Texte grec :
[15,686] (686a) « Φορεῖτε, μασσέτω τις, ἐγχείτω βαθὺν
κρατῆρ´· ὅδ´ ἁνὴρ οὐ πρὶν ἂν φάγῃ καλῶς
ὅμοια καὶ βοῦς ἐργάτης ἐργάζεται. »
Καὶ κατὰ τὸν Φλιάσιον δὲ Ἀριστίαν· καὶ γὰρ οὗτος ἐν ταῖς ἐπιγραφομέναις
Κηρσὶν ἔφη·
« Σύνδειπνος ἢ ´πίκωμος ἢ μαζαγρέτας,
Ἅιδου τραπεζεύς, ἀκρατέα νηδὺν ἔχων. »
Ἐπεὶ δὲ τοσούτων λεχθέντων μηδὲν ἀποκρίνεται, κελεύω αὐτὸν κατὰ τοὺς
Ἀλέξιδος Διδύμους ΧΥΔΑΙΟΙΣ στεφανωθέντα στεφάνοις ἐξάγεσθαι τοῦ συμποσίου.
Τῶν (686b) δὲ χυδαίων στεφάνων μνημονεύων ὁ κωμῳδιοποιός φησιν·
« Στεφάνων τε τούτων τῶν χύδην πεπλεγμένων. »
Κἀγὼ δ´ ἐπὶ τούτοις τοῦ λέγειν ἤδη παύσομαι τὸ τήμερον, παραχωρῶν τε τὸν
περὶ τῶν μύρων λόγον τοῖς βουλομένοις διεξέρχεσθαι τῷ τε παιδὶ προστάττων
ἐπὶ τῇ στεφανηφόρῳ ταύτῃ μου διαλέξει κατὰ τὸν Ἀντιφά
« Στεφάνους ἐνεγκεῖν δεῦρο τῶν χρηστῶν δύο
(686c) καὶ δᾷδα χρηστὴν ἡμμένην χρηστῷ πυρί. »
Οὕτω γὰρ τὴν τῶν λόγων ἔξοδον ὥσπερ δράματος ποιήσομαι. »
Καὶ μετ´ οὐ πολλὰς ἡμέρας ὥσπερ αὐτὸς αὑτοῦ σιωπὴν καταμαντευσάμενος
ἀπέθανεν εὐτυχῶς, οὐδένα καιρὸν νόσῳ παραδούς, πολλὰ δὲ λυπήσας ἡμᾶς τοὺς
ἑταίρους.
34. Περιενεγκόντων δὲ τῶν παίδων ἐν ἀλαβάστοις καὶ ἄλλοις χρυσοῖς σκεύεσιν
μύρα, νυστάζοντα τὸν Κύνουλκον θεασάμενός τις πολλῷ τῷ μύρῳ τὸ πρόσωπον
ἐπέχρισεν. Ὃ δὲ διεγερθεὶς καὶ μόλις ἑαυτὸν ἀναλαβὼν
(686d) « τί τοῦτ´, εἶπεν, Ἡράκλεις; Οὐ σπογγιᾷ τίς μου παρελθὼν τὸ
πρόσωπον ἐκκαθαρίσει μεμολυσμένον μαγγανείαις πολλαῖς; Ἢ οὐκ οἴδατε καὶ
τὸν καλὸν Ξενοφῶντα ἐν τῷ Συμποσίῳ ποιοῦντα τὸν Σωκράτην τοιαυτὶ λέγοντα·
« Νὴ Δί´, ὦ Καλλία, τελέως ἡμᾶς ἑστιᾷς· οὐ γὰρ μόνον δεῖπνον ἄμεμπτον
παρέθηκας, ἀλλὰ καὶ ἀκροάματα καὶ θεάματα ἥδιστα παρέχεις. — Τί οὖν εἰ καὶ
μύρον ἐνέγκαι τις ἡμῖν, ἵνα καὶ εὐωδίᾳ ἑστιῴμεθα;
— Μηδαμῶς, ἔφη ὁ Σωκράτης· ὥσπερ γάρ τοι ἐσθὴς ἄλλη μὲν γυναικεία, ἄλλη δὲ
ἀνδρεία (κάλλη), (686e) οὕτω καὶ ὀσμὴ ἄλλη μὲν γυναικί, ἄλλη δὲ ἀνδρὶ
πρέπει. Καὶ γὰρ ἀνδρὸς μὲν δή που ἕνεκεν ἀνδρῶν οὐδεὶς μύρῳ χρίεται. Αἵ γε
μὴν γυναῖκες ἄλλως τε καὶ ἂν νύμφαι τύχωσιν οὖσαι, ὥσπερ ἡ Νικηράτου τε
τούτου καὶ ἡ Κριτοβούλου, μύρου μέν τι καὶ προσδέονται· αὐταὶ γὰρ τούτου
ὄζουσιν. Ἐλαίου δὲ τοῦ ἐν γυμνασίοις ὀσμὴ καὶ παροῦσα ἡδίων ἢ μύρου
γυναιξὶν (ἡδίων) καὶ ἀποῦσα ποθεινοτέρα. Καὶ γὰρ δὴ μύρῳ μὲν ἀλειψάμενος
δοῦλος καὶ ἐλεύθερος εὐθὺς ἅπας ὅμοιον ὄζει· αἱ δ´ ἀπὸ τῶν ἐλευθερίων
μόχθων (686f) ὀσμαὶ ἐπιτηδευμάτων τε πρῶτον χρηστῶν καὶ χρόνου πολλοῦ
δέονται, εἰ μέλλουσιν ἡδεῖαί τε καὶ ἐλευθέριαι ἔσεσθαι. »
Καὶ ὁ θαυμασιώτατος δὲ Χρύσιππος τὴν ὀνομασίαν φησὶ λαβεῖν τὰ μύρα ἀπὸ τοῦ
μετὰ πολλοῦ μόρου καὶ πόνου ματαίου γίνεσθαι.
Λακεδαιμόνιοί τε ἐξελαύνουσι τῆς Σπάρτης τοὺς τὰ μύρα κατασκευάζοντας ὡς
διαφθείροντας τοὔλαιον· καὶ τοὺς τὰ ἔρια δὲ βάπτοντας ὡς ἀφανίζοντας τὴν
λευκότητα τῶν ἐρίων.
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Traduction française :
[15,686] (686a) « Apportez la table, qu'on l'essuie : et qu'on verse plein ce
profond cratère : car celui qui mange beaucoup avant de boire, agit comme
un bœuf qui laboure. »
Or selon Aristias de Phlionte qui parle ainsi dans ses Crétois ;
« Cynulque est un convive fait pour manger avec des matelots, ou avec un
gueux qui demande son pain ; un convive d'enfer qui a un ventre
insatiable. »
Ainsi puisqu'il ne répond rien à ce que je viens de dire, je demande avec
les Jumeaux d'Alexis qu'en lui mettant une couronne de fleurs sans choix,
on le chasse du banquet.
(686b) Voici le vers du poète comique :
« De ces couronnes faites de fleurs ramassées au hasard (g-chydaioon.) »
Mais je ne parle plus de la journée, et je laisse le champ libre à ceux
qui voudront parler des parfums. Cependant j'ordonne à ce valet de
m'apporter pour récompense de ce que j'ai dit sur les couronnes,
« Deux des plus belles couronnes, (686c) et une torche allumée à un bon feu. »
Pour parler avec Antiphane : par ce moyen je terminerai mon discours comme
une pièce de théâtre. »
Le silence que Cynulque garda dans ce moment-là semble avoir été le
présage de son silence éternel ; car peu de jours après, il mourut
heureusement sans avoir eu le temps d'être malade, et nous laissa beaucoup
de regrets à tous.
34. Des valets apportèrent alors des parfums dans des vases d'albâtre et
dans d'autres d'or. Un des convives, apercevant que Cynulque dormait, lui
oignit le visage de parfum. S'étant éveillé, il s'écria sans trop avoir
repris ses sens :
(686d) « Juste ciel ! qu'est-ce donc que cela? quoi ! quelqu'un ne viendra
pas, avec une éponge, m'essuyer le visage que j'ai tout sali de je ne sais
quelles vilenies ? ou ne savez-vous pas ce que le charmant Xénophon fait
dire à Socrate dans son Banquet?
« Par Jupiter ! Callias ; tu nous traites complètement ! non seulement tu
nous fais servir un repas où rien ne manque, tu nous fais venir aussi des
baladins, et nous procures les plus agréables spectacles; mais que ne nous
apporte-t-on des parfums, afin que nous nous repaissions aussi de quelque
excellente odeur? »
« Point du tout, dit Socrate. Il en est des parfums comme des habits. Les
uns conviennent aux femmes, les autres aux hommes. (686e) Un homme ne se
parfume pas non plus pour un homme : mais les femmes usent de parfums pour
plaire aux hommes, surtout si elles sont nouvellement mariés; comme celles
de Nicérate et de Critobule. Aussi en exhalent-elles. Mais l'odeur de
l'huile dont on se frotte dans les gymnases, et la présence des hommes
sont bien plus agréables aux femmes que celle d'un parfum quelconque ;
elles en sont même privées avec bien plus de peine. Quant aux hommes, que
ce soit un esclave ou un libre qui se parfume, l'odeur est toujours la
même. Celles au contraire qui s'exhalent des hommes libres (686f) après
les exercices et le travail, demandent d'abord que les sujets soient
honnêtes, et ensuite beaucoup de temps, pour devenir agréables, et sentir
l'homme bien né. »
L'admirable Chrysippe dit que le mot g-myron, parfum, vient de g-moros fou,
parce que les parfums ne se préparent qu'avec beaucoup de travail fou,
g-morou, et insensé.
Les Lacédémoniens chassèrent les parfumeurs et les teinturiers de Sparte,
parce que les premiers corrompaient les huiles, et les seconds parce
qu'ils ôtaient aux laines leur blancheur.
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