Texte grec :
[15,693] « Ἀλλ´ ἔγχεον
(693a) αὐτῷ Διός γε τήνδε Σωτῆρος, θεῶν
θνητοῖς ἁπάντων χρησιμωτάτου πολύ.
{Β.} Ὁ Ζεὺς ὁ σωτήρ, ἂν ἐγὼ διαρραγῶ,
οὐδέν μ´ ὀνήσει. {Α.} Πῖθι θαρρῶν. »
Νικόστρατος Πανδρόσῳ·
« Κἀγώ, φιλτάτη·
μετανιπτρίδ´ αὐτῷ τῆς Ὑγιείας ἔγχεον.
{Β.} Λαβὲ τῆς Ὑγιείας δὴ σύ. {Α.} Φέρε, τύχἀγαθῇ.
Τύχη τὰ θνητῶν πράγμαθ´, ἡ πρόνοια δὲ
τυφλόν τι κἀσύντακτόν ἐστιν, ὦ πάτερ. »
(693b) Ἐν δὲ τῷ αὐτῷ δράματι καὶ τῆς τοῦ Ἀγαθοῦ Δαίμονος κράσεως
μνημονεύει, ἧς καὶ σχεδὸν πάντες οἱ τῆς ἀρχαίας κωμῳδίας ποιηταί.
Ἀλλ´ ὅ γε Νικόστρατος οὕτως φησίν·
« Ἄλλ´ ἐγχέασα θᾶττον Ἀγαθοῦ Δαίμονος
ἀπενεγκάτω μοι τὴν τράπεζαν ἐκποδών.
Ἱκανῶς κεχόρτασμαι γάρ. Ἀγαθοῦ Δαίμονος
δέχομαι. Λαβοῦς´ ἀπένεγκε ταύτην ἐκποδών. »
Ξέναρχος ἐν Διδύμοις·
« Ὡς ὑπό τι νυστάζειν γε καὐτὸς ἄρχομαι·
(693c) ἡ τἀγαθοῦ γὰρ Δαίμονος συνέσεισέ με
ἄκρατος ἐκποθεῖσα φιάλη παντελῶς.
Ἡ τοῦ δὲ Σωτῆρος Διὸς τάχιστά γε
ἀπώλεσε ναύτην καὶ κατεπόντωσέν μ´, ὁρᾷς. »
Ἔριφος Μελιβοίᾳ·
« Ἐκπεπήδηκας πρὶν Ἀγαθοῦ πρῶτον Δαίμονος λαβεῖν,
πρὶν Διὸς σωτῆρος. »
48. Θεόφραστος δ´ ἐν τῷ περὶ Μέθης
« Τὸν ἄκρατον, φησίν, οἶνον τὸν ἐπὶ τῷ δείπνῳ διδόμενον, (693d) ὃν δὴ
λέγουσιν Ἀγαθοῦ Δαίμονος εἶναι πρόποσιν, ὀλίγον τε προσφέρουσιν, ὥσπερ
ἀναμιμνήσκοντες μόνον τῇ γεύσει τὴν ἰσχὺν αὐτοῦ καὶ τὴν τοῦ θεοῦ δωρεάν,
καὶ μετὰ τὴν πλήρωσιν διδόασιν, ὅπως ἐλάχιστον ᾖ τὸ πινόμενον· καὶ τρίτον
προσκυνήσαντες λαμβάνουσιν ἀπὸ τῆς τραπέζης, (καὶ) ὥσπερ ἱκετείαν τινὰ
ποιούμενοι τοῦ θεοῦ μηθὲν ἀσχημονεῖν μηδ´ ἔχειν ἰσχυρὰν ἐπιθυμίαν τοῦ
πότου τούτου καὶ λαμβάνειν ἐξ αὐτοῦ τὰ καλὰ καὶ χρήσιμα. »
Φιλόχορος δ´ ἐν δευτέρῳ Ἀτθίδος
« Καὶ θέσμιον, φησίν, ἐτέθη τότε προσφέρεσθαι (693e) μετὰ τὰ σιτία πᾶσιν
ἀκράτου μὲν ὅσον γεῦμα καὶ δεῖγμα τῆς δυνάμεως τοῦ ἀγαθοῦ θεοῦ, τὸν δὲ
λοιπὸν ἤδη κεκραμένον. Δι´ ὃ καὶ τροφοὺς τοῦ Διονύσου τὰς Νύμφας
ὀνομασθῆναι. »
Ὅτι δὲ δοθείσης τῆς τοῦ Ἀγαθοῦ Δαίμονος κράσεως ἔθος ἦν βαστάζεσθαι τὰς
τραπέζας ἔδειξεν διὰ τῆς αὑτοῦ ἀσεβείας ὁ Σικελιώτης Διονύσιος. Τῷ γὰρ
Ἀσκληπιῷ ἐν ταῖς Συρακούσαις ἀνακειμένης τραπέζης χρυσῆς προπιὼν αὐτῷ
ἄκρατον Ἀγαθοῦ Δαίμονος ἐκέλευσεν βασταχθῆναι τὴν τράπεζαν.
Παρὰ δὲ τοῖς Ἐμεσηνοῖς θύοντες τῷ Ἡλίῳ, (693f) ὥς φησι Φύλαρχος ἐν τῇ ιβʹ
τῶν Ἱστοριῶν, μέλι σπένδουσιν, οἶνον οὐ φέροντες τοῖς βωμοῖς, δεῖν
λέγοντες τὸν τὰ ὅλα συνέχοντα καὶ διακρατοῦντα θεὸν καὶ ἀεὶ περιπολεύοντα
τὸν κόσμον ἀλλότριον εἶναι μέθης. »
49. Ἐμέμνηντο δ´ οἱ πολλοὶ καὶ τῶν Ἀττικῶν ἐκείνων σκολίων· ἅπερ καὶ αὐτὰ
ἄξιόν ἐστί σοι ἀπομνημονεῦσαι διά τε τὴν ἀρχαιότητα καὶ ἀφέλειαν τῶν
ποιησάντων, (καὶ τῶν) ἐπαινουμένων ἐπὶ τῇ ἰδέᾳ ταύτῃ τῆς ποιητικῆς Ἀλκαίου
τε καὶ Ἀνακρέοντος,
|
|
Traduction française :
[15,693] « Çà verse-lui la coupe de Jupiter sauveur. Car il est le plus utile de
tous les dieux. Devrais-je en crever, allons, vite : fais ce que je te dis
hardiment ! »
Nicostrate dans son Pandrose ;
« A. Et moi ma chère : mais verse-lui la coupe d'usage, après qu'on s'est
lavé les mains. Pour toi prends celle de l'hygiée. Çà ! à la bonne fortune
: car c'est la fortune qui conduit toutes choses. B. Eh ! oui mon père,
toute notre prévoyance est aveugle, et ne peut régler rien avec sûreté ! »
(693b) Il rappelle aussi le coup du bon démon dans la même pièce, comme
presque tous les poètes de l'ancienne comédie. Voici donc ce que dit
Nicostrate:
« Mais que cette femme verse au plus tôt la coupe du bon démon, et qu'elle
m'ôte cette table de devant moi. J'ai assez mangé. Je bois la santé du bon
démon. Ça emporte cette table. »
Xénarque dit dans ses Jumeaux :
« O Jupiter ! je commence à m'assoupir aussi : (693c) car cette coupe du
bon démon que j'ai avalée m'avait déjà ébranlé toute la tête, mais celle
de Jupiter sauveur a perdu le nautonier, et m'a plongé au fond, comme tu
vois. »
Eriphe dans sa Mêlibée :
« Vide cette coupe avant de prendre celle du bon démon, et même avant
celle de Jupiter sauveur. »
48. Théophraste parle ainsi à ce sujet dans son traité de l'Ivresse ;
« Le vin qu'on donne à boire par-dessus les repas (696d) et qu'on appelle
la santé du bon démon, se présente en petite quantité, 1°. afin qu'en le
goûtant seulement on se souvienne de sa force, et que c'est le présent
d'un dieu. 2°. On le donne lorsqu'on est déjà rassasié, afin qu'on en
boive le moins qu'il est possible ; 3°. on le prend sur la table après
avoir rendu hommage à la divinité, et comme pour lui demander la grâce de
ne rien faire de malhonnête ; en outre de n'être pas porté sans mesure
pour cette boisson ; et de n'en user qu'avec décence et pour l'utilité. »
Philochore lv. 2. de son Attique, dit
qu'il avait été établi par une loi de présenter seulement du vin pur aux
convives (693e) après le repas, comme pour en goûter, et connaître quelle
était la puissance du bon démon: mais que d'ailleurs le vin se buvait mêlé
d'eau; parce que les nymphes passaient pour avoir été les nourricières de
Bacchus.
Denys de Syracuse nous apprend par un trait de son impiété que l'usage
était d'enlever les tables après qu'on avait présenté la coupe du bon
démon. Il y avait à Syracuse une table d'or devant la statue d'Esculape :
Denys alla un jour porter à ce dieu la santé du bon démon, et fit ensuite
emporter la table.
Phylarque dit, lv. 12 de ses Histoires, que ceux des Grecs qui sacrifient
au Soleil, (693f) font les libations avec du miel, sans jamais présenter
de vin à ses autels, parce que selon eux un dieu qui renferme tout dans sa
course, qui domine sur tout le monde autour duquel il roule, ne doit pas
être susceptible de prendre plaisir au vin.
49. Scolies. Plusieurs écrivains ont fait mention de ces scolies Attiques,
dont je crois devoir aussi vous parler, tant à cause de l'ancienneté et de
la simplicité de ceux qui les ont faits que de ceux qui ont été célébrés
par ce genre de poésie. Or ce sont surtout Anacréon et Alcée,
|
|