Texte grec :
[15,687] (687a) Σόλων τε ὁ σοφὸς διὰ τῶν Νόμων κεκώλυκε τοὺς
ἄνδρας μυροπωλεῖν.
35. « Νῦν δὲ τῶν ἀνθρώπων οὐχ αἱ ὀσμαὶ μόνον, ὥς φησιν Κλέαρχος ἐν γʹ
περὶ Βίων, ἀλλὰ καὶ αἱ χροιαὶ τρυφερὸν ἔχουσαί τι συνεκθηλύνουσι τοὺς
μεταχειριζομένους. Ὑμεῖς δὲ οἴεσθε τὴν ἁβρότητα χωρὶς ἀρετῆς ἔχειν τι
τρυφερόν; Καίτοι Σαπφώ, γυνὴ μὲν πρὸς ἀλήθειαν οὖσα καὶ ποιήτρια, ὅμως
ᾐδέσθη τὸ καλὸν τῆς ἁβρότητος ἀφελεῖν λέγουσα ὧδε·
(687b) « Ἐγὼ δὲ φίλημ´ ἁβροσύναν,
καί μοι τὸ λαμπρὸν ἔρος ἀελίω καὶ τὸ καλὸν λέλογχε, φανερὸν ποιοῦσα πᾶσιν
ὡς ἡ τοῦ ζῆν ἐπιθυμία τὸ λαμπρὸν καὶ τὸ καλὸν εἶχεν αὐτῇ· ταῦτα δ´ ἐστὶν
οἰκεῖα τῆς ἀρετῆς. Παρράσιος δὲ ὁ ζωγράφος, καίπερ παρὰ μέλος ὑπὲρ τὴν
ἑαυτοῦ τέχνην τρυφήσας καὶ τὸ λεγόμενον ἐλευθέριον ἐκ ῥαβδίων (ἔκ τινων
ποτηρίων) ἑλκύσας, λόγῳ γοῦν ἀντελάβετο τῆς ἀρετῆς, ἐπιγραψάμενος τοῖς ἐν
Λίνδῳ πᾶσιν αὑτοῦ ἔργοις·
« Ἁβροδίαιτος ἀνὴρ ἀρετήν τε σέβων τάδ´ ἔγραψεν Παρράσιος. »
ᾯ κομψός τις, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, ὑπεραλγήσας ῥυπαίνοντι (687c) τὸ τῆς ἀρετῆς
ἁβρὸν καὶ καλόν, ἅτε φορτικῶς μετακαλεσαμένῳ εἰς τρυφὴν τὴν δοθεῖσαν ὑπὸ
τῆς τύχης χορηγίαν, παρέγραψε τὸ « ῥαβδοδίαιτος ἀνήρ. »
Ἀλλ´ ὅμως διὰ τὸ τὴν ἀρετὴν φῆσαι τιμᾶν ἀνεκτέον. Ταῦτα μὲν ὁ Κλέαρχος.
Σοφοκλῆς δ´ ὁ ποιητὴς ἐν Κρίσει τῷ δράματι τὴν μὲν Ἀφροδίτην Ἡδονήν τινα
οὖσαν δαίμονα μύρῳ τε ἀλειφομένην παράγει καὶ κατοπτριζομένην, τὴν δὲ
Ἀθηνᾶν Φρόνησιν οὖσαν καὶ Νοῦν, ἔτι δ´ Ἀρετὴν ἐλαίῳ χριομένην καὶ
γυμναζομένην. »
(687d) 36. Τούτοις ἀπαντήσας ὁ Μασσούριος ἔφη·
« Ὦ δαιμόνιε ἀνδρῶν, οὐκ οἶδας ὅτι αἱ ἐν τῷ ἐγκεφάλῳ ἡμῶν αἰσθήσεις ὀδμαῖς
ἡδείαις παρηγοροῦνται προσέτι τε θεραπεύονται, καθὰ καὶ Ἄλεξίς φησιν ἐν
Πονήρᾳ οὕτως·
« Ὑγιείας μέρος
μέγιστον ὀσμὰς ἐγκεφάλῳ χρηστὰς ποιεῖν. »
Καὶ ὁ ἀνδρειότατος δέ, προσέτι δὲ καὶ πολεμικὸς ποιητὴς Ἀλκαῖος ἔφη·
« Κὰδ δὲ χευάτω μύρον ἁδὺ καττῶ
στήθεος ἄμμι. »
(687e) Καὶ ὁ σοφὸς δὲ Ἀνακρέων λέγει που·
« Τί μὴν πέτεαι
συρίγγων κοιλώτερα
στήθεα χρισάμενος μύρῳ; »
Τὰ στήθη παρακελευόμενος μυροῦν, ἐν οἷς ἐστιν ἡ καρδία, ὡς καὶ ταύτης
δηλονότι παρηγορουμένης τοῖς εὐώδεσι. Τοῦτο δ´ ἔπρασσον οὐ μόνον τῆς
εὐωδίας ἀπὸ τοῦ στήθους κατὰ φύσιν ἀναφερομένης ἐπὶ τὴν ὄσφρηριν, ἀλλὰ καὶ
διὰ τὸ νομίζειν ἐν τῇ καρδίᾳ τὴν ψυχὴν καθιδρῦσθαι, (687f) ὡς Πραξαγόρας
καὶ Φυλότιμος οἱ ἰατροὶ παραδεδώκασιν. Καὶ Ὅμηρος δέ φησιν·
« Στῆθος δὲ πλήξας κραδίην ἠνίπαπε μύθῳ. »
Καί·
« Κραδίη δέ οἱ ἔνδον ὑλάκτει. »
Καί·
« Ἕκτορι δ´ αὐτῷ θυμὸς ἐνὶ στήθεσσι πάτασσε. »
Ἃ δὴ καὶ σημεῖον φέρουσι τοῦ τὸ κυριώτερον τῆς ψυχῆς ἐνταῦθα κεῖσθαι· κατὰ
γὰρ τὰς ἐν τοῖς φόβοις γινομένας ἀγωνίας πάλλεσθαι τὴν καρδίαν ἐπιδηλότατα
συμβαίνει.
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Traduction française :
[15,687] Solon avait aussi défendu aux hommes, par ses lois, de vendre
des parfums.
35. « Mais à présent dit Cléarque, lv. 2 de ses Vies, ce ne sont pas
seulement les parfums, dont usent les hommes, qui les efféminent, mais
encore les couleurs dont ils affectent de se frotter avec tant de
mollesse. Penseriez-vous donc que cette délicatesse puisse avoir quelque
chose de flatteur sans la vertu ? Sappho qui était vraiment femme, et qui
faisait de si bons vers, regardait comme un devoir agréable de toujours
distinguer l'honnêteté d'une molle délicatesse. Voici ce qu'elle disait :
(687b) « J'aime la volupté, mais j'ai toujours eu en partage l'amour de
l'honnêteté, en même temps que celui de l'éclat ou du beau : »
Montrant ainsi à tout le monde que désirant de vivre à son gré, elle a
cependant toujours aussi aimé l'honnêteté en même temps que l'éclat. Voilà
ce qui caractérise la vertu. Parrhasius, ce peintre qui aimait la volupté
plus qu'il ne convenait à son art, et qui voulut tirer de ses pinceaux
(g-rhabdioon) et de ses encaustères, l'honneur et la gloire qui n'est que le
partage des gens bien nés et distingués par leurs qualités, rendit
cependant hommage à la vertu : en effet voici ce qu'il écrivit sur tous
ceux de ses ouvrages qui étaient à Linde.
« Parrhasius, homme livré à une vie très voluptueuse, mais honorant la
vertu, à peint ceci. »
Un homme ingénieux et honnête, à ce qu'il me semble, se fâchant de ce que
Parrhasius ternissait ainsi (687c) le nom de la vertu, si beau, si
respectable, en le joignant grossièrement à celui d'un art qui n'a été
appris aux hommes que pour servir à la volupté, écrivit à côté
g-rhabdodiaitatos « qui ne mérite de vivre qu'à coups de verges. »
Cependant souffrons ceci dans Parrhasius en considération de la vertu
qu'il dit d'honorer. Tel est le détail de Cléarque.
Sophocle présente dans ses Crétois la déesse Vénus sous l'emblème de la
volupté, toute parfumée, se considérant dans un miroir, et lui oppose
Minerve sous celui de la vertu, s'oignant d'huile, et faisant les
exercices de la gymnastique.
36. (687d) Masurius lui coupant la parole
« Mais mon cher, ignores-tu que les sensations que le cerveau éprouve par
des odeurs agréables, y répandent le calme et y remettent tout dans
l'ordre ? écoute ce passage d'Alexis : il est pris de sa Méchante ;
« C'est une chose bien importante pour la santé que d'affecter le cerveau
par d'agréables odeurs. »
Alcée, cet homme aussi valeureux que bon poète, dit aussi :
« Il nous répandit sur la poitrine un parfum des plus agréables. »
(687e) Le sage Anacréon disait :
« Où fuis-tu après avoir parfumé ce sein plus creux qu'une syringe? »
Il recommande là de parfumer le sein sous lequel est placé le cœur, dans
l'idée que le parfum y porte le calme, par ses agréables émissions. Or on
pratiquait cet usage, non seulement parce que les émissions agréables du
parfum se portent naturellement de la poitrine à l'odorat, mais parce
qu'on pensait que l'âme avait son siège dans le cœur, (687f) selon la
doctrine de Praxagoras et de Philotime, qui étaient tous deux médecins.
Homère dit dans le même sens ;
« S'étant frappé la poitrine, il parla ainsi à son cœur. »
Et ailleurs.
« Son cœur aboie dans sa poitrine. »
Et dans ce passage ;
« L'âme d'Hector s'agitait violemment dans sa poitrine. »
Ce qui montre que le siège particulier de l'âme est surtout placé là. En
effet ne se sent-on pas le cœur palpiter avec force lorsqu'on est dans une
grande perplexité à l'occasion des suffrages qu'on voit ballotter ?
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