HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Contre l'ivrognerie

δυνάμενος



Texte grec :

[10] Ἐλεεινὸν θέαμα Χριστιανῶν ὀφθαλμοῖς ἀνὴρ ἀκμάζων καθ´ ἡλικίαν, σφριγῶν τῷ σώματι, στρατιωτικοῖς καταλόγοις ἐμπρέπων, φοράδην οἵκαδε κομιζόμενος, μὴ δυνάμενος ὀρθοῦσθαι, μηδὲ τοῖς ἰδίοις ποσὶν ἀπιέναι. Ἀνὴρ φοβερὸς εἶναι ὀφείλων τοῖς πολεμίοις, γέλωτός ἐστιν ἀφορμὴ τοῖς κατ´ ἀγορὰν παιδίοις· ἄνευ σιδήρου καταβέβληται, ἄνευ πολεμίων πεφόνευται. Ἀνὴρ ὁπλίτης, αὐτὸ τῆς ἡλικίας ἄγων τὸ ἄνθος, οἴνου γέγονε παρανάλωμα, ἕτοιμος παθεῖν τοῖς ἐχθροῖς ὅσα βούλονται. Μέθη, λογισμῶν ὄλεθρος, ἰσχύος διαφθορὰ, γῆρας ἄωρον, ὀλιγοχρόνιος θάνατος. Τί γὰρ ἄλλο εἰσὶν οἱ μεθύοντες ἢ τὰ εἴδωλα τῶν ἐθνῶν; Ὀφθαλμοὺς ἔχουσι, καὶ οὐ βλέπουσιν· ὦτα ἔχουσι, καὶ οὐκ ἀκούουσι· χεῖρες παραλέλυνται, οἱ πόδες ἀπενεκρώθησαν. Τίς ὁ ταῦτα ἐπιβουλεύσας; τίς ὁ τῶν κακῶν τούτων αἴτιος; τίς ὁ τὸ τῆς μανίας ἡμῖν φάρμακον ἐγκεράσας; Ἄνθρωπε, παράταξιν (p. 460) ἐποίησας τὸ συμπόσιον. Ἐκβάλλεις τοὺς νεανίσκους χειραγωγουμένους, ὡς τραυματίας ἀπὸ πολέμου· ἐνέκρωσας τὴν ἀκμὴν τῆς νεότητος ἀπὸ οἴνου· καὶ καλεῖς μὲν ὡς φίλον ἐπὶ τὸ δεῖπνον, ἐκβάλλεις δὲ νεκρὸν, οἴνῳ τὴν ζωὴν αὐτοῦ κατασβέσας.

Traduction française :

[10] Quel spectacle pour des chrétiens ! un homme dans la fleur de l'âge, d'une constitution robuste, distingué dans les grades militaires, est emporté sur les bras dans sa maison, sans pouvoir se tenir debout ni marcher ! Un homme qui devrait faire trembler les ennemis, fait rire les petits enfants dans la place publique, blessé mortellement et renversé sans ennemi et sans fer. Oui, un jeune guerrier, plein de courage, devient la victime du vin, le prisonnier de l'ivresse, le jouet de quiconque veut l'insulter. L'ivresse est le tombeau de la raison, la ruine des forces, une vieillesse anticipée, une mort passagère. Les gens ivres ne sont-ils pas comme les idoles des Gentils ? Ils ont des yeux sans voir, ils ont des oreilles sans entendre, leurs pieds et leurs mains sont comme paralysées (Ps. 113. 5 et 6). Qui est la cause de ces maux ? qui nous a tendu ces embûches ? qui nous a préparé un breuvage, un poison qui nous rend forcenés ? O homme, tu fais d'une salle de festin un champ de bataille ! tu renvoies des jeunes gens qu'on transporte comme s'ils avaient été blessés en guerre ; tu détruis avec le vin la vigueur de la jeunesse ; tu invites un ami à un repas, et tu le rejettes comme un cadavre, après lui avoir ôté la vie avec une liqueur perfide.





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Dernière mise à jour : 2/04/2009