Texte grec :
[15,689] (689a) Ἔφεσός γέ τοι πρότερον, φησί, τοῖς μύροις διέφερεν καὶ μάλιστα (ἐν)
τῷ μεγαλλείῳ, νῦν δὲ οὔ. Ἤκμαζε δὲ καὶ τὰ ἐν Ἀλεξανδρείᾳ διὰ πλοῦτον καὶ
διὰ τὴν Ἀρσινόης καὶ Βερενίκης σπουδήν. Ἐγίνετο δὲ καὶ ἐν Κυρήνῃ ῥόδινον
χρηστότατον καθ´ ὃν χρόνον ἔζη Βερενίκη ἡ μεγάλη. Οἰνάνθινον δὲ ἐν
Ἀδραμυττίῳ πάλαι μὲν μέτριον, ὕστερον δὲ πρῶτον διὰ Στρατονίκην τὴν
Εὐμένους.
Ἡ δὲ Συρία τὸ παλαιὸν χρηστὰ πάντα παρείχετο, μάλιστα δὲ τὸ τήλινον, νῦν
δὲ οὔ. Ἐν δὲ Περγάμῳ πρότερον μὲν ἐξόχως, νῦν δὲ οὔ, μυρεψοῦ τινος (689b)
ἐκπονήσαντος τὸ παρ´ οὐδενί πω γεγονὸς ἐσκευάζετο λιβανώτινον μύρον. Μύρον
δὲ χρηστὸν μύρῳ εὐτελεῖ ἐπιχεόμενον ἐπιπολῆς μένει· μέλι δὲ χρηστὸν
χείρονι ἐπιχεόμενον εἰς τὸ κάτω βιάζεται· λαμβάνει γὰρ αὑτοῦ καθύπερθεν τὸ
ἧττον. »
39. Τοῦ δὲ Αἰγυπτίου μύρου μνημονεύων Ἀχαιὸς ἐν Ἄθλοις φησιν·
« Ἰσάργυρόν τ´ εἰς χεῖρα Κυπρίου λίθου
δώσουσι κόσμον χριμάτων τ´ Αἰγυπτίων ... »
Μήποτε, φησὶν ὁ Δίδυμος, τὴν καλουμένην στακτὴν λέγει, (689c) διὰ τὴν
σμύρναν ἣν εἰς Αἴγυπτον καταγομένην κομίζεσθαι πρὸς τοὺς Ἕλληνας.
Ἱκέσιος δ´ ἐν βʹ περὶ Ὕλης » τῶν μύρων, φησίν, ἃ μέν ἐστιν χρίματα, ἃ δ´
ἀλείμματα.
Καὶ ῥόδινον μὲν πρὸς πότον ἐπιτήδειον, ἔτι δὲ μύρσινον, μήλινον· τοῦτο δ´
ἐστὶν καὶ εὐστόμαχον καὶ ληθαργικοῖς χρήσιμον. Τὸ δ´ οἰνάνθινον εὐστόμαχον
ὂν καὶ τὴν διάνοιαν ἀπαραπόδιστον φυλάσσει. Καὶ τὸ σαμψούχινον δὲ καὶ
ἑρπύλλινον ἐπιτήδεια πρὸς πότον καὶ κρόκινον τὸ χωρὶς σμύρνης (689d)
πολλῆς. Καὶ ἡ στακτὴ δὲ ἐπιτήδειος πρὸς πότον, ἔτι δὲ νάρδος. Τὸ δὲ
τήλινον καὶ γλυκύ ἐστι καὶ ἁπαλόν. Τὸ δὲ λευκόινον καὶ εὐῶδες καὶ σφόδρα
πεπτικόν.
« Θεόφραστος δὲ ἐν τῷ περὶ Ὀδμῶν συντίθεσθαί φησι μύρα ἀπ´ ἀνθέων μὲν
ῥόδινον καὶ λευκόινον καὶ σούσινον (καὶ γὰρ τοῦτο ἐκ τῶν κρίνων), ἔτι δὲ
τὸ σισύμβρινον καὶ ἑρπύλλινον, ἔτι δὲ κύπρινον καὶ κρόκινον· βέλτιστον δ´
ἐν Αἰγίνῃ καὶ Κιλικίᾳ. Ἀπὸ δὲ φύλλων τὸ μύρρινον καὶ τὸ οἰνάνθινον· αὕτη
δ´ ἐν Κύπρῳ φύεται ὀρεινὴ καὶ πολύοσμος· ἀπὸ δὲ τῆς ἐν (δὲ) Ἑλλάδι οὐ
γίνεται διὰ τὸ ἄοσμον. (689e) Ἀπὸ δὲ ῥιζῶν τό τ´ ἴρινον, καὶ τὸ νάρδινον,
καὶ τὸ ἀμαράκινον ἐκ τοῦ κόστου. »
40. Ὅτι δὲ διὰ σπουδῆς ἦν τοῖς παλαιοτέροις ἡ τῶν μύρων χρῆσις δῆλον ἐκ
τοῦ καὶ ἐπίστασθαι ποῖόν τι ἑκάστῳ τῶν μελῶν ἡμῶν ἐστιν ἐπιτήδειον.
Ἀντιφάνης γοῦν ἐν Θορικίοις ἢ Διορύττοντί φησιν·
« Λοῦται δ´ ἀληθῶς· ἀλλὰ τί;
{Β.} Ἐκ χρυσοκολλήτου δὲ κάλπιδος μύρῳ
Αἰγυπτίῳ μὲν τοὺς πόδας καὶ τὰ σκέλη,
φοινικίνῳ δὲ τὰς γνάθους καὶ τιτθία,
(689f) σισυμβρίνῳ δὲ τὸν ἕτερον βραχίονα,
ἀμαρακίνῳ δὲ τὰς ὀφρῦς καὶ τὴν κόμην,
ἑρπυλλίνῳ δὲ τὸ γόνυ καὶ τὸν αὐχένα ... »
Καὶ Κηφισόδωρος ἐν Τροφωνίῳ·
« Ἔπειτ´ ἀλείφεσθαι πρίω τὸ σῶμά μοι
μύρον ἴρινον καὶ ῥόδινον, ἄγαμαι, Ξανθία·
καὶ τοῖς ποσὶν χωρὶς πρίω μοι βάκχαριν.
{Β.} Ὦ λακκόπρωκτε, βάκχαριν τοῖς σοῖς ποσὶν
ἐγὼ πρίωμαι; Λαικάσομἄρα βάκχαριν; »
Ἀναξανδρίδης Πρωτεσιλάῳ ·
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Traduction française :
[15,689] CHAP. XII. (689a) « On dit qu'Éphèse était autrefois fort renommée pour
les parfums, surtout pour le megallion. Les parfums d'Alexandrie eurent
autrefois une grande vogue, vu la richesse de cette ville et la faveur
qu'ils obtinrent par les soins de Bérénice et d'Arsinoé. On faisait aussi
d'excellent parfum de roses à Cyrène du temps de Bérénice la grande. Celui
qu'on faisait d'Oenanthe à Adramytte fut d'abord assez médiocre, mais il
obtint ensuite le premier rang, par le moyen de Stratonis, femme d'Eumène.
« La Syrie fournissait autrefois des parfums qui étaient tous excellents,
surtout celui de fenugrec : mais à présent il n'y en a plus. On en faisait
de supérieur à Pergame. (689b) C'était avec de l'encens, dont un parfumeur
avait imaginé de le composer : ce qui ne s'était fait nulle part
auparavant. Il ne s'en fait plus à présent dans cette ville.
« Si l'on verse de bon parfum sur un de moindre qualité, le bon surnage.
Mais au contraire si l'on jette de bon miel sur du miel inférieur en
qualité, le meilleur va au fond, et le moins bon vient se fixer à la superficie. »
39. Achée fait mention du parfum d'Égypte dans ses Combats gymniques.
« A celui qui a la main argentée, ils donneront de quoi se parer avec des
parfums d'Égypte, qu'ils tireront d'un pot de marbre de Chypre. »
Didyme demande s'il ne s'agit pas là de la stactée, ou larme de la myrrhe,
(689c) à cause de la myrrhe qu'on amène d'abord en Égypte, et qui est
ensuite transportée chez les Grecs.
Icésius, lv. 2. de sa matière médicale, distingue entre les parfums employés
en liniments, et ceux qui servaient aux frictions.
Quant aux vertus des parfums, celui de roses, comme celui de myrtes et de
coings sont bons quand on boit. Ce dernier est un bon stomachique et utile
dans les cas de léthargie. Celui d'œnanthe est aussi stomachique et tient
l'esprit en liberté. Ceux de marjolaine et de serpolet conviennent quand
on veut boire ; de même que celui de safran, mais sans beaucoup (689d) de
myrrhe. Celui de stactée et de nard sont utiles pour les mêmes vues. Le
parfum de fenugrec est doux et délicat. Quant à celui de giroflée, il est
d'une agréable odeur, et favorise beaucoup la digestion.
Théophraste dit dans son traité des odeurs.
« On compose des parfums avec des fleurs, tels que ceux de roses, de
giroflée, de lys, autrement appelé susin ; en outre celui de sisymbryon et
de serpolet. On fait aussi de celui de lys en Chypre ; il est très bon
dans l'île d'Égine et dans la Cilicie. Ceux de myrte et d'œnanthe se font
avec les feuilles de la plante. L'oenanthe croît dans les montagnes en
Chypre; et y a beaucoup d'odeur. On n'en fait pas de parfum en Grèce parce
qu'elle n'a pas d'odeur. (689e) Ceux d'iris et de nard se font avec les
racines, de même que le parfum de marjolaine en y mêlant du costus. »
40. Les anciens apportaient la plus grande attention, et faisaient toutes
les recherches et les expériences possibles, pour composer les parfums :
c'est ce qu'on voit par les différentes espèces qu'ils en avaient faites
pour chaque membre ou partie du corps humain. Antiphane le montre par ce
passage-ci de ses Thoriciens.
« A. Elle se lave vraiment ? B. Comment cela ? A. Les pieds et les mains
dans un bassin plaqué en or avec du parfum d'Égypte; pour ses joues et son
sein elle en prend de Phénicie ; (689f) pour ses bras, de menthe crépue ;
pour ses sourcils et ses yeux, de marjolaine ; pour ses genoux et son cou,
de serpolet. »
Et Cephisodore dans son Trophonius.
« A. Ensuite, ma chère Xanthia, ça ! achète-moi du parfum d'iris pour m'en
frotter le corps. Ajoutes-y de celui de rose ; et outre cela prends aussi
du baccaris pour m'en frotter les pieds. B. Bardache que tu es! du baccaris
pour tes pieds? Moi! oui! va, infâme, je t'achèterai du baccaris ! »
Anaxandride dit dans son Prolésilas :
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