HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XV

Page 672

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[15,672] » Ἀρίσταρχος γραμματικώτατος, ἑταῖρε, ἐξηγούμενος τὸ χωρίον (672a) ἔφη ὅτι καὶ λύγοις ἐστεφανοῦντο οἱ ἀρχαῖοι. Τεναρος δὲ ἀγροίκων εἶναι λέγει στεφάνωμα τὴν λύγον. Καὶ οἱ ἄλλοι δὲ ἐξηγηταὶ ἀπροσδιόνυσά τινα εἰρήκασιν περὶ τοῦ προκειμένου. Ἐγὼ δ´ ἐντυχὼν τῷ Μηνοδότου τοῦ Σαμίου συγγράμματι, ὅπερ ἐπιγράφεται Τῶν κατὰ τὴν Σάμον ἐνδόξων ἀναγραφή, εὗρον τὸ ζητούμενον. Ἀδμήτην γάρ φησιν τὴν Εὐρυσθέως ἐξ Ἄργους φυγοῦσαν ἐλθεῖν εἰς Σάμον, θεασαμένην δὲ τὴν τῆς Ἥρας ἐπιφάνειαν καὶ τῆς οἴκοθεν σωτηρίας χαριστήριον βουλομένην ἀποδοῦναι ἐπιμεληθῆναι τοῦ (672b) ἱεροῦ τοῦ καὶ νῦν ὑπάρχοντος, πρότερον δὲ ὑπὸ Λελέγων καὶ Νυμφῶν καθιδρυμένου· τοὺς δ´ Ἀργείους πυθομένους καὶ χαλεπαίνοντας πεῖσαι χρημάτων ὑποσχέσει Τυρρηνοὺς λῃστρικῷ (τε) βίῳ χρωμένους ἁρπάσαι τὸ βρέτας, πεπεισμένους τοὺς Ἀργείους ὡς, εἰ τοῦτο γένοιτο, πάντως τι κακὸν πρὸς τῶν τὴν Σάμον κατοικούντων Ἀδμήτη πείσεται. Τοὺς δὲ Τυρρηνοὺς ἐλθόντας εἰς τὸν Ἡραίτην ὅρμον καὶ ἀποβάντας εὐθέως ἔχεσθαι τῆς πράξεως. Ἀθύρου δὲ ὄντος τότε τοῦ νεὼ (672c) ταχέως ἀνελέσθαι τὸ βρέτας καὶ διακομίσαντας ἐπὶ θάλασσαν εἰς τὸ σκάφος ἐμβαλέσθαι· λυσαμένους δ´ αὐτοὺς τὰ πρυμνήσια καὶ τὰς ἀγκύρας ἀνελομένους εἰρεσίᾳ τε πάσῃ χρωμένους ἀπαίρειν οὐ δύνασθαι. Ἡγησαμένους οὖν θεῖόν τι τοῦτ´ εἶναι πάλιν ἐξενεγκαμένους τῆς νεὼς τὸ βρέτας ἀποθέσθαι παρὰ τὸν αἰγιαλόν· καὶ ψαιστὰ αὐτῷ ποιήσαντας περιδεεῖς ἀπαλλάττεσθαι. Τῆς δὲ Ἀδμήτης ἕωθεν δηλωσάσης ὅτι τὸ βρέτας ἠφανίσθη καὶ ζητήσεως γενομένης εὑρεῖν μὲν αὐτὸ τοὺς ζητοῦντας ἐπὶ τῆς ᾐόνος, (672d) ὡς δὲ δὴ βαρβάρους Κᾶρας ὑπονοήσαντας αὐτόματον ἀποδεδρακέναι πρός τι λύγου θωράκιον ἀπερείσασθαι καὶ τοὺς εὐμηκεστάτους τῶν κλάδων ἑκατέρωθεν ἐπισπασαμένους περιειλῆσαι πάντοθεν. Τὴν δὲ Ἀδμήτην λύσασαν αὐτὸ ἁγνίσαι καὶ στῆσαι πάλιν ἐπὶ τοῦ βάθρου, καθάπερ πρότερον ἵδρυτο. Διόπερ ἐξ ἐκείνου καθ´ ἕκαστον ἔτος ἀποκομίζεσθαι τὸ βρέτας εἰς τὴν ᾐόνα καὶ ἀφαγνίζεσθαι ψαιστά τε αὐτῷ παρατίθεσθαι· καὶ καλεῖσθαι Τόναια τὴν ἑορτήν, (672e) ὅτι συντόνως συνέβη περιειληθῆναι τὸ βρέτας ὑπὸ τῶν τὴν πρώτην αὐτοῦ ζήτησιν ποιησαμένων. 13. Ἱστορεῖται δ´ ὑπ´ αὐτὸν ἐκεῖνον τὸν χρόνον τῶν Καρῶν δεισιδαιμονίᾳ περισχεθέντων ἐπὶ τὸ μαντεῖον τοῦ θεοῦ παραγενομένων εἰς Ὕβλαν καὶ πυνθανομένων περὶ τῶν ἀπηντημένων, θεσπίσαι τὸν Ἀπόλλωνα ποινὴν αὐτοὺς ἀποδοῦναι τῇ θεῷ δι´ ἑαυτῶν ἑκούσιον καὶ χωρὶς δυσχεροῦς συμφορᾶς, ἣν ἐν τοῖς ἔμπροσθεν χρόνοις ἀφώρισεν (672f) Ζεὺς τῷ Προμηθεῖ χάριν τῆς κλοπῆς τοῦ πυρός, λύσας αὐτὸν ἐκ τῶν χαλεπωτάτων δεσμῶν· καὶ τίσιν ἑκούσιον ἐν ἀλυπίᾳ κειμένην δοῦναι θελήσαντος, ταύτην ἐκείνῳ ἐπιτάξαι τὸν καθηγούμενον τῶν θεῶν. Ὅθεν αὐτίκα τὸν δεδηλωμένον στέφανον τῷ Προμηθεῖ περιγενέσθαι καὶ μετ´ οὐ πολὺ τοῖς εὐεργετηθεῖσιν ἀνθρώποις ὑπ´ αὐτοῦ κατὰ τὴν τοῦ πυρὸς δωρεάν. Διόπερ καὶ τοῖς Καρσὶ κατὰ τὸ παραπλήσιον θεὸς παρεκελεύσατο στεφανώματι χρωμένοις τῇ λύγῳ καταδεῖν τὴν ἑαυτῶν κεφαλὴν τοῖς κλάδοις οἷς αὐτοὶ κατέλαβον τὴν θεόν. [15,672] « Mon cher, Aristarque, cet habile grammairien, dit, en exposant ce passage, (672a) que les anciens se couronnaient de vitex. Tènaros dit que le vitex servait à faire des couronnes aux gens de la campagne : quant aux autres interprètes, ils ne produisent que des futilités sur ce dont il s'agit ici; mais moi, étant tombé sur l'ouvrage de Ménodote de Samos, intitulé des Choses les plus remarquables dans Samos, j'y trouvai la solution de ce que l'on cherche. « Admète, dit-il, fille d'Eurystée, s'étant sauvée d'Argos, vint à Samos ; y ayant fixé ses regards sur la façade du temple de Junon, et voulant lui témoigner sa reconnaissance de ce qu'elle s'était sauvée de chez elle sans danger, elle s'était consacrée au soin (672b) de ce temple qui subsiste encore ; il fut originairement bâti par les Lélèges et les nymphes. Les Argiens n'apprirent pas cette fuite, sans en être très fâchés; ils gagnèrent donc des Tyrrhéniens avec de l'argent, et leur persuadèrent d'aller dans leurs pirateries ordinaires, enlever la statue de ce temple, pensant bien que s'ils réussissaient, Admète éprouverait quelque mauvais procédé de la part des Samiens. Les Tyrrhéniens partirent et débarquèrent au port de Junon, pour exécuter aussitôt leur dessein. Comme le temple était sans porte, (672c) ils enlevèrent sur le champ la statue, l'emportèrent sur le bord de la mer, où ils la mirent dans leur esquif. Ils levèrent l'ancre, détachèrent les câbles, et voulurent forcer de rames ; mais inutilement : s'imaginant bien que c'était un effet de la divinité, ils débarquèrent la statue de ce temple, et la déposèrent sur le bord, lui offrirent des gâteaux pour l'apaiser, et partirent, encore tout saisis de frayeur. Admète, dès l'aurore, fit savoir qu'on avait enlevé la statue: on la chercha, et on la trouva sur le bord de l'eau. (672d) Les Samiens, gens aussi grossiers que les Cariens dont ils descendaient, s'imaginant que la statue s'était enfui d'elle-même, la dressèrent dans le creux d'un tronc de vitex ; et tirant de chaque côté les branches les plus longues, les tournèrent autour pour l'enfermer ; mais Admète la dégagea de ces liens, la purifia et la remit sur sa base, comme elle y était auparavant. Voilà pourquoi on promène tous les ans cette statue jusqu'au rivage, d'où on la fait disparaître subitement; on lui présente alors des gâteaux, et l'on appelle cette fête les Tonées, (672e) parce que la statue fut enfermée g-syntonoos ou fortement par ceux qui allèrent la chercher la première fois qu'elle disparut. 13. On rapporte que dans le même temps, ces Cariens de Samos, inquiétés par des scrupules superstitieux, envoyèrent consulter l'oracle du dieu d'Hybla, sur ce qui leur était arrivé. Voici ce qu'Apollon leur répondit. « Il faut faire une satisfaction à la volonté de la déesse, et ne pas vous exposer au malheur que Jupiter fît si tristement éprouver autrefois à Prométhée pour avoir dérobé le feu du ciel ; mais dont il le délivra ; en le détachant des chaînes qui le tenaient accablé.» En effet, Prométhée lui offrant une satisfaction à son gré, s'il était délivré de ses douleurs, le chef des dieux lui répondit qu'il avait celle-ci à lui imposer. Voilà pourquoi Prométhée depuis ce temps-là, porta une couronne faite de vitex, et les hommes, à qui il avait procuré le bienfait du feu, s'en couronnèrent aussi, à son exemple. Ce fut donc conformément à cet usage de se couronner de vitex, que l'oracle répondit à ces Cariens, d'en prendre des rameaux, et de s'en ceindre la tête, comme ils en avoient entouré la statue de la déesse :


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Dernière mise à jour : 27/04/2010