰ τῇ πείρᾳ τοὺς ἀνθρώπους γνωρίσας), ἕως μέχρι μὲν βίος αὐτοῖς πρὸς εὐπορίαν διαμετρεῖται, καὶ ἐξ οὐρίας, τὸ λεγόμενον, χωρεῖ, μέσως γοῦν, εἰ καὶ μὴ τελείως, τῷ εὐεργέτῃ ὁμολογοῦντας τὴν χάριν· εἰ δέ που διὰ τὴν ἐναντίαν κατάστασιν περιτραπείη τὰ πράγματα, καὶ μὲν πλούσιος γένηται πένης, δὲ ῥώμη τοῦ σώματος νόσος, δὲ δόξα καὶ περιφάνεια αἰσχύνη καὶ ἀτιμία, ἀχαριστοῦντας, βλάσφημα φθεγγομένους, ὀκνοῦντας τὴν προσευχήν· ὡς πρὸς χρεώστην βραδύνοντα τὸν Θεὸν σχετλιάζοντας, οὐχ ὡς πρὸς Δεσπότην ἀγανακτοῦντα διακειμένους. Ἀλλ´ ἄπαγε τῶν λογισμῶν τὴν τοιαύτην ἔννοιαν! Ὅταν δὲ ἴδῃς Θεὸν μὴ χαριζόμενον τὰ συνήθη, οὕτω λογίζου παρὰ σεαυτῷ· Μὴ ἀδύνατος Θεὸς χορηγεῖν τὴν τροφήν; Καὶ πῶς; ὅς γε Κύριός ἐστιν οὐρανοῦ καὶ πάσης διακοσμήσεως, ὡρῶν (p. 317) καὶ καιρῶν σοφὸς οἰκονόμος, κυβερνήτης τῶν πάντων, ὥσπερ τινὰ χορὸν εὔτακτον τὰς ὥρας καὶ τὰς τροπὰς ἀλλήλαις ὑποχωρεῖν ὁρίσας, ἵνα τῇ ἑαυτῶν ποικιλίᾳ ταῖς διαφόροις ἡμῶν ἐπαρκέσωσι χρείαις· καὶ νῦν μὲν κατὰ καιρὸν τὸ ὑγρὸν προσγένηται, αὖθις δὲ λάβῃ τὸ θερμὸν, καὶ τὸ ψυχρὸν ἐγκραθῇ τῷ ἐνιαυτῷ, καὶ τοῦ ξηροῦ τὴν χρείαν μὴ ἀμοιρήσωμεν. Οὐκοῦν δυνατὸς Θεός· τοῦ δυνατοῦ δὲ προσόντος καὶ ὁμολογουμένου, μὴ ἆρα τὸ ἀγαθὸν ἐνέλειψεν; Οὐδὲ οὗτος ἐφεστὼς λόγος. Τίς γὰρ ἀνάγκη τὸν μὴ ἀγαθὸν ἔπεισεν ἐν ἀρχῇ δημιουργῆσαι τὸν ἄνθρωπον; Τίς δὲ κατεπείξας τὸν Κτίστην καὶ μὴ βουλόμενον χοῦν λαβεῖν, καὶ τοιοῦτον ἐκ πηλοῦ κάλλος εἰδοποιῆσαι; Τίς πρὸς ἀνάγκην πείσας κατ´ εἰκόνα ἰδίαν τὸν λόγον τῷ ἀνθρώπῳ χαρίσασθαι, ἵν´ ἐκεῖθεν ὁρμηθεὶς τεχνῶν μάθησιν δέξηται, καὶ μάθῃ περὶ τῶν ἀνωτάτω φιλοσοφεῖν, ὧν αἰσθητῶς οὐχ ἅπτεται; Κἂν, οὕτω λογιζόμενος, εὕρῃς τὴν ἀγαθότητα τῷ Θεῷ συνοῦσαν, καὶ μέχρι καὶ νῦν μὴ ἀπολιμπανομένην. Ἐπεὶ τί ἐκώλυεν, εἰπέ μοι, μὴ αὐχμὸν εἶναι τὸ ὁρώμενον, ἀλλὰ τελείαν ἐκπύρωσιν; καὶ μικρὸν ὑπαλλάξαντα τὸν ἥλιον τῆς συνήθους πορείας, πλησιάσαντα δὲ τοῖς περιγείοις σώμασιν, ἐν ἀκαρεῖ καταφλέξαι πᾶν τὸ ὁρώμενον; βρέξαι πῦρ ἐκ τοῦ οὐρανοῦ, καθ´ ὁμοίωσιν τῶν ἤδη κολάσεων τῶν ἁμαρτωλῶν; Ἐπὶ σαυτοῦ καὶ τῶν σῶν λογισμῶν γενοῦ, ἄνθρωπε· μὴ ποίει τὰ τῶν ἀνοήτων παίδων, οἳ, παρὰ διδασκάλου ἐπιτιμηθέντες, τὰς δέλτους ἐκείνου καταῤῥηγνύουσι· πατρὸς δὲ, δι´ ὠφέλειαν τὴν τροφὴν ὑπερθεμένου, τὴν ἐσθῆτα κατασπαράττουσιν, τὸ τῆς μητρὸς πρόσωπον τοῖς ὄνυξι καταξαίνουσι. Κυβερνήτην μὲν γὰρ χειμὼν, καὶ τὸν ἀθλητὴν τὸ στάδιον, τὸν στρατηγὸν παράταξις, τὸν μεγαλόψυχον συμφορὰ, τὸν Χριστιανὸν δὲ πειρασμὸς δοκιμάζει καὶ βασανίζει. Καὶ αἱ λύπαι τὴν ψυχὴν, ὡς τὸ πῦρ τὸν χρυσὸν, ἀπελέγχουσι. Πένης εἶ; Μὴ ἀθυμήσῃς. γὰρ εἰς ἄγαν κατήφεια γίνεται τῆς ἁμαρτίας αἰτία· τῆς μὲν λύπης βαπτιζούσης τὸν νοῦν, καὶ ἀμηχανίας ἐμποιούσης ἴλιγγον, τῆς δὲ ἀπορίας τῶν λογισμῶν τὴν ἀχαριστίαν ἀπογεννώσης. Ἀλλ´ ἔχε τὴν ἐλπίδα πρὸς τὸν Θεόν. Μὴ γὰρ οὐκ ἐπιβλέπει τὴν στένωσιν; Ἔχει τὴν τροφὴν ἐν χερσὶ, καὶ παρέλκει τὴν δόσιν, ἵνα σου δοκιμάσῃ τὸ βέβαιον, ἵνα καταμάθῃ τὴν γνώμην, εἰ μὴ τῇ τῶν ἀκολάστων καὶ ἀγνωμόνων ἐστὶν ὁμοία. Καὶ γὰρ ἐκεῖνοι, μέχρι μὲν ἐν τῷ στόματι τὰ σιτία τυγχάνει, εὐφημοῦσι, κολακεύουσιν, ὑπερθαυμάζουσιν· ὀλίγον δὲ τῆς τραπέζης ὑπερτεθείσης, ὥσπερ τισὶ λίθοις ταῖς βλασφημίαις βάλλουσιν οὓς πρὸ βραχέως ἴσα Θεῷ διὰ τὴν ἡδονὴν προσεκύνουν. [7] Ainsi nous examinons nos consciences en particulier et en public, que la sécheresse soit pour chacun de nous un maître qui l'avertisse de ses fautes. Prononçons cette parole pleine de sens du bienheureux Job: c'est la main du Seigneur qui ma frappé (Job. 19. 21) Croyons avant tout que nos péchés sont la cause de la calamité présente. On peut ajouter encore que de pareilles afflictions sont quelquefois envoyées aux hommes pour les éprouver, soit qu'ils soient pauvres, soit qu'ils soient riches, afin que la patience les fasse connaître parfaitement tels qu'ils sont. C'est surtout dans la conjoncture présente que l'on voit si les uns sont charitables et amis de leurs frères, si les autres sont disposés à remercier Dieu loin du s'en plaindre, s'ils ne changent pas de sentiments dans les diverses révolutions de la vie. J'en ai connu plusieurs qui, lorsqu'ils étaient dans l'abondance, et qu'ils avaient, comme on dit, tout à souhait, rendaient grâces à un Dieu bienfaiteur, et lui témoignaient une reconnaissance, sinon parfaite, du moins louable: mais si les choses venaient à changer de face, s'ils perdaient leurs richesses, leur santé, leur réputation; s'ils devenaient pauvres, malades et décriés, ils se plaignaient de Dieu, éclataient contre lui en murmures, dédaignaient de le prier, le regardaient comme un débiteur qui différait de s'acquitter envers eux, et non comme un maître qui leur faisait sentir son courroux. Mais bannissez de votre esprit des pensées si injustes; et lorsque vous voyez Dieu nous refuser ses bienfaits ordinaires, dites en vous-mêmes : Dieu manque-t-il donc de puissance pour nous fournir notre nourriture? et comment en manquerait-il, lui qui est le maître du ciel, de la terre, et de toutes les beautés qu'ils renferment; lui dont la sagesse gouverne l'univers, règle les saisons, les fait succéder les unes aux autres avec une harmonie admirable, afin que leur diversité nous serve dans nos différents besoins, afin que le chaud et le froid, le sec et l'humide se remplacent mutuellement, et soient répandus dans l'année avec un heureux mélange ? C'est donc une chose certaine et reconnue, que Dieu ne manque point de pouvoir. Manquerait-il de bonté? on ne peut pas non plus le dire. Car s’il n'était pas un être bon, quelle force aurait pu le contraindre dans l'origine à créer l'homme ? qui est-ce qui aurait pu l’obliger malgré lui à prendre de la terre, pour faire avec du limon un si bel ouvrage ? qui est-ce qui l'a amené par nécessité à former l'homme à sa ressemblance, à lui donner la raison, et par-là à le rendre capable de s'instruire dans les arts, et de raisonner sur les matières les plus sublimes auxquelles ses sens ne peuvent atteindre? Ces réflexions doivent vous convaincre que la bonté est naturelle à Dieu, et qu'elle se fait sentir même dans ce temps de calamité. Et pourquoi, je vous le demande, la sécheresse actuelle n'est-elle pas un embrasement général ? pourquoi le soleil, s'écartant un peu de sa route ordinaire, ne s'approche-t-il pas des corps terrestres, et ne brûle-t-il pas en un moment tout ce que nous voyons ? ou pourquoi ne tombe-t-il pas du ciel une pluie de feu comme il en tombait jadis pour punir des mortels coupables. Rentrez donc en vous-mêmes, ô hommes, et faites de sages réflexions. N'imitez pas ces enfants sans raison, qui, lorsqu'ils sont châtiés par leurs maîtres, s'en prennent dans le dépit à leurs livres; qui arrachent l'habit de leur père, parce que, pour leur bien il défend de leur donner à manger; qui déchirent avec leurs ongles le visage de leur mère. La tempête fait connaître le pilote, la lice l'athlète, le combat le capitaine, la calamité l'homme magnanime ; les malheurs sont l'épreuve du chrétien. L'âme est éprouvée par l'adversité, comme l'or par le feu. Vous êtes pauvre! ne vous laissez pas abattre. L'excès de la tristesse jette dans le péché, parce que l’âme noyée d'ennuis tombe aisément dans le désespoir, et que le désespoir porte à l'ingratitude. Ayez une ferme espérance dans la bonté de Dieu. Il regarde votre détresse: il tient dans ses mains votre nourriture, et il ne diffère à vous la donner que pour éprouver votre constance, que pour voir si vous ressemblez à ces ingrats parasites, qui, lorsqu'ils sont assis à la table d'un riche, le louent, le flattent, l'admirent; et qui, aussitôt qu'ils en sont exclus, déchirent par de sanglantes médisances celui que les délices de ses repas leur faisaient honorer peu auparavant à l'égal d'un dieu.


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Dernière mise à jour : 6/04/2009