HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Dieu n'est pas l'auteur du mal

σου



Texte grec :

[1] (p. 329) Πολλοὶ τῆς διδασκαλίας οἱ τρόποι, οἱ διὰ ἱεροψάλτου Δαβὶδ παρὰ τοῦ ἐνεργοῦντος ἐν αὐτῷ Πνεύματος ὑποδειχθέντες ἡμῖν. Ποτὲ μὲν γὰρ, τὰ οἰκεῖα πάθη διηγούμενος ἡμῖν ὁ προφήτης, καὶ ὅπως ἤνεγκε τὰ συμπίπτοντα γενναίως, διὰ τοῦ καθ´ ἑαυτὸν ὑποδείγματος διδασκαλίαν ἡμῖν ἐναργεστάτην τῆς ὑπομονῆς καταλιμπάνει, ὡς ὅταν λέγῃ· Κύριε, τί ἐπληθύνθησαν οἱ θλίβοντές με; ποτὲ δὲ τὴν ἀγαθότητα συνίστησι τοῦ Θεοῦ, καὶ τὸ τάχος αὐτοῦ τῆς ἀντιλήψεως, ἣν παρέχεται τοῖς ἀληθινῶς ἐκζητοῦσιν αὐτὸν, λέγων· Ἐν τῷ ἐπικαλεῖσθαί με εἰσήκουσέ μου ὁ Θεὸς τῆς δικαιοσύνης μου· ἰσοδυναμοῦντα τῷ προφήτῃ φθεγγόμενος τῷ εἰπόντι· Ἔτι λαλοῦντός σου, ἐρεῖ· Ἰδοὺ πάρειμι. Τουτέστιν· Οὐκ ἔφθην ἐπικαλεσάμενος, καὶ προέλαβε τὸ τέλος τῆς ἐπικλήσεως ἡ ἀκοὴ τοῦ Θεοῦ. Πάλιν ἱκετηρίας προσφέρων τῷ Θεῷ καὶ δεήσεις, ἐκδιδάσκει ἡμᾶς τίνα τρόπον προσῆκε τοὺς ἐν ἁμαρτίαις ὄντας ἐξιλεοῦσθαι τὸν Θεόν· Κύριε, μὴ τῷ θυμῷ σου ἐλέγξῃς με, μηδὲ τῇ ὀργῇ σου παιδεύσῃς με. Ἐν δὲ τῷ δωδεκάτῳ ψαλμῷ παράτασίν τινα πειρασμοῦ ἐνδειξάμενος ἐν τῷ λέγειν· Ἕως πότε, Κύριε, ἐπιλήσῃ μου εἰς τέλος; καὶ δι´ ὅλου τοῦ ψαλμοῦ διδάξας ἡμᾶς μὴ ἐκκακεῖν ἐν ταῖς θλίψεσιν, ἀλλ´ ἀναμένειν τὴν ἀγαθότητα τοῦ Θεοῦ, καὶ εἰδέναι, ὅτι οἰκονομίᾳ τινὶ παραδίδωσιν ἡμᾶς ταῖς θλίψεσι, κατὰ τὴν ἀναλογίαν τῆς ἐνυπαρχούσης ἑκάστῳ πίστεως τὸ μέτρον ἐπάγων τῶν βασανιστηρίων. Ἐπεὶ οὖν εἴρηται τὸ, Ἕως πότε, Κύριε, ἐπιλήσῃ μου εἰς τέλος; καὶ τὸ, Ἕως πότε ἀποστρέφεις τὸ πρόσωπόν σου ἀπ´ ἐμοῦ; εὐθὺς μεταβαίνει ἐπὶ τὸ τῶν ἀθέων κακόν· οἳ, ὅταν μικρὸν αὐτοῖς τι τῶν κατὰ τὸν βίον προσκρούσῃ, μὴ φέροντες τὰς δυσκολωτέρας τῶν πραγμάτων περιστάσεις, εὐθὺς ἀμφίβολοι γίνονται ταῖς διανοίαις, εἰ ἔστι Θεὸς ἐπιμελούμενος τῶν τῇδε, εἰ ἐφορᾷ τὰ καθ´ ἕκαστον, εἰ διανέμει ἑκάστῳ τὰ πρὸς ἀξίαν. Εἶτα, ὅταν ἐπὶ πλεῖον ἴδωσιν ἑαυτοὺς παρατεινομένους ἐν τοῖς ἀβουλήτοις, βεβαιοῦσιν ἐν ἑαυτοῖς τὸ πονηρὸν δόγμα, καὶ ἀποφαίνονται ἐν ταῖς καρδίαις αὐτῶν, ὅτι Οὐκ ἔστι Θεός. Εἶπεν ἄφρων ἐν καρδίᾳ αὐτοῦ· Οὐκ ἔστι Θεός. Καὶ τοῦτο ἐμβαλλόμενος εἰς τὸν ἑαυτοῦ νοῦν, ἀφειδῶς λοιπὸν διὰ πάσης ἁμαρτίας χωρεῖ. Εἰ γὰρ οὐκ ἔστιν ὁ ἐπισκοπῶν, εἰ οὐκ ἔστιν ὁ ἀντιδιδοὺς ἑκάστῳ κατὰ τὴν ἀξίαν τῶν βεβιωμένων, τί κωλύει καταδυναστεύειν τὸν πένητα, ὀρφανοὺς φονεύειν, χήραν καὶ προσήλυτον ἀποκτείνειν, πάσης ἀνοσίας πράξεως κατατολμᾷν, ἀκαθάρτοις καὶ βδελυκτοῖς πάθεσι καὶ (p. 322) πάσαις κτηνώδεσιν ἐπιθυμίαις μολύνεσθαι; Διὰ τοῦτο ὡς ἑπόμενον τῷ μὴ εἶναι Θεὸν, ἐπήγαγε τό· Διεφθάρησαν, καὶ ἐβδελύχθησαν ἐν ἐπιτηδεύμασιν. Ἀμήχανον γὰρ ἐκτραπῆναι τῆς δικαίας ὁδοῦ, μὴ λήθην Θεοῦ ταῖς ψυχαῖς νοσήσαντας. Πόθεν τὰ ἔθνη παραδέδοται εἰς ἀδόκιμον νοῦν, καὶ ποιεῖ τὰ μὴ καθήκοντα; Οὐκ ἐπειδὴ εἶπον· Οὐκ ἔστι Θεός; Πόθεν ἐμπεπτώκασιν εἰς τὰ πάθη τῆς ἀτιμίας, καὶ αἱ μὲν θήλειαι παρ´ αὐτοῖς μετήλλαξαν τὴν φυσικὴν χρῆσιν εἰς τὴν παρὰ φύσιν, ἄῤῥενες δὲ ἐν ἄρσεσι τὴν ἀσχημοσύνην κατεργάζονται; Οὐκ ἐπειδὴ ἤλλαξαν τὴν δόξαν τοῦ ἀφθάρτου Θεοῦ ἐν ὁμοιώματι κτηνῶν καὶ τετραπόδων καὶ ἑρπετῶν; Ἄφρων οὖν, ὡς ἀληθῶς ἐστερημένος νοῦ καὶ φρονήσεως, ὁ λέγων, ὅτι Οὐκ ἔστι Θεός. Παραπλήσιος δὲ τούτῳ, καὶ οὐδὲν κατὰ τὴν ἀφροσύνην ἀπολειπόμενος, καὶ ὁ λέγων τῶν κακῶν αἴτιον εἶναι τὸν Θεόν. Ὁμότιμον γὰρ αὐτῶν εἶναι τίθεμαι τὴν ἁμαρτίαν, διότι ἑκάτεροι ὁμοίως ἀρνοῦνται τὸν ἀγαθόν· ὁ μὲν οὐκ εἶναι τὸ παράπαν λέγων, ὁ δὲ οὐκ ἀγαθὸν αὐτὸν εἶναι διοριζόμενος. Εἰ γὰρ κακῶν αἴτιος, οὐκ ἀγαθὸς δηλονότι· ὥστε ἀμφοτέρωθέν ἐστιν ἄρνησις τοῦ Θεοῦ.

Traduction française :

[1] PLUSIEURS sortes d'instructions nous sont données par David, ce divin psalmiste, ce digne organe de l'Esprit-Saint qui opéra en lui. Tantôt le prophète nous rapportant ses propres malheurs et le courage avec lequel il a supporte ses disgrâces nous laisse, par son exemple, une excellente leçon de patience, comme lorsqu'il dit : Seigneur pourquoi ceux qui me persécutent se sont-ils multipliés (Ps. 3. 1) ? Tantôt il célèbre la bonté de Dieu et la promptitude du secours qu'il accorde à ceux qui le cherchent avec droiture. Le Dieu, dit-il, qui est le principe de ma justice, m'a exaucé au moment où je l'invoquais (Ps. 4. 1), paroles conformes à ces autres du prophète Isaïe : Lorsque vous parlerez encore, il vous dira : Me voici (Is. 58) ; c'est-à-dire, vous n'aurez pas encore cessé de l'invoquer, et il aura exaucé votre demande. Ensuite, adressant à Dieu des prières, il nous apprend comment des pécheurs doivent l'apaiser : Seigneur, dit-il, ne me reprenez pas dans votre fureur, et ne me punissez pas dans votre colère (Ps. 6. 1). Dans le douzième psaume, après s'être étendu sur une épreuve par où il avait passé, en disant: Jusques à quand, Seigneur, m'oublierez-vous ? sera-ce pour toujours (Ps. 12. 1) ? après nous avoir appris dans tout le psaume à ne pas nous laisser abattre par les afflictions, mais à attendre la bonté de Dieu, et à nous convaincre que c'est par des vues de sagesse qu'il nous livre aux afflictions, mesurant à chacun les épreuves en proportion de sa foi ; après donc qu'il a dit : Jusques à quand, Seigneur, m'oublierez-vous ? sera-ce pour toujours ? jusques à quand détournerez-vous de moi votre face? il passe aussitôt à la perversité des impies : et qu'en dit-il ? Lorsqu'ils éprouvent dans la vie quelque contre-temps, trop faibles pour supporter les événements fâcheux, ils doutent et sont incertains s'il est un Dieu qui gouverne les choses humaines, qui examine ce qui se passe sur la terre, qui traite chacun selon son mérite. Ils vont plus loin, lorsque le malheur continue à les persécuter de plus en plus, ils confirment en eux-mêmes cette opinion perverse, et déclarent dans leurs coeurs qu'il n'y a pas de Dieu: L'insensé a dit dans son coeur : Il n'y a pas de Dieu (Ps. 13. 1). Et dès qu'une fois il s'est persuadé de cette horrible doctrine, il se livre sans réserve à tous les excès. Car s'il n'est pas d'être qui examine ce qui se passe parmi les hommes, s'il n'est pas d'être qui rende à chacun ce qu'il mérite selon ses actions, qu'est-ce qui empêche d'opprimer le pauvre, d'égorger les orphelins, d'assassiner la veuve et l'étranger, de se permettre tous les crimes, de se souiller par les passions les plus infâmes, les plus abominables, les plus brutales ? Aussi le Roi-Prophète, comme par une suite de cette pensée: Il n'y a pas de Dieu, ajoute : Ils se sont corrompus, et sont devenus abominables dans leurs affections. Car il est impossible de ne pas s'écarter de la voie droite lorsqu'on est parvenu à oublier Dieu dans son coeur. Pourquoi les nations ont-elles été livrées à leur sens réprouvé, et font-elles des actions peu convenables ? n'est-ce point parce qu'elles ont dit : Il n'y a point de Dieu (Rom. 1. 28) ? Pourquoi les gentils sont-ils tombés dans des passions qui déshonorent l'humanité (Rom. 1. 23 et suiv) ? pourquoi chez eux les femmes ont-elles changé l'usage qui est selon la nature, et que les hommes commettent des infamies les uns avec les autres n'est-ce point parce qu'ils ont transféré l'honneur qui n'est dû qu'au Dieu incorruptible, à des figures d'oiseaux, de bêtes à quatre pieds et de serpents ? Celui-là est donc insensé, privé de raison et d'intelligence, qui va jusqu'à dire qu'il n'y a pas de Dieu: celui-là en approche beaucoup et ne lui cède guère en folie, qui ose dire que Dieu est l’auteur du mal. Je les crois tous deux également coupables, parce que tous cieux nient également l’Être bon, l'un en disant qu'il n'existe plus, l'autre en décidant qu'il n'est pas bon. Car s’il est l'auteur du mal, il n'est pas bon. Ainsi c'est nier Dieu de part et d'autre.





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Dernière mise à jour : 3/04/2009