Texte grec :
[15,667] (667a) {Α.} Τοῦτ´ ἐστὶ πλάστιγξ — οὗτος ὁ κρατῶν γίγνεται.
{Β.} Πῶς δ´ εἴσεταί τις τοῦτ´; {Α.} Ἐὰν θίγῃ μόνον
αὐτῆς, ἐπὶ τὸν μάνην πεσεῖται καὶ ψόφος
ἔσται πάνυ πολύς. {Β.} Πρὸς θεῶν, τῷ κοττάβῳ
πρόσεστι καὶ Μάνης τις ὥσπερ οἰκέτης; »
Καὶ μετ´ ὀλίγα·
« ᾯ δεῖ λαβὼν τὸ ποτήριον δεῖξον νόμῳ.
{Α.} Αὐλητικῶς δεῖ καρκινοῦν τοὺς δακτύλους
οἶνόν τε μικρὸν ἐγχέαι καὶ μὴ πολύν·
(667b) ἔπειτ´ ἀφήσεις. {Β.} Τίνα τρόπον; {Α.} Δεῦρο βλέπε;
Τοιουτονί. {Β.} Πόσειδον, ὡς ὑψοῦ σφόδρα.
{Α.} Οὕτω ποιήσεις. {Β.} Ἀλλ´ ἐγὼ μὲν σφενδόνῃ
οὐκ ἂν ἐφικοίμην αὐτός´. {Α.} Ἀλλὰ μάνθανε. »
5. Ἀγκυλοῦντα γὰρ δεῖ σφόδρα τὴν χεῖρα εὐρύθμως πέμπειν τὸν κότταβον, ὡς
Δικαίαρχός φησιν καὶ Πλάτων δ´ ἐν τῷ Διὶ (τῷ) Κακουμένῳ. Παρακελεύεται δέ
τις τῷ Ἡρακλεῖ μὴ σκληρὰν ἔχειν τὴν χεῖρα μέλλοντα κοτταβίζειν. (667c)
Ἐκάλουν δ´ ἀπ´ ἀγκύλης τὴν τοῦ κοττάβου πρόεσιν διὰ τὸ ἐπαγκυλοῦν τὴν
δεξιὰν χεῖρα ἐν τοῖς ἀποκοτταβισμοῖς. Οἳ δὲ ποτηρίου εἶδος τὴν ἀγκύλην
φασί. Βακχυλίδης ἐν Ἐρωτικοῖς·
« Εὖτε τὴν ἀπ´ ἀγκύλης ἵησι τοῖσδε τοῖς νεανίαις,
λευκὸν ἀντείνασα πῆχυν. »
Καὶ Αἰσχύλος δ´ ἐν Ὀστολόγοις ἀγκυλητοὺς λέγει κοττάβους διὰ τούτων·
« Εὐρύμαχος, οὐ γὰρ ἄλλος, οὐδὲν ἧσσον ...
ὕβριζ´ ὑβρισμοὺς οὐκ ἐναισίους ἐμοί.
Ἦν μὲν γὰρ αὐτῷ κότταβος ἀεὶ τοὐμὸν κάρα,
(667d) τοῦ δ´ ἀγκυλητοῦ κοσσάβιός ἐστι σκοπὸς
ἐκτεμὼν ἡβῶσα χεὶρ ἐφίετο. »
Ὅτι δὲ ἆθλον προὔκειτο τῷ εὖ προεμένῳ τὸν κότταβον προείρηκε μὲν καὶ ὁ
Ἀντιφάνης· ᾠὰ γάρ ἐστι καὶ πεμμάτια καὶ τραγήματα. Ὁμοίως δὲ διεξέρχονται
Κηφισόδωρος ἐν Τροφωνίῳ καὶ Καλλίας ἢ Διοκλῆς ἐν Κύκλωψι καὶ Εὔπολις
Ἕρμιππός τε ἐν τοῖς Ἰάμβοις. Τὸ δὲ καλούμενον κατακτὸν κοττάβιον τοιοῦτόν
ἐστιν· (667e) λυχνίον ἐστὶν ὑψηλόν, ἔχον τὸν μάνην καλούμενον, ἐφ´ ὃν τὴν
καταβαλλομένην ἔδει πεσεῖν πλάστιγγα, ἐντεῦθεν δὲ πίπτειν εἰς λεκάνην
ὑποκειμένην πληγεῖσαν τῷ κοττάβῳ· « καί τις ἦν ἀκριβὴς εὐχέρεια τῆς
βολῆς. »
Μνημονεύει δὲ τοῦ μάνου Νικοχάρης ἐν Λάκωσιν.
6. Ἕτερον δ´ ἐστὶν εἶδος παιδιᾶς τῆς ἐν λεκάνῃ. Αὕτη δ´ ὕδατος πληροῦται
ἐπινεῖ τε ἐπ´ αὐτῆς ὀξύβαφα κενά, ἐφ´ ἃ βάλλοντες τὰς λατάγας ἐκ καρχησίων
ἐπειρῶντο καταδύειν· ἀνῃρεῖτο δὲ τὰ κοττάβια ὁ πλείω καταδύσας. (667f)
Ἀμειψίας Ἀκοκοτταβίζουσιν·
« Ἡ Μανία, φέρ´ ὀξύβαφα καὶ κανθάρους
καὶ τὸν ποδανιπτῆρ´, ἐγχέασα θὔδατος. »
Κρατῖνος ἐν Νεμέσει·
« Τὸ δὲ κοττάβῳ προθέντας ἐν πατρικοῖσι νόμοις τὸ κεινεου ὀξυβάφοις
βάλλειν μὲν τῶ πόντω δὲ βάλλοντι νέμω πλεῖστα τύχης τὸ δ´ ἆθλον. »
Ἀριστοφάνης Δαιταλεῦσιν
« Ἔγνωκ´, ἐγὼ δὲ χαλκίον (τοῦτ´ ἐστὶν κοττάβειον) ἱστάναι καὶ μυρρίνας. »
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Traduction française :
[15,667] (667a) A. Oui c'est celui qui décide de la victoire.
B. Mais comment saura-t-on si l'on a gagné? A.
Si tu es assez adroit pour le frapper, il tombera sur le manès (esclave),
et je te jure qu'il se fera un grand bruit au cottabe. B. Il y a donc là
aussi un manès qui fait fonction d'esclave. »
Et peu après :
« B. Montre-moi donc comment il faut prendre ce vase. A. Il faut que tu
écartes les doigts en les courbant un peu, comme pour jouer de la flûte ;
que tu verses du vin dans le vase, mais fort peu : (667b) ensuite tu le
lanceras. B. De quelle manière? A. Tiens, comme cela; regarde bien ici. B.
O Neptune ! qu'il a lancé haut! A Fais donc de même. B. Mais je
n'atteindrais pas là avec une fronde. A. Il ne s'agit que d'apprendre à le faire. »
5. Or, pour lancer le cottabe (le latax), il fallait beaucoup courber la
main, et cependant avec grâce, selon Dicéarque. Aussi dans le Jupiter
irrité de Platon, un acteur avertit Hercule,
« De ne pas tenir la main roide lorsqu'il va jouer au cottabe. »
(667c) Le jet du cottabe était appelé g-ap' g-ankylees ou de la courbure, parce
qu'il fallait fléchir la main en dedans pour lancer le latax. D'autres
disent que l'ankyle était l'espèce de vase dont on se servait Bacchilide
qui dit dans ses Érotiques :
« Au moment où elle lance en courbant la main ; mais en tendant un beau
bras blanc aux jeunes gens. »
Eschyle donne l'épithète d'ankylète aux cottabes dans ses Ostologes :
« C'est un autre Eurymaque qui m'a fait des injures aussi grandes et aussi
sensibles. Ma tête, lorsqu'il jouait au cottabe, était toujours pour lui
le but de (667d) ce jeu ankylète ... »
Antiphane que j'ai cité, nous a déjà dit qu'il y avait un prix destiné à
celui qui serait vainqueur au cottabe. Or, ce prix était des œufs, des
pâtisseries, des tragèmes. C'est ce que racontent aussi Céphisodore dans
son Trophonius; Callias ou Dioclès dans le Cyclope; Eupolis, Ermippe dans
les Iambes.
Quant au catacte du jeu de cottabe, voilà comment il est fait : c'est une
espèce de chandelier élevé qui portait ce qu'on appelait le manès, sur
lequel devait tomber le bassin qu'on avait fait descendre en frappant ;
de là le manès frappé par le cottabe, devait tomber dans un plat qui était
dessous : or, le coup qu'il fallait porter demandait beaucoup de dextérité.
Nicocarès fait mention du manès dans ses Lacons.
6. Mais il y a encore une espèce de jeu dont on s'amusait dans un grand
plat ou bassin. On le remplissait d'eau, et l'on y faisait nager des
espèces de gondoles ou de saucières vides. Alors, on lançait dans ces
gondoles le vin qui restait dans les carchèses ou vases à boire, pour les
couler à fond ; de sorte que la victoire était pour celui qui en avait
coulé le plus. (667f) Ameipsias en parle dans ses Joueurs de cottabe ou sa
Manie :
« Apporte des saucières et des canthares (gondoles), et emplis d'eau le
bassin à laver les pieds. »
Cratinus dit dans sa Némésis.
« Ils proposaient des cottabes en l'honneur de Jupiter protecteur de leur
patrie, selon leurs lois. Cela consistait à faire couler à fond une
saucière vide avec certain bruit; et celui qui réussissait le plus en se
conformant à l'usage, obtenait le prix. »
Aristophane a présenté divers prix pour ce jeu dans ses Détalées :
« Mais moi j'ai destiné un chaudron pour prix du cottabe, et des branches
de myrte. »
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