HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Contre les riches

δεσμεῖ



Texte grec :

[4] Τί ἀποκριθήσῃ τῷ κριτῇ ὁ τοὺς τοίχους ἀμφιεννὺς, ἄνθρωπον οὐκ ἐνδύεις; ὁ τοὺς ἵππους κοσμῶν, τὸν ἀδελφὸν ἀσχημονοῦντα περιορᾷς; ὁ κατασήπων τὸν σῖτον, τοὺς πεινῶντας οὐ τρέφεις; ὁ τὸν χρυσὸν κατορύσσων, τοῦ ἀγχομένου καταφρονεῖς; Ἐὰν δὲ δὴ καὶ γυνὴ φιλόπλουτος συνοικεῖ, διπλάσιον ἡ νόσος· τάς τε γὰρ τρυφὰς ἀναφλέγει· καὶ τὰς φιληδονίας συναύξει, καὶ κέντρα ταῖς περιέργοις ἐπιθυμίαις ἐνίησι, λίθους τινὰς ἐπινοοῦσα, μαργαρίτας καὶ σμαράγδους καὶ ὑακίνθους, καὶ χρυσὸν, τὸν μὲν χαλκεύουσα, τὸν δὲ ἐξυφαίνουσα, καὶ διὰ πάσης ἀπειροκαλίας τὴν νόσον αὔξουσα. Οὐ γὰρ ἐκ παρέργου ἡ περὶ ταῦτα σπουδὴ, ἀλλὰ καὶ νύκτες καὶ ἡμέραι τὰς περὶ τούτων μερίμνας ἔχουσι. Καὶ μυρίοι τινὲς κόλακες, ταῖς ἐπιθυμίαις αὐτῶν ὑποτρέχοντες, συνάγουσι τοὺς ἀνθοβαφεῖς, τοὺς χρυσοχόους, τοὺς μυρεψοὺς, τοὺς ὑφάντας, τοὺς ποικιλτάς. Οὐδένα χρόνον ἀναπνεῖν δίδωσι τῷ ἀνδρὶ ἐκ τῶν συνεχῶν αὐτῆς ἐπιταγμάτων. Οὐδεὶς ἐξαρκεῖ πλοῦτος ταῖς γυναικείαις ἐπιθυμίαις ὑπηρετούμενος, οὐδ´ ἂν ἐκ ποταμῶν ἐπιῤῥέῃ· ὅταν σπουδάζηται μὲν παρ´ αὐταῖς τὸ βαρβαρικὸν μύρον, ὡς τὸ ἐξ ἀγορᾶς ἔλαιον, τὰ δὲ ἐκ θαλάττης ἄνθη, ἡ κόχλος, ἡ πίννα, ὑπὲρ τὸ ἐκ τῶν προβάτων ἔριον. Χρυσὸς δὲ, περισφίγγων τοὺς βαρυτίμους τῶν λίθων, ὁ μέν τις αὐταῖς προμετωπίδιος γίνεται κόσμος, ὁ δὲ περιαυχένιος· καὶ ἄλλος ἐν ζώναις, καὶ ἄλλος τὰς χεῖρας δεσμεῖ καὶ τοὺς πόδας. Χαίρουσι γὰρ αἱ φιλόχρυσοι δεδεμέναι ταῖς χειροπέδαις, μόνον ἐὰν χρυσὸς ὁ δεσμῶν αὐτὰς ᾖ. Πότε οὖν ψυχῆς ἐπιμελήσεται ὁ γυναικείαις ἐπιθυμίαις ὑπηρετούμενος; Ὥσπερ γὰρ τὰ ὑπόσαθρα τῶν πολίων καταιγίδες καὶ ζάλαι, οὕτως αἱ πονηραὶ τῶν γυναικῶν διαθέσεις τὰς ἀσθενεῖς ψυχὰς τῶν συνοικούντων καταβαπτίζουσι. Πρὸς τοσαῦτα δὴ οὖν διελκόμενος ὁ πλοῦτος ὑπὸ ἀνδρὸς καὶ γυναικὸς, ἀλλήλους νικώντων ταῖς ἐφευρέσεσι τῶν ματαίων, εἰκότως οὐδένα καιρὸν ἔχει πρὸς τοὺς ἔξωθεν παρακύπτειν. Ἀλλ´ ἐὰν μὲν ἀκούσῃς· Πώλησόν σου τὰ ὑπάρχοντα, καὶ δὸς πτωχοῖς· ἵνα ἔχῃς ἐφόδια πρὸς τὴν αἰωνίαν ἀπόλαυσιν, ἀπέρχῃ λυπούμενος· ἐὰν δὲ ἀκούσῃς· Δὸς χρήματα γυναιξὶ χλιδώσαις, δὸς λιθοξόοις, τέκτοσι, ψηφοθέταις, ζωγράφοις, χαίρεις ὡς δή τι χρημάτων τιμιώτερον κατακτώμενος. Οὐχ ὁρᾷς τοὺς τοίχους τούτους τοὺς ὑπὸ τοῦ χρόνου καταῤῥυέντας, ὧν τὰ λείψανα, ὥσπερ σκόπελοί τινες, διὰ τῆς πόλεως πάσης ἀνέχουσιν; Πόσοι ἦσαν κατὰ τὴν πόλιν πένητες, τούτων ἐγειρομένων, οἳ διὰ τὴν περὶ ταῦτα σπουδὴν ὑπὸ τῶν τότε πλουσίων παρεωρῶντο; Ποῦ τοίνυν ἡ λαμπρὰ τῶν ἔργων κατασκευή; ποῦ δὲ ὁ ἐπὶ τῇ τούτων μεγαλουργίᾳ ζηλούμενος; Οὐ τὰ μὲν συγκέχυται καὶ ἠφάνισται, ὥσπερ τὰ κατὰ παιδιὰν ἐν ταῖς ψάμμοις ὑπὸ τῶν παίδων φιλοτεχνούμενα, ὁ δὲ ἐν τῷ ᾅδῃ κεῖται, ἐπὶ τῇ σπουδῇ τῶν ματαίων μεταμελόμενος; Μεγάλην ἔχε τὴν ψυχήν· τοῖχοι δὲ καὶ μικροὶ καὶ μείζους τὴν αὐτὴν χρείαν πληροῦσιν. Ὅταν παρέλθω εἰς οἰκίαν ἀνδρὸς ἀπειροκάλου καὶ ὀψιπλούτου, καὶ ἴδω αὐτὴν παντοίοις γεγανωμένην ἄνθεσιν, οἶδα ὅτι οὗτος οὐδὲν τῶν ὁρωμένων τιμιώτερον κέκτηται, ἀλλὰ τὰ μὲν ἄψυχα καλλωπίζει, τὴν δὲ ψυχὴν ἀκόσμητον ἔχει. Ποίαν, εἰπέ μοι, χρείαν περισσοτέραν παρέχουσιν ἀργυραῖ κλῖναι καὶ τράπεζαι ἀργυραῖ, ἐλεφάντιναι στιβάδες καὶ ἐλεφάντινοι δίφροι, ὥστε τὸν πλοῦτον διὰ ταῦτα μὴ διαβαίνειν πρὸς τοὺς πτωχοὺς, καίτοι μυρίοι ἐφεστᾶσι τῇ θύρᾳ, πᾶσαν ἐλεεινὴν ἀφιέντες φωνήν; Σὺ δὲ ἀρνῇ τὴν δόσιν, ἀδύνατον εἶναι λέγων ἐπαρκεῖν τοῖς αἰτοῦσι. Καὶ τῇ μὲν γλώσσῃ ἐξόμνυσαι, ὑπὸ δὲ τῆς χειρὸς διελέγχῃ· σιωπῶσα γάρ σου ἡ χεὶρ τὴν ψευδολογίαν κηρύσσει, περιαστραπτομένη ὑπὸ τῆς ἐπὶ τοῦ δακτυλίου σφενδόνης. Πόσους δύναται εἷς σου δακτύλιος χρεῶν ἀπολῦσαι; πόσους οἴκους καταπίπτοντας ἀνορθῶσαι; Μία σου κιβωτὸς τῶν ἱματίων δύναται δῆμον ὅλον ῥιγοῦντα περιβαλεῖν· ἀλλ´ ὑπομένεις ἄπρακτον ἀποπέμψαι τὸν πένητα, οὐ φοβούμενος τὸ δίκαιον τῆς ἀνταποδόσεως τοῦ κριτοῦ. Οὐκ ἠλέησας, οὐκ ἐλεηθήσῃ· οὐκ ἤνοιξας τὴν οἰκίαν, ἀποπεμφθήσῃ τῆς βασιλείας· οὐκ ἔδωκας τὸν ἄρτον, οὐ λήψῃ τὴν αἰώνιον ζωήν.

Traduction française :

[4] Que répondrez-vous à votre Juge ? Quoi ! vous revêtez des murailles, et vous n'habillez pas un homme ? vous décorez des chevaux, et vous ne vous embarrassez pas que votre frère soit couvert de haillons ? vous laissez pourrir votre blé, et vous ne nourrissez pas des malheureux qui périssent de faim ? vous enfouissez votre or, et vous dédaignez un misérable qui est pressé par l'indigence ? Si vous avez une femme vaine et fastueuse, ce sera bien pis encore. Elle enflammera votre goût pour les plaisirs et pour les délices ; elle excitera vos désirs insensés ; elle ne s'occupera que de perles, de diamants, de pierres précieuses, de l’or qui brillera sur ses habits et dans ses bijoux : en un mot, elle augmentera votre maladie par l'amour de mille superfluités. Elle ne se contentera pas d'y songer en passant ; les jours et les nuits seront sacrifiés à ces soins frivoles. Mille flatteurs qui s'étudient à entretenir ses passions lui amènent des marchands et des artisans de toutes les espèces. Elle ne laisse pas respirer un moment son époux par les continuels sacrifices qu'elle exige de lui. Les plus grandes richesses, des fleuves d'or ne pourraient satisfaire les désirs d'une femme qui fait acheter les parfums des contrées les plus lointaines, comme si c'était l'âme qu'on vend au marché. Les pourpres les plus brillantes que les mers puissent fournir, sont aussi communes chez elle que si c'étaient de simples étoffes tissues de la laine de brebis. Elle fait enchâsser dans l'or les pierres précieuses qu'elle recueille de toutes parts. Les unes ornent son front, les autres entourent son cou, d'autres enrichissent sa ceinture, d'autres lui lient les pieds et les mains : les femmes somptueuses se plaisent à être enchaînées, pourvu que leurs chaînes soient d'or. Un mari esclave de tous les caprices de sa femme, pourra-t-il avoir soin de son salut ? Comme les ondes, pendant la tempête, engloutissent aisément des vaisseaux mal radoubés : ainsi les inclinations vicieuses des femmes viennent aisément à bout d'entraîner les âmes folles de leurs maris. Or des richesses dissipées de la sorte par un mari et une femme qui cherchent mutuellement à se surpasser par l'invention de folles dépenses, ne doivent trouver aucune voie pour soulager les misères d'autrui. On vous attriste quand on vous dit : Vendez ce que vous avez, et donnez-le aux pauvres, afin de pouvoir acquérir la vie éternelle; et quand on vous dit : Donnez de l'argent pour fournir au faste de votre épouse, pour payer des ouvriers et des artistes de toutes les professions, vous vous réjouissez comme si pour votre or on devait vous donner en échange des effets plus précieux. Ne voyez-vous pas que les murailles de Césarée, minées par le temps, sont tombées en ruine ? on n'en voit plus que des restes, comme des écueils qui dominent sur toute la ville. Que de pauvres l'empressement d'élever ces murailles n'a-t-il pas fait négliger par les riches d'alors ? que sont devenus tous ces superbes ouvrages ? où est celui qui les a ordonnés et dont on admirait la puissance ? Les ouvrages ont disparu comme ces châteaux que les enfants élèvent sur le sable: leur auteur est enseveli dans les enfers, où il expie l'orgueil qui lui a fait construire de vains édifices. Ayez une grande âme ; et des murs grands ou petits seront pour vous la même chose. Lorsque passant devant la maison d'un homme opulent et fastueux à l'excès, je vois les ornements divers qu'elle étale de tous cotés, je suis persuadé que le maître n'a rien de mieux que ce qui frappe mes regards, et qu'il décore des objets inanimés tandis qu'il néglige la parure de son âme. Quel plus grand service, dites-moi, tirez-vous de sièges d'ivoire, de lits et de tables d'argent, pour que vos richesses employées à ces frivolités ne puissent passer dans les mains des pauvres? Votre porte est assiégée de misérables qui réclament votre pitié du ton le plus pathétique. Vous les rebutez, vous dites que votre bien ne pourrait suffire à ceux qui vous demandent : votre bouche le proteste en jurant, mais votre main dans son silence vous confond. Oui, la bague précieuse qui brille sur votre doigt publie votre parjure. Combien pourrait-on payer de dettes du prix de votre diamant? combien pourrait-on rétablir de familles ruinées ? votre seule garde-robe suffirait à vêtir tout un peuple qui meurt de froid. Cependant vous avez la barbarie de renvoyer le pauvre sans lui faire la plus modique aumône. Vous ne craignez pas le courroux de votre Juge, ni le châtiment dont il doit punir votre dureté. Vous n'avez pas eu compassion des autres ; on n'aura point compassion de vous. Vous avez fermé votre porte ; la porte du ciel ne vous sera pas ouverte. Vous avez refusé du pain ; vous n'obtiendrez pas la vie éternelle.





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Dernière mise à jour : 2/04/2009