HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Contre l'ivrognerie

Chapitre 8

  Chapitre 8

[8] Ἀλλὰ τίς εἴπῃ ταῦτα τοῖς οἰνοπλήκτοις; Καρηβαροῦσι γὰρ ἐκ τῆς κραιπάλης, νυστάζουσι, χασμῶνται, ἀχλὺν βλέπουσι, ναυτιῶσι. Διὰ τοῦτο οὐκ ἀκούουσι τῶν διδασκάλων πολλαχόθεν αὐτοῖς ἐμβοώντων· Μὴ μεθύσκεσθε οἴνῳ, ἐν ἐστιν ἀσωτία· καὶ πάλιν· Ἀκόλαστον οἶνος, καὶ ὑβριστικὸν μέθη. Ὧν παρακούοντες, αὐτόθεν ἔχουσι τὰς ἐπικαρπίας τῆς μέθης. Οἰδαίνει μὲν γὰρ ὄγκος, ὀφθαλμοὶ δίυγροι, στόμα ξηρὸν καὶ διακαές. Ὥσπερ γὰρ αἱ χαράδραι, ἕως μὲν ἂν αὐταῖς ἐπιῤῥέωσιν οἱ χείμαῤῥοι, πλήρεις εἶναι δοκοῦσι, παρελθούσης δὲ τῆς πλημμύρας, ξηραὶ καταλιμπάνονται· οὕτω καὶ τοῖς οἰνόφλυξι τὸ στόμα, ἐλλιμνάζοντος μὲν τοῦ οἴνου, πλῆρές ἐστί πως καὶ δίυγρον, μικρὸν δὲ παραδραμόντος, ξηρὸν καὶ ἄνικμον ἀπελέγχεται. Παρασυρόμενον δὲ ἀεὶ καὶ κατακλυζόμενον τῇ ἀμετρίᾳ τοῦ οἴνου, καὶ τὴν ζωτικὴν ἰκμάδα προσαποβάλλει. Ποία· γὰρ κατασκευὴ ἀνθρώπου οὕτως ἰσχυρὰ, ὥστε τοῖς ἐκ τῆς μέθης κακοῖς ἀντισχεῖν; Τίς γὰρ μηχανὴ τὸ ἀεὶ θερμαινόμενον καὶ ἀεὶ διάβροχον τῷ οἴνῳ γινόμενον σῶμα μὴ οὐχὶ ἔκπλυτον καὶ ἐξίτηλον καὶ διεῤῥυηκὸς γενέσθαι; Ἐντεῦθεν οἱ τρόμοι καὶ αἱ ἀσθένειαι· κοπτομένου γὰρ αὐτοῖς τοῦ πνεύματος ὑπὸ τῆς ἀμετρίας τοῦ οἴνου, καὶ τῶν νεύρων λυομένων τῆς συντονίας, κλόνος τῷ σύμπαντι ὄγκῳ τοῦ σώματος ἐπιγίνεται. Τί τὴν κατάραν τοῦ Κάϊν ἐφ´ ἑαυτὸν (p. 456) ἐπισπᾶσαι, τρέμων καὶ περιφερόμενος διὰ παντὸς τοῦ βίου; Οὐ γὰρ ἔχον τὸ σῶμα τὸν ἐκ τῆς φύσεως στηριγμὸν, ἀναγκαίως πεοιδονεῖται καὶ κατασείεται. [8] Qui pourra faire comprendre leur état misérable à des hommes dont l'esprit est enseveli dans le vin, dont la tête est appesantie par l'ivresse, dont les yeux sont obscurcis d'un épais nuage, qui, toujours dormant, toujours bâillant, toujours sujets à des renvois honteux, ne peuvent entendre les maîtres de la sagesse qui leur crient de toutes parts : Ne prenez pas de vin avec excès, parce qu'il porte à la luxure (Eph. 5. 18) ? Le vin rend intempérant, l'ivresse rend outrageux (Prov. 20. 1). Ils méprisent ces maximes, et voici les fruits qu'ils recueillent de l'ivresse : leur corps s’enfle, leurs yeux sont humides, leur gorge sèche et brûlante. Les vallons paraissent pleins, tandis que les torrents y coulent ; on les voit vides et secs, dès que l’inondation est passée : ainsi, dans les buveurs, le gosier est plein en quelque sorte et humide lorsque le vin l'inonde ; mais bientôt il est desséché par un feu qui le brûle : sécheresse qui, augmentant toujours par le passage fréquent de la liqueur bue avec excès, achève d'épuiser l'humeur radicale. Y a-t-il une constitution assez robuste pour résister à ces débauches ? Un corps toujours échauffé et comme délayé par le vin, ne perd-il pas toute sa vigueur et toute sa force ? De-là les tremblements et les débilités. La respiration étant affaiblie et les nerfs n'ayant plus de ressort, on éprouve des agitations et des tournoiements continuels. Pourquoi attirer sur vous la malédiction de Caïn, en vous exposant à trembler et à errer toute votre vie ? Le corps, sans doute, dépourvu de son soutien naturel, est nécessairement sujet à ces tristes altérations.


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Dernière mise à jour : 2/04/2009