Texte grec :
[15,665] Livre XV.
(665a) « Εἴ μοι τὸ Νεστόρειον εὔγλωσσον μέλος
Ἀντήνορός τε τοῦ Φρυγὸς δοίη θεός, »
κατὰ τὸν πάνσοφον Εὐριπίδην, ἑταῖρε Τιμόκρατες, οὐκ ἂν δυναίμην
ἀπομνημονεύειν ἔτι σοι τῶν πολλάκις λεχθέντων ἐν τοῖς περισπουδάστοις
τούτοις συμποσίοις διά τε τὴν ποικιλίαν καὶ τὴν ὁμοιότητα τῶν ἀεὶ καινῶς
προσευρισκομένων.
Καὶ γὰρ καὶ (665b) περὶ τάξεως τῶν περιφορῶν πολλάκις ἐλέχθη καὶ περὶ τῶν
μετὰ τὸ δεῖπνον ἐπιτελουμένων, ἅπερ καὶ μόλις ἀναπεμπάζομαι, εἰπόντος
τινὸς τῶν ἑταίρων τὰ ἐκ τῶν Λακώνων Πλάτωνος ἰαμβεῖα·
« Ἄνδρες δεδειπνήκασιν ἤδη; {Β.} Σχεδὸν ἅπαντες. {Α.} Εὖ γε·
τί οὐ τρέχων σὺ τὰς τραπέζας ἐκφέρεις; Ἐγὼ δὲ
λίτρον παραχέων ἔρχομαι. {Β.} Κἀγὼ δὲ παρακορήσων.
Σπονδὰς δ´ ἔπειτα παραχέας τὸν κότταβον παροίσω·
(665c) τῇ παιδὶ τοὺς αὐλοὺς ἐχρῆν ἤδη πρὸ χειρὸς εἶναι
καὶ προαναφυσᾶν. Τὸ μύρον ἤδη παράχεον βαδίζων
Αἰγύπτιον κᾆτ´ ἴρινον· στέφανον δ´ ἔπειθ´ ἑκάστῳ
δώσω φέρων τῶν ξυμποτῶν. Νεοκρᾶτά τις ποιείτω.
{Α.} Καὶ δὴ κέκραται. {Β.} Τὸν λιβανωτὸν ἐπιτιθεὶς εἶπε ---
(665d) Σπονδὴ μὲν ἤδη γέγονε καὶ πίνοντές εἰσι πόρρω·
καὶ σκόλιον ᾖσται, κότταβος δ´ ἐξοίχεται θύραζε.
Αὐλοὺς δ´ ἔχουσά τις κορίσκη Καρικὸν μέλος τι
μελίζεται τοῖς συμπόταις· κἄλλην τρίγωνον εἶδον
ἔχουσαν, εἶτ´ ᾖδεν πρὸς αὐτὸ μέλος Ἰωνικόν τι. »
2. Μετὰ ταῦτ´, οἶμαι, καὶ περὶ κοττάβων ζήτησις ἦν (665e) καὶ τῶν
ἀποκοτταβιζόντων. Οὓς οἰηθείς τις τῶν παρόντων ἰατρῶν εἶναι τούτων οἳ ἀπὸ
βαλανείου καθάρσεως ἕνεκα τοῦ στομάχου πίνοντες ἄμυστιν ἀποβλύζουσιν, ἔφη
οὐκ εἶναι παλαιὰν ταύτην παράδοσιν οὐδ´ εἰδέναι τινὰ τῶν ἀρχαίων ταύτῃ τῇ
καθάρσει χρησάμενον.
|
|
Traduction française :
[15,665] LIVRE QUINZIÈME.
CHAP. I. (665a) Mon cher Timocrate, je dirai avec le très sage Euripide :
« Quand Dieu me donnerait l'éloquence séduisante de Nestor, et du Phrygien
Anténor » je ne pourrais vous raconter tout ce qui s'est dit dans toutes les
circonstances de ces repas somptueux, tant on y varia et les discours et
les choses nouvelles qu'on semblait imaginer à chaque instant.
Nous avons parlé (665b) nombre de fois de l'ordonnance des services. Quant
à ce qui se faisait après le repas, et que j'aurais bien de la peine à me
rappeler de suite, le voici comme un de nos convives l'exposait par ce
passage des Lacons de Platon le comique :
« A. Tous les convives ont déjà fini de manger ; pourquoi n'as-tu pas
l'attention d'ôter les tables ? B. Pour moi je viens apporter de quoi se
laver. C. Et moi je vais balayer ; mais quand j'aurai fait les libations,
j'apporterai le cottabe. (665c) A. Cette fille devrait avoir déjà ses
flûtes aux mains, et en jouer. Va donc chercher du parfum, et répands
d'abord de celui d'Égypte, ensuite de celui d'iris. Après cela je donnerai
à chacun de tous les convives une couronne qu'il emportera chez lui. Qu'on
nous mêle encore du vin et de l'eau. (665d) B. Il y en a déjà de prêt. A.
Jette l'encens sur la braise. C. Où en est-on ? dis moi. B. Le vin est
bientôt expédié. Le scolie est chanté. On sort le cottabe à la porte. Une
jeune fille joue sur ses flûtes un air de Carie aux convives. J'en ai vu
une autre qui tient un trigone, et qui s'accompagne avec en chantant une
chanson ionienne. »
2. Après cela, il fut question; je pense, et du cottabe (665e) et de ceux
qui s'amusaient de ce jeu, un des médecins qui étaient de nos convives,
pensait que ces joueurs de cottabe étaient de ces hommes qui, après s'être
baignés, prenaient une amystis pour se vider l'estomac ; usage, disait-il,
qui n'était pas ancien : car, selon lui, personne dans l'antiquité n'avait
employé de tel moyen pour se purger;
|
|