Texte grec :
[15,668] (668a) Ἕρμιππος Μοίραις·
« Χλανίδες δ´ οὖλαι καταβέβληνται,
θώρακα δ´ ἅπας ἐμπερονᾶται,
κνημὶς δὲ περὶ σφυρὸν ἀρθροῦται,
βλαύτης δ´ οὐδεὶς ἔτ´ ἔρως λευκῆς,
ῥάβδον δ´ ὄψει τὴν κοτταβικὴν
ἐν τοῖς ἀχύροισι κυλινδομένην,
μάνης δ´ οὐδὲν λατάγων ἀίει·
τὴν δὲ τάλαιναν πλάστιγγ´ ἂν ἴδοις
παρὰ τὸν στροφέα τῆς κηπαίας
ἐν τοῖσι κορήμασιν οὖσαν. »
Ἀχαιὸς δ´ ἐν Λίνῳ περὶ τῶν Σατύρων λέγων φησίν·
« Ῥιπτοῦντες, ἐκβάλλοντες, ἀγνύντες, τί μου
(668b) λέγοντες· » ὦ κάλλιστον Ἡρακλεῖ λάταξ »
τοῦτο δὲ λέγοντες παρ´ ὅσον τῶν ἐρωμένων ἐμέμνηντο, ἀφιέντες ἐπ´ αὐτοῖς
τοὺς λεγομένους κοσσάβους. Διὸ καὶ Σοφοκλῆς ἐν Ἰνάχῳ Ἀφροδισίαν εἴρηκε τὴν λάταγα·
« Ξανθὴ δ´ Ἀφροδισία λάταξ
πᾶσιν ἐπεκτύπει δόμοις. »
Καὶ Εὐριπίδης ἐν Πλεισθένει·
« Πολὺς δὲ κοσσάβων ἀραγμὸς Κύπριδος
προσῳδὸν ἀχεῖ μέλος ἐν δόμοισιν.»
Καὶ Καλλίμαχος δέ φησι·
« Πολλοὶ καὶ φιλέοντες Ἀκόντιον ἧκαν ἔραζε
(668c) οἰνοπόται Σικελὰς ἐκ κυλίκων λάταγας. »
7. Ἦν δέ τι καὶ ἄλλο κοτταβίων εἶδος προτιθέμενον ἐν ταῖς παννυχίσιν, οὗ
μνημονεύει Κάλλιππος ἐν Παννυχίδι διὰ τούτων·
« Ὁ διαγρυπνήσας (τὸν πυραμοῦντα) λήψεται
τὰ κοττάβια καὶ τῶν παρουσῶν ἣν θέλει φιλήσει. »
Ἐγίνετο δὲ καὶ πεμμάτιά τινα ἐν ταῖς παννυχίσιν, ἐν αἷς πλεῖστον ὅσον
χρόνον διηγρύπνουν χορεύοντες· καὶ διωνομάζετο τὰ πεμμάτια τότε χαρίσιοι
ἀπὸ τῆς τῶν ἀναιρουμένων χαρᾶς. (668d) Μνημονεύει Εὔβουλος ἐν Ἀγκυλίωνι
λέγων οὑτωσί·
« Καὶ γὰρ πάλαι πέττει τὰ νικητήρια. »
Εἶθ´ ἑξῆς φησιν·
« Ἐξεπήδης´ ἀρτίως πέττουσα τὸν χαρίσιον. »
Ὅτι δὲ καὶ φίλημα ἦν ἆθλον ἑξῆς λέγει ὁ Εὔβουλος·
« Εἶεν γυναῖκες· νῦν ὅπως τὴν νύχθ´ ὅλην
ἐν τῇ δεκάτῃ τοῦ παιδίου χορεύσετε
θήσω δὲ νικητήριον τρεῖς ταινίας
καὶ μῆλα πέντε καὶ φιλήματ´ ἐννέα. »
Ὅτι δὲ ἐσπούδαστο παρὰ τοῖς Σικελιώταις ὁ κότταβος (668e) δῆλον ἐκ τοῦ
καὶ οἰκήματα ἐπιτήδεια τῇ παιδιᾷ κατασκευάζεσθαι, ὡς ἱστορεῖ Δικαίαρχος ἐν
τῷ περὶ Ἀλκαίου. Οὐκ ἀπεικότως οὖν οὐδ´ ὁ Καλλίμαχος Σικελὴν τὴν λάταγα
προσηγόρευσεν. Μνημονεύει τῶν λατάγων καὶ τῶν κοττάβων καὶ ὁ Χαλκοῦς
καλούμενος Διονύσιος ἐν τοῖς Ἐλεγείοις διὰ τούτων·
« Κότταβον ἐνθάδε σοι τρίτον ἑστάναι οἱ δυσέρωτες
(668f) ἡμεῖς προστίθεμεν γυμνασίῳ Βρομίου
κώρυκον. Οἱ δὲ παρόντες ἐνείρετε χεῖρας ἅπαντες
ἐς σφαίρας κυλίκων· καὶ πρὶν ἐκεῖνον ἰδεῖν,
ὄμματι βηματίσαισθε τὸν αἰθέρα τὸν κατὰ κλίνην,
εἰς ὅσον αἱ λάταγες χωρίον ἐκτέταται. »
8. Ἐπὶ τούτοις ὁ Οὐλπιανὸς ᾔτει πιεῖν μεγάλῃ κύλικι, ἐπιλέγων ἐκ τῶν αὐτῶν
ἐλεγείων καὶ τόδε·
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Traduction française :
[15,668] (668a) Ermippe dit dans ses Parques :
« Les robes mollettes sont mises de côté ; on boutonne les cuirasses ; on
chausse les bottes ; on ne veut plus de souliers blancs. Tu verras la
verge du cottabe roulée dans la paille; il n'y a plus de manès ; oui tu
verras même le malheureux bassin des latages jeté dans les ordures près de
la porte du jardin ! »
Achée parlant des satyres dans son Linus, dit :
« Ils renversaient, jetaient dehors, brisaient même tout, (668b) en disant :
O ! que voilà un charmant latax pour Hercule. »
Or, ce mot en disant est relatif aux personnes qu'on aimait et dont on
rappelait le nom en jouant au cottabe. C'est pourquoi Sophocle écrit dans
son Inachus, que le latax est consacré à Vénus.
« Le brillant latax consacré à la blonde Vénus s'insinue dans les maisons. »
Euripide dit dans son Plisthène:
« Le bruyant cottabe de Vénus fait retentir dans les maisons des airs
harmonieux. »
Callimaque dit aussi:
« Nombre d'amant, en bien buvant, lancèrent de leurs gobelets, (668c) vers
la terre, les latages de Sicile. »
Il y avait encore une autre espèce de cottabion ou de prix qui se
proposait dans les veilles ou les fêtes pannychides, et dont parle
Callippe dans sa Pannychis ou Veilles.
« Celui qui passera la nuit sans dormir recevra pour cottabions ou prix de
cottabe cette grande galette, et baisera la fille qu'il voudra. »
Il se faisait aussi des gâteaux dans les Pannychides ou veilles, où l'on
passait presque toute la nuit à danser ; ces gâteaux se nommaient
charisies, à cause de la joie (chara) de ceux qui les gagnaient. Eubule en
parle dans son Ankylion :
« Il y a longtemps qu'elle fait cuire les gâteaux qui doivent être le prix
des vainqueurs. »
Il dit peu après :
« Je sautai à l'instant comme une femme qui fait cuire le charisie. »
Mais Eubule ajoute que le baiser était aussi une des récompenses du vainqueur :
« pourvu qu'il s'y trouve aussi des femmes, afin que vous puissiez danser
toute cette nuit qui est la dixième de l'enfant. Je donnerai pour prix de
la victoire trois bandelettes, cinq pommes et neuf baisers. »
Que les Siciliens fussent passionnés pour ce jeu, (668e) c'est ce qu'on
voit par les salles qu'ils faisaient construire exprès pour s'y divertir
au cottabe, comme le rapporte Dicéarque sur Alcman. Ce n'est donc pas
mal-à-propos que Callimaque a donné l'épithète de sicilien au latax. Denys
surnommé Chalchoûs ou d'Airain a fait mention des latages et des cottabes
dans ses Vers élégiaques :
« Pour nous qui sommes de malheureux amants, nous te voulons établir là
(668f) un troisième cottabe, qui tiendra lieu de ballon, pour ce gymnase
bachique. Vous tous qui êtes ici, empoignez bien le contour de vos
calices; mais avant de lancer le latage, mesurez bien de l'oeil la courbe
que l'air doit lui faire décrire, et jusqu'à quel point la force du
latage lui permet d'arriver. »
8. Après ces détails, Ulpien demanda à boire dans un grand calice, en
ajoutant le récit de plusieurs autres vers du même poète.
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