Texte grec :
[7] VII.
1. Οὐκοῦν νοεῖτε τέκνα εὐφροσύνης, ὅτι πάντα ὁ καλὸς κύριος προεφανέρωσεν
ἡμῶν, ἵνα γνῶμεν, ᾧ κατὰ πάντα εὐχαριστοῦντες ὀφείλομεν αἰνεῖν. 2. εἰ οὖν
ὁ υἱὸς τοῦ θεοῦ, ὢν κύριος καὶ μέλλων κρίνειν ζῶντας καὶ νεκρούς, ἔπαθεν,
ἵνα ἡ πληγὴ αὐτοῦ ζωοποιήσῃ ἡμᾶς· πιστεύσωμεν, ὅτι ὁ υἱὸς τοῦ θεοῦ οὐκ
ἠδύνατο παθεῖν εἰ μὴ δι’ ἡμᾶς. 3. ἀλλὰ καὶ σταρωθεὶς ἐποτιζετο ὄξει καὶ
χολῇ. ἀκούσατε, πῶς περὶ τούτου πεφανέρωκαν οἱ ἱερεῖς τοῦ ναοῦ.
γεγραμμένης ἐντολῆς· Ὃς ἂν μὴ νηστεύσῃ τὴν νηστείαν, θανάτω
ἐξολεθρευθύσεται, ἐνετείλατο κύριος, ἐπεὶ καὶ αὐτὸς ὑπὲρ τῶν ἡμετέρων
ἁμαρτιῶν ἔμελλεν τὸ σκεῦος τοῦ πνευματος προσφέρειν θυσίαν, ἵνα καὶ ὁ
τύπος ὁ γενόμενος ἐπὶ Ἰσαὰκ τοῦ προσενεχθέντος ἐπὶ τὸ θυσιαστήριον
τελεσθῇ. 4. τί οὖν λέγει ἐν τῷ προφήτῃ; Καὶ φαγέτωσαν ἐκ τοῦ τράγου τοῦ
προσφερομένου τῇ νηστείᾳ ὑπὲρ πασῶν τῶν ἁμαρτιῶν. προσέχετε ἀκριβῶς· Καὶ
φαγέτωσαν οἱ ἱερεῖς μόνοι πάντες τὸ ἔντερον ἄπλυτον μετὰ ὄξους. 5. πρὸς
τί; ἐπειδὴ ἐμὲ ὑπὲρ ἁμαρτιῶν μέλλοντα τοῦ λαοῦ μου τοῦ καινοῦ προσφέρειν
τὴν σάρκα μου μέλλετε ποτίζειν χολὴν μετὰ ὄξους, φάγετε ὑμεῖς μόνοι, τοῦ
λαοῦ νηστεύοντος καὶ κοτομένου ἐπὶ σάκκου καὶ σποδοῦ. ἵνα δείξῃ, ὅτι δεῖ
αὐτὸν παθεῖν ὑπ’ αὐτῶν. 6. ἃ ἐνετείλατο, προσέχετε· Λάβετε δύο τράγους
καλοὺς καὶ ὁμοίους καὶ προσενέγκατε, καὶ λαβέτω ὁ ἱερεὺς τὸν ἕνα εἰς
ὁλοκαύτωμα ὑπὲρ ἁμαρτιῶν. 7. τὸν δὲ ἕνα τί ποιήσωσιν; Ἐπικατάρατος, φησιν,
ὁ εἷς. προσέχετε, πῶς ὁ τύπος τοῦ Ἰησοῦ φανεροῦνται· 8. Καὶ ἐμπτύσατε
πάντες καὶ κατακεντήσατε καὶ περίθετε τὸ ἔριον τὸ κόκκινον περὶ τὴν
κεφαλὴν αὐτοῦ, καὶ οὕτως εἰς ἔρημον βληθήτω. καὶ ὅταν γένηται οὕτως, ἄγει
ὁ βαστάζων τὸν τράγον εἰς τὴν ἔρημον καὶ ἀφαιρεῖ τὸ ἔριον καὶ ἐπιτίθησιν
αὐτὸ ἐπὶ φρύγανον τὸ λεγόμενον ῥαχήλ, οὗ καὶ τοὺς βλαστοὺς εἰώθαμεν
τρώγειν ἐν τῇ χώρᾳ εὑρίσκοντες· οὕτω μόνης τῆς ῥαχοῦς οἱ καρποὶ γλυκεῖς
εἰσιν. 9. τί οὖν τοῦτό ἐστιν; προσέχετε· Τὸν μὲν ἕνα ἐπὶ τὸ θυσιαστήριον,
τὸν δὲ ἕνα ἐπικατάρατον, καὶ ὅτι τὸν ἐπικατάρατον ἐστεφανωμένον; ἐπειδὴ
ὄψονται αὐτὸν τότε τῇ ἡμέρᾳ τὸν ποδήρη ἔχοντα τὸν κόκκινον περὶ τὴν σάρκα
καὶ ἐροῦσιν· Οὐχ οὗτός ἐστιν, ὅν ποτε ἡμεῖς ἐσταυρώσαμεν ἐξουθενήσαντες
καὶ κατακεντήσαντες καὶ ἐμπτύσαντες; ἀληθῶς οὗτος ἦν, ὁ τότε λέγων ἑαυτὸν
υἱον θεοῦ εἶναι. 10. πῶς γὰρ ὅμοιος ἐκείνῳ; εἰς τοῦτο ὁμοίους τοὺς
τράγους, καλούς, ἴσους, ἵινα, ὅταν ἴδωσιν αὐτὸν τότε τράγου. οὐκοῦν ἴδε
τὸν τύπον τοῦ μέλλοντος πάσχειν Ἰησοῦ. 11. τί δέ, ὅτι τὸ ἔριον μέσον τῶν
ἀκανθῶν τιθέασιν; τύπος ἐστὶν τοῦ Ἰησοῦ τῇ ἐκκλησίᾳ θέμενος, ὅτι ὃς ἐὰν
θέλῃ τὸ ἔριον ἆραι τὸ κόκκινον, δεῖ αὐτὸν πολλὰ παθεῖν διὰ τὸ εἶναι
φοβερὰν τὴν ἄκανθαν, καὶ θλιβέντα κυριεῦσαι αὐτοῦ. οὕτω, φησίν, οἱ
θέλοντές με ἰδεῖν καὶ ἅψασθαί μου τῆς βασιλείας ὀφείλουσιν θλιβέντες καὶ
παθόντες λαβεῖν με.
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Traduction française :
[7] VII.
1. Mettez-vous donc dans l'esprit, enfants de l'allégresse, que notre excellent
Seigneur nous a tout révélé d'avance afin que nous sachions à qui doivent aller
toujours nos actions de grâces et nos louanges.
2. Or, si le Fils de Dieu, lui, le Seigneur, " qui doit juger les vivants et les morts " (2
Tm 4, 1) a souffert pour que ses meurtrissures nous donnent la vie, croyons aussi
que le Fils de Dieu n'a pu souffrir qu'à cause de nous.
3. Mais, sur la croix, " il fut abreuvé de vinaigre et de fiel " (cf. Mt 27, 34-48). Écoutez
comment les prêtres du Temple l'avaient indiqué. Il y avait, dans l'Écriture, ce
précepte : " Celui qui ne jeûnera pas le jour du jeûne sera mis à mort " (cf. Lc 23, 29)
parce que le Seigneur devait, pour nos péchés, offrir en sacrifice le vase renfermant
son esprit, pour accomplir ce que figurait le sacrifice d'Isaac sur l'autel.
4. Or, qu'est-il dit dans le prophète ? " Qu'ils mangent du bouc offert au jour du jeûne
pour tous les péchés. " Et, faites-y bien attention, " les prêtres seuls mangèrent les
viscères non lavés avec du vinaigre ".
5. Pourquoi ? Parce que, moi qui vais offrir ma chair en sacrifice pour les péchés de
mon nouveau peuple, " vous m'abreuverez de vinaigre et de fiel " (Mt 27, 34, 48).
Vous me mangerez, vous seuls, pendant que le peuple jeûnera et se frappera la
poitrine sur le sac et la cendre. Et pour montrer que c'est par eux qu'il lui faut souffrir :
6. " Prenez deux boucs, de bon poids et de même taille ; que le prêtre en prenne un
et l'offre comme holocauste " (Lv 16, 7-9).
7. Et l'autre bouc, qu'en feront-ils : " Que celui-ci soit maudit " (cf. Lv 16, 8-10).
Or, remarquez comment c'est Jésus qui est manifesté ici en figure :
8. " Crachez tous sur lui, percez-le avec un aiguillon, coiffez-le d'une laine rouge
écarlate et chassez-le ainsi dans le désert ". Et lorsque tout cela est
accompli, celui qui tient le bouc le conduit vers le désert, lui enlève la laine, et la met
sur un buisson, que nous appelons ronce : nous aimons en manger les fruits lorsque
nous en trouvons dans la campagne, il n'y a que ceux de la ronce pour être si doux.
9. Mais faites attention à la signification de ce fait. " Un bouc sur l'autel, l'autre est
maudit " (Lv 16, 8) ; et celui qui est maudit est couronné. C'est qu'ils verront un jour
Jésus, le corps enveloppé dans le vêtement écarlate et ils diront : " N'est-ce pas
celui que nous avons autrefois crucifié, outragé, couvert de coups et de crachats ? "
En vérité, c'est bien cet homme qui affirmait alors qu'il était le Fils de Dieu.
10. Mais pourquoi un bouc semblable à un autre ? " Les deux boucs doivent être
semblables, de belle apparence, de même taille " (cf. Lv 16, 7), pour exprimer que
voyant le Christ revenir, les Juifs seront frappés de stupeur par sa ressemblance
avec le Crucifié. C'est là la ressemblance des boucs. Voici donc la figure de Jésus
qui devait souffrir.
11. Mais pourquoi a-t-on déposé la laine au milieu des épines ? C'est une figure de
Jésus proposée pour l'Église ; elle veut dire que si on veut enlever la laine pourpre, il
faut beaucoup souffrir car les épines sont cruelles et ce n'est qu'en peinant qu'on
peut s'en emparer. C'est ainsi, dit le Seigneur, que ceux qui veulent me voir et
atteindre mon Royaume doivent m'obtenir par les tribulations et les souffrances
(cf. Nb 19).
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