[8] Εἴρηται πρὸς τοὺς πατέρας ἃ εἴρηται· οἱ ἄτεκνοι τίνα ἡμῖν
εὐπρόσωπον αἰτίαν τῆς φειδωλίας προβάλλονται; Οὐ πωλῶ τὰ ὑπάρχοντα,
οὐδὲ δίδωμι τοῖς πτωχοῖς, διὰ τὰς ἀναγκαίας τοῦ βίου χρείας. Οὐκοῦν οὐχ
ὁ Κύριός σου διδάσκαλος, οὐδὲ τὸ Εὐαγγέλιον ῥυθμίζει σου τὸν βίον, ἀλλ´
αὐτὸς σὺ νομοθετεῖς σεαυτῷ. Βλέπε δὲ εἰς οἷον κίνδυνον ἐμπίπτεις οὕτω
διανοούμενος. Εἰ γὰρ ὁ μὲν Κύριος ὡς ἀναγκαῖα ἡμῖν διετάξατο, σὺ δὲ
ὡς ἀδύνατα παραγράφῃ, οὐδὲν ἕτερον ἢ φρονιμώτερον σεαυτὸν εἶναι λέγεις
τοῦ νομοθέτου. Ἀλλ´ ἀπολαύσας αὐτῶν παρὰ πᾶσάν μου τὴν ζωὴν, μετὰ
τὴν τελευτὴν τοῦ βίου διαδόχους ποιήσομαι τῶν ἐμοὶ προσόντων τοὺς πένητας,
γράμμασι καὶ διαθήκαις κυρίους αὐτοὺς τῶν ἐμῶν ἀποδείξας. Ὅτε
οὐκέτι ἔσῃ ἐν ἀνθρώποις, τότε γενήσῃ φιλάνθρωπος· ὅταν νεκρόν σε ἴδω,
τότε σε εἴπω φιλάδελφον. Πολλή σοι χάρις τῆς φιλοτιμίας, ὅτι ἐν τῷ
μνήματι κείμενος, καὶ εἰς γῆν διαλυθεὶς, ἁδρὸς γέγονας ταῖς δαπάναις καὶ
μεγαλόψυχος. Ποίων, εἰπέ μοι, καιρῶν τοὺς μισθοὺς ἀπαιτήσεις, τῶν ἐν
τῇ ζωῇ, ἢ τῶν μετὰ τὴν ἀποβίωσιν; Ἀλλ´ ὃν μὲν ἔζης χρόνον, καθηδυπαθῶν τοῦ
βίου καὶ τῇ τρυφῇ διαῤῥέων, οὐδὲ προσβλέπειν ἠνείχου τοὺς
πένητας· ἀποθανόντος δὲ ποία μὲν πρᾶξις; ποῖος δὲ μισθὸς ἐργασίας ὀφείλεται;
Δεῖξον τὰ ἔργα, καὶ ἀπαίτει τὰς ἀντιδόσεις. Οὐδεὶς μετὰ τὸ λυθῆναι
τὴν πανήγυριν πραγματεύεται· οὐδὲ μετὰ τοὺς ἀγῶνας ἐπελθὼν στεφανοῦται·
οὐδὲ μετὰ τοὺς πολέμους ἀνδραγαθίζεται· οὐ τοίνυν οὐδὲ μετὰ τὴν
ζωὴν εὐσεβεῖ δηλονότι. Ἐν μέλανι καὶ γράμμασι κατεπαγγέλλῃ τὰς
εὐποιίας. Τίς οὖν ἀναγγελεῖ σοι τὸν καιρὸν τῆς ἐξόδου; τίς ἐγγυητὴς
ἔσται τοῦ τρόπου τῆς τελευτῆς; Πόσοι ὑπὸ βιαίων ἀνηρπάσθησαν συμπτωμάτων,
οὐδὲ φωνὴν ῥῆξαι συγχωρηθέντες ὑπὸ τοῦ πάθους; Πόσους
πυρετὸς ἐποίησεν ἔκφρονας; Τί οὖν ἀναμένεις καιρὸν, ἐν ᾧ πολλάκις
οὐδὲ τῶν λογισμῶν τῶν σεαυτοῦ ἔσῃ κύριος; Νὺξ βαθεῖα, καὶ νόσος
βαρεῖα, καὶ ὁ βοηθῶν οὐδαμοῦ· καὶ ὁ ἐφεδρεύων τῷ κλήρῳ ἕτοιμος, πάντα
πρὸς τὸ ἑαυτοῦ χρήσιμον διοικούμενος, ἄπρακτά σοι ποιῶν τὰ βουλεύματα.
Εἶτα περιβλεψάμενος ὧδε καὶ ὧδε, καὶ ἰδὼν τὴν περιεστῶσάν σε
ἐρημίαν, τότε αἰσθήσῃ τῆς ἀβουλίας· τότε στενάξεις τὴν ἄνοιαν, εἰς οἷον
καιρὸν ἐταμιεύου τὴν ἐντολὴν, ὅτε ἡ μὲν γλῶσσα παρεῖται, ἡ δὲ χεὶρ
ὑπότρομος ἤδη κλονουμένη ταῖς συνολκαῖς, ὡς μήτε φωνῇ μήτε γράμματι
διασημάναι τὴν γνώμην. Καίτοι εἰ καὶ πάντα φανερῶς ἐγέγραπτο, καὶ
πᾶσα φωνὴ διαῤῥήδην κεκήρυκτο, ἓν γράμμα παρεντεθὲν ἱκανὸν ἦν πᾶσαν
μεταποιῆσαι τὴν γνώμην· μία σφραγὶς παραποιηθεῖσα, δύο ἢ τρεῖς μάρτυρες
ἄδικοι, ὅλον ἂν τὸν κλῆρον ἐφ´ ἑτέρους μετήνεγκαν.
| [8] Ce discours s'adresse à ceux qui ont des enfants ; ceux qui n'en ont pas, comment pourront-ils justifier leur avarice ?
Je ne vends pas ce que j'ai, dit un avare, et je ne le donne pas aux pauvres,
parce qu'on a mille besoins dans la vie. Ce n'est donc pas du Seigneur que vous
recevez des leçons, ce n'est pas l’Évangile qui doit régler votre conduite? mais vous
êtes à vous-même votre législateur et votre maître. Voyez à quel péril vous vous
exposez en raisonnant de la sorte. Si vous rejetez comme impossibles les
commandements que Dieu vous donne comme nécessaires, vous présumez d'être plus
sage que le Législateur suprême. Mais, dites-vous, je jouirai de mes biens pendant ma
vie, et, après ma mort, je ferai les pauvres mes héritiers par mon testament. C'est-à-dire,
que vous deviendrez charitable envers les hommes quand vous ne serez plus
parmi les hommes: c'est lorsque je vous verrai parmi les morts que je vous dirai ami
de vos frères. On vous saura beaucoup de gré d'être devenu libéral et magnifique
quand vous serez couché dans le tombeau et réduit en poussière. Pour quel temps,
dites-moi, demanderez-vous à être récompensé ? est-ce pour celui de votre vie, ou
pour celui qui a suivi votre mort? Pendant que vous viviez, livré aux plaisirs et plongé
dans les délices, vous ne daigniez point jeter un regard sur le pauvre. Après le trépas,
quelles actions peut-on faire ? de quelles actions peut-on demander le prix ? Faites
paraître de bonnes œuvres, et demandez-en la récompense. On ne négocie plus après
que le marché est fermé; on ne couronne point celui qui n'entre dans la lice qu'après
les combats ; on n'attend point la fin de la guerre pour signaler son courage: ainsi,
après la vie, on ne fait plus d'actions méritoires. Vous promettez d'être bienfaisant par
écrit et sur une tablette! Qui donc vous annoncera le moment de votre départ? qui
vous répondra du genre de votre mort ? combien ont été enlevés subitement; par un
accident imprévu, sans pouvoir prononcer une parole avant de mourir? à combien la
fièvre n'a-t-elle pas causé un délire total ? pourquoi donc attendez-vous le temps où
vous ne serez plus à vous-même, où vous serez plongé dans une nuit profonde,
accablé par le mal, où personne ne viendra à votre secours, où vous aurez à vos côtés
un héritier avide qui ne songera qu`à pourvoir à ses intérêts et à rendre inutiles vos
bonnes résolutions ? Regardant autour de vous et vous voyant abandonné, vous
reconnaîtrez alors votre imprudence, vous déplorerez votre folie, d’avoir attendu à
accomplir le précepte du Seigneur que l'usage de la voix vous fût presque ôté; que
votre main tremblante ne pût former aucun caractère ; que vous ne pussiez
manifester vos intentions, ni par la parole, ni par l'écriture. Mais je suppose que vous
avez fait un testament bien clair, où tous les articles soient bien nettement énoncés :
une seule lettre transposée suffira pour détruire tous vos projets ; il ne faudra qu'un
seul nom falsifié, que deux ou trois témoins subornés, pour faire passer votre héritage
à d'autres.
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